L'impôt vert, faux-nez d'une politique d'inégalités
Nicolas HULOT, dont je continue a soutenir la démarche, se trompe néanmoins lorsqu’il prend pour modèle la Suède et la taxe carbone à 100 euros progressive dans le temps.
La Suède n’est pas la France, les inégalités sociales y sont infiniment moindres.
Ce qui se fait en Suède n’est pas transposable en France, le pays le plus inégalitaire d’Europe.
D'autre part, les consommateurs n’ont pas à payer le résultat de l’imprévoyance des pouvoirs publics qui n’ont pas voulu réguler les prix du foncier (la loi du marché produit l’étalement péri-urbain) , ni anticiper sur la reconversion de l’industrie automobile.
Ils ont seulement eu le courage de mettre la pression sur les normes de logement.
Il faut dire que là, on met directement la pression sur les habitants, c’est autre chose que de s’attaquer aux constructeurs automobiles.
Dans le contexte environnemental que nous connaissons depuis plusieurs décennies, il aurait été logique, plutôt que de privatiser Renault, de nationaliser l’industrie automobile comme Mendes France avait proposé la nationalisation de l’industrie du bâtiment après la guerre.
C’eût été le moyen pour réfléchir sur la longue durée, sans attendre d’être au pied du mur et de demander au consommateur de payer.
D'autant plus que cette taxe n'aura aucun effet sur le transit international de produits de consommation courante.
Impact de la taxe carbone sur le coût de transport des prunes du Chili ou des fraises d'Espagne ? aucun.
Enfin, si la taxe carbone est redistribuée intéralement aux ménages modestes, et pondérée selon la distance domicile-travail, on peut s'attendre à une usige à gaz.
Son coût de gestion pourrait bien être disproportionnée avec son impact : en effet, psychologiquement, celui qui va retoucher tout ou partie de son impôt, n'aura pas de raison de changer quoi que soit à son comportement.
Quant aux autres, ceux qui ne retoucheront rien parce qu'ayant des revenus trop élévés, ils auront les moyens de ne rien changer.
Il restera les salariés moyens, imposables sans être pour autant fortunés.
Ils seront les grands perdants de ce nouvel impôt parce qu'ils n'auront pas forcément les moyens de faire autrement que d'habiter loin de la ville ou de prendre leur véhicule pour aller au travail.
Aujourd’hui, avant de mettre en place la taxe carbone, nous avons besoin :
- d’engager une politique de réduction des inégalités (revenu maximal) alors que notre gouvernement a fait l’inverse,
- de nationaliser l’industrie automobile (ou de réglementer plus sévèrement les normes des véhicules produits) ;
A ces deux conditions, on peut se rallier à la taxe carbone pour peu qu’elle soit votée à l’échelle européenne.
Une autre attitude serait un ralliement à la pensée unique de Nicolas Sarkosy qui a compris qu’il pouvait rajouter de l’impôt, pourvu de le peindre en vert.
C'est ce que sont en train de faire les écolos tendance " bobos " et ceux des socialistes qui, en voulant surfer sur le bon score d'Europe Ecologie, en ont oublié les intérêts des couches les plus modestes, quitte à rajouter maintenant à chaque fin de phrase qu'il y aura redistribution de la taxe aux plus faibles.
Ceux-là croient Sarkosy mais tombent dans le panneau comme ils l'avaient déjà fait avec la vignette et la CSG.
Aucune politique saine contre le réchauffement climatique ne sera possible sans que l'on pose la question des inégalités.
Coup de pouce pour nos PME !
Contrairement aux années précédentes où l'on a vu des enveloppes CIAT s'envoler sur des projets aux retombées économiques douteuses, cette fois l'argent est exclusivement destiné aux PME qui ont des projets.
Ces PME doivent prendre contact avec l'OSEO dont le siège régional se trouve à Lille.
