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Le blog de Jean-Marie Allain
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40 années de vie militante

29 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #LE PLURALISME POLITIQUE

 La petite histoire du mouvement écolo en France est un ouvrage écrit par Roger Cans, longtemps journaliste au quotidien «  Le Monde » et publié chez Delachaux et Niestlé.

Je recommande cet ouvrage à tous ceux qui s’intéressent à l’environnement.

Cela m’a incité à reprendre le cheminement de cet ouvrage pour y retranscrire, à mon humble niveau, une partie de mon cheminement militant dans lequel nombre d’amis ou d’anciens camarades se retrouveront.

Mon premier engagement fut pour la Nature

Après ma scolarité à l’école de Marpent, je pars au CES de la Tour (aujourd’hui Eugène Thomas) de Jeumont : 6e – 5e, 4e techno, filière spontanément choisie par mes parents ouvriers qui pensent probablement que la filière dite longue n’est pas pour les fils d’ouvriers.

Malaise devant  le dessin industriel et la technologie (résistance des métaux etc..) vont provoquer ma première contestation: je demande à bifurquer sur la filière  dite longue, avec le soulagement de mes enseignants qui ne comprenaient pas au vu de mes notes, très bonnes en français.

Je suis en 3e lorsqu’éclate le mouvement de mai .A la maison, mon père cheminot est en grève et on écoute la radio où les cris des manifestants empêchent d’entendre la formule du siècle, lancée par le Club de Rome : « pas d’opposition aveugle au progrès mais une opposition au progrès aveugle ».

Je pars pour la seconde  au lycée  P. Forest, filière A4, philo, section maths et j’adhère la même année à la Société Nationale de Protection de la Nature et d’Acclimatation de France.

Au début du XXe siècle, c’est le Président de cette société d’acclimatation Edmond Perrier qui s’interrogeait déjà  sur l’après charbon et l’après pétrole pour l’avenir de nos descendants.
En 1960, la Société d’acclimatation avait donné naissance à la Société Nationale de la Protection de la Nature (SNPN), où se distingue déjà l’infatigable Christian Garnier, un jeune centralien qui lutte contre l’emploi des pesticides dans l’agriculture et contribuera en 1969 à fédérer les diverses associations françaises dans la Fédération Française des Sociétés de Protection de la Nature.

Mais j’ignore à l’époque qui est Christian Garnier avec qui je ferai connaissance au début des années 80, lorsqu’il sera chargé par le Ministère de l’Equipement de suivre notre démarche de reconquête de la rivière Sambre. Un chercheur militant bouillonnant de son dynamisme et fort de son réseau « de potes » que j’ai retrouvé l’an dernier à Lille au Congrès de France Nature Environnement (qui a remplacé la SNPN).

Je le recevrais ensuite une fois par an à Maubeuge avec ses étudiants en architecture  de Paris-Belleville tandis qu’il me conviera à présenter à Paris une contribution lors d’une table-ronde franco-allemande sur la question de l’eau dans la ville.

Revenons en 1969.Passionné par la question des espèces menacées, je questionne  par lettre (avec ma vieille machine à écrire) les conseillers de cette Fédération sur la disparition du lynx, les derniers loups de France, les menaces sur la buse, l’ours ou encore le vison, la genette et le chat sauvage.

Je suis loin, très loin de l’écologie politique alors que les premières protestations contre l’aventure nucléaire se font entendre de la part de scientifiques comme Alfred Kastler, Jean Rostand, Philippe Lebreton, Théodore Monod (le père du fameux slogan «  inactifs aujourd’hui, radioactifs demain »), de navigateurs comme Cousteau et Alain Bombard ou encore  de journalistes comme le  dissident socialiste Claude Bourdet (journaliste à Combat et l’un des fondateurs du PSU que je croiserais régulièrement ensuite dans les congrès de ce parti).

La préoccupation environnementale reste à cette époque confinée  dans les milieux scientifiques et associatifs.

La secousse du mouvement de mai va accélérer les choses.

L’association des Amis de la terre, venue des Etats-Unis, est créée par le journaliste Alain Hervé en 1970 avec des parrains comme Jean Rostand, Théodore Monod ou encore Claude Lévi-Strauss.

Le biberonnage au trotskysme lambertiste

En  1971, Georges Pompidou nomme le premier ministre de l’Environnement, Robert Poujade.

Dans la foulée, se créent  les premiers CPIE et se développe la contestation anti-nucléaire tandis que le médiatique Brice Lalonde (ancien du PSU) prend la tête des Amis de la Terre.

Moi,  je lis le journal de l’Alliance des Jeunes Pour le Socialisme (AJS), organisation de jeunesse de l’OCI (Organisation Communiste Internationaliste) ainsi que l’hebdo de cette organisation trotskiste lambertiste «  Informations Ouvrières ».

 Ce n’est pas un choix, plutôt une lecture par défaut, l’AJS étant la seule organisation implantée dans ma classe de terminale (où nous sommes une dizaine de cartés, subjugués que nous sommes par un lycéen extrêmement brillant, qui parle de Marx, de Trotsky, de Proust et de Bergson comme s’il les croisait chaque matin… au point que les profs lui demanderont de nous faire un cours sur ce qu’est un taux de profit…tâche dont il se sortira encore grandi à nos yeux).

Arrivé en première année de sociologie, les militants de l’AJS m’attendent pour me recruter dans l’UNEF-ID (indépendante et démocratique), le syndicat étudiant qu’ils contrôlent, ennemi viscéral de l’UNEF orthodoxe, aux mains des militants communistes (« les staliniens » comme nous les appelions).

C’est là que je commence la vente à la criée du journal de l’UNEF-ID au restaurant universitaire et la vente au porte à porte dans les résidences d’étudiants du campus.

J’ai à la fois un statut d’étudiant, assidu au point d’avaler goulument les cours de Christian Baudelot, dont le livre (pro-maoïste dans sa conclusion !) « l’école capitaliste en France » (écrit avec Roger Establet), plus accessible que « les héritiers » de Bourdieu,  connaît un grand succès de librairie.

J’ai aussi un statut d’enseignant puisque j’ai eu la chance, dès mes 18 ans, d’avoir un poste de maître-auxiliaire au CES Lavoisier de Ferrière-la-Grande où  je donne cours à ce que l’on appelait alors  des « classes de transition », en réalité la filière des exclus (elles changeront de nom par la suite) dont Baudelot et Bourdieu  expliquent la cause, la fonction et les mécanismes qui y conduisent.

Les militants de l’AJS-OCI manient la rhétorique marxiste avec aisance, mais avec des implications souvent très caricaturales (la théorie du Front Unique Ouvrier aboutissait à réclamer un gouvernement PC-PS sans ministre bourgeois », c’est-à- dire sans radicaux !) ou à nous interdire d’entrer au syndicat CFDT, considéré comme un « syndicat bourgeois » de par ses origines.
Ils ont des publications théoriques de qualité comme la revue «  la Vérité » dont je garde précieusement le N°556 d’avril 1972 consacré à la question des forces productives et à la baisse tendancielle du taux de profit.

Mais leur vocabulaire est souvent dogmatique, parfois sectaire, en particulier à l’égard des militants qui ne partagent pas leur point de vue, y compris dans leurs rangs.
L’exclusion il y a quelques années de Stéphane Just,  grand historien du trotskysme, est révélateur de ce mode de fonctionnement.

