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Rythmes scolaires : bus ou autocar ? Le Ministère se prend les pieds dans le tapis
La plaquette du Ministère de l’Education Nationale portant sur la réforme des rythmes scolaires prévoit que la commune, si elle demande un report de la réforme à 2014, consulte avant le 9 mars le Département au titre de ses compétences en transport scolaire.
Or, la commune étant située dans un périmètre de transports urbains (Maubeuge), ce n’est pas le Conseil Général qui a compétence pour les Transports scolaires, et encore moins qui les finance.
C’est l’agglomération qui a cette compétence et qui l’a déléguée au Syndicat Mixte des Transports.
Par ailleurs ce syndicat mixte, dans le cadre d’une convention avec la commune, délègue à celle-ci le soin d’organiser les transports scolaires (payés par la commune).
Nous ne voyons donc pas en quoi le Département est concerné puisqu’il n’a aucune compétence « transports scolaires « en zone urbaine.
Interrogés par mes soins, les services de la Direction Départementale de l’Éducation Nationale du Nord nous conseillent de faire la démarche après du Conseil Général puisque « c'est lui qui finance les transports scolaires même s'il en délègue l'organisation à la communauté urbaine ».
Bref, l’Académie n’a rien compris car, outre que je n’ai jamais écrit que le Département déléguait les transports à l’intercommunalité, le Conseil Général ne finance pas les transports scolaires dans le primaire, ni en maternelle !
Sa compétence se limite aux transports scolaires en autocar, ce qui ne veut pas dire tous les transports scolaires.
Alors qu’un bus est un véhicule affecté au transport urbain de voyageurs, l’autocar désigne un véhicule affecté aux transports interurbains.
Manifestement, l’auteur de la plaquette n’a pas fait dans la nuance et assimile pêle-mêle les communes dont les écoles sont desservies par des autocars, celles desservies par des bus et celles qui n’ont ni car, ni bus.
De mon point de vue, la plaquette de présentation du Ministère fait donc une erreur de formulation.
Seules ne seraient concernées que les communes assurant le transport scolaire de manière interurbaine (seule compétence du Département), pas les autres.
On ne voit donc pas en quoi une commune qui affrète des bus sur son territoire solliciterait l’avis du Conseil Général pour une question sur laquelle il n’a aucune compétence.
Et on le voit encore moins pour une commune qui ne dispose pas de transport scolaire.
Nouveau manuel pour la rentrée scolaire
Devinez le livre qui fait le succès de la rentrée…
« Les sociétés et leur école », un essai de Marie Duri-Bellat et François Dubet qui nous éclaire grandement parce qu’il compare le fonctionnement des systèmes scolaires de plusieurs pays occidentaux.
Les deux sociologues mettent en exergue le trop fort lien qui existe en France entre l’école, le diplôme et le statut social, lien hérité des cultures catholique et républicaine pour lesquelles le diplôme confère une dignité sociale et même morale.
Cette corrélation explique beaucoup de choses.
Plus le diplôme joue un rôle important, plus l’enjeu de la réussite scolaire sera élevé et plus les parents adopteront, par le choix de l’établissement (de la maternelle à l’école privée après le bac) des stratégies de réussite pour que leurs enfants réussissent.
Cette pression sur l’école explique les inégalités scolaires et la reproduction sociale que pointait Pierre Bourdieu.
Or, dans les pays où il existe d’autres voies pour accéder à un statut social (formation professionnelle en Allemagne par exemple), la pression sur l’école est nettement moins forte et le climat scolaire est apaisé.
Leurs préconisations s’orientent donc à la fois sur des réformes au sein du système scolaire pour y détendre l’atmosphère (en Italie, les profs mangent avec leurs élèves à la cantine, en Finlande, les profs ont leur bureau dans l’école où ils peuvent recevoir et laissent numéro de portable à leurs élèves) mais aussi sur une refonte de la politique scolaire qui doit cesser d’être fondée sur la sélection des élites au profit d’un effort décisif sur les jeunes qui décrochent ou n’accrochent pas à l’école, par exemple en créant l’itinéraire bis des écoles de la seconde chance.
Au final, les auteurs suggèrent bien, pour éviter d’intensifier la pression sur l’école, qui ne peut tout régler à elle toute seule, d’intervenir aux deux bouts de la chaîne, en développant les politiques d’accueil de la petite enfance d’un côté et en développant la formation professionnelle de l’autre.
Rentrée des classes : l'Etat se fait siffler
Lorsque les effectifs baissent dans une école, l’Etat diminue le nombre d’enseignants et au-delà d’un certain seuil ferme même des classes.
Ce raisonnement n’est pas par essence inéquitable à condition que l’on tienne compte du profil des élèves (mais c’est un débat et le maintien du nombre de classes ne doit pas être un dogme) ou que l’Etat renforce ses moyens lorsque les effectifs augmentent.
