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Le blog de Jean-Marie Allain

Augmentation du versement Transport

24 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Le vote, le 14 octobre, du dernier conseil syndical du Syndicat Mixte des Transports Urbains de la Sambre (SMTUS) est symptomatique du fonctionnement de notre territoire.

Le SMTUS, qui s’en étonnera ?, se trouve dans une situation financière critique pour un tas de raisons, mais principalement du fait de l’accroissement de ses coûts d’exploitation.
Mais il faut bien distinguer au sein de cette augmentation, les dépenses obligatoires (l’élargissement au forceps des intercommunalités a eu pour effet d’augmenter le nombre de communes rurales générant des coûts d’exploitation plus lourds sur ces communes auparavant desservies par les lignes interurbaines  du Département, puis de la Région) et les dépenses qui reposent sur des choix politiques, parfois utiles comme la mise en place de navettes dans les centre- villes (pour dissuader le recours à la voiture), le transport à la demande (pour les communes rurales) mais parfois discutables comme les investissements dans les pôles d’échange multimodaux qui, en réalité, ont financé de manière détournée des aménagements urbains et non la politique de transport : l’exemple le plus scandaleux étant le financement par le SMTUS de la couverture de la rue piétonne d’Aulnoye – Aymeries, avec l’aval des élus gauche droite réunis.

Instrumentalisé par des élus urbains qui veulent se servir sur la bête (tantôt sur le SMTUS, tantôt sur l’Agglo), le SMTUS est une cigale qui a tant dépensé sans compter qu’il se trouve aujourd’hui bien démuni et a besoin de la fourmi « entreprise » pour se sortir de l’impasse.

Les entreprises privées et publiques de 10 salariés et plus verront donc leur versement transport passer de 1,8 à 2 % de leur masse salariale, sauf La Longueville qui bénéficie d’un régime spécial et discutable du fait de sa non appartenance à l’agglomération.
Les communes vont donc passer à la caisse mais aussi le centre hospitalier (plus gros contributeur public), pourtant en difficultés et ponctionné jusqu’à l’os par ceux qui défilent sans complexe derrière les banderoles « Sauvons l’hôpital », en attendant de défiler pour AGC, qui n’a pas encore la tête sous l’eau mais presque.

Comment ne pas s’ étonner, lorsqu’on voit les élus monter sur leurs grands chevaux au cours de la réunion et rentrer dans le rang pour voter l’augmentation avant de partir, veste et pantalon retournés avec ostentation.

Comment ne pas se sentir mal à l’aise lorsqu’on apprend qu’il a fallu que les présidents de groupe  se retrouvent trois jours avant dans un restaurant pour décider de convaincre leurs délégués  au SMTUS qui, malgré leurs critiques nombreuses, ont voté le doigt sur la couture du pantalon.

Au point que Jean DURIEUX , le président sortant, admette « ce n’est pas de ma faute si les données ne reviennent pas en réunion de groupe… il y a un défaut de démocratie dans vos groupes ».

Dominique DELCROIX, droit dans ses bottes, pointe le paradoxe qui consiste à faire financer par les entreprises 80 % du budget du SMTUS et n’avoir aucune action pour favoriser le transport bus vers ces mêmes entreprises et souligne l’immobilisme du SMTUS qui n’a pas encore mis en place le comité de pilotage du PDU près de quatre après son adoption, n’a jamais publié le bilan des actions mises en œuvre, si ce n’est un schéma directeur cyclable qui n’a rien d’opérationnel.

Le Président de « Droit au vélo » ne s’est pas dégonflé : il a voté –seul - contre l’augmentation. Vote courageux et profondément juste.

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La cacophonie sur l'éclairage public

13 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Le débat sur l'éclairage public arrive  au moment où les ménages sont contraints de se plier au changement d’horaire, et sur la base de raisonnements qui ne prennent pas en considération les pratiques de ces ménages, au point que ce changement fait débat entre les scientifiques. Il est bon de souligner que si tout le monde, avec l’heure d’hiver,  allume son logement  à 18 h, voire un peu avant, ceux qui allument le matin de bonne heure sont principalement  une partie des actifs, catégorie non majoritaire en France.

Personne ne doute, en cette période d’explosion des coûts de l’électricité, de l’intérêt de l’extinction de l’éclairage public sur tout ou partie de la nuit.

L’extinction de l’éclairage public signifie une gestion économe des deniers publics et un plus grand respect pour la faune et la flore par la moindre pollution lumineuse, sans prendre de risque pour la sécurité aux dires des forces de police qui constatent qu'il n'y a pas plus d'infractions sur les zones non éclairées que les zones éclairées. L'obscurité serait même le meilleur des couvre-feux.

Elle n’en soulève pas moins trois questions.

Concernant le sujet des économies, on peut se demander pourquoi avoir attendu si longtemps.

Je me souviens et toujours m'étonne qu'au courrier envoyé à l'Agglomération il y a une dizaine d'années pour connaître le montant qui aurait été économisé sur la commune si elle procédait à l'extinction de l'éclairage la nuit, soit resté sans réponse.

