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Le vote d'un budget, c'est aussi un vote de confiance
Impossible pour moi de voter le budget primitif 2025 car je n’ai plus aucune confiance dans ce qui nous est présenté.
Tout d’abord, je m’interroge sur le sens d’une approbation d’un budget présenté par le Président d’une institution qui ne répond pas aux demandes de rencontres tout comme d’ailleurs aux courriers, y compris sur des sujets non polémiques comme la Défense Incendie (j’en ai parlé la dernière fois), ou la demande d’une convention entre la commune et l’agglo pour emmener les enfants en promenade dans la zone boisée de La Buissière ou encore les demandes de rendez-vous pour relocaliser le club Nautique Jeumont-Marpent.
Mais, au-delà de ces silencieux mépris, j’ai constaté, depuis plusieurs mois, l’assèchement du débat public et indirectement l’érosion de la liberté d’expression des conseillers communautaires.
Le dernier exemple en est le vote sans débat préalable de la délibération N°16 du conseil communautaire du 5 février 2025.
C’est bien dommage pour le territoire car ces débats, qui pourraient avoir lieu en conseil communautaire, en séminaires ouverts à tous les élus communautaires ou encore dans le cadre d’un véritable Conseil de Développement citoyen, seraient de nature à susciter la co-construction de projets par la confrontation des idées plutôt que de développer la division des acteurs locaux, toujours néfaste à l’intérêt général.
Compte-tenu de ce contexte, voter le budget serait cautionner une gouvernance qui tourne le dos aux règles élémentaires de la démocratie.
Un vote de budget, c'est d'abord un vote de confiance.
Quand un président indique sans état d’âme dans un dossier officiel que l'aérodrome de la Salmagne n'est pas classé en zone agricole, alors que c’est indiqué noir sur blanc sur le plan d’urbanisme, la confiance est rompue et le vote du budget impossible.
La gouvernance à bout de souffle de l'Agglo
Depuis l’accession de Bernard Baudoux à la présidence de l’Agglomération, force est de constater l’assèchement du débat public et indirectement l’érosion de la liberté d’expression des conseillers communautaires.
Le dernier exemple en est le vote sans débat de la délibération N°16 du conseil communautaire du 5 février 2025, relative à la sollicitation auprès du SCOT de l’inscription des sites de la Marlière (45 ha) et de la Salmagne (85 ha) dans le compte foncier des collectivités locales autorisées à faire de l’artificialisation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers dans le cadre du SRADDET.
Un vote sans débat et contraire au Code Général des Collectivités Territoriales, contraignant ses contradicteurs à emprunter d’autres voies pour faire connaître leurs analyses.
Bernard Baudoux a alors beau jeu d’accuser ces élus de propager de fausses informations, posture attestant, s’il en était besoin, qu’il craint le débat mais aussi qu’il a perdu la bataille des idées.
Ce mode de gouvernance est à bout de souffle.
La Communauté d’Agglomération n’est plus capable de garantir les débats publics fondés sur des faits et non sur des énoncés non vérifiables.
C’est bien dommage car ces débats, qu’ils aient lieu en conseil communautaire, en séminaires ouverts à tous les élus communautaires ou encore dans le cadre d’un véritable Conseil de Développement citoyen, seraient de nature à susciter la co-construction de projets par la confrontation des idées plutôt qu’à développer la division des acteurs locaux, toujours néfaste à l’intérêt général.
C’est en tout cas le rôle que l’on attend d’un Président d’une Intercommunalité.
Une alternative au projet Salmagne
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« Parc industriel Vallée d’Avenir ».
Le projet de tirer un trait sur l’aérodrome de la Salmagne pour y aménager 80 hectares de zone industrielle s’appuie sur le constat que l’Agglomération ne disposerait pas d’un terrain suffisamment vaste pour créer ce type de zone et y accueillir, le cas échéant, une « Gigafactory ».
Ce constat nous impose de hiérarchiser dans la durée la requalification des nombreuses friches existantes, en vue de mailler les Zones d’Activités Economiques (ZAE) sur l’agglomération et de garantir un développement équilibré de notre territoire.
Ce schéma doit inclure toutes les variétés de site, certains présentant des propriétés spécifiques, par exemple en termes de desserte (réseau THT, embranchement ferroviaire ou routier), en termes de localisation (insertion urbaine, éloignement pour entreprises classées Seveso) ou encore en termes de surface.
