Augmentation du versement Transport
Le vote, le 14 octobre, du dernier conseil syndical du Syndicat Mixte des Transports Urbains de la Sambre (SMTUS) est symptomatique du fonctionnement de notre territoire.
Le SMTUS, qui s’en étonnera ?, se trouve dans une situation financière critique pour un tas de raisons, mais principalement du fait de l’accroissement de ses coûts d’exploitation.
Mais il faut bien distinguer au sein de cette augmentation, les dépenses obligatoires (l’élargissement au forceps des intercommunalités a eu pour effet d’augmenter le nombre de communes rurales générant des coûts d’exploitation plus lourds sur ces communes auparavant desservies par les lignes interurbaines du Département, puis de la Région) et les dépenses qui reposent sur des choix politiques, parfois utiles comme la mise en place de navettes dans les centre- villes (pour dissuader le recours à la voiture), le transport à la demande (pour les communes rurales) mais parfois discutables comme les investissements dans les pôles d’échange multimodaux qui, en réalité, ont financé de manière détournée des aménagements urbains et non la politique de transport : l’exemple le plus scandaleux étant le financement par le SMTUS de la couverture de la rue piétonne d’Aulnoye – Aymeries, avec l’aval des élus gauche droite réunis.
Instrumentalisé par des élus urbains qui veulent se servir sur la bête (tantôt sur le SMTUS, tantôt sur l’Agglo), le SMTUS est une cigale qui a tant dépensé sans compter qu’il se trouve aujourd’hui bien démuni et a besoin de la fourmi « entreprise » pour se sortir de l’impasse.
Les entreprises privées et publiques de 10 salariés et plus verront donc leur versement transport passer de 1,8 à 2 % de leur masse salariale, sauf La Longueville qui bénéficie d’un régime spécial et discutable du fait de sa non appartenance à l’agglomération.
Les communes vont donc passer à la caisse mais aussi le centre hospitalier (plus gros contributeur public), pourtant en difficultés et ponctionné jusqu’à l’os par ceux qui défilent sans complexe derrière les banderoles « Sauvons l’hôpital », en attendant de défiler pour AGC, qui n’a pas encore la tête sous l’eau mais presque.
Comment ne pas s’ étonner, lorsqu’on voit les élus monter sur leurs grands chevaux au cours de la réunion et rentrer dans le rang pour voter l’augmentation avant de partir, veste et pantalon retournés avec ostentation.
Comment ne pas se sentir mal à l’aise lorsqu’on apprend qu’il a fallu que les présidents de groupe se retrouvent trois jours avant dans un restaurant pour décider de convaincre leurs délégués au SMTUS qui, malgré leurs critiques nombreuses, ont voté le doigt sur la couture du pantalon.
Au point que Jean DURIEUX , le président sortant, admette « ce n’est pas de ma faute si les données ne reviennent pas en réunion de groupe… il y a un défaut de démocratie dans vos groupes ».
Dominique DELCROIX, droit dans ses bottes, pointe le paradoxe qui consiste à faire financer par les entreprises 80 % du budget du SMTUS et n’avoir aucune action pour favoriser le transport bus vers ces mêmes entreprises et souligne l’immobilisme du SMTUS qui n’a pas encore mis en place le comité de pilotage du PDU près de quatre après son adoption, n’a jamais publié le bilan des actions mises en œuvre, si ce n’est un schéma directeur cyclable qui n’a rien d’opérationnel.
Le Président de « Droit au vélo » ne s’est pas dégonflé : il a voté –seul - contre l’augmentation. Vote courageux et profondément juste.