Travailler moins pour préserver sa santé et la planète
Le mode de financement des retraites est dans l’impasse si on ne refonde pas complètement notre système de solidarité.
Le gouvernement ne joue que sur les dépenses (diminuer le nombre des retraités) alors que seule une redistribution des richesses par le biais de la fiscalité est à même de solutionner le problème.
Faute de prendre le sujet dans sa globalité, il faudra se résoudre dans 20 ans (peut-être même avant) à reculer de nouveau l’âge de la retraite et le nombre de trimestres de cotisation.
Bref, à continuer ce qui n'est qu'un vaste simulacre quand on voit que la moitié des 55-59 ans n’est plus en activité et que les jeunes ont du mal à trouver un emploi.
Travailler moins pour vivre mieux et préserver la planète, c’est possible au vu du niveau de productivité et de notre niveau de vie.
J’avais donc choisi de manifester hier à l’appel des organisations syndicales.
Quelle agriculture durable pour l'avesnois ?
L’activité agricole aujourd'hui en sambre - avesnois , c’est :
- 96 000 ha sur l’arrondissement (près de 60 % du territoire).
- 1042 exploitations de 40 ha en moyenne
- Près de 3000 emplois
- Plus de la moitié de la surface agricole utile est herbacée.
(mais perte de 13 000 ha de prairies depuis 1979)
L’agriculture contribue à hauteur de 10 % au rejet de gaz à effet de serre (GES) :
- méthane produit par les animaux d’élevage,
- CO2 produit par les engins agricoles
- et protoxyde d’azote (N2O), issu de la fertilisation par engrais.
-
Or, le réchauffement climatique auquel participent ces GES aura lui-même de plus en plus des incidences négatives sur l’agriculture, en particulier sur le plan des modifications pluviométriques avec l’apparition plus fréquente de phénomènes météo extrêmes, menaçant les récoltes.
Le Grenelle entend donc faire contribuer l’agriculture à la lutte contre le réchauffement et encourage à prendre quelques mesures techniques :
- Installer dans récupérateurs de chaleur de lait dans les exploitations laitières
- Développer les bâtiments agricoles économes en énergie ;
Il semble toutefois que le problème essentiel soit celui des rejets de gaz.
En effet, si l’on ne considère que le CO2 (50 % des Gaz à effet de serre mais 5 % seulement imputable aux activités humaines), la contribution de l’élevage au réchauffement climatique est plus importante que celle des transports.
Si l’on considère le méthane (CH4), la contribution de l’élevage au réchauffement climatique (75 millions de tonnes) est plus importante que celle de l’industrie (65 millions).
Cette production de méthane (originaire à 70 % de la production bovine) est issue d’une part de la digestion et d’autre part des déjections.
Une vache laitière de l’avesnois nourrie avec des aliments composés produira plus de méthane « digestif » qu’une vache laitière nourrie 100 % à l’herbe ou avec des rations plus importante de légumineuses et beaucoup plus qu’une vache laitière de pays pauvre (90 kgs par an contre 35 kgs).
Dans l’avesnois, on compte environ 145 300 bovins, soit une production annuelle de 13 000 tonnes de méthane par an.
Quant aux déjections, leur stockage produira d’autant plus de méthane qu’il sera prolongé.
Qu’en conclure si ce n’est :
- qu’on ne peut empêcher les ruminants de ruminer (sauf à imaginer la vache génétiquement modifiée avec des gènes de porc !)
- qu’il faut encourager et accompagner les agriculteurs à créer des unités de production de méthane pour créer une filière bio - gaz (mesure du Grenelle), capable de valoriser ce gaz à effet de serre.
La France a pris sur ce sujet beaucoup de retard si on la compare avec l’Allemagne où les agriculteurs ont trouvé (grâce à l’aide des fonds européens !) un vecteur de ressource complémentaire, ce qui leur permet au final de baisser le prix de leur lait et de nous tailler des croupières.
- qu’il vaut mieux nourrir les vaches à l’herbe et aux légumineuses qu’avec des aliments composés (à tout le moins rééquilibrer les rations en faveur de l’herbe, celle-ci ayant l’avantage de stocker le carbone au même titre que les espaces boisés)
- qu’il faut rééquilibrer les filières d’élevage et notamment la filière ovine
- qu’il faut privilégier la prairie fourragère à vocation énergétique
- qu’il faut sensibiliser le public en faveur d’une baisse de la consommation de viande (objectif environnemental et sanitaire) et faciliter l’implantation ou le développement des agriculteurs qui se détournent de la filière «élevage »industriel et de la culture céréalière industrielle (fertilisation azotée, créatrice de CO2 et polluante pour les eaux).