Tel 03 20 81 94 94
Pompiers, des dépenses qui flambent
Depuis 2001, les pompiers ne dépendent plus des communes mais du Service Départemental d’Incendie et de Secours, un établissement public autonome dans lequel siègent des représentants du Conseil Général (ils sont majoritaires), et des élus de communes et des intercommunalités.
Sous l’égide du député UMP du Var Georges Ginesta, le rapport spécial sur la sécurité civile pour la loi de finances 2009 est à la fois accablant et alarmant.
Depuis 2001, les dépenses des SDIS ont augmenté de 45,8 % alors que leurs interventions n’augmentaient que de 8,4 %.
Les dépenses des SDIS correspondent à 79 euros par habitant et par an.
Chaque composante ( Département et collectivités locales) doit payer la contribution que lui présente le SDIS.
Marpent, avec ses 2600 habitants, payait en 2008 45 000 euros pour le SDIS…
Mais si la dépense pour cette contribution est obligatoire, rappelons toutefois que c’est bien le conseil d’administration (donc des élus) qui vote le budget du SDIS !
Comment expliquer cette inflation des dépenses ?
- Remise à niveau du matériel et des casernes certes,
- Embauche (au niveau national) de 10 000 sapeurs pompiers professionnels (disproportionnée eu égard à l’évolution des interventions)
- Baisse du nombre de gardes obligatoires : de 135 à 95 ou 90 par an
- Déconnexion entre celui qui amène la recette et celui qui la dépense (c’est ce que j’appelle « le symptôme Sécu »).
De surcroît, depuis peu, les communes transfèrent à leurs intercommunalités la compétence contribution incendie mais ce transfert, s’il a un intérêt local (on augmente le coefficient d’intégration fiscale, donc la dotation de l’Etat à l’intercommunalité), risque d’atténuer psychologiquement l’impact de la contribution.
Un conseil municipal directement responsable devant l’électeur est en effet généralement plus sourcilleux de la dépense qu’une intercommunalité élue au second degré.
L’idée qui est dans l’air depuis quelque temps, c’est de scinder l’impôt départemental en deux colonnes (Département et SDIS) pour montrer au contribuable ce que cela coûte.
Mais comme cela ne suffira pas à comprimer les dépenses, il faut trouver d’autres pistes :
- Optimiser les dépenses d’investissement en mutualisant entre centres, voire entre deux départements (centres de formation par exemple).
- Eviter les doublons avec les SAMU
- Revoir les modalités d’intervention des sapeurs pompiers
- (j’ai moi-même constaté récemment, lors d’un match de foot sur la commune une situation curieuse : un problème à la cheville d’un joueur, le club appelle les pompiers qui arrivent en camion. Dix minutes plus tard, un autre petit problème et le club doit appeler un second camion car il semblerait qu’on ne peut pas soigner deux joueurs dans le même camion !)
Il convient aussi que les élus qui siègent dans les SDIS retrouvent un peu de courage politique, reprennent la main et cessent d’avaliser des budgets inutilement boursouflés.
Cela s’est fait dans certains départements où l’évolution annuelle des dépenses, grâce à un bon contrôle de gestion, a été diminuée par quatre, sans réduire la qualité de service.
Le Conseil Général d’Indre et Loire, présidé par Mme Claude Roiron (PS) est, de ce point de vue, un exemple à suivre.
Madonna, Madonne des Roms
Madonna huée à Bucarest pour avoir, lors d'un concert, fait monter sur la scène
un groupe de musiciens roms et pour avoir tenu des propos contre la discrimination.
T'en fais pas Madonna, tu as perdu quelques fans mais tu en a gagnés d'autres.
LA TAXE CARBONE , TAXE CANADA DRY ?
- C'est une taxe louable en apparence mais en réalité un prétexte pour
combler le déficit abyssal de l'Etat
- C'est une façon en apparence de freiner les rejets de CO2 mais dans la
réalité cela revient à instaurer un droit à polluer : au nom de quoi ?
- C'est une décision apparemment courageuse mais moins courageuse que
celle qui consisterait à interdire la fabrication ou la
commercialisation des grosses cylindrées et l'interdiction de louer des
logements passoires.
