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Le blog de Jean-Marie Allain

developpment durable

Faut-il exporter l'eau de l'avesnois ?

22 Janvier 2012 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable

L’avesnois  est une région riche en eau de très bonne qualité.

Noréade, régie départementale de l’Eau créée par le SIDEN-SIAN, va réaliser un investissement de 55 millions d’euros pour alimenter en eau tout le département et notamment la métropole à partir du forage de la forêt de Mormal.

Là où d’aucuns parlent de solidarité territoriale, d’autres évoquent le fonctionnement du marché et la  perspective d’engranger des recettes comme d’autres régions du globe le font avec le gaz ou le pétrole.

L’enjeu est néanmoins de taille car rien ne prouve qu’une telle exploitation intensive de la nappe phréatique ne va pas, par contrecoup, faire baisser ailleurs le  niveau de la nappe.

Car la nappe ne se réalimente pas en quelques jours mais sur des années.

Cette crainte avait déjà été exprimée à propos de Poweo dont le pompage de  l’eau d’un forage sambrien pourrait avoir des répercussions sur le niveau de la nappe ailleurs.

L’autre question qui peut se poser est la suivante : alimenter la métropole, n’est-ce pas conforter celle-ci dans un mode de développement peu respectueux de l’environnement ?

Car si la métropole n’avait pas artificialisé à outrance, à coups de bétonnage intensifs, ses espaces verts, elle aurait préservé ses champs captants et ne serait pas aujourd’hui confrontée au défi d’alimentation de sa population en eau potable.

Surexploitée, la nappe phréatique de la métropole est moins abondante et polluée.

Cela n’empêche guère la même métropole de prévoir des infrastructures routières qui risquent d’achever le processus.

Tout cela illustre que la métropolisation suit une logique de développement non durable et fait planer la menace d’un pillage des ressources de l’avesnois.

Ce serait une forme de «  métrospoliation ».

Avancer l’argument financier pour notre territoire est recevable à condition que l’exploitation de l’eau n’aboutisse pas, au final, à dilapider notre richesse et à nous appauvrir sur le plan environnemental.

D’autant plus que rien ne garantit que les recettes engendrées par cette vente de l’eau de l’avesnois reviennent ensuite au territoire puisque le SIDEN couvre le département du Nord.

Les habitants de notre arrondissement doivent donc faire preuve de grande vigilance par rapport à ce projet.

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Enjeu climatique, enjeu institutionnel

22 Septembre 2011 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable

Lors d’une réunion récente sur le changement climatique, un expert considérait que la lutte contre les gaz à effet de serre imposait que l’on décentralise au maximum afin que chaque niveau de décision puisse mettre en œuvre des actions appropriées.

Le raisonnement a sa logique incontestablement.

Mais, on peut aussi se demander si, décentralisation oblige, tous les niveaux vont aller dans le même sens et au même rythme et si, au final, cela n’aboutit pas à une implication différenciée selon les territoires et donc à une inégalité territoriale.

Personnellement, je m’interroge sur le principe de la décentralisation appliquée tous azimuts.

Tant en matière de production énergétique qu’en matière de lutte contre le réchauffement climatique, je me demande si l’ampleur de l’enjeu n’exige pas au contraire une centralisation des politiques et des moyens.

Sans dépenser plus, on gagnerait en temps et en équité territoriale.

 

Prenons un exemple.

Actuellement, les Régions co-pilotent avec l’Etat des Plans Climat régionaux et, dans ce cadre, mettent en oeuvre des politiques de subvention aux économies d’énergie, différentes selon les territoires régiuonaux.

Or, de son côté, l’Etat pourrait très bien fixer par la loi un abattement sur la taxe foncière pour les mêmes travaux et pour les mêmes montants.

Certes, cet abattement priverait les communes d’une recette mais celle-ci serait compensée par l’Etat.

Il s’agirait en quelque sorte de sanctuariser une niche fiscale écologique.

Le terme de « niche »  peut provoquer quelques états d’âme mais accorder une subvention ou se priver d’une recette, cela revient d’un point de vue comptable, strictement à la même chose.