Solidarité avec les indiens mapuches
Au Chili, 34 indiens de ce peuple pré-hispanique qui tente de récupérer les terres ancestrales font grève de la faim depuis 70 jours pour protester contre le fait qu’ils vont être jugés selon la loi anti-terroriste de l’ancien dictateur Pinochet.
Souhaitons que les 33 mineurs chiliens bloqués sous terre puissent revoir la lumière de même que ces 34 indiens qui mènent un combat légitime pour récupérer leurs terres.
Les chardons du désert
Lorsque j’ai voté contre la subvention à AREVA lors d’un Conseil Communautaire (avec mon ami Pierre Roche, maire de Rousies), j’avais expliqué que la politique d’AREVA au Niger avait pour conséquence de déstructurer complètement la société touarègue.
Que les islamistes radicaux aient pu bénéficier d’une complaisance, voire d’un relais opérationnel au sein de ce peuple n’est donc pas une surprise.
La politique néo - coloniale menée au Niger par les grandes sociétés françaises (pour nous permettre de continuer un développement stupide et lui aussi destructeur) alimente les ressentiments des populations locales qui trouvent en Al-Qaeda un exutoire à leur révolte.
L’islamisme radical est donc bel et bien un enfant de l’affairisme dominateur et méprisant les plus pauvres de la planète comme l'extrême-droite en France a été le produit de la montée de l'exclusion dans les années quatre-vingt.
Que les chauffeurs de taxi au Niger et au Mali affichent ostensiblement le portrait de Ben Laden dans leur véhicule en dit long sur le message que ces populations veulent faire passer au monde occidental, malheureusement autiste.
Se débarrasser de Ben Laden et des siens, certes mais cela reviendrait à couper les chardons sans couper leur racine.
La recherche d'une paix durable passe aussi et peut-être d'abord par une remise en cause de notre mode de développement.
Culture (administrative) du risque
Comme chaque année, notre commune a fait réaliser par le Centre de Gestion de la Fonction publique Territoriale le Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels.
Il s’agit d’une mission obligatoire que paie bien entendu la commune.
La lecture du rapport d’une trentaine de pages est symptômatique de l'état de notre société et de celui de la culture administrative du risque dans notre pays.
Le rapport commence d’abord par la présentation de la méthode, un calcul du risque résiduel qui se mesure en multipliant le niveau de gravité par la fréquence et ensuite par les mesures de prévention.
Au final, et après une visite systématique des locaux communaux, le fonctionnaire missionné consciencieux énumère, par bâtiment, la liste des risques et les préconisations.
J’ai été étonné de lire que l’utilisation de la serpillière est une « situation dangereuse » avec un indice de « risque sérieux » (27 sur une échelle de 1 à 48) ) et qu’il fallait fournir des balais plats avec presse d’essorage (il y en a mais du coup on va en racheter !)
J’ai appris que les agents ne devaient pas manipuler les seaux à la main mais disposer chacun d’un chariot de service.
Je précise qu’il existe un chariot par étage et que si nous achetons un chariot par agent, cela va faire de l’encombrement dans les couloirs… avec des risques d’accident !
Le rapport déplore également que les agents déplacent les tables à la main (il existe un diable pour les chaises !) et demande qu’on les équipe « de moyens de transport permettant de réduire les manutentions », (type chariots élévateurs je suppose).
En réalité, beaucoup de bruit pour rien car ce travail est laissé à la charge de celui qui loue la salle.
Pour la salle de cinéma, le rapport note que le nettoyage est rendu difficile en raison des fauteuils fixes et qu’il faut mettre en place « les outils adaptés à la morphologie des lieux » (sous-entendu débrouillez-vous Mr le maire !)
La salle date de 1954 et je me vois mal en train de déverrouiller les fauteuils toutes les semaines ou d'acheter des balais avec des manches en caoutchouc.
La plongée dans cette littérature administrative procure presqu’autant de plaisir qu’un poème à la Prévert.
Mais elle laisse une impression globale assez dépitée.
France Télécom dans l'impasse...
La dénomination d’une voie privée exclusivement réservée aux riverains incombe à ces derniers, le maire se bornant à notifier aux impôts et aux cadastres cette dénomination (éventuellement après l’avoir validée par délibération).
Le maire ne peut donc rien imposer aux riverains, tout juste leur proposer un nom ou le refuser s’il est contraire aux bonnes moeurs et à l’ordre public.
A Marpent, plusieurs riverains ont choisi d’appeler leur voie privée « impasse du long fossé » , appellation de bon sens puisque voie adjacente à la rue du long fossé et respectant ainsi la toponymie des lieux.
Mais France Télécom hurle parce que cela créerait une confusion dans les abonnements avec la rue du long fossé.
France-Télécom ne doit pas avoir un logiciel très performant !
Et eux ne risquent pas de se tromper d’adresse. Ils ne prennent pas la peine d’envoyer un courrier, ils téléphonent…évidemment.
les GPS, plus rapides que le département !