Une autre tactique bien connue de l’OCI (devenue Parti des Travailleurs, et aujourd’hui le Parti Ouvrier Indépendant), c’est de mener des campagnes en faisant signer quelques élus de la gauche traditionnelle pour mieux ensuite tenter de les mettre en porte-à-faux dans leur organisation et les récupérer.

Enfin, leur anti-stalinisme les place finalement plus loin du PC que du PS vers lequel ils ont envoyé à plusieurs des responsables comme JC Cambadélis ou Lionel Jospin, malgré la dénégation de celui-ci dans un premier temps. A tort selon moi. Le trotskisme n’est pas une maladie honteuse, mais un courant du marxisme qui au contraire, honore l’histoire du mouvement socialiste au moment du stalinisme.

Un fait va définitivement m’éloigner de ces militants, à savoir  la rédaction d’un article paru dans « Informations Ouvrières » et dans lequel  secrétaire général du Syndicat Force Ouvrière (André Bergeron) était accusé d’avoir voté pour  une motion dite compromettante aux yeux de l’OCI lors d’un Congrès de FO.

Mais, curieux par nature, je lisais aussi l’hebdomadaire «  Lutte Ouvrière », dans lequel il était relaté, au sujet de cette même motion, que Bergeron s’était en réalité «  abstenu ».

Après enquête, j’ai su que cette version était la bonne et que les militants de l’OCI avaient tout simplement considéré que «  s’abstenir, c’était voter pour ».

Avec une telle rhétorique, j’ai compris ce qu’était  le Lambertisme.

L’engagement au PSU

En 1973, je découvre, à l’occasion d’une élection sur le canton de Maubeuge Sud la candidature d’un jeune instituteur du Parti Socialiste Unifié, Umberto Battist, qui n’est pas encore maire de Ferrière-la-Petite et qui fait campagne «contre la bourgeoisie et l’impérialisme» (intitulé de sa profession de foi !), après s’être fait connaître dans son engagement auprès de la grève de la faim des maîtres auxiliaires d’Hautmont et son soutien à la grève des tôles perforées.

Je lui envoie un courrier, il me répond.
Rendez-vous est fixé chez un militant cheminot PSU qui habite les Provinces Françaises.

C’est ainsi que je m’embarque dans une nouvelle aventure, celle qui marquera le plus fortement mon cheminement intellectuel et militant.

Les réunions de section drainent à chaque fois une trentaine d’adhérents et, comme je n’ai pas le permis de conduire (je vais faire mes cours en mobylette !),  Umberto a la gentillesse de faire le chauffeur, profitant des retours pour continuer les réunions, les explications, les commentaires, sans compter son temps.

Il  n’est pas encore maire mais possède  un côté tribun et dégage déjà un incontestable charisme.

C’est le grand moment de la lutte contre l’extension du camp militaire du Larzac, soutenu par des journaux alternatifs comme la Gueule Ouverte et Charlie Hebdo.

(Certains , et j’en serais comme militant du PSU, pratiqueront l’auto-réduction des impôts en guise de soutien, quitte pour certain à se retrouver dans les tribunaux).

La Conférence de Stockholm en 1972, organisée par l’ONU, marque l’irruption de la problématique environnementale sur la scène internationale.

En France, Michel Rocard, secrétaire national du PSU, et des militants de la CFDT, préparent  les Assises du Socialisme, qui amèneront en 1974 la moitié de nos militants à rejoindre le PS.

Umberto Battist, proche de Rocard, emmène une bonne partie des troupes locales (Christian Lemoine, Eligio Sech en font partie).
Je deviens le secrétaire de la section d’arrondissement et les réunions se déroulent dans une cave d’un ingénieur du labo des Glaces de Boussois, Guy Lebert, un militant brillant et formidable qui ne craignait  pas, à la sortie de la messe, de prendre  le pot de colle et les affiches.

Je me souviens de ces réunions interminables où j'emmenais ma fille, le biberon et  le couffin alors que mon épouse travaillait de nuit à l'hôpital.

Le noyau réunit ceux qui resteront à mes yeux «  les purs » : outre Guy Lebert, Claude Wauquier (délégué CFDT chez MCA, il créera son entreprise d’informatique. Retraité, je l’ai retrouvé plus tard chez les Verts), Jacques Decaux (dessinateur industriel), Georges Hilaire (responsables chrétien de plusieurs associations populaires dont un centre de soins), Jacqueline Lenoir (venue de la Cause du Peuple et des comités pour le journal Libération), Robert Flaenders, dit «  Bob », le prof d’anglais barbu et Louis Moutier (instituteur retraité d’Avesnelles, militant  chrétien pour la paix avec son épouse Odette), Jean Vaillant (directeur de l’école primaire d’Aulnoye, engagé dans le mouvement Freinet, responsable national apicole, archéologue à ses heures comme au château d’Eclaibes,, créateur du musée de Bousies.. un boulimique du travail et de culture, il vend toujours son miel sur le marché de Maubeuge le samedi matin), Daniel Leroy, (instituteur du mouvement Freinet, qui fera un mandat de maire à Hargnies sous l’étiquette des GAM).

Viendront nous rejoindre ensuite Brigitte et Dominique Delcroix, directeur de la Fraternité Protestante  de Sous-le-Bois et ancien scout et Christian Larose, passé par les Amis de la Terre, le cadre commercial de Jeumont-Scheider allergique au nucléaire (sa 2CV citroën bleue est tapissée » d’autocollants écolos) au point de rejoindre José Bové sur le Larzac pendant plusieurs mois…

Cette même année, l’agronome  René Dumont  est choisi pour être le premier candidat écologiste à une  élection présidentielle qui se termine par un échec électoral mais aussi  par une victoire politique puisque l’écologie politique est née.

Les associations  écologistes restent néanmoins fort nombreuses et dispersées, n’était-ce le temps des élections  qui contraint à ce qu’elles se regroupent, fut-ce de manière éphémère.

Le militant discipliné (c’est pas forcément une qualité !)

Aux élections municipales de mars 1977, les listes écologistes approchent les 10 % des voix.

A Marpent, le PSU est allié au PCF.

En juin, le PSU et les Amis de la Terre organisent à Marpent le kiosque en Fête, avec de nombreuses associations militantes.

Une superbe affiche en sérigraphie (passée depuis dans les annales des collectionneurs parisiens) draine plus de 1000 personnes sur la place communale le 25 juin.

J’avais mobilisé Jean-Yves Sparfel, membre de la direction nationale et auteur d’un nouvrage sur lma crise sidérurgique.

Plusieurs groupes (Smagus, Mabidon) dont celui de Guy Marseguerra, se produisent sur le kiosque.

Parmi les visiteurs, Alain Carpentier et un certain…Pierre Bérégovoy.

La même année, un jeune et pacifique professeur de physique, Vital Michalon, est tué lors de la manifestation anti-nucléaire de Creys-Malville.

1977, je suis délégué au Congrès  du PSU de Strasbourg.

L’année suivante, la marée noire de l’Amoco Cadiz (dix ans après le naufrage  du Torrey Canyon en Angleterre) souille la Bretagne.

Le Bassin de la Sambre, de son côté, encaisse les coups de la désindustrialisation.

En 1978, les militants locaux du PSU se mobilisent avec les autres forces de gauche pour dénoncer la fermeture de Schwartz Hautmont  et le licenciement de 215 salariés.

Une manifestation à Paris est organisée devant l’Assemblée Nationale pour la défense du bassin de la Sambre.

Dans le bus affrété à cette occasion, je rencontre Jacques Rougefort, maire de Marpent et son adjoint Roland Tiqueux.

