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Le blog de Jean-Marie Allain

culture

Femmes cultivées, hommes décérébrés ?

14 Janvier 2012 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture

Une intéressante Conférence de M.Claude Poissenot, professeur à l’IUT de Nancy-Charlemagne (Université de Lorraine), ce jeudi 12 janvier 2012 à la médiathèque Pierre Briatte a rassemblé des responsables de bibliothèque du Hainaut-Cambrésis et quelques élus d’élus.

Les chiffres sur la lecture sont accablants, tout le monde le sait.

Face à ce désastre culturel, le conférencier  développe une vision  de la conception et de l’animation qui s’oppose à la vision traditionnelle et descendante qui, forte de ses présupposés, tente d’adopter une offre pour éduquer le citoyen et dont la caricature en est le bibliobus, assimilée à une camionnette de missionnaires cherchant à sortir les analphabètes de leur inculture.

Ailleurs, une commune a également lancé le livre en liberté : pas de bibliothèque mais des livres partout, dans les commerces, à la mairie, dans les bus etc..

Une autre commune va installer sa bibliothèque dans le hall d’un supermarché !

Bref, la culture court après le lecteur…

Mais cette vision ascendante est vouée à l’échec pour Poissenot si elle ne ’appuie pas sur le désir que l’usager consommateur exprime et que l’équipement finalement doit satisfaire, quitte à introduire un rayon «  jardinage », des Cd grand public et des jeux vidéo dans les temps du livre et de la culture.

Pour lui, la lecture et le jeu vidéo relèvent de la même démarche : le rapport à l’imaginaire. Pas de raison de faire la différence avec le lecteur d’un roman.

Les deux doivent donc trouver leur place dans une bibliothèque.

Le conférencier précise que  le déclin de la lecture touche essentiellement  les hommes, premiers consommateurs il est vrai de jeux vidéo alors que les femmes maintiennent leur niveau dans la pratique des livres.

Si j’en crois le public présent à cette conférence, majoritairement des bibliothécaires  femmes, DSCN0800.JPGle profil des professionnels reflète celui des lecteurs.

" La femme est l'avenir de l'homme"  chantait Jean ferrat.

 

 

 

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«Il n’y a pas besoin d’être catholique, il suffit d’être intelligent ».

6 Mars 2011 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture

Faut-il dénigrer une oeuvre d’art et son créateur sous prétexte que la dite œuvre célèbre des personnages religieux ?

D’aucuns ont assimilé notre satisfaction d’avoir récupéré la statue de saint-Eloi à une apologie de l’obscurantisme religieux…

N’est-il pas inconvenant de mélanger l’art, le patrimoine et ce qu’il représente.

On peut ne pas être chrétien, ni même croyant sans pour autant dénigrer les chapelles de pierre bleue, les églises et les cathédrales.

On peut ne pas avoir de sympathie pour Céline ou Maurice Barres sans pour autant refuser d’admirer les oeuvres littéraires de ces écrivains parmi les plus doués que notre pays ait connus.

On peut être agnostique sans pour autant considérer que c’est tomber dans l’obscurantisme que de glorifier Michel-Ange ou Jean-Sébastien Bach.

On peut aussi accuser de tous les maux le stalinisme et apprécier les réalisations picturales ou musicales du réalisme socialiste.

Lors de la cérémonie de la Sainte Cécile, l’an dernier, nos musiciens ont joué de manière sublime un morceau tout aussi sublime de Khatchatourian, ce compositeur soviétique d’origine arménienne, proche de Staline.

Je n’ai pas manqué de leur rappeler les ombres qui plombent la biographie de cet homme, par ailleurs député au Soviet Suprême à l’époque, mais qui n’en reste pas moins un génial musicien.

Je terminerai par Jean Ferrat que j’écoute au moins une fois par jour. Le fait qu’il ait été un compagnon de route du stalinien Aragon n’empêche pas qu’Aragon et Ferrat ont le droit de nous émouvoir et restent des grands poètes.

Il importe par conséquent, selon moi, de ne pas assimiler l’œuvre à celui qui la crée ou à sa fonction sociale et de la juger d’abord sous l’angle de sa fonction poétique ou émotive.

Lorsque quelques élus radicaux de la IIIe République ont laissé pourrir leurs églises en se disant qu’avec la loi de 1905, il n’y aurait plus qu’à les démolir, de quel côté était l’obscurantisme ?

