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Le blog de Jean-Marie Allain

MCA...à la recherche des causes du mal

30 Mai 2020 , Rédigé par Jean-Marie Allain

L’implantation de l’usine Chausson à Maubeuge en 1971 pour produire les R15 et R17 faisait figure de réponse au désarroi d’un bassin de la Sambre effondré après la cris de la sidérurgie.

La chaîne de montage automobile devenait, après le haut fourneau, le nouveau symbole industriel de la vallée.
La montée en puissance de l’usine, devenue Maubeuge Construction Automobile, se fera principalement autour de la fabrication du Kangoo , véritable fierté du territoire.
Aujourd’hui, si le groupe Renault annonce des restructurations au moment où la fin du confinement se concrétise, ne serait-ce pas pour trouver dans le Covid 19 une forme d’alibi et un moyen de noyer la mauvaise nouvelle dans la cascade des fermetures post-pandémiques ?
La bonne position de l’usine MCA – Maubeuge dans la galaxie des firmes au losange la mettait normalement à l’abri d’une décision aussi surprenante, incompréhensive et brutale, surtout après les louanges du Président de la République à l’égard du site maubeugeois et l’engagement pris par Carlos Ghon devant un parterre d’élus buvant ses paroles, d’investir 450 millions d’euros sur cinq ans dans l’usine Renault «  la plus performante de France ».
Comment expliquer un tel revirement ?
Ce que Renault remet en question dans cette nouvelle politique, c’est bien la course au gigantisme et au volume de l’ère Carlos Ghon, une course au volume mathématiquement intéressante pour faire baisser les coûts mais sans grand intérêt lorsque le marché est en surproduction.
On apprend d’ailleurs pour les mêmes raisons que Nissan, dont Renault  détient 44 % des parts, plonge dans le rouge avec une perte de 5,7 milliards d’euros pour le dernier exercice, et on sait que par un phénomène de ricochet comptable, cela entraîne une perte de près de 4 milliards d’euros dans les comptes de Renault et que, chez Nissan comme chez Renault, il va falloir faire des choix douloureux.
L’une des causes du mal pourrait donc bien être encore une fois asiatique mais pas d’ordre virologique. Plus simplement, un retour de flamme pour les appétits boulimiques de ceux qui ont joué avec le feu.
Le site Renault  de Douai étant conçu pour produire 400 000 véhicules par an alors qu’il n’en assemble que 80 000 aujourd’hui, c’est probablement une des raisons de la préférence qui se dégage, semble t-il, pour le Douaisis, davantage que la fiscalité locale, même si la disparité entre les deux territoires est réelle (foncier bâti à 3,75 % dans le Douaisis contre 5 % dans la Sambre).
Pas de quoi calmer les Sambriens.La mobilisation continue !
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Masques réutilisables de la Région

18 Mai 2020 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Les 6950 masques jetables fournis par la Région des Hauts de France sont arrivés !

Ce volume ne correspond pas cependant à l’annonce de la dotation de 5 masques jetables par habitant en attendant les masques réutilisables.

La Région ayant manifestement sous estimé le nombre qui allait remonter des communes, fait donc le calcul suivant :

Vous prenez le nombre d’habitants de la commune basé sur la référence INSEE, soit  2779 habitants.

Sur ce nombre, vous retirez 10 % correspondant aux enfants de moins de 6 ans ne portant pas de masque. On en est à 2501 habitants.

Vous obtenez un nombre d’habitants auquel vous appliquez un ratio de 90 % puisque certaines personnes n’utiliseront pas de masques pour diverses raisons. On en est à 2251 habitants.

Nous avons reçu 6950 masques jetables à attribuer.

A raison de 5 masques par personne, cela nous donne 1390 habitants qui seront dotés de ces masques jetables.

Ces habitants dotés de masques jetables viennent en déduction du nombre global de la dotation calculée par la Région : 2251 – 1390 = 861

La Région va donc nous envoyer 861 masques réutilisables au lieu des 2251 besoins identifiés.

Notre atelier de confection n'en prend que plus d'intérêt !

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Confection de masques : ce qui restera dans nos mémoires

8 Mai 2020 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Ce qui frappait en pénétrant dans la salle des salles Fêtes, c’est d’abord ce bruit, moins brutal que celui des machines à écrire, un bruit de fines rafales momentanées qui , mises bout à bout, créait un fond sonore des plus agréables, digne source d’inspiration pour un compositeur comme Christophe, emporté par le Covid 19, qui aimait rappeler être en émerveillement en écoutant le moteur d’une machine laver lorsqu’il était encore dans l’électro- ménager.