Sur la photo de l’époque, je vois quelques élus communistes  bien connus (le député Maton, les maires Quentin, Gandibleux, Woivre, Bocquet, Fontenelle…).
Je me souviens aussi que ce jour-là , j’ai appelé à faire un sitting sur une grande avenue et que les militants du PC m’en ont empêché.

Le PSU dénonce parallèlement l’organisation de la coupe du Monde de football en Argentine.

Il présente  des candidats aux législatives sous l’étiquette du «  Front autogestionnaire », notamment Robert Flaender  (pro fesseur d’anglais) et Louis Moutier (instituteur, militant chrétien du Mouvement de la Paix) dans la 21e avec les mots d’ordre « pour le socialisme, le droit des femmes et l’écologie ».

Dans la 22e circonscription, le Front Autogestionnaire présente Jacques Decaux, dessinateur industriel et Jacqueline Lenoir.

La grève de Lip à Besançon ( « on fabrique, on se vent, on se paie ») met au premier plan un leader syndical de la CFDT, Charles Piaget… également militant du PSU.

Les réunions publiques sont donc aussi des opportunités pour  accueillir (notamment salle Sthrau à Maubeuge) des militants de chez Lip (Jean Raguenes et Marc Gehin) et vendre leurs montres ou encore des « chomageopoly ».

Nous sommes également fortement investis dans le Comité « Gardons le Larzac »(avec le PS, les Paysans Travailleurs, les Amis de la Terre  et la CFDT) et transformons la sale des Fêtes du Faubourg de Mons en mini-Larzac avec des groupes corrosifs comme Le Naour et Tromboson  où l’on voit déjà Guy Marseguerra (Ami de la Terre lui aussi)  aujourd’hui devenu directeur du Splendid et producteur de disques.

En 1979, deux conseillers municipaux du PSU (Jean Vaillant à Aulnoye et Jacqueline Loireà Hautmont) s’adressent à tous les maires du Bassin de la Sambre pour promouvoir la récupération du verre, appel bien repris par la presse locale et qui ne fut pas vain….

Notre petite organisation s’implique dans le Comité anti-apartheid créé à l’initiative d’Azimut, une association hautmontoise d’aide au Tiers-monde animée par Dominique Parthiot.

Elle organise  à Ferrière-la-Grande une fête des Libertés avec les Amis de la terre (Pascal Dunois, Patrick Anthoniol), Culture et Liberté, Témoignage Chrétien, les Paysans Travailleurs, le GAm (Michel Dorchies),le MRJC, le MDPL (Mouvement Pour le Désarmement, la Paix et la Liberté) et le Comité Larzac.

André Pierrard anime un débat sur le thème « littérature et combat social » en présence de Jeannine Rousseau, membre de la direction politique du PSU.

La soirée musicale réunit successivement dans une salle des fêtes bondée le Groupe d’action musicale de Charleroi, l’orchestre de Guy Marseguerra et  le chanteur Castelhémis, la vedette à l’époque de tous les concerts nationaux à connotation militante.

C’est encore autour de Guy Marseguerra (Un ami de la Terre qui m’appelle «  le trotsk’ ») que se développe  le journal politico-satirique « La Loupe » auquel je collabore ponctuellement et dont les heures de gloire dureront plusieurs mois, ce qui est un record pour ce type de « petit canard déchaîné ».

C’est toujours autour des Amis de la Terre que s’organise un marché bio à Ferrière—Grande, animé entre autres par Patrick Anthoniol (aujourd’hui maîtred’œuvre de la fête du pain de Grand-Fayt) et Bruno Leroy (qui créera ensuite son magasin Point Nature).

En 1979, c’est aussi  la mobilisation contre la fermeture de la maternité d’Hautmont et l’appel au vote nul pour les premières élections au Parlement européen.

Les réunions contre le programme nucléaire foisonnent. On y croise  des figures locales (Pascal Dubois, Patrick Anthoniol et Michel Guichard des Amis de la Terre)  régionales comme M Delaby, (responsable CFDT) et nationales (comme Pierre Radanne, directeur à l’époque de la Maison de la Nature et de l’Environnement de Lille et délégué national des Amis de la terre.

Je siège au Bureau Fédéral  avec dans mon véhicule un certain Pascal Cobert que je prends à Marly avocat lillois et dont le blog est devenu le quotidien  du microcosme métropolitain.

Notre section anime un week-end de réflexion à la Maison des jeunes de Solrinnes et participe chaque année à la Fête du PSU de La Courneuve, emmenant un camion de sandwiches au maroilles et de bière de Jenlain !

(une année, je fus emmené par la Croix Rouge, atteint par une cannette lancé en plein visage par les autonomes attirés par les odeurs de Maroilles .. ou l’argent de la caisse).

J’ai sur Marpent mon petit bulletin, écrit, ronéoté et distribué par moi-même dans les boîtes aux lettres de la commune.

Je suis délégué au XIe Congrès de Saint-Etienne.

Le 5 aout 1980, le journal Libération consacre un article à un rapport que la section a consacré au nucléaire et au soi-disant gisement d’emplois qu’il recèle.

1980 , Isabelle Cabut, rédactrice en chef de la gueule Ouverte, annonce la création du Mouvement d’Ecologie Politique, mouvement qui désigne Brice Lalonde comme candidat à la Présidentielle.

Février 81, le PSU soutient l’action du maire d’Aulnoye, Pierre Briatte, en faveur du logement des travailleurs immigrés de vallourec.

En février 1981, Christian Larose est inculpé pour renvoi de ses papiers militaires comme onze autres militants de l’avesnois dont Jean-Pierre Tricart et Jacquy Bourdin.

Jean-Marie Muller, responsable du MAN (mouvement Pour une Alternative Non violonte) vient le soutenir de même que Brice Lalonde.

Nous organisons une marche de protestation Maubeuge-Avesnes ;

André Pierrard et moi-même témoignons à la barre notre soutien à l’accusé qui sera condamné, comme les deux autres, à 1000 francs d’amende.

Au même moment, notre conseiller municipal d’Hautmont prend ses distances avec le maire communiste JC Wasterlain et trouve le soutien de JP Chodlik et de ses amis socialistes.

Une Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (ASTI) est créée à Sous-le-Bois autour de Dominique Delcroix.

La gauche au pouvoir

 L’élection présidentielle de 1981, Lalonde, avec 3,87 % des suffrages, franchit le cap du million de voix.

(Localement, avec les militants du PSU, nous avons fait  la campagne de notre secrétaire nationale Huguette  Bouchardeau. Il a fallu trouver les signatures – notamment celle de Michel Dorchies, maire de Ferrière la Grande - et pour la financer, trouver des fonds pour acheter pressoir et tonneau afin de produire une cuvée de cidre de l’avesnois ! Notre candidate tiendra meeting à Maubeuge pour le second tour avec Lionel Jospin).

Mitterrand, élu Président de la République, abandonne le projet de centrale nucléaire de Plogoff et celui de l’extension  du camp militaire du Larzac. Il nomme Michel Crépeau Ministre de l’Environnement,  le maire radical de gauche qui met des vélos gratuits à disposition dans sa ville de La Rochelle… mais autorisera les chasseurs du Médoc à tirer la tourterelle des bois au printemps.

La décision est d’autant plus contestée par les opposants (Théodore Monod, Allain Bougrain Dubourg et Brigitte Bardot en tête) que l’interdiction avait été courageusement décidée en 1969 par le ministre gaulliste de l’agriculture et maire de Libourne  Robert Boulin, avant d’être confirmée par une directive européenne en 1979.