Enfin, j’ai conscience que toute aide au logement (qu’elle soit sous forme de subvention ou d’exonération fiscale) sera une aide au propriétaire et donc socialement injuste.

 Même si le propriétaire est modeste, lui accorder une exonération, c’est l’avantager par rapport au locataire modeste….

Certes, ce dernier verra diminuer après travaux ses charges de chauffage mais il ne faudrait pas que, du même coup, cela incite le propriétaire à augmenter les loyers (sous prétexte justement qu’ il a fait des travaux).

D’où la nécessité d’aborder la question globalement et de ne jamais oublier que « l ’obsession climatique » peut parfois faire l’impasse sur le social, c’est-à-dire sur le développement durable.

 

 

 

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Staline au pays des shaddoks

20 Avril 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable

Je ne résiste pas à l'envie de vous communiquer un texte exrait du site "des contribuables associés".
Pour la vingtième fois en 30 ans de “crise des banlieues”, le gouvernement va « repenser la politique de la ville ».

Et Fadela Amara, naguère pétulante, semble désormais bien mélancolique.

Il faut dire qu’au total, l’échec est sévère : dans les quartiers concernés par la “politique de la ville”,  le chômage reste imperturbablement le double de celui du pays – pire pour les moins de 26 ans : 40 % de sans-emploi.

Et depuis 30 ans, l’insécurité empire sans cesse dans ces quartiers

Désastreuse, la “politique de la ville”est aussi ruineuse :  elle a coûté quelque 50 milliards d’euros de 1989 à 2002 – et de 2003 à 2012, le plan Borloo lui consacre encore 40 milliards supplémentaires.

Où va cet argent ? Quand on sait que la gare numérique à Jeumont a mobilisé les crédits politique de la ville, on comprend que l'argent destiné aux quartier sensibles est détourné de sa véritable vocation, tout cela avec l'assentiment des services administratifs officiels.

En 2002, la Cour des comptes note que de massives subventions sont distribuées à l’aveuglette à 15 000 associations, dont souvent on ignore tout – dans une absence de contrôle telle que la Cour dénonce durement une «machine sans compteur ».

La  “politique de la ville”, telle qu’elle est conçue aujourd’hui ne peut qu’échouer du fait même qu’elle constitue le désolant fantôme, l’affreux remake de l’agriculture soviétique.

Hélas, la comparaison n’est pas polémique.Regardons plutôt.Un gouffre financier, on l’a vu.Une forte rigidité idéologique, cela saute aux yeux.

Ajoutons-y lourdeur et byzantinisme. La “politique de la ville” s’exprime en une soupe d’alphabet de sigles abscons (HVS, DSQ, DIV, LOV, DSU, GPU, ZFU, GPV, CUCS,CIV,CNV,ACSE, ainsi de suite) et en un indéchiffrable jargon (« Les ZUS comprennent les ZRU qui elles-mêmes englobent les ZFU ») : Staline au pays des Shadoks.

Sur les 751 zones urbaines sensible s’abat depuis 1973  une grêle de plans, pactes et programmes.

Nul, droite ou gauche, n’a jamais fait qu’ajouter couche sur couche à ce ruineux millefeuille bureaucratique, nuisible à l’objet même de ladite politique : paix sociale, tranquillité des habitants, retour des emplois.

Acharnement thérapeutique, gâtisme administratif : dans l’actuel système, ni Mme Amara, malgré son dynamisme,ni personne n’y pourra rien. Il faut un Gorbatchev (qui fut sous Tchernenko ministre de l’Agriculture de l’URSS) pour mettre à plat la désastreuse “politique de la ville”, la désincarcérer de l’archaïque idéologie qui l’englue et la paralyse ; et pour enfin la réformer de fond en comble selon trois phases simples et claires : pacification, confiance, retour à la norme et au travail.