Pour inviter à les considérer comme un trésor national, Barres déclarait à l’assemblée :

«   il n’y a pas besoin d’être catholique, il suffit d’être intelligent ».

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Les artistes,victimes de la double peine

27 Septembre 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture

blog.JPGmarceau.JPGC’est en discutant avec une artiste verrière de ma commune que nous avons  abordé, un peu par hasard, la question du 1 % artistique.

Instituée en 1951 pour les constructions scolaires, le 1 % s’applique désormais à toutes les constructions publiques.

Le décret du 29 avril 2002 –et la circulaire du 16 août 2006) imposent en effet à tout maître d’ouvrage public, pour une construction nouvelle, une extension ou une restauration, à passer commande d’une œuvre d’art pour un montant au moins équivalent à 1 % du budget prévisionnel des travaux.

Si l’Etat, la Région et le Département respectent cette règle, je m’aperçois qu’un certain nombre de maires (ou d’intercommunalités) ne la connaissent pas ou l’oublient fréquemment.

Il suffit de regarder autour de nous, localement, pour constater que la majorité des constructions publiques n’a pas fait l’objet de cette commande à caractère décoratif.

C'est une perte de qualité pour le territoire.

C'est aussi une opportunité manquée pour les artistes de s'exprimer et en même temps une perte de revenus pour les artistes.Bref, une double perte qui ressemble fort à une double peine.

Moi-même, je dois dire, je l’aurais probablement oublié pour notre projet de bibliothèque si notre artiste verrière, ne m’en avait pas parlé.

La question est donc bien de savoir comment améliorer la pris en compte de cette obligation.

Les associations d’artistes professionnels suggèrent que les délégués aux arts plastiques informent les élus. Certes, mais ces délégués ne sont  pas informés des projets des communes lorsque ceux-ci ne mobilisent pas de subventions de la DRAC.

Sur le plan technique, l’idéal est d’intervenir en amont.

C’est donc les financeurs (Etat, Région, Département) qui pourraient informer les maîtres d’ouvrage.

Au moment du permis de construire, c’est le contrôle de légalité (service de la Préfecture) qui a les moyens de vérifier si la réglementation est respectée.

Plus en amont, je pense que sur un territoire les artistes auraient un intérêt direct à se regrouper en association ou à travailler en réseau pour diffuser régulièrement l’information et prendre connaissance des appels d’offres dans les marchés publics.

Il est regrettable que des créateurs, dont on connait la fréquente situation précaire en dépit des talents qui sont les leurs, perdent ainsi des opportunités de mettre en œuvre des projets, au risque de retirer aux constructions publiques le supplément d’âme que peut leur apporter une œuvre d’art.

 

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La Fête de mon moulin

16 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture

affiche-moulin3.jpgaffiche-brocante2-copie-1.jpg

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Cette odeur d'herbe verte mouillée

10 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture

Notre association Marpentoise Loisirs et Culture a décidé cette année d'explorer les liens entre les couleurs et les senteurs (exposition de jeudi à dimanche).

Bien entendu, sur un thème comme celui-là, on pense d’abord à la nature,

- aux peintres impressionnistes qui avaient choisi de la mettre en scène,

- à des éléments comme les fleurs et les épices,

- à ces choses dont le charme tient autant à la diversité des couleurs qu’à la prégnance de leur parfum.

 

On pense donc à la nature et en particulier au soleil et à la lumière,

des choses à vrai dire un peu lointaines pour nous mais qui nous font rêver : l’Asie, l’Afrique, l’Amérique du Sud, le pourtour méditerranéen, y compris à notre Côte d’Azur et à notre belle Provence au parfum de lavande.

 

Est-ce à dire qu’il n’y aurait pas de place ici même, dans le Nord, pour le rêve, le plaisir des sens et la poésie ?

 Il  est toujours possible , et l'exposition nous en donne un exemple, d’imaginer ou de se représenter cet ailleurs.

-         Il est également possible de trouver, ici même, des traces colorées et olfactives de cet ailleurs (cf les marchés locaux où les couleurs bariolées des robes africaines et les senteurs des épices vous font voyager pour pas cher)

-          Il est encore possible de métamorphoser le réel comme le faisait Rimbaud, qui décida un jour d’attribuer une couleur à chaque voyelle : c’est farfelu me direz vous mais çà fait moins de dégâts que les poèmes d’Emile Verhearen qui comparent, pour faire des vers, la pluie du Nord à de la fine suie... à vous faire sortir le mouchoir ou à partir dans le premier de train pour fuir l’enfer…

Co Comment s'étonner avec de tels poèmes que la pluie soit devenue synonyme de tristesse dans l'imaginaire collectif ?