En juillet 1981, nous accueillons les marcheurs anti-nucléaires venus de Copenhague et se dirigeant vers Paris.

En octobre, nous organisons un débat salle des Fêtes de Sous-le-Bois pour parler du bilan des 100 jours de Mitterrand avec Bernard Adam (animateur du Groupe belge de Recherche et d’Information pour la Paix), Pierre Galland (secrétaire national belge d’action pour la Paix et le Désarmement) et mon ami Bernard Ravenel, secrétaire national du PSU, responsable des questions de politique étrangère.

Fin octobre, nous sommes à Bruxelles dans la manifestation internationale (200 000 personnes) contre les euromissiles, américains et soviétiques.

Le même mois, nous publions une brochure (bien relayée par la Voix du Nord) sur l’impératif d’un renforcement des énomies d’énergie dans le parc social.

En décembre, le PSU publie une plaquette qui propose d’ouvrir un IUT sur la friche Titan-Coder , une brochure suite sur le rachat de BSA aux américains de PPG et se mobilise (avec  le PS, la CFDT, la FEN, la CSCV, la CFTC et la CGC) pour soutenir le Syndicat polonais Solidarnosc.

Fin janvier 1982, Pierre Mauroy vient inaugurer la friche d’Usinor nettoyée mais le PSU, bien qu’accueillant positivement le Plan de Développement de la machine-outil, dénonce l’abandon des friches par les entreprises dont le traitement est réalisé avec les fonds des contribuables.

Le PSU réclame par ailleurs un référendum sur les deux projets de restructuration du quartier de la Joyeuse  et publie un rapport sur la gestion de l’eau dans l’agglomération, demandant le recyclage des boues (alors brûlées) et la suppression du forfait.

Juillet 1982, Cockerill bat de l’aile et le PSU  estime que son intégration à la Compagnies Française des Aciers Spéciaux aurait pu éviter le démantèlement.

 

En août 1982 éclate l’affaire des bœufs gonflés aux hormones.
C’est le fameux scandale du MTU , une substance chimique proscrite mais néanmoins prescrite par un pharmacien qui sera inculpé avec trois éleveurs locaux(et pas des moindres).

Première alerte sur une agriculture dévorée par les démons de la cupidité et du profit.

En août 1982, les élections municipales se préparent avec une gauche désunie à Maubeuge (mais pas à Hautmont) entre les troupes socialistes d’Alain Carpentier et celles du communiste Jean-Claude Fontenelle, président du SIBS.

Le PSU réclame une liste d’union par la voix d’une conférence de presse (Georges Hilaire, Dominique Delcroix et moi-même) mais décident finalement,  après un vote interne, de d’intégrer la  liste du socialiste Alain Carpentier que Lionel Jospin et Huguette Bouchardeau viendront soutenir à la salle des Fêtes de Sous-le-Bois, sans oublier le député Umberto Battist.

Bernard Charrette présente une liste écologiste.

De mon côté, je suis candidat à Marpent sur la liste d’Union de la gauche PC-PSU, le maire socialiste Jacques Rougefort étant viscéralement opposé à l’union de la gauche («  des Jean-Marie Allain – me disait-il, j’en veux bien bien dix sur ma liste mais il n’y aura jamais un communiste »).

Discipliné, je suis les consignes nationales et je pars avec le PC pour faire un score très honorable (plus de 30 %) dans une triangulaire.

Jacques Rougefort refuse la fusion malgré les interventions de la Fédération du PS et celles du député Umberto battist.

Des candidats socialistes sont écoeurés parmi lesquels Raoul  Renson (ancien secrétaire de section) et Pierre Gossez (le secrétaire) et se retirent entre les deux tours.

Pierre et la belle-fille de Raoul seront sur notre liste victorieuse en 2001.

Dans un esprit de proportionnelle, nous demandons alors par tract aux électeurs de gauche de rayer dix noms de la liste socialiste et de voter en prenant le bulletin socialiste après en avoir rayé dix noms et en joignant notre bulletin avec nos dix noms.

C’est un échec avec comme maigre consolation le fait, comme au premier tour, que je totalise avec l’instituteur Annick Mouvet (une école de Jeumont porte aujourd’hui son nom)  le plus grand nombre de voix de notre liste.

En 1983, Huguette Bouchardeau est nommée Secrétaire d’Etat à l’Environnement et doit gérer le scandale dénoncé par Greenpeace des fûts de dioxine introduits clandestinement de Seveso (Italie).

Elle réforme la procédure d’enquête publique en les imposant pour tout projet ayant une incidence sur l’environnement (et plus seulement en cas d’expropriation) et en faisant désigner par le Tribunal Administratif  les commissaires enquêteurs qui sont payés par l’Etat (neutralité oblige).

L’écologie sort progressivement de sa marginalité sans pour autant être banalisée.

A Maubeuge,n le PSU plaide pour la création d’un IUT et reproche aux syndicats étudiants du lycée Forest de vouloir garder la formation post-baccalauréat au sein du lycée.

C’est aussi la mobilisation contre le projet de la Somanu, l’unité de maintenance des pompes de centrales nucléaires installé par Jeumont Schneider sur la zone de Grévaux.

Nous demandons avec les Amis de la Terre (Pascal Dubois, Didier Bourguelle)  la création d’une commission de surveillance.

Notre section s’engage avec les Amis de la terre dans la campagne «  une essence sans plomb » et dans la lutte contre le projet du socialiste Savary qui oblige les communes à financer les écoles privées.

Aux élections européennes de 1984, le PSU présente la liste Fisbin-Depaquit (Fisbin est un rénovateur, ancien responsable  du PCF, Serge Depaquit, physicien, secrétaire national du PSU).

André Pierrard (ancien député connu  à la fois pour ses engagements dans la résistance, ses romans et ses responsabilités  anciennes au PCF) co-préside avec moi  le comité de soutien local.

La situation locale empire sur le plan du chômage après le tournant de la rigueur.

Cockerill doit fermer et des manifestants saccagent la permanence du député Battist auquel nous apportons notre soutien.

Aux élections cantonales, je porte le drapeau du PSU, coincé entre les deux éléphants de la gauche que sont Battist et Fontenelle. l y a ainsi des circonstances dans la vie politique où sait que l’on va se faire écraser mais il fallait y être pour faire exister le parti !

A Hautmont, il y a du gaz entre les trois partenaires de la majorité municipale.

Nous reprochons au PCF (qui mène la grande vie sur ce secteur) d’appliquer un tarif unique des repas de cantine (au détriment des familles de chômeurs) et au PS de prôner le recrutement des TUC, ancêtres des CES-CEC et autres contras précaires d’insertion.

Notre conseillère municipale Jacqueline Lenoir est candidate aux législatives et dénonce la confusion entre le langage du PS et celui des vieux chevaux du libéralisme et du patronat.

Ce sera la dernière campagne de cette ancienne militante maoïste, toujours remarquable de dévouement et de disponibilité pour les plus miséreux et emportée par un cancer un peu plus tard.

Sa disparition marque aussi localement  un peu la fin du PSU.

Sur le plan national, je sui signataire d’une motion écrite par Bernard Ravenel qui affirme que la forme-parti est dépassée et qu’il convient d’inventer un nouveau mode d’organisation de la politique (Cohn Bendit n’a rien inventé !).

L’écolo-trotskisme

Le Parti des Verts est créé en 1984.