Sur ce point, il convient de s’intéresser avec lucidité à celles qui disposent du plus important potentiel foncier et permettrait d’accueillir le cas échéant mais pas exclusivement, une éventuelle « Gigafactory » : à proximité, il y a un site , c’est celui dit « site AGC » sur Boussois-Assevent.
Le potentiel foncier de ce site est tout aussi conséquent : Sur les 76 hectares d’emprise industrielle existante, pas moins de 46 hectares disponibles sont comptabilisés comme Zone d’Activités Economiques par les services de la CAMVS. On y trouve la friche Desvres (propriété CAMVS), la friche Graham Packaging (propriété CAMVS), les anciens Bureaux de Desvres (propriété de Desvres) et le foncier libre de la verrerie AGC.
Les deux friches appartenant à l’Agglomération totalisent 20 hectares sachant qu’ AGC n’occupe qu’une petite partie du reste et, sans compromettre le projet de site de production d’hydrogène vert, et pourrait se délester sans aucun problème d’une quinzaine d’hectares de terrains disponibles
Tous les réseaux existent : 4 Pipelines dont GRT Gaz et 3 d’Air Liquide (Oxygène, Hydrogène, Azote), réseau Très Haute Tension, réseau ferré opérationnel, desserte routière par la deux fois deux voies et réseau fluvial.
Ce sont des caractéristiques semblables qui viennent de permettre d’implanter à Saint-Saulve, sur une partie de la friche Vallourec de 50 hectares, l’usine de cathodes pour les batteries électriques du groupe Axens (500 emplois).
Il est donc possible de mobiliser rapidement 35 hectares de foncier disponible pour réaliser un Parc industriel de 76 hectares comprenant AGC et un plateau de terrains « clefs en main » pour des entreprises, Gigafactory et autres, et pourquoi pas, articulées autour de la future unité de production d’hydrogène vert.
L’emprise du site se trouvant en contrebas de la commune de Boussois, on peut y construire aisément pour les bureaux, des bâtiments à plusieurs niveaux pour densifier le nombre d’emplois et parvenir à créer 2000 emplois sur l’ensemble du Parc.
Le cahier des charges pourrait prévoir que chaque mètre carré de toiture des bâtiments du Parc devra être doté de panneaux photovoltaïques, afin de couvrir une partie des besoins d’AGC pour produire de l’hydrogène vert.
Ces perspectives foncières tiennent compte du rebond toujours espéré dans le cadre du projet VOLTA que le groupe AGC mène conjointement avec le groupe Saint-Gobain. La première phase de ce projet, dite VOLTA 1 est en phase d’industrialisation en Tchéquie avec un four de 100 tonnes.
Le VOLTA 2, avec un four de 700 tonnes, est quant à lui projeté sur Boussois et nous devrions en savoir plus mi-février lors d’une rencontre entre les responsables des deux groupes.
Il est clair que ce projet, s’il se concrétisait, serait l’élément phare du futur Parc.
Mais, dans l’hypothèse malheureuse où cette unité de production ne verrait pas le jour, a-t-on aujourd’hui la garantie qu’AGC ne se désengagerait pas totalement du site ? Non, auquel cas il y aurait une surface quasi-immédiatement disponible et viabilisée de 76 hectares.
Compte-tenu du contexte actuel, cette hypothèse non réjouissante n’est pas à exclure. C’est en tout cas le rôle, même le devoir des élus, de se projeter dans la durée.
Quel que soit le devenir du projet VOLTA, la requalification a déjà été bien engagée par AGC mais, à certains endroits, reste il est vrai à finaliser par la collectivité dans le cadre de sa compétence.
Le site, déjà classé entièrement en zone industrielle, contrairement à l’aérodrome classé en zone agricole, est également connecté à tous les modes de transport et ne nécessite aucune artificialisation : il s’agirait d’une reconversion remarquable, n’impactant aucunement l’aérodrome de la Salmagne, ni les terres agricoles.
Avec ce projet de Parc industriel, qui pourrait être une des composantes de la dynamique « Vallée d’Avenir », promue par Nathalie RENARD, spécialiste en business développement, l’agglomération dispose d’un atout exceptionnel qui peut réunir tous les acteurs locaux autour d’une alternative exemplaire.