Une douzaine de postes de travail formait un véritable atelier de confection qui disposait même d’un secteur «  réparation » entre les mains expertes de Philippe, aussi  talentueux avec ses machines à coudre qu’avec son saxo ténor.

Au cœur du dispositif, Corinne, l’initiatrice du projet, avec ses deux collègues de la maternelle, Sheila et Valérie.

A côté de ses trois « masquetaires », s’affairaient des collègues venus les rejoindre, soit pour la découpe (Laëtitia, Martine, Loïc), soir pour coudre (Françoise), et  des conseillers municipaux fraîchement élus (Claudine au repassage et Pascal à la découpe, Mélanie et Angélique à la couture après avoir fait l’acquisition de leur machine !).

On trouvait aussi  dans cette équipe formant une petite communauté, une couturière originaire de Marpent, Suzanne, en halte sur la commune, le temps du confinement, qui amèna, aidé par son mari, son expérience et ses conseils.

Comme souvent dans une fabrique, l’atelier était doté d’un "magasin", animé par Alda qui, entre deux découpes avec Yvette, réceptionnait et triait les dons de tissus, en préparait pour les couturières à domicile, assemblait les découpes  pour l’atelier, réceptionnait et assurait le rangement  des masques  terminés.

De son côté, Ludovic, chef d’orchestre reconverti en manager, assurait  la gestion informatique des commandes, procédait avec Alda et Pascal à l’étiquetage et à l’ensachage avant de coordonner la distribution au domicile des marpentois.

Autour de cette communauté aussi laborieuse qu’un nid de fourmis gravitait une constellation d’autres  bénévoles, les uns en charge de la découpe, les autres attelés à leur machine à coudre avant de venir livrer leur production à l’atelier.

Hier soir, celui-ci a fermé ses portes,  après que les couturières aient confectionné quelques tabliers pour les enfants de la maternelle.

Les membres se sont séparés avec le sentiment du devoir accompli et avec une pointe de tristesse un peu comme on se quitte à la fin d’une vie collective de plusieurs semaines.

Car, au - delà de l’action solidaire et de la prouesse technique (3223 masques ont été confectionnés du 8 avril au 7 mai , dont 1713 distribués à ce jour aux habitants ), c’est l’expérience humaine qui restera aussi gravée dans les mémoires, celle qui a réuni des gens qui se sont découverts sous un autre angle que celui auquel ils étaient habitués et qui a indiscutablement renforcé les liens entre eux.

 

Photo Philippe PETIT (photographe de Paris-Match)

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JOLIE BOURGADE CHERCHE FONCIER DISPONIBLE

6 Mai 2020 , Rédigé par Jean-Marie Allain

L’Agence d’Urbanisme vient de sortir une étude sur les migrations résidentielles en Sambre-Avesnois.

On y apprend que le déficit migratoire (plus particulièrement des jeunes qualifiés) se tasse, sans aucun doute par suite de la reprise économique. Bonne nouvelle.

Ce déficit affecte notre territoire depuis plus de trente décennies au profit de régions économiquement ou climatiquement plus attrayantes aux yeux de ceux qui s’y installent.

Dans le même sens, le déficit qui s’opérait parallèlement des communes urbaines de la Sambre vers les communes rurales, s’estompe, signe d’un regain d’intérêt pour ces villes, mais aussi du vieillissement de la population dont les tranches les plus âgées recherchent les appartements proches des services médicaux et commerciaux. Une alternative à la désertification rurale en quelque sorte.

Dans ce contexte, le  déficit  migratoire annuel négatif de Marpent atteint son pic sur la période 1990-1999 (- o,6) pour se réduire entre 1999-2006 (-1) et même redevenir positif entre 2006 - 2011 (+0,1),à l’instar de deux autres communes péri- urbaines (Assevent et Bachant) sur les onze  que compte l’Agglomération.

Cette réussite est à mettre à l’actif de notre politique offensive de recyclage foncier.

Mais le renversement de tendance, comme je l’explique régulièrement, est très fragile : nous retombons à – 0,1 entre 2011 et 2016, et cette tendance négative concerne toutes les communes péri- urbaines (sauf Assevent dont le solde migratoire est nul).

Bref, une courbe en cloche n’est pas à exclure. La grisaille après l’embellie…

Cette difficulté à garder un solde migratoire positif résulte de la petitesse du territoire et des contraintes agricoles  et environnementales : situation parfaitement paradoxale puisque la demande privée pour construire est réelle.

