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Le blog de Jean-Marie Allain

Quand le journal servait d'unité de mesure !

14 Février 2017 , Rédigé par Jean-Marie Allain

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Mais au fait, qui se souvient que « le journal » fut une unité de mesure jusqu’en 1789 ?

C’est au cours d’une investigation en vue de rédiger un article pour le bulletin communal que je me suis heurté au problème des superficies des terres confisquées par les révolutionnaires, les fameux « biens nationaux ».

Ces biens étaient le plus souvent la propriété de nobles et de l’Eglise, considérée comme contre-révolutionnaire, mais pouvaient concerner, à partir de 1792, des biens appartenant à des émigrés ayant fui la France ou encore à des condamnés politiques.

Ces biens étaient principalement revendus à des particuliers qui possédaient une créance sur l'État et que celui-ci ne pouvait rembourser.

A Marpent, la liste des biens nationaux non revendus a été dressée en décembre 1795 (Frimaire de l'an 4).

Hormis l’église, tous les biens concernés sont des terres dont la superficie est exprimée en « quartes ».

Mon collège Bruno Legros a fait les recherches nécessires et me précise qu’à l’époque, il n’existait pas encore d’unité de mesure nationale.

Chaque région, voire chaque commune ou paroisse, avaient établi ses références.

Par exemple, « le pied » pouvait correspondre à différentes valeurs en fonction de la longueur de celui qui régnait sur le royaume, la région, le district, le canton ou la commune.

L'une des mesures de surface utilisée à la fin du 18ème siècle dans la partie nord du royaume de France (au nord d'une ligne allant de Rochefort à Gex) était le « journal », la « quarte » étant équivalente à un quart de « journal ».

Le « journal » correspondait à la surface travaillée par un paysan à l'aide de 2 chevaux ou 2 boeufs en une journée (« le journal », c’est ce qui se réalise en une journée !).

Preuve de la subjectivité de cette mesure, on ne sait pas s’il s’agissait du labourage de cette terre, de son ensemencement ou du fauchage…

Autre facteur influant, la période de l'année, déterminante pour la durée d'une journée. Sans parler du profil du terrain dont on voulait estimer la surface.

Pour information, un « journal » à Vesoul équivaut à 35,4 ares, à Luxeuil à 42,2 ares, à Bordeaux à 31,93 ares et à Paris à 32,86 ares.

Si l’on se réfère à la valeur parisienne, la « quartes » désignait donc une surface de 8,21 ares (821 m2).

A Marpent, les biens nationaux allaient ainsi de 2 quartes (16 ares) à 120 quartes (près de 10 hectares).

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