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POURQUOI LES PAUVRES SONT-ILS LES GRANDS OUBLIES

27 Novembre 2008 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable

 Les Programmes Locaux de l'Habitat PLH) , qui définissent les objectifs et
les orientations stratégiques des collectivités locales, prennent rarement
en compte les intérêts des plus démunis.

Les services de l'Etat valident malheureusement des PLH qui ne correspondent
en rien aux besoins locaux.

Puisque l'Etat ne joue pas son rôle, ces PLH devraient être soumis à enquête
publique.

Cette innovation démocratique permettrait aux associations de constater que
les pauvres sont les grands oubliés de la programmation logement et au
commissaire-enquêteur de mettre un avis défavorable sur les documents qui ne
tiennent pas compte des besoins locaux.

Jean-Marie ALLAIN
Maire de Marpent
Président d'Habitat Pour Tous
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LA MAISON A 15 EUROS PAR JOUR : UNE FAUSSE BONNE IDÉE

29 Avril 2008 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable

 Le dispositif lancé par Mme BOUTIN, Minsitre du Logement, autour de la maison à 15 euros par jour est
louable dans son principe mais n'affiche aucune cohérence avec la notion de développement durable
ainsi qu'avec le Grenelle de l'Environnement.

Ce dispositif ne fixe en effet aucune condition : vous construisez un pavillon sur une parcelle dans un
champ de betteraves et c'est parti alors que toutes les politiques publiques s'efforcent de ne plus étaler le
tissu urbain et de susciter la mitoyenneté du bâti, plus économe en énergie.
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LES CCAS ET LA REFORME DU FINANCEMENT DU LOGEMENT SOCIAL

10 Avril 2008 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable



Le Livret A permet actuellement d’affecter le produit d’une collecte auprès de 46 millions de français à la construction de logements sociaux.

Les fonds sont en effet centralisés par la Caisse des Dépôts qui les redistribue ensuite sous forme de prêts aux organismes d’HLM.

Trois banques se partagent aujourd’hui le monopole de la distribution de ce livret : la Banque Postale, les Caisses d’Epargne et le Crédit Mutuel au travers de son livret bleu.

L’Etat paie aux banques une partie des intérêts versés aux épargnants.


Mais la commission européenne a en ligne de mire ce monopole et demande instamment à la France d’y mettre fin avant la fin de l’année.


Le gouvernement, soucieux de répondre aux exigences européennes mais ne souhaitant pas non plus porter préjudice aux mécanismes permettant la construction de logements sociaux dans un contexte de pénurie, a donc missionné M Camdessus pour rédiger un rapport.


La problématique de sa réflexion consiste à répondre aux exigences de l’Europe tout en permettant à l’Etat de ne pas dépenser plus et tout en construisant autant, voire davantage de logements sociaux ;

Or, si la fin du monopole, au travers de l’élargissement de la collecte dans d’autres réseaux bancaires, permet d’accroître les fonds collectés, l’Etat risque d’y laisser une grosse ardoise puisqu’il prend actuellement en charge une partie des intérêts servis aux épargnants.


D’où l’idée avancée dans ce rapport que l’Etat, pour faire des économies, modifie la formule de calcul qui permettrait d’obtenir une baisse du taux du livret A (formule qui aujourd’hui prend en compte l’inflation à hauteur de 50 % du taux du livret et comme l’inflation est élévée….), donc des intérêts payés à l’épargnant, et a fortiori de la part prise en charge par l’Etat.


Le livret risquerait de ce fait d’être moins attractif pour cet épargnant, d’où le projet de baisser les montants des commissions prélevées par les distributeurs.

Mais ceux-ci ne vont-ils pas rechigner à distribuer le produit ?

Pour éviter ce risque, il est envisagé que les banques pourraient avoir le droit d’utiliser librement 30 à 50 % des sommes collectées pour les transférer sur des produits plus rémunérateurs.

Mais alors, on retourne à la case départ avec le risque cette fois de se retrouver avec un montant de collecte moindre, à tout le moins en-dessous des espérances.


Le problème n’est donc aussi simple qu’il y paraît.

