commerces et services
Télé-numérique, à la ville comme aux champs
France Télé Numérique met en place un dispositif d’accompagnement et d’information sur le terrain.
On peut apprécier le fait que Télé- Numérique mette en place des points d’information temporaires de cinq jours dans le cadre du passage à la télé- numérique.
Par contre, je m’étonne que ce point- info pour l’arrondissement soit installé à Auchan Louvroil.
Certes, c’est un site assez central mais cela revient à canaliser le public sur une zone commerciale, au détriment d’autres enseignes ou de sites commerciaux de centre-ville.
Le choix d’une place publique aurait été plus équitable : 3 jours à Maubeuge et 2 jours à Avesnes par exemple.
Les eaux troubles de l'urbanisme commercial
Le projet Terres et Eaux de Louvroil vient de recevoir un avis négatif de la CDAC.
Mon opinion sur le fond :
Les indices de densité de l’offre en surfaces de vente pour les produits culturels et sportifs (calculés en faisant le rapport des surfaces de vente par produits sur les revenus des ménages) sont chez nous les plus faibles de France :
On tourne à moins de 15 pour le maubeugeois contre 25 pour St Etienne, 34 pour Lille ou encore 40 pour Brest.
En termes de produits, il est clair que nous n’avons pas l’offre suffisante.
Pour la localisation, je ne veux pas mettre d’huile sur le feu car je ne suis pas un adepte des zones commerciales.
Comme je l’ai déjà dit à Annick Mathigello, ces temples de la marchandise capitaliste me dégoûtent et l’argument de la création d’emplois me fait rire parce qu’il est faux.
Les chiffres de l’Insee montrent que les emplois de manoeuvres créés dans les hypermarchés ne dépassent pas les emplois de petits commerçants que nous avions.
Et même si c’était vrai, ce n’est pas un argument, sauf à justifier les usines d’armement et de pesticides au nom de l’emploi.
Mais reconnaissons qu’il y a un besoin aujourd’hui non satisfait commercialement.
Mon opinion sur la forme :
La Commission Départementale d’Aménagement Commercial regroupe 8 personnes
5 élus et 3 personnalités qualifiées (représentant une association de consommateurs, une association de défense de l’environnement et une association compétente pour l’aménagement du territoire).
Quatre voix suffisent pour qu’un projet soit accepté.
Le projet de Louvroil n’a donc eu que trois voix (Ville de Louvroil et deux associations).
Les cinq élus sont le maire de la commune d’implantation (Louvroil), celui du maire de la commune la plus peuplée (Maubeuge) le Président de l’intercommunalité ou à défaut le conseiller général (P Dronsart, maire de Ferrrière la Grande), le représentant du Conseil Général et le Président du SCOT .
C’est ici qu’il y a une anomalie.
L’article L751-2 du Code du Commerce précise qu’au cas où l’un des élus détient plusieurs mandats (c’est le cas du maire de Maubeuge), le Préfet désigne pour le remplacer un ou plusieurs maires de communes situées dans la zone de chalandise concernée.
Le Préfet a donc désigné le maire de Rousies pour représenter le SCOT.
La loi présente ici une faille car il serait plus logique qu’en absence du Président du SCOT, ce soit cet organisme qui désigne son représentant et non le Préfet .
Certes, le Pt du SCOT aurait probablement désigné un maire de même sensibilité mais
cela permettrait de déléguer un élu mandaté démocratiquement, éventuellement après débat contradictoire sur le projet à l’ordre du jour.
Il est tout de même curieux que le Préfet désigne le maire de Rousies pour représenter le SCOT alors que d’autres communes seront plus impactées que Rousies.
Notre démocratie recèle encore des textes à dépoussiérer.
La bière de mon moulin
Dimanche, à la sympathique Fête du pain au moulin de Rombies et Marchipont, un site remarquable sur le plan paysager, je me suis étonné que la bière locale de Jenlain ne soit pas proposée à la dégustation.
Le monopole de certaines grandes marques se fait au détriment des produits du terroir et cela finit pas lasser.
La Fête de Mon moulin à Marpent (13 et 14 juillet) aura désormais sa bière ambrée, fabriquée avec le houblon d'Erquelinnes.
Elle sera en vente à la pression ou à en bouteilles à emporter.
A boire avec modération bien entendu...
Préserver le commerce dans nos centres
Suite à l'enquête de la Voix du Nord sur le commerce en centre ville, je vous livre le sentiment d'un salarié et donc d'un acheteur maubeugeois qui ne peut rester insensible à la question du commerce tant il est vrai que tous les élus sont confrontés à cette question dans leur centre-ville ou leur centre bourg.
L'existence de la zone commerciale d'Auchan, additionnée à la périphérisation du commerce dans les petites villes et à la baisse démographique, a tué le petit commerce de centre-ville.
En amont, c'est bien entendu l'automobile qui a permis ces déplacements des commerces... et des consommateurs.
La France s'est historiquement distinguée par un grand laxisme sur le sujet.
Les schémas d'équipement commercial sont récents et n'ont aucune valeur prescriptive.
Bref, le mal est fait et c'est le rôle des élus, entre autres, que de s'interroger sur les moyens d'améliorer, tant bien que mal, la situation.
Même si l'on ne pourra pas revenir en arrière, on ne peut pas davantage baisser les bras en se lamentant sur l'effroyable destin qui s'abat sur le petit commerce.
Il est normal que les élus prennent des initiatives.
Que dirait-on s'ils n'en prenaient pas ?
Les responsabilités sont partagées en ce domaine et les commerçants ne peuvent sans cesse se dédouaner sur les élus et les grandes enseignes.
La qualité de service reste l'arme première du petit commerce et des expériences récentes vécues à Maubeuge, ville où je travaille depuis quarante ans (les gens passent plus de temps dans la ville où ils travaillent que dans celle où ils habitent ! c'est d'ailleurs ce qui leur donne le droit de donner leur avis !), m'ont donné envie d'en parler.
- Commande d'un achat dans une boutique de l'avenue principale avec, à l'arrivée un retard de deux mois.Pas un mot d'excuse et pas un euro de remise au titre du geste commercial.
- Tentative de faire un autre achat (un livre tout simplement) entre midi : pas possible.
Interroger les salariés de la ville intra-muros, tous consommateurs potentiels, serait également enrichissant.
Pourquoi les commerçants n'ouvrent-ils pas certaines réunions de l'Union Commerciale aux consommateurs ? Pourquoi ne programment-ils pas une journée par semaine en journée continue,quitte à ouvrir plus tard le matin ?
Et si les commerçants et les élus se mettaient ensemble à faire une enquête auprès des salariés qui travaillent à Maubeuge ?
Le potentiel existe et je termine pas une note positive : une agence de voyage de l'avenue F.Roosevelt m'a récemment réservé un billet de TGV pour Lyon, voyage finalement empêché faute de grève.
L'agence a bien passé du temps pour réserver ce billet et ensuite pour le faire annuler sans que cela ne me coûte un euro.Et tout cela avec sourire et professionnalisme.
C'est en réunissant les compétences, les idées et les énergies des uns et des autres (élus, commerçants, consommateurs) que le petit commerce pourra imaginer des solutions innovantes et retrouver la place qu'il mérite.