Le conseil communautaire n’étant pas, compte-tenu des temps limités d’intervention, un lieu d’échanges approfondis, Bernard Baudoux me connait suffisamment pour savoir que je suis disponible pour discuter avec lui et avec d’autres de ce projet « vallée d’avenir ».
Notre agglomération ne doit pas commettre la faute irrémissible dont le territoire se souviendrait durant des décennies.
Je suis persuadé que ce projet pourrait sans difficultés remplacer celui de La Salmagne dans les sites identifiés au titre de l’appel à projets « site clefs main France 2030 » et être retenu par le PACTE 3.
Salmagne, pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
Une zone d’activités économiques au lieu et place de l’aérodrome ? On a du mal à comprendre qu’au nom du « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN), l’Agglomération nous propose de bétonner une zone classée agricole !
Si cela n’a pas interpellé les services qui ont instruit ce dossier, c’est en raison d’une absence d’une réflexion globale de leur part sur la réalité du territoire, d’un manque d’investigation sur le terrain et de l’acceptation à l’aveugle de la présentation erronée, voire mensongère de l’Agglomération.
Nous payons aussi, dans cette histoire, l’indigence de la réflexion prospective de la gouvernance de l’Agglomération depuis plusieurs décennies sur la question du recyclage des friches industrielles.
Pourtant, ce n’est pas faute de les avoir interpellés. Il y après d’un demi-siècle, j’écrivais dans la revue « Urbanisme » un article intitulé « La réhabilitation des friches industrielles du Bassin de la Sambre : une volonté politique », précisant que le choix d’un site par rapport à un autre devait prendre en compte « l’utilité sociale maximale », à savoir intégrer les paramètres d’environnement, de déplacement, d’équipements de quartier…
Plus récemment, en 2023, la dernière rencontre de l’association « Vallée d’ Avenir » à Maubeuge traitait encore de ce sujet avec les acteurs de l’économie locale sans que l’on y ait vu un élu responsable de l’Agglomération en dehors du mot d’accueil du maire de Maubeuge, qui s’en est allé dans la foulée.
Lors de ma participation à une table-ronde à cette journée, j’ai expliqué que les politiques publiques n’ont, durant toutes ces années, abordé la question des friches que sous l’angle de la requalification environnementale parce que cette option, celle de la facilité, était celle qui mobilisait le plus de subventions de la part des financeurs, notamment de l’Europe.
A Marpent, nous n’avons pas échappé à la règle de la requalification environnementale avec la friche HK Porter, portée par l’Agglomération et financée à 100 % en 2002 par l’Etat, l’Europe et la Région alors qu’un repositionnement d’une partie de cette friche vers la vocation économique, je pense à sa partie non inondable, aurait eu pour effet de baisser la subvention certes à 70 % mais gardait tout son sens.
Cette politique de la requalification environnementale intégrale a conforté la désindustrialisation de la vallée au profit du bétonnage des plateaux agricoles et conforté par la même occasion le déclin des modes de transport marchandises les plus écologiques, le ferroviaire et le fluvial.
La rareté actuelle de terrains provenant de friches recyclées susceptibles d’accueillir des entreprises en est la résultante et explique que, pour répondre à une demande potentielle, le président de l’Agglo se précipite sur l’immense terrain public que représente, sur le plateau nord-est, la Salmagne, quitte à s’asseoir sur ce que cet équipement représente en termes d'usages, de lien affectif avec le territoire, de patrimoine, d’emplois et de potentiel de développement, et à indiquer dans le dossier qu’il s’agit d’un « ancien aérodrome », assertion bien entendu mensongère.
Il est tout de même paradoxal que le recyclage d’une friche en fond de vallée pour une vocation économique ait été celui de l’exemplaire reconversion de la friche Vallourec, d’initiative privée, au travers de l’entreprise Flamme, décidément en pointe sur beaucoup de choses.
Cela prouve, à ceux qui en douteraient encore, qu’une partie de nos friches peuvent retrouver une vocation économique et redevenir des lieux de création d’emplois.
Le premier outil consiste à disposer d’un schéma intercommunal de reconquête des friches de manière à répertorier les types de reconversion à la lumière de plusieurs paramètres et de formaliser un échéancier avec les priorités.
Je suis las de répéter ces propos, mais comme à l’Agglomération, la règle est de vous écouter poliment et de passer à autre chose, le mieux est encore de l’écrire ou de s’adresser directement à la presse.
