Population totale ou population municipale ?
Alors que le Val de Sambre découvre les dernières données du recensement, il est bon de s'interroger pour les communes sur le chiffre à prendre en compte pour déterminer la population : population municipale ou population totale ?
La population municipale comprend les personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune (y compris les étudiants mineurs aynt leur logement à l'extérieur), les personnes détenues dans les prisons de la commune, les personnes sans-abri recensées sur le territoire de la commune et les personnes résidant habituellement dans une habitation mobile recensée sur le territoire de la commune;
Par contre les étudiants majeurs sont comptabilisés dans la commune où ils étudient et les militaires dans la commune de leur base militaire.
La population totale ne tient pas compte de ces subtilités statistiques et comporte des doubles comptes.
C'est la raison pour laquelle c'est le chiffre de la population municipale qui correspond désormais à la notion de population utilisée usuellement en statistique.
C'est le chiffre qu'utilise l'Etat pour octroyer les éventuelles dotations, basées sur un critère démographique.
Un mode de développement suicidaire et stupide
La prime à la casse pour nous inciter à nous débarrasser de notre voiture encore en bon état ou presque peut retarder l’échéance mais pas la contourner.
Outre son côté surréaliste et grotesque à une époque où l’on parle de développement durable (et donc de la nécessité d’en finir avec le tout jetable très vite), cette prime n’empêche pas le déclin de l’industrie automobile, fut-elle reconvertie au bio - carburant ou à l’électricité.
La logique motrice du système a poussé à produire plus et plus vite…pour baisser les coûts et être concurrentiel, quitte à se délocaliser.
Aujourd’hui, les capacités de production sont telles que les entreprises produisent plus que de besoin.
Et à moins de changer de voiture aussi souvent qu’on change chaussures, la filière est condamnée à de profondes reconversions, de la mêle ampleur que la crise sidérurgique des années 70.
Les milliers de licenciements annoncés chez General Motors à Anvers annoncent les nuages noirs pour ce secteur économique qui nous interpelle sur un mode développement suicidaire et stupide.
Albert Camus et la guerre d'Algérie
Le cinquantième anniversaire de la mort d’Albert Camus offre des opportunités pour découvrir ou redécouvrir celui qui fut à la fois romancier, philosophe, journaliste et homme de théâtre.
C’est aussi l’occasion pour certains de revenir sur la difficile question de la position de Camus pendant la guerre d’Algérie.
L’écrivain ne s’est pas engagé aux côtés des militants nationalistes algériens qui réclamaient l’indépendance.
Si Camus ne l’a pas fait, c’est d’abord parce qu’il condamnait la violence et les méthodes des ultras.
C’est ensuite parce qu’il est né en Algérie, que sa mère y vivait encore et qu’il aimait ce pays au point d’imaginer qu’il aurait été possible d’y faire vivre deux peuples si la France coloniale n’avait pas humilié les indigènes et avait réalisé des réformes en temps voulu.
Cet amour de l’Algérie va pour Camus, et cela peut choquer, jusqu’à refuser de nommer ces indigènes « les algériens » (terme qu’il destine à la population née dans le pays et qui englobe les pieds noirs) pour les appeler « les arabes ».
Mais cet amour de l’Algérie ne vas pas jusqu’à amener Camus, l’homme de gauche, à épouser le mot d’ordre de l’indépendance.
Cette posture ambiguë est confirmée par l’attitude de Camus lorsque, apostrophé lors d'une conférence à Stockholm sur son silence durant la guerre par un jeune algérien alors qu’il venait de recevoir le Nobel, il lui répond « je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice», comme si la protection de sa mère (et plus largement le rêve maintes fois caressé d’un Etat à deux peuples) valait bien la colonisation d’un peuple.
Encore que le Président Bouteflika reconnaissait en 2006 qu'une telle réplique traduisait finalement un sentiment profondément algérien.