Comme d’autres militants du PSU, j’ y ferais un bref passage mais encore trop marqué par le PSU pour pouvoir m’habituer à la nouvelle organisation, obsédée par les élections et encore éloignée des questions sociales.

Leurs résultats électoraux demeurent plus que modestes.
La ville de Nîmes  se montre la pionnière pour le retour du tramway (1985), les paysans installés au Larzac sur des terres loués à l’Etat inventent le fromage à la ferme et l’élevage ovin en parc, développent l’apiculture et l’élevage des lièvres.

Le combat anti- nucléaire ne fait pas l’unanimité.

A côté d’un radicalisme allergique à l’atome, certains écologistes comme Haroun Tazieff ou H Bouchardeau admettent que le nucléaire civil est plus sûr en France que l’industrie chimique.

A l’élection présidentielle de 1988, le candidat des Verts, Antoine Waechter , stagne à 3,78 %.

Je soutiens la candidature de Pierre Juquin, qui vient d’être exclu du PC et qui est soutenu parle PSU, la LCR, la Gauche alternative et SOS Racisme.

Animateur sambrien du comité Juquin, je monte sur Paris avec André Pierrard que Juquin connait bien.

André m’invite à manger le midi dans une brasserie et me présente un autre invité… Alain Krivine (lui aussi exclu du PC en 1968).

Cette période va ainsi me rapprocher de la LCR dont je vais découvrir successivement la qualité des analyses, leur presse, leur façon de fonctionner, leur engagement désintéressé (quel militant paie une cotisation équivalente à 10 % de ses revenus ?), leur intégrité exemplaire (les trotskystes ont au moins ce point commun).

Lors des législatives où je serai candidat au titre du comité Juquin, je me retrouve avec une belle ardoise que les militants de la LCR de Lille m’aideront à éponger.

Ce sont des choses qui ne s’oublient pas.

Mon compagnonnage avec les militants de la section française de la IVe Internationale va s’inscrire dans la durée.

Leur esprit d’ouverture, leur absence de sectarisme me séduit.

La lecture de leur hebdomadaire «  Rouge »  fut pendant plusieurs années  un plaisir attendu avec une rubrique culturelle qu’aucun quotidien, fut-il prestigieux, n’égalera  jamais.

Brice Lalonde, qui a appelé à voter pour François Mitterrand dès le  1er tour, est nommé secrétaire d’Etat à l’environnement du gouvernement de Michel Rocard.

A ceux qui lui reprochent d’accepter ce lot de consolation, il répond qu’il préfère un strapontin dans la salle de commandes plutôt qu’un fauteuil dans la salle des machines.

Il crée dans la foulée Génération Ecologie avec Corinne Lepage, Jean-Louis Borloo et Noël Mamère.

Après le départ de ce dernier pour les Verts , la création de Cap 21 par Corinne Lepage et l’élection de Brice Lalonde comme maire de Saint Briac dans les Côtes d’Armor, Génération Ecologie ne pèse plus lourd, relayée dans son travail de lobbying par la fondation Nicolas hulot (1990), financée par EDF et Rhône Poulenc , et les prise de position de chercheurs comme Félix Guattari, Edgar Morin, Hubert rives, Michel Serres ou encore Albert Jacquard.

Le Président Mitterrand, qui a commandité plus de tirs d’essais nucléaires entre 1981 et 1991 que De Gaulle entre 1960 et 1969, décide un moratoire pour pouvoir se présenter la tête haute au sommet de Rio en 1992.

Autre source de soucis pour la gauche, le projet de Canal Rhin-Rhône, défendu par les barons locaux du PS mais combattu par Ségolène Royal (nouvelle ministre de l’Environnement), Dominique Voynet et Raymond Forni, le député PS du territoire de Belfort.

Le débat sur le projet de tunnel du Somport et le combat du bouillonnant Eric Pétetin empêchent cette fois  la gauche de dormir, surtout après l’annulation de la Déclaration d’Utilité Publique par le Tribunal Administratif.

Contre cette décision, des élus pyrénéens furieux manifestent parmi lesquels F Bayrou pour l’UDF (qui n’avait pas encore fait sa révolution culturelle), Michel Inschauspé pour le RPR et André Labarrère pour le PS.

Pétetin, condamné à de la prison ferme pour son action d’obstruction, sera gracié par Mitterrand mais le tunnel finalement se fera.

Aux législatives de mars 1993, les candidats écologistes frôlent les 11 % des suffrages exprimés et s’affirment comme des partenaires incontournables, en mesure de remplacer un Parti Communiste dont le déclin se confirme.

En 1994, Noël Mamère entre au Parlement sous l’étiquette Energie Radicale de…  Bernard Tapie !

Lors des législatives suivantes (1997), il devient député des Vert, le premier à entrer sous cette étiquette au Palais Bourbon, avec Yves Cochet, Guy Hascoët et Dominique Voynet, rapidement nommée Ministre de l’Environnement et qui, si elle peut annoncer l’abandon du projet  de canal Rhin – Rhône de même que celui du surgénérateur Superphénix, doit avaler des couleuvres comme l’autorisation de la culture du maïs transgénique, la mettant en porte-à-faux vis-à-vis de ses militants.

Le naufrage de l’Erika, alors qu’elle est sur l’île de la Réunion où elle déclare un peu précipitamment qu’il ne s’agit pas «  d’une crise écologique » va achever de la fragiliser.

Le mandat de maire

2001, avec une équipe très ouverte même , si majoritairement de gauche (je n’aime pas le mot «  sans étiquette »), je me retrouve maire d’une commune qui fut pendant 40 ans le fief sambrien de la SFIO , puisdu PS, tombée par habitude dans un  népotisme qui frise l’auace ou l’inconscience.

Lorsque j’arrive en maiirie, je découvre que plus d’un élu sur deux a fait recruter un conjoint ou un enfant, parfois les deux.

Et çà, c’est la partie émergée de l’iceberg.

Qu’à cela ne tienne, je joue la conciliation avec les anciens élus.
Et  le personnel, dans son immense majorité, respectera la neutralité due dans le cadre de la mission de service public.

Je garde avec l’ancien maire Jacques Rougefort des rapports cordiaux et insiste auprès des collègues pour l’inviter lors des cérémonies officielles, estimant que les « erreurs » du dernier mandat ne peuvent gommer quarante années d’investissement au service de la commune.

J’irais même jusqu’à regretter ensuite de n’être pas parti plus tôt avec lui comme il l’y était disposé.

D’abord parce qu’il avait de l’estime pour moi et ne manquait pas une occasion au SMVS pour s’honorer de m’avoir parmi ses administrés.

Ensuite parce que Je pense que j’aurais pu rectifier les choses «  de l’intérieur ».

On ne refait pas l’histoire mais c’est une erreur dans mon parcours militant que de n’avoir pas su désobéir aux consignes du parti.

L’élection présidentielle arrive dans la foulée.

Je décide de parrainer Olivier Besancenot, une façon de concrétiser l’estime que je porte à Alain Krivine et à son organisation.

Je descendrai même dans les Pyrénées animer à leur université d’été un atelier sur le logement avec Jean-Baptist Ayrault, l’animateur du DAL.

Mais pas question pou autant d’entrer à «  la Ligue » dont je ne partage pas le programme trop radical et irréaliste.Je reste avec ma sensibilité autogestionnaire et penche, sur le plan idéologqiue, vers les écolos.