- C'est une recette fiscale en apparence honnête mais en réalité un
moyen pour ne pas supprimer le bouclier fiscal accordé aux plus riches
- C'est en apparence une décision incontournable, mais en réalité une
façon de ne pas réinstaller le réseau ferré secondaire là où il a été
démantelé : certes, le sentier Emeraude, c'est sympa mais l'autorail,
c'était sympa aussi et entre Cousolre et Maubeuge, qu'attend-on pour
relancer l'autorail du XXIe siècle ?
Les économies d'énergie dans l'habitat privé ancien
Aujourd’hui, les Conseils Généraux n’interviennent guère sur l’aide à l’investissement logement.
Il est vrai que cela ne relève guère de leur compétence.
Or, la population qui occupe le parc privé ancien est souvent confrontée aux factures d’énergie et sollicite l’aide du Conseil Général pour combler les impayés.
Ne serait-il pas plus simple que les départements subventionnent les travaux d’économie d’énergie en amont.
Cela permettrait de sortir du tonneau des Danaïdes des impayés !
Il convient aussi de fixer des normes dans l’habitat ancien comme cela se fait avec le neuf et la réglementation thermique.
Trop de bailleurs privés se contentent de livrer des logements sans isolation et avec des radiateurs électriques.
Le versement de l’alllocation-logement ne devrait plus seulement être conditionné par le respect de normes d’hygiène mais aussi par des normes thermiquesJ'entends les loups de Malenfance
Ce que j'ai pu entendre ici et là avec la fermeture d'Ed me confirme que
le monde ne se corrige pas de la bêtise.
" Le maire n'avait qu'à baisser le montant du loyer "
(comme si le bâtiment appartenait à la mairie ! ),
" le maire s'est prêté garant pour le repreneur ! "
(comme si une telle décision ne devait passer par le conseil, sous
réserve qu'elle soit légalement recevable en raison du transfert de
compétencé économique vers l'agglomération),
" Le maire n'a rien fait pour sauver Ed "
(alors que j'ai pris mon bâton de pélerin pour contacter les enseignes
et rencontrer plusieurs d'entr'elles).
" le repreneur est un musulman, nous n'aurons plus de charcuterie "
(comme si un athée n'avait pas le doit de vendre de l'eau bénite et
comme si, en dehors du porc, point d'autre charcuterie).
Où que l'on aille, quoi que l'on fasse, il y en aura toujours,
même s'ils ne sont qu'une poignée, pour hurler comme les loups.
L'écrivain Luc Bérimont, (dont la grand-mère Toinette Clairfayt était
la soeur de mon arrière-arrière grand-père !) avait écrit un beau roman
" les loups de Malenfance " paru chez Julliard en 1949.
Un village imaginaire (appelé Malenfance) mais tellement réaliste, des
personnages imaginaires mais tellement proches de nous.
Dans ce roman, les loups sont moins ceux qui hurlent parfois la nuit que
cette bande de brigands qui sinstalle dans le village et le prend en
otage pour se faire remettre denrées et femmes que les plus lâches ne
tarderont à livrer au nom de la protection du village.
Les contestaires seront pendus pour l'exemple, d'autres se
cacheront dans les bois.
Leur ténacité et leur courage finira par avoir le dessus et, au moment
de la victoire, ceux qui avaient collaboré seront les premiers à
se retrourner contre les occupants.
Visiblement inspiré de la guerre (Luc Bérimont eu des responsabilités
dans la résistance), ce roman n'est ni situé, ni daté.
Au-delà des évènements de l'occupation, c'est une approche de la nature
humaine telle qu'elle est, avec ses braves et ses pleutres et des
situations qui , bien qu'imaginaires en apparence, ne peuvent vous
empêcher de faire penser à celles que l'on rencontre dans le quotidien.
Liberté, égalité, fraternité...