Moi qui ai milité jeune au PSU (j'avais 20 ans), le parti qui s’était créé en 1960 en faveur de l’indépendance de l’Algérie à la suite des égarements de la gauche socialiste et communiste (ils votèrent l’un et l’autre en 1956 les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet, l’homme de la répression en Algérie),je n’aurais pas partagé la position de Camus et j’en aurais même été probablement révolté.
Peut-on dire pour autant que Camus a trahi les valeurs dont il se réclamait ?
Outre le fait que ceux qui ne sont pas nés en Algérie, ne pouvaient pas se mettre à sa place, la trahison est toujours « aussi fuyante que lâche » pour reprendre l’expression de l’écrivain espagnol Javier Marias tandis que Camus a complètement et avec courage assumé ses propos.
Comme il les assumés publiquement lorsqu’il
a dénoncé courageusement la liberté bafouée dans les camps soviétiques.
Enfin, sa condamnation de la violence dans l’action politique reste sans aucun doute un point marquant de la morale politique qu’il entendait fonder et qui fait encore aujourd’hui la force et la modernité d’Albert Camus.
De ce point de vue, entre Sartre et Camus, j'aime bien Sartre mais je choisis Camus.
Et je rends hommage à mon équipe municipale d'avoir accepté de baptiser, après accord avec Catherine Camus, sa fille, une rue Albert Camus dans notre commune.
Les quotas d'entrée aux grandes écoles, symbole de l'échec d'une politique d'égalité
Impuissant à réduire les inégalités socio - culturelles ( il suffit de regarder l’éventail des revenus en France) et à modifier les mécanismes de la reproduction sociale décryptées par Bourdieu, l’Etat se résout à fixer des objectifs de quotas dans les recrutement des grandes écoles, au risque de fragiliser le principe de l’égalité républicaine.
Les grandes écoles publiques, il faut le rappeler, sont pratiquement gratuites, contrairement à l’université.
Ce qui fait dire à Thomas Lebègue et Emmanuelle Walter, auteur de « Grandes écoles, la fin d’une exception française » , que les classes moyennes, dont les enfants étudient à l’université, payent avec leurs impôts une scolarité confortable à des jeunes gens bien nés.
Il pleut des peaux de banane, gardons le sourire...
On le sent bien, le climat se détériore, à l'approche des régionales et l'organisation de la cérémonie des voeux de l'aggglomération n'échappe pas au refroidissement climatique.Dommage.
J'aurais prochainement l'occasion de revenir sur le Pacte Territorial dont j'ai moi-même été étonné qu'il fasse l'objet de cette cérémonie puisqu'il n'a pas été validé par les élus , ne serait-ce que dans ses grandes lignes.Encore dommage.
Il suffit de voir ce qui est prévu pour les communes péri-urbaines pour comprendre que ce document est, en l'état, inacceptable.
Mais attendons, car ce n'est peut-être après tout qu'un débat introductif où seuls des esprits mal intentionnés verraient une manoeuvre destinée à nous faire avaler ce Pacte tout cru et en public
D'ailleurs, lorsque Mme Mathigello reproche à la commune centre de nous mettre sous pression avec ses projets, elle n'est pas forcément la mieux placée pour dire cela avec le projet de centre aquatique.
Et le fait de citer Marpent, avec Leval et Boussois, me laisse dubitatif...Nous ne sommes pas dupes et ne supportons pas d'être utilisés à des fins que nous ne partegeons pas.
Enfin, pour couronner le tout, chose qui a dû déclencher l'ire du maire de Louvroil, je vois que Bernard Baudoux, le camarade de parti d'Annick Mathiggello, est l'invité d'une table ronde sur ce fameux Pacte ! (le Front de gauche est déjà fissuré sur la ligne de départ !).
Cherchez les peaux de banane...
Pour peu que le maire de Marpent débarque avec un projet de " Marpent Métropole "... et ce sera la patinoire à la Luna !
Démographie : nos amis belges à la rescousse
L’hécatombe démographique de la Vallée de la Sambre continue.
L’agglomération qui dépassait en 1975 les 106 000 habitants est aujourd’hui passée sous la barre des 100 000 avec 99 161 habitants selon l’INSEE.