Je reçois des ménages qui cherchent des terrains mais ceux-ci sont rarissimes.

Marpent est en effet « une jolie bourgade » .Ce n’est pas le maire qui le dit mais le magazine « Paris-Match » de la semaine dernière.

Il est tellement rare que la presse nationale tienne un discours valorisant à l’égard de notre territoire que vous me pardonnerez bien volontiers cette petite pointe d’orgueil qui me fait savourer le simple fait de le dire, de l’écrire , ou même d’y penser.

Pas de honte à être fier de son pays. « Bocage, ma patrie !» comme le clamait Bazin dans tous ses livres, en parlant du bocage angevin, lui aussi plein de charme.

Marpent ne souffre donc pas d’un manque d’attractivité mais de foncier disponible.

La non prise en compte d’un tel enjeu, compte-tenu de la décohabitation , conduirait irrémédiablement à une nouvelle baisse  de la population, synonyme à terme de pertes  de recettes, de vie commerciale et sociale, et une difficulté à réaliser des projets à la hauteur de nos ambitions.

Voilà l’enjeu central du mandat qui commence.

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Décrochage et reprise scolaire

5 Mai 2020 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Le groupe scolaire Fostier-Lacore ouvrira le lundi 11 mai dans le cadre d’un protocole sanitaire conjointement élaboré par la municipalité, M.le directeur et le personnel des écoles (enseignants, Atsem, agents de service et de surveillance).

Le Protocole sera soumis pour avis aux membres du conseil d’école et  remis aux parents dont les enfants sont inscrits  pour cette réouverture.

La municipalité a fixé un seuil d’élèves de 20 en maternelle et de 50 en primaire, seuil au-delà duquel il serait impossible de respecter les préconisations sanitaires.

Le restaurant scolaire fonctionnera également dans le respect des mêmes préconisations de même que les actions éducatives péri- scolaires.

Si le nombre d’enfants dépassait le seuil fixé (peu probable au vu de l’enquête réalisée auprès des parents), la commune mettrait en place un service d’accueil hors cadre scolaire.

Cela dit, nous ne pouvons que constater la contradiction qui consiste à vouloir remettre à l’école les enfants en risque de décrochage (quand ils n’ont pas déjà décroché) et la stratégie de remise au travail des parents des autres, même s'il est vrai que parfois ceux qui décrochent ont des parents bi-actifs.

Tout laisse penser, au vu des pré- inscriptions, que très peu d’enfants en situation de décochage rentreront le 12 mai.

Ce qui ne signifie pas qu’il ne fallait pas rouvrir les écoles mais qu’il ne suffit pas d’agiter la crécelle pour que ceux qui sont sortis des écrans radars reviennent là où ils devraient être.

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Le malentendu de la distanciation scolaire

2 Mai 2020 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Il existe un malentendu manifeste sur la notion de distanciation d’un mètre.

Le schéma tel que représenté à la page 5 du protocole du l’Education Nationale (voir ci-dessus) indique effectivement 1 mètre entre deux enfants qui se tiennent droit, les bras et les mains collés au corps.

Ave ce schéma, on met dans une classe de 30 m2, une vingtaine d'élèves, déduction  faite de la surface dévolue à l'enseignant et au mobilier

Mais alors, pour quelle raison les journalistes, à la radio ou à la télé, parlent de 4 m2 par élève  ou de 50 m2 pour une classe de 10 élèves (meubles compris) ?

Tout simplement parce que si l’on peut considérer que deux adultes discutent à un mètre d’intervalle, il n’en va de même avec des enfants qui peuvent tendre les bras et, avec une séparation d’un mètre, toucher aisément le bras de leur voisin.

La notion d’un mètre doit donc s’entendre autrement : l’enfant doit s’entourer d’une zone de protection d’un mètre et si chaque enfant  agit de la sorte, la distance n’est plus d’un mètre mais de deux mètres entre deux enfants.

La zone de protection qui entoure l’enfant fait donc 2 mètres de côté, soit 4 m2 comme le disent les journalistes, en tout cas ceux qui ont saisi la spécificité de la distanciation scolaire.

Et dans une classe de 30 m2, on ne mettra plus 20 élèves mais 6 élèves (le reste pour l'enseignant et le mobilier).

Le dessin du protocole de l’Education Nationale est , pour cette raison,  source de dangereux malentendus.

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