Clamer que la dépollution coûte cher est vrai, mais si ce travail s’était étalé dans la durée, les coûts auraient été plus facilement supportables, d’autant plus qu’il existe des aides européennes en la matière.
Protoxyde d’azote, le gaz hilarant ne fait pas rire tout le monde.
Il y a quatre ou cinq ans, des parties de nos espaces publics ou des jardins de particuliers ont commencé à être jonchés de cartouches de protoxyde d’azote, gaz hilarant mais qui ne fait pas rire tout le monde.
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Aujourd’hui, les bonbonnes de un et deux kilos ont remplacé les cartouches, laissant les communes dans des situations très embarrassantes puisqu’une majorité de déchetteries n’acceptent pas ce type de déchets.
De ce fait, ces bonbonnes se retrouvent dans la nature (et deviennent des déchets sauvages à la charge des communes) ou dans les poubelles ménagères et, pour peu qu’elles contiennent encore du gaz, deviennent alors de dangereux explosifs. En effet, lorsqu’elles arrivent dans les fours des centres de valorisation des déchets, ces explosions peuvent provoquer des pannes mécaniques dont les réparations coûtent plusieurs milliers d’euros.
Tous le sites internet conseillent de déposer ces bonbonnes dans les déchetteries....mais sans préciser que, neuf fois sur dix, elle ne seront pas acceptées.
C’est le retour à la case départ.
Les communes engrangent les bonbonnes dans l’attente de jours meilleurs. Certaines villes comme Lille en stockent ainsi des milliers de tonnes sans savoir qu’en faire, peut-être devant la difficulté à trouver des recycleurs et devant le coût du traitement.
Les particuliers, soit parce qu’ils en ont trouvées, soit parce qu’ils en ont achetées sur internet, s’ils n’en font pas des fusées pour nains de jardins, les glissent dans les poubelles ménagères, faute de pouvoir les mettre ailleurs… avec le fameux risque d’explosion.
Localement, nous n’échappons pas à cette problématique et tout le monde a intérêt à solutionner ce problème : d’abord le SIAVED pour lequel ces bonbonnes représentent de véritables bombes et qui, avec les réparations rendues nécessaires, augmentent le coût d’incinération à la tonne, ensuite l’Agglomération, qui paie la facture de ses déchets conduits à l’incinérateur et enfin les contribuables de nos communes qui paient le foncier bâti dont le produit sert aux dépenses de fonctionnement de l’agglomération parmi lesquelles l’incinération des ordures ménagères.
Soyons vertueux et exemplaires : Il appartient aux élus sambriens qui représentent l’Agglomération au SIAVED de mettre ce sujet sur la table et de convaincre leurs homologues que les déchetteries, dans l’attente d’une loi leur imposant, doivent accepter les bonbonnes de protoxyde d’azote pour en faire assurer le recyclage par un organisme spécialisé (il en existe), faute de quoi, avec cette politique de l’autruche, ces bonbonnes continueront à se disperser dans la nature, ou à se diriger vers les poubelles d’ordures ménagères.
Une friche la Salmagne ? Vertigineux mensonge !
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Dans le dossier déposé par l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre dans le cadre de l’appel à projets « NOUVEAUX SITES INDUSTRIELS CLEFS EN MAINS », il est dit, à propos de l’aérodrome de la Salmagne, qu’elle a un caractère de « friche », comme l’indique le site officiel des terrains sélectionnés.
Zone d’activité La Salmagne / Localisation : Vieux-Reng (Nord) / 83 ha / Ancien aérodrome inséré dans un bassin d’emploi dynamique / Potentiel pour l’accueil de gigafactories
L’Etat, dans son appel à projets, cible fort justement, dans l’optique de la lutte contre l’artificialisation, « la densification des sites industriels existants et la réhabilitation des friches ».
Or, si notre agglomération dispose de 160 hectares de friches recyclables, l’aérodrome de la Salmagne n’est pas une friche contrairement à ce qui est indiqué mais un aérodrome dynamique et riche d’un potentiel de développement : 3 sociétés privées sont installées : 1 importateur d’ULM et deux lieux de restauration, 8 associations liées à l’aéronautique (avions, planeurs, parachutisme, ULM, navimodélisme… ).
En 2023,11 646 décollages, 1579 heures de formation, 7559 sauts en parachute.
Et si les services instructeurs ont validé ce dossier, c’est nonobstant une présentation altérant de façon intentionnelle et mensongère la réalité.