Le rétablissement légitime de l’équité entre les banques (notamment entre les banques mutualistes) peut provoquer un effet en chaîne qui déséquilibre complètement le financement du logement social.

La réforme ne peut donc être précipitée. C’est le sens d’un appel lancé par l’Union Sociale de l’Habitat qui regroupe le monde HLM et signé par l’Union nationale des CCAS.


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des régimes spéciaux

30 Octobre 2007 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable


Je pense qu'il convient de distinguer la notion de privilège (droit supérieur non justifié si ce n'est par le rang social) et celle d'avantage (droit acquis sur la base des spécificités professionnelles).

Parlons donc d'avantages en ce qui concerne les régimes spéciaux.

Je ne dis pas qu'il est anormal que les usagers, au travers du prix du service, contribuent à financer les retraites. Je pense qu'il est par contre normal de le rappeler.

Certes, la pension d'un cheminot est modeste (encore qu'il faille toujours se méfier des moyennes et leur préferer les écarts à la moyenne), mais c'est aussi parce que le nombre d'années de cotisation est plus faible.

Le système de compensation entre régimes de retraite pour tenir compte du déficit démographique de certaines branches n'est pas en soi choquant puisqu'il s'appuie sur une logique de solidarité.
Il a aussi le mérite de montrer que le débat sur les retraites n'a rien à voir avec une opposition entre le public et le privé.

Aujourd'hui, la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse CNAV (salariés du privé), celle des agents hospitaliers et des collectivités locales (CNRACL) et le régime des fonctionnaires d'Etat  sont contributeurs, c'est-­à-dire alimentent le déficit d'autres caisses, principalement celle des exploitants agricoles mais aussi des mineurs, des commerçants, de la SNCF.

Mais à partir du moment où on opére une redistribution, il n'est pas choquant de se poser la question de l'équité.
Pourquoi les salariés du secteur industriel qui vont cotiser plus de 40 années devraient-ils contribuer à combler le déficit de régimes dont les salariés cotisent 35 années ?

Que des caisses contribuent à l'équilibre des autres caisses, soit, mais à deux conditions.
- D'abord, que les années de cotisation soient identiques pour la retraite de base (quitte à la revaloriser et à laisser la possibilité aux salariés de la prendre plus tôt)
- Ensuite que ces ponctionnements ne servent pas à financer des retraites qui seraient plus élevées que celles du régime contributeur.

Le petit retraité d'une caisse au ratio démographique excédentaire (un agent d'entretien d'une commune par exemple) ne doit se serrer la ceinture pour payer la grosse retraite du cadre retraité d'une caisse au ratio démographique déficitaire.
Il est tout de même hallucinant que la CNRACL ait du emprunter et se retrouve aujourd'hui en déficit alors qu'elle était excédentaire.

Je  persiste donc à penser que la grève actuelle a exclusivement un caractère corporatiste (cela n'a rien de scandaleux mais cela me choque dans la mesure où je place l'intérêt général avant l'intérêt collectif).

La grève, fut-elle corporatiste, doit bien entendu être possible mais la liberté de l'usager que je suis consiste aussi à pouvoir dire ce que j'en pense, c'est-à-dire un mode d'action obsolète qui crée un préjudice aux usagers et en particulier aux plus faibles d'entre eux, discrédite certains services publics et stigmatise encore davantage les régimes spéciaux.

Ce que les gens perçoivent et retiennent en effet dans tel cas c'est la forme de lutte qui finalement occulte la raison de celle-ci.

L'un des enjeux pour le Modem et ses militants venus de la gauche, c'est aussi de s'interroger sur les formes de l'action sociale future.

Nous aurons, je pense l'occasion de reparler de ces questions

Jean-Marie Allain, le 30 Octobre 2007
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Assises du territoire

29 Octobre 2007 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable

J'ai participé hier matin aux Assises du Territoire  organisées par l'Apostolat des Laïcs du diocèse de Cambrai et l'URCEAS.