Après le traumatisme du 21 avril 2002 et le refus de Nicolas Hulot d’occuper le poste de Ministre de l’Environnement proposé par J Chirac, les Verts retournent dans l’opposition.

Les idées font toutefois leur chemin et même Philippe de Villiers réclame l’interdiction du Gaucho et du Régent pour sauver l’apiculture du désastre.
Mais le chemin reste semé d’embûches. Ainsi, l’Europe, si elle verse une prime à l’herbe (45 € l’ha) verse aussi une prime au maïs (380 € l’ha), qui se traduit par l’arrachage des haies, le saupoudr          age de produits phytosanitaires et la pollution des nappes phréatiques.

Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, aura le courage de faire baisser ces aides directes aux céréaliers (baisse de 100 € à l’hectare), prenant le risque, en cas de chute des cours comme actuellement, que la tonne se vende en-dessous du prix de revient, compte-tenu des moindres contraintes environnementales et sociales  dans d’autres pays comme l’Ukraine.

Le problème est donc une nouvelle fois posé de la révolution agricole qui s’impose à l’Union Européenne et de la nécessité de garder des règles qui encouragent une agriculture respectueuse de l’homme et de son environnement.

JMA chez les Verts

Nul doute que les écologistes ont eu le mérite d’être les premiers à avoir soulevé ces questions.

Je les rejoins en 2004, j’y anime la commission logement sur le plan régional, n’hésitant pas à faire un détour, lors du Congrès de Bordeaux,  par la mairie de Bègles avec Jean-François Caron (que tout le monde connait) et Luc Copin (maire de Fresnes-sur-Escaut) pour discuter avec Noël Mamère des prochaines échéances.

Mais je trouve à cette époque  les Verts trop inféodés à la gauche et pas suffisamment indépendants, manquant de courage critique là où ils sont alliés à la gauche.

En Avesnois, des militants sont dispersés et se chamaillent, c’est un euphémisme, sur les questions liés à l’islam.

Je dois dire que je désapprouve que le concept de «  laïcité ouverte «  prôné par les Verts.
On ne transige pas avec la laïcité.

Je redoute la candidature de Dominique Voynet à qui, je ne pardonne certains propos désagréables à l’encontre de la LCR (j’avais voté pour Yves Cochet).

La campagne présidentielle de Bayrou (dont j’admire le cheminement vers  l’indépendance)  va accélérer mon départ, n’empêchant nullement le maintien de relations amicales avec les écologistes locaux : Dominique Cunin (ancien du PSU lorrain), Claude Cochard, Laurent Bernier, Nasser Achour, injustement relégué à une place non éligible aux dernières régionales.

Trois jours avant la Présidentielle, je suis dans le Bureau de François Bayrou avec cinq autres  militants Verts et Corinne Lepage.

Nous lançons un appel dans Libération et Marianne pour refonder une écologie politique indépendante.

Le Modem

Dans l’attente , J’atterris au Modem en émergence, plein de potentiel.

Je le représente aux législatives et j’ai la surprise de voir que mes administrés(Marpent est socialiste à 70 %) ne m’en tiennent pas rigueur.

Le large succès aux municipales de 2008 confirme cette réalité.

Les administrés n’ont pas compris qu’une liste (agressive) socialo-communiste se monte contre moi alors que mon équipe comportait également des socialistes et des communistes mais acceptant eux de travailler avec le Modem, les écolos et même les gaullistes à l’échelle municipale.

Entre nous, je me fous de ce que votent mes collègues pourvu qu’ils fassent leur boulot au service de la cause pour laquelle ils ont été élus, à savoir le bien public.

Le second mandat commence.

Je constate que le Modem traîne plusieurs tares dont il ne s’est pas encore guéri : une organisation trop verticale (l’organisation calamiteuse des régionales en a révélé les limites), un soubassement idéologique très fragile  et (symptôme de la faiblesse idéologique) une absence de presse interne démocratique (sans laquelle selon moi un mouvement politique ne peut exister et que j’ai réclamé dès le départ).

J’ai donc repris depuis quelques mois mon indépendance.

Je pense que le Modem serait plus utile s’il se transformait en espace de débat et de rencontre entre les limitants de la gauche non dogmatique et les démocrates de progrés.

J’ai signé l’appel de Daniel Cohn-Bendit pour la création d’un grand mouvement écologiste indépendant  mais son accouchement risque d’être très difficile.

Celui-ci devra t-il être de gauche ? Si être de gauche c’est se taire par solidarité de classe ou de pouvoir, je ne suis pas d’accord.

Même lorsque j’étais au PSU, j’ai toujours condamné ce que l’on appelle la solidarité de gestion (engagement à voter le budget présenté par nos alliés).

La recherche de la vérité  et la morale doivent prévaloir sur les solidarités idéologiques.
Entre Sartre et Camus, c’est bien entendu le premier qui a ma préférence.

Pour les présidentielles, je soutiendrais Manuel Valls si celui-ci est candidat car il est pour moi celui qui incarne la démocratie moderne, laïque et sociale, le socialisme non dogmatique et une éthique de la vérité qui l’amène à prendre des positions (parfois au risque de déplaire à son propre camp) sur lesquelles bien souvent je me retrouve.

 

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Quand les poules auront des dents

28 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #agriculture et alimentation

oeuf-copie-1.JPGRéunion du SMIAA ce lundi soir

 

 Le Président est revenu sur le dépassement éphémère de la norme suite à un contrôle inopiné et le retour rapide à la normale, c’est-à-dite en-dessous du seuil  fixé par l’arrêté de 2005 à 0,08 nanogramme / m3 (équivalent à moins d’un  millionième de milligramme, ou d’un milliardième de gramme. ...)

Seuil non pas défini en raison de critère environnemental ou sanitaire mais, comme la plupart des normes, par un critère technique.

On s’est aperçu en effet qu’une usine qui traitait ses fumées parvenait à cette valeur et pas les autres usines. On a donc choisi ce seuil, non pas parce qu’il était la garantie d’un non impact environnemental ou sanitaire mais parce que c’était ce que l’on mesurait pour les usines qui traitent leurs fumées.

 

NIVEAUX DE TOXICITE OU SEUIL D’EXPOSITION AUX RISQUES

 

Les scientifiques divergent.

Pour l’Agence américaine de Protection de l’Environnement, le risque nul n’existe pas.

Pour l’OMS, un effet de seuil existe, la dose journalière admissible pour un individu étant fixée de 1 à 4 picogrammes / kg/ jour (soit de 1 à 4 milliardième de gramme)

 

LE LAIT ET LES ŒUFS

 

La norme européenne dans les exploitations commerciales est de 3 pg par gramme de graisse.

Pour l’Académie de Médecine, la valeur- guide  pour les produits laitiers est de 1 pg / gr.

Les résultats d’analyse laissent apparaître une différence importante entre le lait (aux alentours de 0,3 pg) et les œufs (on était à plus de 3,8 en 2008).

 

Pour les oeufs, nous étions donc au-delà du seuil.

Or, le SMIAA a décidé de ne plus faire d’analyse sur les œufs car l’exploitation de M.Mousain ayant cessé, il n’y aurait pas d’autres possibilités de faire des relevés sur l’aire de dispersion car « les agriculteurs n’ont plus de poules ! »

 

C’est dommage car les œufs concentrent plus facilement la dioxine que le lait, comme les poules (qui ont tendance, après avoir consommer l’herbe, à ingérer des matières du sol) la concentrent plus facilement que les bovins (qui eux se limitent à brouter l’herbe),

mais est-ce une raison pour ne plus s’intéresser aux œufs ?