On peut au passage constater que ces fameux services financés par l’Etat (Agence Nationale pour la Cohésion des Territoires, l’ADEME, La Banque des Territoires et le Céréma) n’ont rien vérifié, trop contents de remplir leur fiches et d’obtempérer à la demande ministérielle.
Quant au Céréma, rappelons que la CAMVS en est adhérente, ce qui, une nouvelle fois, pose la question du « juge et partie ».
En tant que maire et conseiller communautaire, j’ai saisi le Tribunal Administratif de Lille sur cette affaire en vue de faire invalider la candidature de la CAMVS.
Ce dossier tend en effet à accréditer l’idée que cet aérodrome était une friche, avec les conséquences juridiques, économiques et sociales que cela implique et présente tous les aspects d’une altération manifeste de la vérité, de nature à causer un grave préjudice aux utilisateurs. Vertigineux mensonge !
La SALMAGNE, du risque au doute
Suite à l’appel à projets « 50 nouveaux sites clés en mains France 2030 » lancé par l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires dans le cadre du programme national « territoires d’industrie », et destiné à labelliser des sites à vocation industrielle, le Président de l’Agglomération a déposé un dossier proposant de transformer l’aérodrome de la Salmagne en zone d’accueil de "giga-factories".
Cette idée, parfaitement discutable sur le fond, oppose :
-d’un côté des élus voulant aménager une méga zone industrielle pour créer de l’emploi,
-De l’autre, des usagers qui souhaitent garder un équipement emblématique du Val de Sambre.
Si d’un côté l’argument emploi pèse lourd, il y a lieu de considérer toutefois qu’il s’agit d’objectifs actuellement non étayés par un quelconque engagement écrit de qui que ce soit, au point que le chiffre de 3000 emplois ressemble davantage à un indigne chantage des spécialistes de l’esbroufe.
Mais admettons que l’on puisse réaliser un aménagement avec l’objectif d’y amener de l’emploi au même titre que lorsqu’on aménage des terrains pour les vendre en prenant les risques de ne pas les vendre ou de ne pas les vendre tous.
C’est la notion de risque, et notamment de risque supportable au regard d’un certain nombre de critères, internes et externes, qui est au cœur du débat.
Les risques internes sont propres à la Communauté d’Agglomération et concernent essentiellement le risque financier réel d’un aménagement très lourd financièrement qui, d’une part, verra son coût augmenter par la destruction de biens financés par l’agglomération (exemple des 300 000 € dépensés pour la station service) et d’autre part pourrait ne pas se traduire par une commercialisation de tous les terrains ou par une commercialisation qui dépasserait les délais prévus.
Les risques externes sont autres et ne peuvent être évacués d’un revers de main.
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Le risque environnemental lié à l’eau
La Salmagne, c’est 83 hectares dont 12 % seulement artificialisés, le reste se composant de terres herbagères dont beaucoup sont humides et en connexion directe avec la nappe d’eau potable qui alimente le captage de Vieux-Reng, qui supporterait difficilement une bétonisation d’une telle ampleur.
- Le risque d’enrayer une dynamique émergente de développement économique
L’aérodrome joue déjà un rôle économique de premier plan : 2 importateurs d’ULM qui souhaitent développer l’activité de montage sur place + accueil des avions privés en urgence ou d’hélicoptères pour approvisionner les entreprises en pièces détachées stratégiques (cf Renault MCA récemment).
S’ajoute à cette fonction économique, le rôle de formation professionnelle que propose sur le site des opérateurs habilités par l’Education Nationale.
Et si ce débat servait finalement à mettre en exergue la vraie problématique du foncier industriel de l’agglomération ?
Celle-ci dispose de 160 hectares de friches dont des terrains déjà requalifiés comme les 21 hectares du terrain de l'Espérance à Louvroil, pouvant accueillir une ou plusieurs entreprises.
" Pas viabilisés ! " s'époumone Jean Meurant, oubliant qu'une bonne partie de ces friches, situées en zone urbaine, sont rapidement "viabilisables", eu égard à la La Salmagne où il faudrait tout amener et pour un coût faramineux.
« Pas assez d’hectares d’un seul tenant ! » renchérit Bernard Baudoux qui se cramponne à son logiciel fantasmatique et périmé des "giga-factories".