Cette manifestation, pilotée par Jean-Marc BOCQUET, avait lieu à l'Université de Valenciennes et avait pour but de restituer et de débattre de toutes une série d'initiatives et d'expériences de solidarité dans les arrondissements du Hainaut-Cambrésis et du Douaisis.

Soutenue par les communautés d'agglomération de la Porte du Hainaut et de Valenciennes, on pouvait s'étonner de l'absence de notre agglomération sambrienne.

Des ecclésiastiques (Monseigneur Garnier, les doyens des paroisses...), des visages de militants chrétiens connus pour leur engagement, des intervenants de qualité comme le chercheur Guy Roustang, le théologien Ignace Berten, le sociologue Omero Marongiu ou encore Jean-Baptiste de Foucauld.

Si la Fête du moulin de Marpent n'avait pas fait partie des initiatives recensées (et dont mon ami Pascal Dutremée avait réalisé la fiche de présentation), ma présence eut été presque insolite parmi cette communauté de fidèles.
Il y avait toutefois un autre maire (mon ami Luc Coppin, le maire Vert de Fresnes sur Escaut) et quelques rares conseillers municipaux .

Question croyance, je devais être le seul " non croyant " de la salle et je tenais à le souligner dans ma courte intervention dans la mesure où cette démarche de l'URCEAS ne concernait pas exclusivement les chrétiens.
J'avais d'ailleurs, il y a un an, rencontré Jean-Marc BOCQUET pour lui assurer notre convergence de points de vue et mon soutien à ce projet.

Je soulignais également, au-delà des distances philosophiques qui peuvent séparer des chrétiens d'autres militants issus comme moi de courants de pensée se réclamant de l'humanisme laïque , l'existence de points de convergence, notamment l'attachement au respect de la personne et des droits de la personne et d'autre part le sens de l'engagement pour des " bonnes causes " (Sartre disait " la cause du peuple" !)

Je soulignais combien pouvait paraître paradoxal en apparence le fait pour notre territoire d'avoir eu à subir le poids de plusieurs déterminismes (géographiques, économiques, culturels) et la présence d'initiatives originales de la part d'hommes et de femmes ayant refusé de baisser les bras malgré le choc du cataclysme.
Pour comprendre cela, il conviendrait de disposer d'une géographie des initiatives solidaires.
Elle seule permettrait de constater des éventuelles distorsions entre les territoires et d'émettre quelques hypothèses.

On peut  peut être se demander justement si l'antériorité dans le Nord de quelques initiatives historiques comme les confréries qui se sont créées au Moyen-âge contre la peste - je cite cet exemple parce que je l'ai étudié dans mon livre les confréries de l'Artois - ou encore le 1% logement en 1943 par le patronat pour faire face à la crise du
logement à Roubaix, n'est pas due à la prégnance d'un ethos religieux particulièrement développé dans nos contrées...

On peut aussi se demander si ce n'est pas l'ampleur du fléau ou du cataclysme qui explique l'émergence des initiatives.
L'exemple de la peste  me plaît car le roman d'Albert Camus montre bien que les formations sanitaires volontaires ne sont pas l'apanage des croyants et que c'est le fléau qui  crée des liens fraternels et qui suscite finalement les initiatives... associant croyants et non croyants.

Malheureusement, cette forme de géographie intéresse moins notre société que la géographie des créations de valeurs marchandes.
Comment ne pas regretter cette obsession permanente du pouvoir médiatique (y compris de gauche, je lis le Nouvel Obs) à comparer et hiérarchiser les territoires selon un seul angle, celui  de la performance économique : création d'entreprises, valeurs immobilières, etc...

Certes, ces indicateurs ne sont pas inutiles mais ils n'épuisent pas la réalité de ce qui se passe sur un territoire.
Un jour viendra, espérons-le, où ces territoires seront évalués sur des critères tri-dimensionnels, à savoir la performance économique mais aussi la performance environnementale et la performance sociale.
Cette performance sociale peut englober des tas de choses (j'ai récemment construit un indice statistique pour mesure le droit au logement entre les territoires).