N’est-ce pas comme si on cassait le thermomètre pour supprimer la fièvre ?

 

Peut-on passer sous silence que des dizaines de poulaillers de particuliers sont disséminés sur l’aire de dispersion des fumées de l’UIOM et que ces particuliers, même s’ils ne sont pas soumis aux normes, consomment ou vendent leurs œufs ?

S'agissant des mesures sur les produits animaux, rien ne devrait s'opposer - si l'on retient les critères de l'étude de l'INVS - à ce que l'on prenne des oeufs d'un élevage familial, (si possible dans la zone 3 de Rousies…) qui présente les plus fortes probabilités de retombées de dioxine.

 

Certes me répond le SMIAA mais autant on sait ce que les agriculteurs donnent à leur bétail (du fourrage) autant ce n’est pas le cas pour les propriétaires de poules.

N'est-on pas capable de trouver des volontaires ?

N’y aurait-il pas lieu tout au moins de leur faire certaines recommandations, par exemple favoriser la croissance en herbe, c’est-à-dire ne pas dépasser une certaine densité de poules au m2 ?

Faut-il attendre que les bovins pondent des œufs ou que les poules aient des dents ?

L'ambiance était plutôt détendue ce lundi soir (on allait pas se brouiller pour des oeufs) même si cette question des oeufs m'a laissé sur ma faim.

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Mme Boutin détricote la loi SRU

24 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #aménagement territoire

La loi Boutin du 25 mars 2009 fait sourire.

Elle s’intitule loi de mobilisation pour le logement et de lutte contre l’exclusion.

Or, cette loi autorise désormais la construction de logements neufs à l’intérieur du périmètre regroupant les bâtiments d'une ancienne exploitation agricole.

Jusqu'alors, seuls les agriculteurs pouvaient construire en zone agricole.

 

Outre le fait que cette mesure remet en cause tout un discours officiel sur la lutte contre le mitage et ses incidences en termes de réseaux (donc d’argent public), elle ne s’adresse qu’à une clientèle qui a les moyens de racheter des anciennes exploitations pour y faire un logement neuf et s’exclure  de la promiscuité sociale.

C’est bien entendu un droit mais la loi affiche quand même un souci de lutte contre l’exclusion.

La schizophrénie continue.

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Un régime spécial de retraite pour le Nord ?

24 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

Le Conseil Régional vient de publier un atlas de la santé sociale des régions françaises.

L’indicateur de mauvaise santé sociale (en réalité un indice cumulant des indicateurs de revenus, d’emploi, d’éduction, de santé, de logement, de justice, de lien social et de lien interindividuel) place le Nord Pas de Pas de Calais – Picardie en tête.

Même chose pour le taux de surendettement des ménages, idem pour le taux de pauvreté monétaire, idem pour l’emploi précaire, idem pour le taux d’accès au baccalauréat, idem pour l’espérance de vie.

Inversement, le PIB par habitant nous place en queue de peloton. (avec le Languedoc Roussillon et la Corse).

A lire ce rapport percutant, on se demande si l’espace régional ne devrait pas être, tout comme la pénibilité, un critère pour l’âge légal de la retraite.

A partir du moment où on vit moins longtemps dans le Nord (et plus mal si l'on en croit ces indicateurs), pourquoi ne pas moduler le départ en retraite en fonction de cette réalité, avec bien entendu un régime spécial de retraite pour l’avesnois ?

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Le mensonge du Grenelle

23 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

La commission mixte paritaire députés / sénateurs a fortement édulcoré les objectifs de bio -diversité de la Trame Verte et Bleue du Grenelle 2.

Initialement, les schémas de cohérence écologique, déclinaison locale de la Trame Verte et Bleue, devaient s’imposer aux projets d’infrastructures puisque ceux-ci devaient être « compatibles ».

Le texte final stipule que ces projets devront «  prendre en compte » les schémas.

Tous les juristes savent, derrière les nuances sémantiques, que ces deux expressions n’ont rien de comparable.

La compatibilité est un impératif qui s’impose sans équivoque. C’est la bio-diversité qui devient opposable.

La prise en compte, elle, peut se résumer à l’affichage d’une préoccupation et à quelques propos rassurants.

Les associations de défense de l’environnement ont encore de bonnes raisons de s’estimer avoir été instrumentalisées.

Le mensonge du Grenelle continue…

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Cours d'eau non domaniaux : l'enlisement...

23 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

Les interventions des élus roséens dans les instances intercommunales à propos du curage de la Solre sont devenues un rituel.

L’immobilisme de la situation tient aussi à sa complexité.

Les propriétaires riverains des cours d’eau non domaniaux ont en charge l’entretien du cours d’eau, à tout le moins de la moitié du lit de la rivière qui prolonge leur propriété.

Cet entretien recouvre les actions de faucardage, de maintien des berges, d’enlèvement des obstacles et détritus, de maintenance des ouvrages mais aussi de curage.

Localement, ceci concerne tous les affluents de la Sambre (la Tarsy , la Sambrette , la Fosse, la Flamenne  , la Marlière, la Pisselote, l'Hôpital, la Solre, l'Escrière... sans oublier les plus petits dont le Séru à Marpent)

 

L’AMVS a pris cette compétence, se substituant en quelque sorte à l’inactivité des riverains, et en a délégué l’exercice au SMVS.

 

Par contre, il n’est pas facile de savoir qui adopte le programme de travaux.

Un document du Parc Naturel Régional consacré à cette question, et publié dans le cadre du SAGE (2 juillet 2007), entretient cette confusion.

 

Voici ce qu’on peut y lire :

 

« Sur le linéaire concerné, le SMVS fédère les demandes des communes concernant la curage et finance à hauteur de 50 %, le complément financier étant apporté par le Conseil Général du Nord à hauteur de 40 %, l’AMVS ou la commune à hauteur de 10 %.

L’établissement des programmes annuels de curage se fait suite aux demandes effectuées par les communes ou l’AMVS, après choix du Conseil Général.Seuls les services du Conseil Général maîtrisent ensuite la partie réalisation des programmes entérinés ».

 

Autrement dit, on nous parle de demandes faites par les communes ou l’AMVS mais après choix du Conseil général….

Tout cela n’est pas très clair. La logique voudrait que le choix du Conseil Général se fasse sur la base des demandes formulées, c’est-à-dire après et non avant les demandes des communes.

Et puisque l’AMVS a pris la compétence, on ne voit pas pourquoi ce n’est pas elle qui fait les choix et assure la maîtrise d’ouvrage alors qu’aujourd’hui celle-ci revient au Département, la collectivité lui versant simplement sa contribution financière

 

Le rapport ajoute, comme pour obscurcir encore le tableau, que les communes, même lorsqu’elles n’ont pas pris la compétence «  entretien des cours d’eau » ou si elles ne l’ont pas déléguée, peuvent faire réaliser des travaux.

Or une commune n’a pas à prendre telle ou telle compétence.

En vertu de la clause générale de compétence, elle les a toutes et peut déléguer celles qu’elle estime devoir être déléguées.

 

En réalité, c’est bien le cadre législatif qui crée cette ambiguïté puisque tant le Code Rural (dans son article L151-36) que le Code de l’Environnement (article L211-7), laissent la possibilité aux départements, communes, groupements de communes et syndicats mixtes de prescrire les travaux aux riverains ou d’en assurer la maîtrise d’ouvrage sans préciser si la responsabilité en incombe prioritairement à l’un plutôt qu’à l’autre.

