Incivilités
Interview donné au journal " Atlantico".
-Le maire d’Arronville est visé par une plainte après avoir secoué un adolescent de 15 ans qui l’aurait insulté. Etait-il dans son rôle ou devrait-il avoir un comportement irréprochable face aux jeunes délinquants ?
Je ne peux que répondre à tire personnel et non au nom de mon association des maires ruraux.
Le maire incarne la loi et doit donc la respecter scrupuleusement.
Si je peux me sentir solidaire d’un maire qui « craque » et lui apporter mon soutien moral, et regretter le laxisme à l’égard de certains comportements délinquants , je ne peux cautionner pour autant la réprimande physique puisque c’est contraire à la loi.-En février, un élu du Nord a a été condamné à 1000 € d’amende avec sursis et 250 € de dommages et intérêt pour avoir giflé un ado qui l’avait insulté et menacé. Ce genre d’affaire est-il en augmentation ?
Pas à ma connaissance.
Que peuvent faire les maires face à la protection importante des mineurs par la justice ? Ont-ils le sentiment de ne pas être entendus ou d'être doublement victimes (de l'insécurité et de la justice) ?
Les maires ont peu de marge de manœuvre.
J’ai sollicité pour ma part un agrément depuis trois mois pour procéder au rappel à l’ordre.
Je n’ai à ce jour aucun retour. Mais cette procédure sera-t-elle maintenue par le gouvernement ?Les premières victimes de l’insécurité et de la justice ne sont tant les maires que ceux de nos administrés qui subissent les préjudices matériels et moraux de cette petite délinquance, et plus globalement les contribuables qui paient les dégâts d’actes stupides.
Les maires s’exposent il est vrai à des risques permanents de violence verbale et physique mais quand on s’engage dans un mandat municipal, on sait qu’il y a ce type de situations à gérer.L’incivilité et l’insécurité touche de plus en plus les petits villages et le monde rural. Que peuvent faire les maires face à ce phénomène ?
Je ne sais pas si statistiquement l’incivilité progresse plus dans le rural mais elle existe aussi dans le rural et cela développe le sentiment d’insécurité chez nos concitoyens du monde rural qui se sont longtemps crus à l’écart d’une pathologie sociale longtemps perçue comme urbaine.
Face à cela, nous devons favoriser les actions qui développent le lien social et les dynamiques fédératrices.
Par exemple, nous avons, dans ma commune, créer une brigade vermeil de bénévoles (accrédités par le maire) qui répondent aux demandes des personnes âgées seules et dépendantes. Et nous mettons également un point d’honneur à ce que les manifestations festives ne soient pas excluantes pour les jeunes qui n’ont pas tous les mêmes moyens.Dans nos marchés publics, nous incluons systématiquement la clause d’insertion pour offrir à des jeunes la possibilité d’accéder par ce biais au marché du travail.
Nous avons également un animateur jeunes et un cyber-centre.
Cela ne m’empêche pas de faire des rondes (à pied, à vélo, en voiture) à la tombée de la nuit dans les lieux sensibles et de prendre ma « casquette » de garde-champêtre.
Les élus doivent parler avec les jeunes et, lorsque ceux-ci sont dans une posture blâmable, envoyer dans un premier temps, des signes de dialogue.
Mais cela ne règle pas tout et les incivilités demeurent, souvent liées chez les jeunes au problème de l’alcool dont la consommation sur la voie publique bénéficie d’une trop grande tolérance.
Il y a aussi des incivilités chez de très jeunes enfants, scolarisés en primaire (insultes et violences par exemple).Dans ce cas, c’est l’avertissement et en cas de récidive, la sanction qui se traduit par l’exclusion (du bus scolaire, de la cantine), n’en déplaise aux parents qui, dans la plupart des cas, vont protester ou essayer de faire pression en saisissant les médias.
Mais attention à ne tomber dans l’amalgame qui assimile les jeunes et les incivilités.
Ces dernières touchent toutes les catégories de population, même s’il est vrai que les incivilités les plus lourdes comme les dégradations de biens publics sont plus souvent le fait de bandes de jeunes.
Favoritisme immobilier
Un nombre important d’investisseurs rachètent des maisons pour les transformer en appartements ou petits logements.
Il n’est pas rare de voir six ou sept boîtes aux lettres sur le mur de la même habitation.
Cette augmentation du nombre d’occupants entraîne toujours une augmentation du nombre de véhicules… mais pas du nombre de places de stationnement.
En effet, dans la mesure où une telle transformation ne change pas la destination résidentielle du bâtiment, l’investisseur n’est pas soumis à la moindre autorisation d’urbanisme alors qu’un constructeur qui réalise 6 studios neufs doit prévoir au moins six places de parking.
Cette anomalie dans le Code l’Urbanisme génère, on l’imagine, une inégalité de traitement entre les investisseurs et des sur-occupations du domaine public routier.
Le moulin de Marpent retrouve ses ailes
Une agitation fébrile régnait ce 4 juillet au matin aux alentours du moulin de la Parapette, construit au début du XVIII e siècle.
Il y avait du monde pour assister à l’évènement tant attendu, la pose des ailes.
On pouvait voir parmi la petite foule amassée au pied de l’édifice les bénévoles de la Fête du moulin, les habitants de la cité Léo Lagrange et quelques personnalités telles la Présidente de la Fédération Nationale des Amis des moulins, venue de Normandie, un représentant de l’ARAM (l’Association Régionale des Amis des moulins) et plusieurs administrateurs du Crédit Agricole, un des premiers sponsors du projet.
Tout ce petit monde amoureux d’Eole a pu assister, avec émerveillement, à l’impressionnante et délicate opération du levage du toit et de sa pose au sommet de l’édifice, opération aussi stressante que l’atterrissage d’un Airbus si l’en croit les applaudissements de soulagement une fois la mission achevée.
Puis, ce fut dans un silence toujours aussi solennel que l’abbé Drapier, fidèle à la tradition de la meunerie, vint bénir les ailes et lancer quelques paroles d’encouragement et d’espoir.
La seconde partie du travail consista à poser les ailes Berton, du nom de son inventeur qui ne laissa qu’un seul exemplaire dans le Nord Pas-de-Calais mais essaima la Vendée de son système ingénieux d’ailes rétractables, alternatives aux ailes à voile des moulins du Nord.
Le moulin, qui a dorénavant retrouvé ses allures d’antan, n’avait plus qu’à attendre qu’on lui fasse la Fête, le 13 et 14 juillet .Pour son dixième anniversaire (puisque c’est la 10e Fête du moulin), les visiteurs ne pouvaient pas rêver d’un plus beau cadeau.