Les artistes,victimes de la double peine
27 Septembre 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #culture
C’est en discutant avec une artiste verrière de ma commune que nous avons abordé, un peu par hasard, la question du 1 % artistique.
Instituée en 1951 pour les constructions scolaires, le 1 % s’applique désormais à toutes les constructions publiques.
Le décret du 29 avril 2002 –et la circulaire du 16 août 2006) imposent en effet à tout maître d’ouvrage public, pour une construction nouvelle, une extension ou une restauration, à passer commande d’une œuvre d’art pour un montant au moins équivalent à 1 % du budget prévisionnel des travaux.
Si l’Etat, la Région et le Département respectent cette règle, je m’aperçois qu’un certain nombre de maires (ou d’intercommunalités) ne la connaissent pas ou l’oublient fréquemment.
Il suffit de regarder autour de nous, localement, pour constater que la majorité des constructions publiques n’a pas fait l’objet de cette commande à caractère décoratif.
C'est une perte de qualité pour le territoire.
C'est aussi une opportunité manquée pour les artistes de s'exprimer et en même temps une perte de revenus pour les artistes.Bref, une double perte qui ressemble fort à une double peine.
Moi-même, je dois dire, je l’aurais probablement oublié pour notre projet de bibliothèque si notre artiste verrière, ne m’en avait pas parlé.
La question est donc bien de savoir comment améliorer la pris en compte de cette obligation.
Les associations d’artistes professionnels suggèrent que les délégués aux arts plastiques informent les élus. Certes, mais ces délégués ne sont pas informés des projets des communes lorsque ceux-ci ne mobilisent pas de subventions de la DRAC.
Sur le plan technique, l’idéal est d’intervenir en amont.
C’est donc les financeurs (Etat, Région, Département) qui pourraient informer les maîtres d’ouvrage.
Au moment du permis de construire, c’est le contrôle de légalité (service de la Préfecture) qui a les moyens de vérifier si la réglementation est respectée.
Plus en amont, je pense que sur un territoire les artistes auraient un intérêt direct à se regrouper en association ou à travailler en réseau pour diffuser régulièrement l’information et prendre connaissance des appels d’offres dans les marchés publics.
Il est regrettable que des créateurs, dont on connait la fréquente situation précaire en dépit des talents qui sont les leurs, perdent ainsi des opportunités de mettre en œuvre des projets, au risque de retirer aux constructions publiques le supplément d’âme que peut leur apporter une œuvre d’art.
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