Jeumont passe de son côté sous la barre des 10 000 habitants (9956).
Marpent n’a pas échappé à ce déclin :
3155 habitants en 1975 , 2825 en 1982, 2717 en 1990, 2649 en 1999, 2595 en 2006…pour remonter à 2619 en 2007, soit une très légère hausse après 35 années de baisse continue.
L’hypothèse première serait d’invoquer les nouvelles méthodes du recensement dont les résultats ne sont plus simplement issus de la collecte au porte à porte mais de croisement entre les données collectées sur le terrain et une diversité de fichiers émanant de la CAF ou du service des impôts.
Pas de doute sur la fiabilité des résultats.
Dans l’agglomération, 5 communes sur 22 voient leur population augmenter depuis 2006 : Feignies, Rousies, Elesmes, Obrechies et Marpent.
Feignies reste sur une pente ascendante depuis plusieurs années pour les raisons que l’on connaît : très grandes étendues constructibles situées à proximité immédiate de Maubeuge (zone de services), de la zone de Grévaux (zone d’emplois) et du Bavaisis (zone de tourisme).
Rousies, après une baisse régulière, bénéficie également de la proximité de Maubeuge.
Elesmes et Obrechies bénéficient d’une attractivité propre au secteur rural proche de la ville-centre.
Quant à Marpent, commune au territoire minuscule, cela peut paraître surprenant mais s’explique selon nous pour trois raisons.
La première tient sans aucun doute au travail d’une part mené pour libérer du foncier (les parcelles libérées ont fait l’objet d’une majoration de la taxe sur le foncier non bâti), aux efforts déployés d’autre part pour réinvestir le parc insalubre ou vacant, enfin à l’arrivée de ménages belges en nombre assez impressionnant.
Cette dernière explication mérite quelques précisions tant il est vrai qu’elle n’est pas forcément durable dans le temps.
Pourquoi tant de belges viennent s’installer à Marpent où ils sont d’ailleurs les bienvenus ?
La règle coutumière dans les pays de l’Union Européenne, c’est que les salariés paient leurs impôts dans le pays où ils travaillent.
Toutefois, une convention signée le 10 mars 1964 entre la France et la Belgique prévoit que les frontaliers puissent s’acquitter de leurs impôts dans le pays de résidence.
A cette époque où les belges venaient travailler par train entier chaque matin dans les usines sambriennes, la Belgique réalisait une bonne opération puisque, en vertu de cette convention, les travailleurs belges frontaliers qui exerçaient en France, allaient être imposés en Belgique…
Tant mieux pour les recettes de la Belgique
Sauf qu’ensuite la situation s’est inversée.
Avec la crise, de nombreux sambriens se sont retrouvés à faire du co-voiturage pour aller travailler chaque matin en Belgique.
Et, avec la fameuse convention de 1964, pour peu que leur lieu de travail se situe dans une zone située à moins de vingt kilomètres de la frontière, ils continuaient à payer leurs impôts en France… nettement moins élevés qu’en Belgique.
Tellement moins élevés qu’un certain nombre de belges, en s’installant en Val de Sambre pour payer moins d’impôts, aggravait les pertes financières de la Belgique.
Ce déséquilibre amena la signature le 12 décembre 2008 d’un avenant entre les deux Etats.
Cet avenant prévoit que l’assujettissement des travailleurs frontaliers belges aux impôts sur le revenu français sera maintenu jusqu’en 2034 s’ils habitent côté français avant la fin 2011.
La France versera chaque année 25 millions d’euros à la Belgique pour compenser cette fuite fiscale.
Il existe donc encore un fort potentiel que nous devons nous préparer à exploiter au maximum
Certes, cela ne signifie pas l’arrêt de l’immigration résidentielle après 2011 car les prix de l’immobilier sont plus élevés en Belgique (et la situation politique beaucoup plus instable comme le faisait remarquer un ressortissant wallon travaillant à Charleroi et venu habiter à Marpent).
Mais il est clair qu’elle n’aura plus l’effet de masse qu’elle a aujourd’hui.