Et, sur ce point méthodologique, je me suis permis de faire une remarque amicale.
Comme le disait un des organisateurs, la technique d'identification a consisté à lancer au large un filet pour y ramener les expériences présentées dans les plaquettes de restitution.
Mais, comme je le soulignais dans mon intervention , le problème du filet quand on ne fixe pas une dimension de maille, c'est qu'il peut ramener de tout.

Et ce qui paraît compliqué dans ces expériences, c'est de savoir pourquoi elles figurent dans ces documents.En réalité, parce qu'il s'est trouvé, à tel moment, un militant pour se dire que son action pouvait relever des Assises et parce qu'il a pris le temps de rédiger une fiche.
Mais le plus difficile, c'est de repérer ce qui les unit : création de lien social (mais même un  marchand de frites crée du lien social !) ? action solidaire ?  mais en quoi ?  contribution au bien-être du territoire ? (oui mais à quel niveau ?

Autrement dit, l'absence d'un grille de sélection et d'évaluation des actions me laisse penser que ce repérage identifie davantage les actions dont les militants de l'URCEAS avaient envie de parler (les leurs) que les actions de solidarité de leur territoire.
Ce n'est déjà pas si mal, c'est un début et nous n'allons pas nous en plaindre.
Faute de pouvoir mesurer les initiatives solidaires, il convient déjà d'en parler.

Encore merci pour cet agréable et riche moment d'échanges.
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régimes spéciaux : se taire au nom des valeurs de gauche ?

27 Octobre 2007 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable

La réaction de quelques amis écolos à mes prises de position sur les régimes spéciaux me fait penser aux reproches des communistes contre Camus lorsque ce dernier a osé se révolter contre les goulags.
Parce qu'il était de gauche, il aurait dû se taire devant les impératifs supérieurs de la défense du prolétariat.

Camus, l'homme révolté, en quête d'un nouvel humanisme, ne s'est pas tu et l'histoire lui a donné raison.

Jean-Marie Allain, le 27 octobre 2007
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régimes spéciaux de retraite : équité contre corporatisme ?

24 Octobre 2007 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable

Ce qui choque dans les régimes spéciaux de retraite, ce n'est pas qu'ils permettent à certains français de prendre des retraites avant les autres, c'est que cet avantage est financé, non pas par les agents dont les effectifs ont fondu ces trente dernières années mais par les contribuables et les usagers.

Rien ne justifie cette disparité dans le traitement des français, si ce n'est la situation de monopole des secteurs en question.
Comme l'explique Pascal Gobry (membre de l'Institut des actuaires) dans un article lumineux publié dans "Le Monde" du 19 octobre, ce n'est pas la pénibilité des salariés de la Banque de France qui explique leur régime encore plus favorable que celui des cheminots, c'est leur situation de monopole.

Celle-ci a permis de faire financer des avantages par les usagers, y compris les plus modestes et les plus exposés au travail pénible.
Lorsque j'achète un billet de train ou lorsque je paie mes impôts , je contribue à payer une partie de ces retraites qui ne sont en rien financées par les soit-disant cotisations prélevées sur les salaires et qui à ce titre sont qualifiées par les comptables de «cotisations fictives».

Il ne s'agit pas ici d'être de gauche ou de droite, ni de désigner des boucs-émissaires mais de savoir si on se place du côté des corporatismes ou de l¹équité.

Je suis fils et petit-fils de cheminot et très attaché à la culture du rail que je vénère.
Mais c'est ma conscience et mon attachement aux valeurs d¹équité et de justice qui guident en l'occurrence mes positions dans ce débat, pas mes traditions familiales, encore moins mon appartenance au MODEM.

Affirmer que l'on devrait tout remettre à plat et tenir compte de l'espérance de vie,  bien sûr mais cela ne doit pas être un prétexte à engager la réforme, d'autant plus que ceux qui s'arc-boutent sur leurs privilèges pourraient bien, en termes d'espérance de vie, crier encore plus fort.

Jean-Marie Allain, le 24 octobre 2007

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