Plus profondément, ce slogan républicain classique masquait le fait que la liberté ne signifiait guère plus que le droit de l'individu à rechercher son intérêt personnel, l'égalité le principe de justice, et la fraternité, prise au sens littéral, une société masculine de frères, alors même que certains autres en exploitaient d'autres.
Murray BOOKCHIN / Une société à refaire / 1989.
Eco-quartiers : l'incohérence nous guette !
Le développement, recette du bonheur ?
Le PIB, jugé trop tributaire de l’économie productiviste, laisse de plus en plus la place à l’indice du développement humain (IDH), censé mesurer le développement d’un pays.
Cet IDH reste malheureusement encore trop tributaire d’une certaine conception économiste du monde puisque le PIB compte pour un tiers dans son calcul, à côté de l’éducation et de la longévité.
Les tribus autosuffisantes qui vivent en harmonie avec la nature ont peu de chances d’avoir un bon IDH alors que leur empreinte écologique est exemplaire.
Inversement, un pays comme l’Islande qui comptait peu de chômage et une forte croissance se trouvait en tête du classement … jusqu’au jour où son système bancaire s’est effondré.
Comme quoi le développement peut laisser perplexe, au même titre que les calculs savants de nos économistes qui ont toutefois la pudeur de ne pas utiliser leurs outils pour mesurer le niveau de développement de certaines sociétés qui ne partagent pas cette échelle de représentation.
Ce sont les ancêtres de ces développeurs qui avaient taxé ces sociétés de « sociétés primitives », pensant que l’histoire ne pouvait être qu’une longue marche vers la lumière (les chrétiens), la science (Auguste Comte) vers la justice et l’égalité (Marx), parfois même vers la morale (Teilhard de Chardin).
Ils se ravisèrent par la suite, grâce aux découvertes des anthropologues, paradoxalement débarqués avec les colons mais, contrairement à eux, motivés non pas à soumettre l’autre à notre modèle (de spiritualité ou de richesse matérielle) mais à mieux le comprendre, dans toute sa culture et sa complexité. Merci Lévi-Strauss !
Et c’est alors que l’on comprend que cet indice de développement humain n’est rien d’autre qu’un impérialisme conceptuel qui voudrait laisser penser qu'en dehors du développement, il n'y a que le sous-développement et le mal-développement.
Pour les quelques peuples qui ont échappé à l'emprise ou à l'influence de la culture matérialiste, en voie de mondialisation, ce terme n'a tout simplement aucun sens.
La longévité ? Certes les conditions d’ hygiène de vie (et en partie les progrès de la médecine) ont allongé l’espérance de vie mais le quatrième âge qu’a produit notre fin de vingtième siècle, contraint de prendre le chemin des établissements gériatriques en raison de la dispersion familiale, est-il plus à envier qu’un troisième âge qui ne connaîtra pas toujours le quatrième mais par contre pleinement intégré au groupe social et profondément chéri et respecté, dans la tradition du patriarche, à des années lumière de notre société où la mort sociale précède la mort biologique ?
L’éducation ? A en croire l’accroissement considérable des délits commis par des mineurs, il n’est pas sûr que notre système éducatif soit aussi performant qu’on le dit. Et s’il s’agit de mesurer le niveau d’éducation par les diplômes ou le savoir académique, on oublie que c’est parce que nos outils conceptuels ne sont pas conçus pour mesurer l’ampleur et la richesse des connaissances empiriques de ces sociétés traditionnelles.
En ce sens, le soutien à la lutte des peuples indigènes pour préserver leur territoire, indissociable de leur culture, va de pair avec la lutte contre le réchauffement climatique.
C’est même un combat plus désintéressé et donc encore plus noble si l’on considère que la lutte contre le réchauffement constitue un rassemblement hétéroclite de citoyens de bonne foi, soucieux des générations futures, et d’autres qui s’inquiètent de ne plus pouvoir mener à bien comme ils le voudraient la grande expédition vers l’opulence matérielle et les profits faramineux qui constituent leur raison d’être.