Cela doit nous conduire à la modestie, même si l’on peut constater que d’autres communes ne captent pas autant cette dynamique résidentielle venue de Belgique.
Nos efforts doivent être maintenus sur le parc ancien et accrus sur le neuf.
Nous nous y employons.
Cela passe par une politique offensive sur le plan foncier.
Un stagiaire de master de droit immobilier de l’Université de Valenciennes sera d’ailleurs parmi nous au printemps pour s’atteler à cette mission.
L'actualité de Proudhon
Né en 1809 à Besançon, Pierre Joseph Proudhon est le fils d’un tonnelier brasseur et d’une cuisinière.
Il sera contraint de vendre ses livres pour s’inscrire aux examens et deviendra une figure très populaire du paysage politique au milieu du XIXe siècle.
LE PERE DU SOCIALISME COMMUNAUTAIRE
Son « socialisme communautaire » cherche une voie médiane entre matérialisme et idéalisme
Allergique au principe d’autorité, Proudhon soupçonne Marx de se vouloir le chef d’une nouvelle religion et estime qu’une autorité supérieure ne peut être autre chose qu’une usurpation de la volonté du peuple.
Certes, en imaginant une société émancipée de l’Etat dans laquelle l’ordre se dégage spontanément des relations économiques et sociales, Proudhon se montre aussi optimiste (à vari dire utopiste) que ces libéraux qui pensent que la loi du marché génère un ordre naturel.
Mais cela ne doit pas obérer certains traits de la pensée de Proudhon qui, par certains aspects, reste actuel.
Actuel lorsque, hostile à l’égard de l’Etat, Proudhon estime que les classes laborieuses peuvent gérer elle-même (autogestion) plutôt que de s’en remettre systématiquement à l’Etat.
Actuel lorsque, fédéraliste enthousiaste, il pense que ce mode d’organisation préserve les citoyens d’une omnipotence de l’Etat et permet d’unir les groupes humains sans les absorber, et donc de respecter les nationalités.
Actuel lorsque, décentralisateur farouche, Proudhon considère que la commune joue un rôle central parce qu’elle est le lieu du développement d’une solidarité naturelle.
Actuel encore lorsqu’il dénonce la politique distributive fondée sur la répartition proportionnée au mérite de chacun tandis que selon lui tout le monde doit travailler, y compris les médiocres et les handicapés, chacun à son rythme, le salaire étant fonction non pas de la productivité mais du devoir accompli.
L’ANTI- PARLEMENTARISME DE PROUDHON
Actuel encore lorsque, soupçonneux à l’égard d’un système parlementaire où domine le carrièrisme, Proudhon constate que les députés votent des textes pour lesquels le peuple ne les a pas mandatés.
Actuel encore lorsqu'il constate que les réformes politiques du parlementarisme ne mènent à rien si elles font l’impasse sur les changements économiques et les fondements de la société inégalitaire.
Actuel toujours lorsqu'il estime, avec d'autres, comme Victor Considérant ou Alexandre Ledru-Rollin, que les partis se servent des idéaux et des valeurs pour jouer sur les sentiments , arriver aux affaires, sans volonté pour autant de changer la société.
Cette vision radicale d’un socialisme communautaire, sans illusion sur l’utilité d’une opposition parlementaire, par opposition un socialisme étatiste, alliée à un penchant pour les outrages envers les autorités, y compris de l’Empereur, l’éloignera des socialistes et lui vaudra des blâmes à l’assemblée avant de le conduire en prison.
PROUDHON ET LA STRATEGIE MODERNE DES ALLIANCES ET DES MOYENS D’ACTION
Sa posture première est celle d’une réticence à l’égard des mouvements de masse qu’il considère souvent manipulés dans la mesure où le peuple se conduit plus par des sentiments que par des idées.
Adversaire non pas de la lutte de classes mais du dogme de la lutte des classes et de leur opposition systématique, Proudhon prône une alliance entre le monde travail et la bourgeoisie laborieuse.
