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Le blog de Jean-Marie Allain

Le SMIAA, chercheur d'or... dures

16 Décembre 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #AGGLO INTERCOMMUNALITE

Le Centre de Valorisation Energétique de Maubeuge (l’incinérateur) a été dimensionné pour traiter l’ensemble des déchets ménagers de l’arrondissement d’Avesnes, soit environ 90 000 tonnes par an.

 

Le choix de la Communauté de Communes Sambre-Avesnois (CCSA) de faire incérer, pour des raisons politiques, ses 8000 tonnes de déchets sur Saint Saulve empêche à l’unité de Maubeuge d’atteindre sa capacité de traitement puisqu’elle accueille péniblement 81 000 tonnes par an.

Une ligne a même été arrêtée en décembre 2009.

 

Or, un incinérateur, pour des raisons financières et environnementales, doit tourner à plein.

Il faut gaver le monstre en permanence.

 

Les responsables du SMIAA sont donc devenus les chercheurs d’or d’un nouveau genre :

chercheurs de déchets…

Par chance, ils ont en trouvé du côté de Charleroi, au Châtelet dont le centre de tri produit des résidus qui demandent à être éliminés.

6000 tonnes de déchets viendront par conséquent compléter la nourriture de notre incinérateur gargantuesque.

 

Je ne suis par contre une telle alternative et je vais vous expliquer en quelques mots que cela pourrait aller plus loin.

 

D’un point de vue comptable et technique, rien à dire.

D’un point de vue juridique, les statuts du SMIAA le permettent.

 

Par contre, trois remarques sur le plan politique et environnemental

 

1°) Il est pour le moins surprenant qu’un Préfet prenne un arrêté pour autoriser l’importation de déchets belges alors qu’il n’est pas capable d’en prendre un pour contraindre une intercommunalité à ne pas exporter les siens en dehors du périmètre de son arrondissement initial, pourtant prévu dans le Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilé (PDEDMA), publié en novembre 2001, non réactualisé depuis et actuellement en cours de révision par le Conseil Général à qui l’Etat a transféré le bébé.

 

2°) Comment aurons-nous la possibilité de vérifier le contenu de ces déchets amenés par Véolia ?

 

3°) Alors que des déchets sambriens voyagent sur les routes du valenciennois, des déchets  carolorégiens, dont certains auront déjà fait le voyage Erquelinnes- Charleroi referont le voyage Charleroi-Maubeuge pour atterrir au CVE au rythme de 200 camions annuels.

Côté bilan carbone, c’est pas terrible.

Aussi, je m’interroge sur un mode de transport alternatif puisque la Sambre relie Maubeuge à Charleroi et que le centre de tri du Châtelet borde la rivière canalisée au même titre que le CVE, il y a là une opportunité phénoménale pour assurer un transit par voie d’eau et trouver une solution exemplaire d’un point de écologique et économique au problème posé.

 

Plus globalement, je considère qu’il faut replacer cette question des déchets incinérables à la lumière de la problématique transfrontalière des déchets.

Le Schéma de développement de l’Espace Communautaire Européen encourage d’ailleurs cet axe de coopération .

Car il serait en effet plus cohérent pour l’environnement que les déchets des entités belges proches de nous (la Haute Sambre) soient triés ici également et que d’être transportés à Charleroi, puis, après le tri, ramenés à Maubeuge pour être incinérés.

Juridiquement, on ne voit pas où pourrait être le problème puisqu’un simple arrêté préfectoral suffit à lever l’obstacle des frontières.

 

Par ailleurs, la politique publique de réduction des déchets va irrémédiablement poser la question de la réduction à terme du nombre de CVE.

Si le nôtre doit disparaître, tant mieux, on ne pleurera pas, bien au contraire.

S’il doit être maintenu, il drainera des déchets d’un rayon plus important qu’actuellement

Et ce qui sera gagné en quantités de déchets à brûler sera perdu par les déplacements supplémentaires si les politiques publiques ne se montrent pas volontaristes.

Il conviendra de se poser la question des modes de déplacement et/ou du réajustement des périmètres de ramassage.
C’est là où la question transfrontalière se reposera (en espérant que le Plan Départemental ne fasse pas l’impasse sur cet aspect).

 

La création d’un Groupement Local de Coopération Transfrontalière mériterait, pour ces raisons, d’être étudiée, voire l’intégration de cette compétence dans le comité de pilotage du futur GECT en cours de réflexion entre l’agglomération de Charleroi, celle de Charleville et la nôtre.

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