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Le blog de Jean-Marie Allain

stigmatisation des mal logés

22 Août 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Il arrive qu’un maire obéisse à une injonction  de l’Etat mais trahisse aussi en même temps sa conscience.

Cela m’est arrivé ce 19 août 2022 lorsque j’ai scotché sur la porte d’un foyer marpentois un arrêté préfectoral du 5 août stipulant que ce logement représente un danger imminent pour la santé ou la sécurité des occupants.

L’article 6 de cet arrêté stipule que celui-ci est affiché en mairie ainsi que sur la façade du bâtiment, le maire devant attesté avoir procédé à ces deux notifications.

En cette période estivale, je n’avais pas d’agent disponible et j’ai donc procédé moi-même à cet affichage, après d’ailleurs avoir présenté  ma mission aux occupants.
Mais je ne vous cache pas qu’au retour, l’esprit engourdi de honte, j’ai ressenti un malaise par rapport l’incongruité de ce geste qui n’a rien de banal.

Je me suis dit «  quel sens cela peut-il y avoir d’afficher sur la porte du logement un tel arrêté alors que c’est au propriétaire de faire les travaux, et pas aux locataires » ?

Cela ne revient-il pas, nonobstant les règles du RGPD, à désigner au public une population déjà fragilisée par une procédure qui entre dans leur intimité, voire à dissuader les amis et les voisins d’y pénétrer, alors qu’il existe sûrement d’autres solutions moins brutales ?

En affichant l’arrêté, j’avais le sentiment que j’étais au logement du coupable alors que le propriétaire ne fait pas l’objet d’une telle mesure, quelque peu stigmatisante.

Les articles L 511-19 et L 521-1 à L 521-4 du Code de la Construction s’intitulent pourtant «  Protection de l’Occupant » alors que celui-ci se trouve désigné aux yeux du public (comme dans toute l’histoire de l’affichage sur les façades) comme celui qui porte en lui  « le mal-logement » pour reprendre la formule de l’Abbé Pierre, susceptibles aussi de véhiculer les microbes et autres pathologies propres à l’insalubrité.

Je souhaitais faire part de ce malaise dans la mesure où les articles en question ne précisent nulle part que l’arrêté doit être affiché sur la façade du logement des occupants et j’imagine par conséquent qu’il pourrait peut-être en être autrement.

J’ai fait part au Préfet du Nord de cette situation.

Lors du dernier comité du CODERST à Valenciennes, les services de l'ARS, informés de cette démarche, ont tout simplement suggéré qu'en pareille situation, le maire fasse une photo et enlève l'affiche aussitôt ! Une bizarrerie dont l'administration française a le secret.

 

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La désertification policière

10 Août 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

La disparition de tout responsable au commissariat de Jeumont n’est pas sans poser un problème pour les communes du secteur.

De fait, le commissariat est devenu une antenne de celui de Maubeuge.

Lorsque nous appelons le commissariat, l’équipe de nuit est très fréquemment sur Maubeuge.

Même si je conçois que l’on puisse mutualiser les moyens pour rechercher de l’efficacité sans accroître les coûts, la mutualisation  ne doit pas être le prétexte pour rhabiller Pierre en déshabillant Paul.

Même les contacts avec les moyens de communication numérique s’avèrent  peu probants : pas d’adresse mail opérationnelle, on nous demande d’envoyer des fax !

Les maires en sont réduits, dans l’urgence, à se débrouiller seuls.

Récemment, ayant  été prévenu par un voisin à 23 h 25, j’ai intercepté à 23 h 30  deux cambrioleurs en train démonter la gouttière de l’église et exigé que le zinc soit déchargé de la voiture, ce qui a été fait. Mon rapport a été transmis au Procureur.

Le maire a certes le pouvoir de police mais doit-il pour autant devenir un « shérif » ?

J’ai saisi notre député afin qu’il puisse au plus vite intervenir auprès du Ministère pour que le « commissariat » de Jeumont soit doté d’un responsable et d’une équipe d’intervention qui puisse intervenir dans les quinze minutes pour des actes de flagrant délit, ce qui suppose que cette équipe ne soit pas préemptée par la ville-centre.

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