Allergique à la violence parce que « nos prolétaires ont si grand soif de science qu’on serait fort mal accueillis d’eux si on n’avait à leur présenter à boire que du sang », il refuse les méthodes insurrectionnelles et invite les citoyens à ne plus payer leurs impôts.
Il préconise également le vote blanc plutôt que l’abstention parce que celui-ci est la forme la plus expressive de l’opposition
PROUDHON ET LA VISION PREMONITOIRE DE LA GOUVERNANCE MONDIALE
Méfiant (tout comme Marx) à l’égard des soi- disantes vertus magiques d’un suffrage universel qui permet par la démagogie de jouer avec l’opinion versatile du peuple et de tromper les masses non éduquées politiquement pour mieux les soumettre à une autorité à laquelle il est allergique, Proudhon défend la démocratie directe.
C'est à cette époque qu'une certaine gauche verrait bien siéger un échantillon de citoyens représentatifs tirés au sort pour remplacer un corps législatif non représentatif de la société.
Proudhon sortira d’ailleurs sans illusion de son expérience de député de la Seine en 1948 et écrira : « il faut avoir vécu dans cet isoloir qu’on appelle une Assemblée Nationale pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l’état d’un pays sont presque toujours ceux qui le représentent ».
Apôtre du pluralisme social, Proudhon rêve (sans être hélas suffisamment précis) de voir les instances décisionnelles refléter les grandes fonctions économiques et sociales pour contrecarrer les tendances clientélistes de la démocratie par délégation.
Cette vision prémonitoire sera certainement partagée par le philosophe Michel Serres qui reconnaissait récemment, après l’échec du sommet de Copenhague, les limites du politique et la nécessité de reconfigurer les modalités de gouvernance pour mieux équilibrer les pouvoirs entre ceux qui sont élus mais ne savent pas tout et ceux qui savent mais ne sont pas forcément élus.
Pas étonnant que Marx, qui pourtant le méprisait, voyait néanmoins en Proudhon « l’écrivain socialiste le plus logique et le plus pénétrant » (1842).
Cartes de voeux
C’est la période des grandes marées….de cartes de vœux.
Et comme les grandes marées découvrent les rochers et les grands fonds marins, la grande marée annuelle des cartes de vœux découvre des stratégies, des postures et des personnalités comme une véritable psychanalyse.
Il a d’abord ces cartes grandes et brillantes comme les enseignes de luxe…envoyées à toutes les communes d’une région ou d’un département et souvent au nom d’un notable qui ne sait même pas à qui il a envoyé ces cartes car elles ont été mises sous pli par des armées de chargée de mission… c’est le rituel…parfaitement inutile et coûteux.
Il y a les mêmes mais sur lesquelles l’expéditeur a pris la peine de rajouter (de sa main car il y a aussi les vrais-faux manuscrits ») un petit mot sympa « personnalisé ».
Il y a celles (de plus en plus anachroniques….) où l’expéditeur ne peut s’empêcher, héritage (jacobin, monarchique ou stalinien…) d’afficher d’année en année son portait.
La carte a d’abord pour première finalité de rappeler que l’expéditeur a du pouvoir, qu’il faudra compter sur lui et que si vous n’avez pas envie de mettre sa photo dans votre chambre, vous serez au moins tenu de vous la prendre dans la tronche en ouvrant la carte… qui file néanmoins à la poubelle dans la seconde qui suit.
Il a celles qui n’en sont pas…comme ces vœux par « mails groupés », c’est tellement plus pratique, plus économe, moins polluant ! mais tellement triste et impersonnel…
Il y a enfin ces cartes achetées, fabriquées ou recyclées avec les moyens du bord mais où l’on trouve toujours le petit mot chaleureux et amical.
Merci à cette amie d’enfance habitant Marpent et qui chaque année achète une carte à la sortie des restos du cœur et vient la déposer en mairie avec son petit mot amical et ses souhaits oh combien sincères écrits de sa plus belle plume.