Il est enfin possible de sortir du réflexe héliotropique car si le soleil c’est magnifique, le soleil sur les prairies après la pluie, c’est fabuleux.

-          D’autant plus que  ce spectacle est lui aussi olfactif : le poète René Guy-Cadou (né en Loire-Atlantique) parle des «  odeurs de pluie de mon enfance », cette odeur d’herbe verte mouillée que le sud nous envie parfois et que ceux qui aiment cet avesnois ne voudraient quitter pour rien au monde.

Q  Et je parle pas de l'époque, pas si lointaine, où l'eau sera plus chère que le pétrole...

 

 

 

Q

 

 

 

 

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Un rêve modeste et fou

14 Mars 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture

C’était encore du temps de l’ORTF.

J’ai découvert  à une heure tardive la chanteuse Hélène Martin, une voix superbe sur des textes d’Aragon.

Et Aragon m’a amené ensuite à Ferrat qui lui aussi chantait «  les poètes »,  « j’entends, j’entends », « que serais-se sans toi ?», « Robert le diable »  ou encore « heureux celui qui meurt d’aimer »…

Je frappais tous les textes de ses chanson sur ma vieille machine à écrire, histoire de mieux les retenir.

Ferrat m’a donné aussi le goût de la poésie, d’écrire des poèmes.

Mes  amis m’offraient  l’album des 10 ans de Ferrat  à mon mariage.

Ferrat ne m’a plus quitté.

Ses chansons ont rythmé mon parcours universitaire mais aussi militant.

Jean Ferrat restera  celui qui m’a lu plus marqué, de par ses textes, sa voix et ses mélodies.

Celui qui a si bien chanté « ma France » va nous manquer, va manquer à la France, même s’il était discret.

C’était le dernier grand chanteur engagé des années soixante, probablement le plus grand.

 Avec mon cousin Gérard qui m’a laissé un message hier dans la soirée, nous souhaitions lui rendre cet hommage.

Oui, Jean Ferrat aura été utile.

Malgré son pessimisme parfois («  vivre est un village où j’ai mal rêvé »), il a su nous redonner confiance et espérance (« et pourtant je vous dis que le bonheur existe ») dans nos engagements et nos valeurs.

Il aura rempli son « rêve modeste et fou », celui d’éveiller nos consciences et notre sensibilité.

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Eglises en conversion

3 Mars 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture

La Voix du Nord consacre ce mardi une remarquable enquête en page région à la question des églises en ruine.

Bien que je continue à cultiver mon agnosticisme, je n'ai jamais été insensible au patrimoine religieux, à ce qu'il incarne sur le plan architectural, historique et identitaire pour un territoire.
Qui n'éprouve pas une certaine fierté pour son terroir en admirant les nombreuses chapelles en pierre bleue de l'avesnois ?
On peut par ailleurs ne pas être croyant mais trouver dans les églises un lieu de calme, de méditation et de spiritualité.
Et puis, tous les administrés de nos communes, croyants ou pas, fréquentent les églises, ne serait-ce que pour assister à une cérémonie d'un proche.
La question ne peut donc laisser insensible les élus, d'autant plus qu'ils ont la responsabilité de ces édifices tant sur le plan de la sécurité que sur celui de la protection patrimoniale.

Le Val de Sambre n'est pas évoqué dans cet article mais aurait pu l'être, en particulier au travers de l'église de Boussois, propriété diocésaine, aujourd'hui fermée pour des raisons de sécurité.

Cette église a été conçue par les deux frères Laffite pour l'usine des Glaces de Boussois et présente la singularité d'avoir été construite par les verriers qui ont fait de ce lieu une véritable vitrine de leur savoir-faire.
Les ouvriers qui maçonnaient les fours ont façonné le gros oeuvre tandis que les verriers ont taillé et décoré les vitraux splendides.
Cette église incarne la véritable mémoire verrière de la vallée mais se trouve aujourd'hui sans affectation.
Les enterrements des beuxéïdiens se déroulent à Recquignies ou à Marpent.

 

Le projet " Escale Sambre " en cours de finalisation par l'agglomération avec l'aide des fonds européens prévoit, dans sa halte touristique, de mettre en avant ce patrimoine.

Il serait dommage que les sambriens et les touristes ne puissent pas découvrir ce haut-lieu de la culture verrière.



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