Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Jean-Marie Allain

La gifle qui enflamme le bocage

20 Février 2012 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

 

L’affaire de « la gifle » a fait des remous dans le bocage avesnois.

M.Maurice Boisard, maire de Cousolre, a été condamné à 1000 euros d’amende avec sursis et à 250 euros de dommages et intérêts  pour avoir giflé un adolescent qui lui avait manqué de respect.

Ce dernier a de son côté été condamné par le tribunal pour enfants à 250 euros d'amende pour rébellion et outrage.

Il est clair qu’un élu, en tant que dépositaire de l’autorité publique, doit, plus qu’un autre, garder son sang-froid et montrer l’exemple.

La gifle ne peut être la réponse à un manque de respect , ni à une insulte, ni même une menace.

Dans le cas présent, la  loi permettait au maire de procéder à un rappel à l’ordre (article L.2212-2-1 du code général des collectivités territoriales tel qu’il résulte de la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance en son article 1).

Pour autant, beaucoup ont été déroutés par la dureté  du réquisitoire du procureur à l’égard du maire de Cousolre.

On a l’impression que le conflit qui a opposé un maire et une famille s’est progressivement déplacé pour finalement opposer le Procureur à la corporation des maires dont  la mobilisation, inappropriée de mon point de vue, a pu apparaître  comme une volonté de la part des maires de bénéficier d’un statut protégé et de faire pression sur l’instance judiciaire pour se mettre au-dessus  des lois et finalement irriter le Procureur , au point de donner à cette affaire une résonance disproportionnée.

Le vieux réflexe de la manif et du rapport de forces (en période pré-électorale, on peut trouver des motifs tous les matins) ont été perçus comme une provocation par le Procureur et se sont retournés contre le maire.DSCN0884-copie-1.JPG

On peut comprendre l’erreur du maire qui est humaine et méritait à ce titre un soutien de ses collègues, ce qu’il était possible de faire sans manifestation ostensible de soutien (je lui ai pour ma part adressé un courrier en ce sens et notre association des Maires Ruraux, l’AMRF, paiera l’amende).

Cette affaire repose une nouvelle fois la question du comportement de certains jeunes et de la responsabilité parentale, question que nous vivons quotidiennement dans nos communes.

Les comportements extrêmes sont fréquents.

D’un côté, des parents qui laissent leurs enfants traîner dans la rue à toute heure et sans aucune surveillance et, de l’autre, des parents qui n’acceptent pas la moindre sanction à l’égard de leur enfant.

Dans le premier cas, c’est une forme de maltraitance mais dans le second, est-ce une méthode éducative que de prendre systématiquement la défense de son enfant, quand bien même il a commis une faute ? Ceux-là méritent, à coup sûr, un bonnet d'âne.

 Les parents, les enseignants, les élus, les responsables associatifs  devraient partager  les mêmes préoccupations : donner à l’enfant les repères nécessaires à son éducation et à son épanouissement en vue, le moment venu, de lui permettre une bonne insertion sociale et professionnelle.

Lire la suite