Ensuite, la responsabilité pénale du maire  en cas d’accident dont la cause serait imputée à un défaut d’éclairage public (Conseil d’Etat, 2 mai 1990, n° 58827) ne doit pas être occultée.

Enfin, se pose la question de la coordination intercommunale.

Signe de la cacophonie ambiante, alors que l’Agglomération propose une extinction immédiate de l’éclairage de 23 h à 5 h dans les communes rurales et les communes péri- urbaines (séminaire des élus du 4 octobre 2022), les communes urbaines annoncent dans la presse une amplitude plus réduite (de minuit à 5 heures), voire semblent hésiter sur l’extinction totale de l’éclairage au prétexte que ces communes comptent des secteurs sensibles et ont besoin de vidéo surveillance.

On remarquera que ce discours contredit celui des forces de police évoqué ci-dessus.

Mais, à supposer qu'il soit vrai, nos communes, bien que plus petites, ont aussi des secteurs sensibles ou des secteurs dans lesquels règne un sentiment d’insécurité, comme en témoigne ce message reçu le jeudi 6 octobre d’une habitante de la Résidence Mendes-France

Bonjour monsieur le Maire.  Excusez -moi de vous déranger.  Mais je commence à m'inquiéter . J'ai entendu des dires que ma rue, c’ est à dire rue Pierre Mendes France, sera bientôt éteinte la nuit. Plus d'autres rues également. Que vous fassiez cela dans des rues sans risque,ok, mais pas la nôtre.  En résidents cette rue le long de la voix ferrée . Si c est éteint. Je ne me sentirais plus du tout en sécurité !!! J aurait trop peur . Dites moi vos dires svp merci.  Salutations distinguées

On se trouve même face à des situations baroques.
Le fait que des maires peuvent prendre un arrêté qui affecte directement la commune voisine. C’est le cas par exemple de l’arrêté de mon collègue de Recquignies, en date du 13 septembre 2022, oubliant que le transformateur alimentant une partie de la commune de Marpent, coupe l’éclairage public dans deux rue de la commune, rue Victor Hugo et rue Victor Hugo prolongée, alors que le pouvoir de police du maire ne peut dépasser les limites de sa commune.

Ayant fait valoir auprès de l’Agglomération que nous étions en pleine réflexion, et que nous n’avions pas donné notre accord, l’éclairage public a été remis en service sur les deux rues concernées et la commune de Recquignies.

La problématique de l’éclairage public exige en effet que tout le monde joue le jeu, dans le cadre d’une véritable  coordination intercommunale.

La solidarité ne consiste pas à demander aux petites communes d’éteindre l’éclairage et en même temps de leur faire payer celui des villes.

Concrètement, les communes qui souhaitent ne pas s’aligner sur l’extinction totale, doivent cartographier les secteurs qui resteront éclairés et les communiquer aux autres communes.

Au vu de ces cartes, le plan d’éclairage comportant les amplitudes horaires harmonisées, pourrait faire l’objet d’une validation de principe par le Conseil communautaire, à charge pour les maires de s’y conformer ou pas.

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Pour des Assises Citoyennes de la Santé

13 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

L’appel à manifester transmis par l’Agglomération manque singulièrement de clarté : désertification médicale, sauvetage de l’hôpital…C’est une manif fourre-tout.

Son élaboration n’a pas associé les élus, encore moins les maires. Cette mise à l’écart est d’autant plus regrettable  que nous avons tenu un conseil communautaire il y a dix jours et une Conférence des maires il y a une semaine sans que cet appel soit mis à l’ordre du jour.

Ce « bug » mis à part, parlons du fond.

Manque 300 places de parking,  absence de bureaux pour les services,  absence d'internat...
Nos belles âmes  ne veulent pas voir ce dont témoigne ce fiasco, à savoir un manque de suivi du projet par l'Etat et les élus en responsabilité.

C'est donc un enchaînement de fautes qui explique cette situation ubuesque : faute de l'Etat qui a passé une commande incomplète ou trop imprécise,  faute de l'architecte qui n'a pas sonné l'alerte, faute du maire qui a signé  le permis de construire.

Le simplisme incantatoire de ce tract joue sur le réflexe pavlovien des "sauveurs"  à  l'égard d'une menace sur des sujets tellement sacralisés qu'il n'y aurait pas lieu d'en avoir une présentation objective,  a fortiori d'en débattre.
Bref, nos responsables politiques qui enfourchent leur nouveau cheval de bataille auraient pu échanger avec les maires et les citoyens avant d’imprimer un tract et de nous demander, sans rire, de le distribuer dans les foyers.

Un sujet aussi important que la santé exigerait de dépasser le niveau émotionnel et de travailler sans précipitation dans la rationalité  et l'ordonnancement de la pensée.

L’organisation des Assises Citoyennes de la Santé sur notre territoire ne serait pas un luxe.

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