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Le blog de Jean-Marie Allain

Européennes : souverainisme et fédéralisme

25 Mai 2019 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Le souverainisme se définit par un attachement au pouvoir de l’Etat national par opposition au transfert de l'exercice du pouvoir à un super-Etat (européen par exemple) que prônent les fédéralistes.

Les partisans du souverainisme, qu’ils soient de droite ou de gauche, dénoncent ce transfert de souveraineté comme menaçant l’identité nationale et contraire aux principes démocratiques en éloignant les citoyens de leurs élus.

Le souverainisme plonge ses racines profondément dans l’histoire de France puisque, comme l’indique la racine du mot souverain, ce sont les rois qui ont été les premiers à lutter contre le transfert de certains pouvoirs au Vatican, quitte, pour près d’une vingtaine d’entre eux, à se faire excommunier par le Pape !

En ce sens, et en refusant notamment le dogme de l’infaillibilité pontificale, la royauté française, comme l’explique brillamment François-Marin Fleutot dans son ouvrage «  Les Rois de France excommuniés : aux origines de la laïcité »,  avait créé la matrice de la Nation mais aussi de la laïcité que sacralisera la République.

Notre Nation est ainsi une communauté résultant de l’histoire et dans laquelle les membres se reconnaissent et la patrie l’attachement affectif à la nation à laquelle on appartient.

Le patriotisme, c’est lorsque l’amour de la nation à laquelle on appartient passe en premier alors que le nationalisme, c’est lorsque nous considérons que notre nation est supérieure aux autres et que la haine de celles-ci l’emporte sur tout le reste, pour reprendre des propos du Général de gaulle.

Ce transfert des pouvoirs vers un super-Etat est d’autant moins acceptable aujourd’hui que l’union Européenne s’est égarée dans l’absolutisme du libre-échange et de la concurrence déloyale.

Un dévoiement regrettable mais qui était déjà inscrit dans le Traité de Rome de 1957, raison pour laquelle Mendes-France ne l’avait pas voté.

L’argument des fédéralistes, c’est que seul un super Etat européen, avec son gouvernement, son armée, son peuple ( ?), sa culture ( ?), sa langue ( ?) , peut contrer les velléités de l’impérialisme marchand (numérique par exemple)  des Etats-Unis ou de la Chine, voire de la Russie.

C’est oublier que les pays fédéralistes rassemblent, soit un nombre très limité de groupes linguistiques (Belgique, Suisse), soit les peuples d’une même nation (Allemagne, Etats-Unis).

En ce sens, un Fédéralisme au sein de l’hexagone serait un projet envisageable, à tout le moins plausible.

A grande échelle, un super Etat de plusieurs nations aboutit toujours, au même titre que les empires, à son effondrement et au chaos comme on l’a vu avec l’ex-Yougoslavie et avec l’URSS.

Les pays européens peuvent très bien nouer des partenariats industriels, commerciaux, environnementaux , culturels (du type Erasmus par exemple)  sans abandonner pour autant  leur souveraineté, ni dissoudre leur identité dans une grande maison sans âme  qui a besoin pour fonctionner d’une administration pléthorique, compte-tenu notamment du coût de traduction des différentes langues, l’Union Européenne n’ayant jamais promu l’Espéranto, langue de la paix et de l’égalité linguistique  entre les peuples du monde.

 

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