Or justement, lorsque les effectifs augmentent, l’Etat n’augmente pas le nombre d’enseignants.
A Marpent, il y avait l’an dernier à la rentrée 171 élèves et 7 enseignants
Il y en a cette année 182 et toujours le même nombre d’enseignants.
On pourrait encore l’admettre à condition que des écoles qui comptent moins d’élèves (et aussi moins de chômeurs) n’affichent pas un nombre d’enseignants plus élevé.
Or, c’est le cas dans la Sambre
Et ce n’est pas admissible.
L’Etat peut répondre qu’il maintient les moyens lorsque la commune est en ZEP.
Mais quand on sait que la carte scolaire date de 1997, il y a manifestement un problème.
Des communes qui étaient en ZEP à l’époque ne le seraient plus aujourd’hui et inversement, Marpent, qui ne l’était pas, y figurerait.
L’Etat est le garant dans une République de l’équité entre les territoires.
En ne respectant pas lui-même ces fondements de l’égalité républicaine, il perd lui-même en crédibilité.
le grèbe roussâtre disparaît à jamais
On nous annonce la disparition définitive du grèbe roussâtre dont les derniers specimens vivaient sur le lac Alaotra de Madagascar, à la fois décimé par un poisson carnivore introduit par mégarde et par les filets des pêcheurs.
L'homme reste le plus grand prédateur de la nature.
On peut recréer un emploi supprimé, on ne fera jamais renaître une espèce disparue.
Il est des circonstances, comme je le disais à l'agglo ce vendredi soir à propos des ZNIEFF, où l'intérêt écologique prévaut sur l'intérêt économique.
Le seul motif de soulagement, après cette annonce macabre, c'est qu'en France 71 % des personnes admettent une augmentation des impôts si c'est pour défendre la nature.
Les quotas d'entrée aux grandes écoles, symbole de l'échec d'une politique d'égalité
Impuissant à réduire les inégalités socio - culturelles ( il suffit de regarder l’éventail des revenus en France) et à modifier les mécanismes de la reproduction sociale décryptées par Bourdieu, l’Etat se résout à fixer des objectifs de quotas dans les recrutement des grandes écoles, au risque de fragiliser le principe de l’égalité républicaine.
Les grandes écoles publiques, il faut le rappeler, sont pratiquement gratuites, contrairement à l’université.
Ce qui fait dire à Thomas Lebègue et Emmanuelle Walter, auteur de « Grandes écoles, la fin d’une exception française » , que les classes moyennes, dont les enfants étudient à l’université, payent avec leurs impôts une scolarité confortable à des jeunes gens bien nés.
Rémunérer l'assiduité à l'école ?
La proposition de Martin Hirsch consistant à faire miroiter une récompense financière aux élèves des filières techniques qui auront fait preuve de présence et d'adhésion au projet scolaire, introduit, même si les modalités d'attribution ne sont pas individuelles, un sentiment de malaise chez celles et ceux pour qui l'école est d'abord là pour transmettre des savoirs et des valeurs autres que marchandes.
Il aurait été tellement plus simple de proposer que ces jeunes en récompense de leurs efforts, soient éligibles à un projet géré, animé et financé par les Missions Locales qui peuvent, au travers des comités locaux d'aide aux projets, accompagner les jeunes sur des projets collectifs et éducatifs.
FAIRE DU PERMIS DE CONDUIRE UNE EPREUVE DU BACCALAURÉAT
- Première étape : sensibilisation à la Défense nationale et à la sécurité collective dans le programme d'éducation civique des classes de 3e, 1ère et terminale.
- Deuxième étape : le recensement , obligatoire dès 16 ans, dont l'attestation sera réclamée pour l'obtention de certains examens et qui permettra l'inscription automatique sur les listes électorales.
- Troisième étape : la journée d'appel de préparation à la défense, obligatoire entre la date du recensement et l'âge de 18 ans.
On peut regretter que l'Etat n'ait pas inclus dans ce parcours l'apprentissage obligatoire et gratuit du code de la route, voire du permis de conduire.
La possession de celui-ci est devenue un incontournable pour l'accès à l'emploi et il est simplement scandaleux qu'il faille aujourd'hui payer très cher pour un exercice que le service militaire proposait autrefois à chaque jeune qui était sous les drapeaux.
C'est un côté honteux de notre république.
L'une des grandes réformes qui pourrait honorer notre pays serait d'intégrer le passage du permis de conduire dans l'épreuve du baccalauréat.
Chaque lycée suivrait des cours de code dans le cadre scolaire et disposerait d'un nombre forfaitaire de leçons à prendre chez une auto-école de son choix.