Bref, comme chacun peut faire, personne ne fait.

Ou plutôt chacun attend l’autre.
Car celui qui s’engage le premier aura à gérer un chantier délicat (intervention sur un domaine privé) et financièrement très lourd en raison du coût de traitement des boues (surtout celles de la Solre, polluées au pyralène).

 

Autrement dit, on se trouve dans un imbroglio de compétences qui amène, on s’en doute, à l’inertie.

On comprend alors qu’entre le moment où la commune formule sa demande et le démarrage des travaux, il s’écoule quatre ou cinq ans. La vitesse d’un paquebot dans la Mer Baltique…

 

Autre anomalie dans le paysage local qui concourt à cette inertie.

Pour un même bassin hydrographique, on constate une diversité de structures ayant la compétence « protection de l’Eau ».Outre l’AMVS, on peut signaler la Communauté de Communes des Trois Vallées (Solre, thure et Helpe) et la Communauté de Communes Nord Est Avesnois (Aibes, Bousignies et Cousolre).

 

 Bref, vivement que le SAGE (un autre paquebot…) soit approuvé que l’on puisse passer enfin aux choses sérieuses, c’est-à-dire aux réalisations.

Car les inondations n’attendent pas.

Faudra t-il coordonner ces différents opérateurs pour savoir qui fait quoi et avec quel argent ?

Pourquoi ne pas plutôt envisager, comme le permet la loi,  la création d’un Etablissement Public Technique de Bassin (EPTB), réunissant l’ensemble de ces interlocuteurs pour avoir un opérateur unique sur le même bassin hydrographique ?

Tout le monde y gagnerait en lisibilité, en temps et efficacité.

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Aire métropolitaine

20 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #politiques régionales

A ceux qui douteraient encore que le Val de Sambre est bien en dehors de l'aire métropolitaine, il suffit de parcourir la  revue des petites annonces immobilières Logic.Immo qui propose sur papier glacé toutes les offres à l'intérieur d'un périmètre qui couvre la métropole, le pays d'Armentières, le béthunois, l'ex bassin minier, le Pas de Calais et le Valenciennois.

Ne sont donc pas repris dans ce périmètre le littoral et l'avesnois.

Le marché immobilier est aussi une forme de langage.

Ramener notre distance-temps à moins d'une heure de Lille conditionne notre entrée dans l'aire métropolitaine.

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Hôpital transfrontalier européen

16 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SANTE

Le premier hôpital transfrontalier européen (70 lits) ouvrira en 2012 à Puigcerda, en Espagne.

La facture de 31 millions d'euros sera réglée à 60 % par l'Europe (Feder); le reste étant réparti entre la Région de Catalogne et la France.

Nous qui sommes également une région frontalière, cela donne à méditer...

 

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La Fête de mon moulin

16 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture

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La ressource en eau de l'Avesnois malmenée par les carriers

15 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

Le bulletin de juin de l'association Environnement Sambre Avesnois est consacré aux menaces qui pèsent sur nos ressources en eau.

 

Nos ressources en eau se situent, dans l’Avesnois, dans les calcaires primaires exploités par les grands groupes de BTP pour la production de granulats (6M. tonnes/an) dont les usages s'avèrent également parfois discutables.

Les 6 carrières en fosses ont une incidence sur les captages d’eau. 

L’approfondissement de ces carrières (jusqu’à une centaine de mètres de profondeur) entraine localement l’abaissement du toit de la nappe, ce  qui se traduit à la fois par l’assèchement des forages situés à proximité, (réalisation de nouveaux forages de substitution, travaux de connexions) et la diminution du débit, voire l’assèchement local des cours d’eau.

 

Carrière de Haut-Lieu :

Eaux souterraines : Diminution du débit de pompage des 2 forages exploités par le SIDEN (F1 Haut-Lieu et F3 Saint Hilaire).

Eaux superficielles : Absence d'une véritable continuité hydraulique sur le ruisseau de la Cressonnière. (Bocahut, groupe EIFFAGE).

Carrière de Saint Hilaire :

Eaux superficielles : Influence probable sur le débit de l'Helpe Majeure. (Bocahut, groupe EIFFAGE).

Carrière de Glageon :

Eaux souterraines : Tarissement complet des anciennes fontaines, diminution drastique du débit du puits exploité par le SIDEN NOREADE (F1 Glageon) et risques de pollution à partir des pertes de la dérivation tubée du ruisseau des Hameaux, obligeant le SIDEN à réalimenter le groupement de Trélon par des apports extérieurs (Etroeungt).

Eaux superficielles : Absence d'une véritable continuité hydraulique sur le ruisseau des Hameaux détourné et en passage busé. (Bocahut, groupe EIFFAGE).

Carrière de Wallers en Fagne :

Eaux souterraines : Tarissement complet de l'ancienne Fontaine du Moulin. Diminution drastique du débit du forage exploité par le SIDEN sur Wallers.

Eaux superficielles : Tarissement important de l'Helpe Majeure en amont et à l'Ouest de la carrière, absence d'une véritable continuité hydraulique entre le Pont de Chimay et le point de rejet des eaux d'exhaure de la carrière. (groupe SCREG/COLAS, BOUYGUES).

Carrière de Dompierre :

Eaux souterraines : Diminution drastique du débit du forage dit du Sourgeon (Dompierre F1) exploité par le SIDEN, alimentant le groupement d'Avesnelles - Solre le Château. (Eurovia, groupe VINCI).

Carrières de Limont-Fontaine :

Eaux souterraines : Diminution du débit du forage le plus proche des carrières, faisant partie du champ captant de Fontaine exploité par EAU et FORCE.

Eaux superficielles : Tarissement important du ruisseau des Près à Forêt, en partie tubé, entre Fontaine et le premier point de rejet des eaux d'exhaure des carrières. (Carrières du Boulonnais).

 

Depuis 1998, les carriers, qui ont détruit les principales ressources en eaux souterraines de l’Avesnois et du Bavaisis, ont un projet de valorisation des eaux d’exhaure*(de fond de carrière), eaux potabilisables, auprès des distributeurs d’eau (études financées par SIDEN NOREADE), les frais de potabilisation revenant au consommateur.

 Dans tous les cas, Environnement Sambre Avesnois demande que :

- Toutes les continuités hydrauliques superficielles soient rétablies aux frais des exploitants, en autorisant éventuellement la dérivation des eaux par un chenal étanché  (pour éviter toute perte par infiltration) revêtu avec des matériaux proches de ceux des berges actuelles.

- Les eaux d'exhaure des carrières* (mélange d'eaux souterraines, d'eaux superficielles et d'eaux de chantier), ne soient pas utilisées pour des distributions publiques si les eaux superficielles et de chantier contribuent à plus de 60 % à ces eaux d'exhaure (bilans à établir sur une année hydrologique).

- Les eaux d'exhaure, exemptes d'hydrocarbures, soient restituées en priorité après décantation, au milieu naturel (recharge de nappe, cours d'eau).

- Toute exploitation d'une partie des eaux d'exhaure à des fins de distribution publique soit intégralement prise en charge par le pollueur, l'exploitant carrier en l'occurrence qui a, par ses approfondissements, contribué à détruire la ressource en eaux souterraines et contribué au mélange des eaux superficielles, souterraines et de chantiers.

 

Positions que l'association a défendues lors de l’élaboration du SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) de la Sambre, et lors des enquêtes publiques concernant les projets d’extension des carrières.

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