Marpent n’a toujours pas son rond-point mis à l'étude en 2001 mais le Conseil Général aura du mal à faire marche –arrrière !
En effet, Les GPS, probablement parce qu’ils intègrent le Plan routier quinquennal du Conseil Général, vous préviennent qu’il y a un rond-point !
En cas d'accident au vrai-faux rond point, la recherche des responsabilités pourrait s'avérer compliquée !
René Dumont, productiviste ?
René DUMONT, premier candidat écologiste à une présidentielle, n’a pas toujours prôné les vertus de l’agriculture non productiviste.
Rentré des Etats-Unis, il écrivait un ouvrage en 1949 intitulé « les leçons de l’agriculture américaine » dans lequel il prônait le labourage des prairies en vue d’augmenter la production de fourrage à base de plantes cultivées pour nourrir le bétail et augmenter ainsi la production de viande et de lait.
Conseiller agricole du plan Monnet, c’est René Dumont qui a développé cette thèse productiviste avec le soutien de tous les partis de l’époque, de l’extrême- droite à l’extrême –gauche.
René Dumont fit ultérieuremenrt sa révolution culturelle...
Il n'est jamais trop tard.
Nouveau manuel pour la rentrée scolaire
Devinez le livre qui fait le succès de la rentrée…
« Les sociétés et leur école », un essai de Marie Duri-Bellat et François Dubet qui nous éclaire grandement parce qu’il compare le fonctionnement des systèmes scolaires de plusieurs pays occidentaux.
Les deux sociologues mettent en exergue le trop fort lien qui existe en France entre l’école, le diplôme et le statut social, lien hérité des cultures catholique et républicaine pour lesquelles le diplôme confère une dignité sociale et même morale.
Cette corrélation explique beaucoup de choses.
Plus le diplôme joue un rôle important, plus l’enjeu de la réussite scolaire sera élevé et plus les parents adopteront, par le choix de l’établissement (de la maternelle à l’école privée après le bac) des stratégies de réussite pour que leurs enfants réussissent.
Cette pression sur l’école explique les inégalités scolaires et la reproduction sociale que pointait Pierre Bourdieu.
Or, dans les pays où il existe d’autres voies pour accéder à un statut social (formation professionnelle en Allemagne par exemple), la pression sur l’école est nettement moins forte et le climat scolaire est apaisé.
Leurs préconisations s’orientent donc à la fois sur des réformes au sein du système scolaire pour y détendre l’atmosphère (en Italie, les profs mangent avec leurs élèves à la cantine, en Finlande, les profs ont leur bureau dans l’école où ils peuvent recevoir et laissent numéro de portable à leurs élèves) mais aussi sur une refonte de la politique scolaire qui doit cesser d’être fondée sur la sélection des élites au profit d’un effort décisif sur les jeunes qui décrochent ou n’accrochent pas à l’école, par exemple en créant l’itinéraire bis des écoles de la seconde chance.
Au final, les auteurs suggèrent bien, pour éviter d’intensifier la pression sur l’école, qui ne peut tout régler à elle toute seule, d’intervenir aux deux bouts de la chaîne, en développant les politiques d’accueil de la petite enfance d’un côté et en développant la formation professionnelle de l’autre.
Rentrée des classes : l'Etat se fait siffler
Lorsque les effectifs baissent dans une école, l’Etat diminue le nombre d’enseignants et au-delà d’un certain seuil ferme même des classes.
Ce raisonnement n’est pas par essence inéquitable à condition que l’on tienne compte du profil des élèves (mais c’est un débat et le maintien du nombre de classes ne doit pas être un dogme) ou que l’Etat renforce ses moyens lorsque les effectifs augmentent.
Or justement, lorsque les effectifs augmentent, l’Etat n’augmente pas le nombre d’enseignants.
A Marpent, il y avait l’an dernier à la rentrée 171 élèves et 7 enseignants
Il y en a cette année 182 et toujours le même nombre d’enseignants.
On pourrait encore l’admettre à condition que des écoles qui comptent moins d’élèves (et aussi moins de chômeurs) n’affichent pas un nombre d’enseignants plus élevé.
Or, c’est le cas dans la Sambre
Et ce n’est pas admissible.
L’Etat peut répondre qu’il maintient les moyens lorsque la commune est en ZEP.
Mais quand on sait que la carte scolaire date de 1997, il y a manifestement un problème.
Des communes qui étaient en ZEP à l’époque ne le seraient plus aujourd’hui et inversement, Marpent, qui ne l’était pas, y figurerait.
L’Etat est le garant dans une République de l’équité entre les territoires.
En ne respectant pas lui-même ces fondements de l’égalité républicaine, il perd lui-même en crédibilité.