Merci à cet ami ecclésiastique d’une commune sambrienne qui nous souhaite une année 2010 qui « nous permette de valoriser tous les talents des gens d’ici, qui sont sans doute plus habiles que bien des stars pour goûter les simples bonheurs de l’existence, et de trouver à cette vie un sens, bien plus proche de nous que ce qu’on imagine : affaire de cœur, de tendresse, de respect, d’amitié : toutes ces attitudes premières qu’on porte au fond de nous et qui n’apparaissent que quand on les a oubliés. Le lien social, n’est-ce pas l’élémentaire de toute existence ? ».
Merci enfin aux marpentois et amis de Marpent, aux agents communaux, aux représentants associatifs et aux élus présents lors de la cérémonie des vœux du maire, présence qui nous met toujours du baume au cœur et montre qu’il y a encore des gens qui ont envie de partager un moment avec leur communauté villageoise.
Et tant que les habitants d’un territoire éprouvent le besoin d’être ensemble, c’est plutôt le signe, sur cette planète devenue un peu folle, qu’il y a encore des raisons d’espérer.
Bonne année à tous !
Pie XII : la béatitude exige la bravitude
Les historiens ont parfois été sans concession avec Paul Claudel, lui reprochant une foi triomphalement dogmatique l’amenant même à faire preuve, au nom de celle-ci, de sympathie par rapport au franquisme.
L’un d’eux a même pu écrire que devant le spectacle de l’injustice, Claudel était plus prompt à prophétiser la vengeance de Dieu qu’à exprimer un sentiment de scandale.
Cela étant, puisque le pape Benoît XVI envisage de béatifier Pie XII, il n’est pas inutile de rappeler, comme vient de le faire dans le journal « le Monde » Patrick Kéchichian (auteur de « petit éloge du catholicisme ») que Paul Claudel écrivit le 13 décembre 1945 à l’ambassadeur de France auprès du Vatican, Jacques Maritain, des propos qui méritent d’être rappelés aujourd’hui dans la mesure où ils émanent d’un écrivain catholique :
« Rien actuellement n’empêche plus la voix du pape de se faire entendre. Il me semble que les horreurs sans nom et sans précédent dans l’Histoire commises par l’Allemagne nazie auraient mérité une protestation solennelle du vicaire du Christ. Il semble qu’une cérémonie expiatoire quelconque, se renouvelant chaque année, aurait été une satisfaction donnée à la conscience publique…Nous avons eu beau prêter l’oreille, nous n’avons entendu que faibles et vagues gémissements ».
Cette interpellation de Claudel est très claire sur le manquement majeur de Pie XII et que les catholiques appellent le pêché par omission.
Comme dirait Ségolène , il lui a trop manqué hier de « bravitude » pour lui donner aujourd’hui la béatitude.
Réglementation thermique, la bombe à retardement
Les nouvelles réglementations thermiques pour le bâtiment imposent des niveaux de plus en plus élevés de performance énergétique qui doivent être, en cas de mise en location, mentionnés dans le bail.
L’une des questions qui commence à se poser, c’est ce qui se passe lorsque le locataire prend conscience que le niveau de performance indiqué dans le bail n’est pas respecté.
Avec l’augmentation prévisible du prix de l’énergie, cette question n’en prendra que plus d’acuité.
Le propriétaire court un risque que les assureurs refusent actuellement de couvrir dans la garantie décennale.
Le locataire pourra saisir les juridictions compétentes pour abus sur la marchandise mais cela promet de lourds contentieux.
L’Etat pourra aussi s’interroger s’il a accordé des crédits d’impôts et que les performances ne sont pas au rendez-vous.
Enfin, les services de l’Equipement qui procèdent chaque année au contrôle du respect des règles de construction sur des logements tirés au sort (terminés depuis moins de trois ans) vérifient notamment la performance thermique et, en cas de non respect, transmettent le dossier au procureur dans la mesure où la non-conformité est un délit.
Bref, la réglementation thermique laisse encore planer quelques incertitudes dans sa mise en œuvre et pourrait bien se révéler une bombe à retardement sur le plan de la jurisprudence.