"Ce sont des terrains privés ! " rajoute t-il, faisant fi qu'une parcelle en zone industrielle, fut- elle privée, n'interdit nullement d'examiner ses potentialités et, si l'intérêt général le justifie, de l'intégrer dans le foncier public. L'inventaire des ZAE de l'Agglomération contient lui-même des terrains privés !
Logique puisqu'une parcelle privée classée en "UE" (industrielle) est plus propice au développement industriel que les parcelles publiques, comme la Salmagne, principalement classées en zones agricoles.
Soyons pragmatiques et voyons ce que nos amis belges font de la friche de l’ancien site de Katterpilar à Gosselies près de Charleroi dont les 95 hectares seront finalement répartis en trois projets : Biopark, zone industrielle, zone de loisirs.
Et requalifions, dans cet esprit, nos 160 hectares pour développer un maillage équilibré de ZAE sur le territoire, bien plus intéressant au passage pour les déplacements domicile travail et les commerces de nos communes.
Et confortons l’aérodrome de la Salmagne comme un équipement public aux fonctions diverses qu’il convient de développer :
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Comme le transport d’affaires (vols privés pour les entreprises) et de loisirs (baptêmes de l’air)
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Comme un site de développement de PME liées à l’aéronautique et donc plein de potentialités en terme d’emplois de toutes sortes
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Comme une pépinière de formation aux métiers de l’aéronautique avec la création d’un établissement labellisé
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Comme un lieu de découverte culturelle et ludique mettant en valeur l’histoire de l’aéronautique avec la mongolfier du capitaine Coutelle, partie de Maubeuge et qui joua un rôle décisif lors de la bataille de Fleurus en 1794, sans oublier celle des dirigeables avec l’aérostation de Maubeuge avant la première guerre mondiale.
Sur un sujet aussi important, on peut regretter que Bernard BAUDOUX ait saboté le débat démocratique en organisant plusieurs coups de force.
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Le premier, c’est d’avoir déposé le dossier de candidature de l’aérodrome Salmagne et lancer des études derrière le dos des élus du Conseil Communautaire.
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Le second, c’est d’avoir présenté l’aérodrome en tant que friche, enterrant la Salmagne avant d’avoir eu une décision collective sur son devenir.
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Le troisième coup de force, c’est que les sites sélectionnés doivent être « clefs en mains » alors que la Salmagne est une zone non viabilisée.
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Le quatrième coup de force, c’est de clamer qu’il va créer des milliers d’emplois sans avoir le moindre engagement de qui que ce soit.
On peut aussi regretter qu’il soit resté insensible aux personnes qui sont attachées à la Salmagne, soit parce qu’elles en vivent, soit parce qu’elles l’utilisent ou tout simplement parce que cet équipement fait partie de leur histoire personnelle au même titre qu’il est partie intégrante de l’identité de ce territoire.
« Arrachez moi le cœur, vous y verrez Paris » disait Aragon.
« Arrachez nous le cœur, vous y verrez la Sambre, le Parc zoologique dans les remparts de Vauban, la florentine aulnésienne incarnant la tradition cheminote, la rivière insolite chère à Stevenson, la ceinture militaire des forts Séré de rivière et l’aérodrome de la Salmagne », car ce sont des équipements phares dont la particularité exceptionnelle en font les richesses, la singularité et la fierté de l’agglomération.
Comment ne pas s’étonner qu’un projet aussi important n’ait pas été soumis pour avis au Conseil de Développement ?
Comment ne pas s’étonner qu’un projet aussi important ne fasse pas l’objet par l’agglomération d’une consultation citoyenne, n’en déplaise à ceux qui s’offusquent d’une démarche « populiste », lui préférant sans doute le diktat autoritaire de l’élite qui croit savoir.
Quant à ma proposition d'organiser en février une séance du conseil municipal en donnant la parole aux deux protagonistes (CAMVS et ADDAS), le président de la CAMVS a répondu hier soir : " pas maintenant, lorsque les études environnementales et archéologiques seront terminées, nous verrons".
Mais quid d'une étude en amont sur le modèle de développement industriel que nous souhaitons (concentré sur 2 ou 3 méga zones ou maillé sur tout le territoire ?), au risque de déshabiller Pierre pour habiller Paul comme cela a été fait avec le développement commercial et dont le territoire paie aujourd'hui un prix très lourd.
Aucun élu du Conseil Communautaire n’a reçu mandat de sa population pour décider en son nom et ce serait commettre une grave imposture démocratique d’agir ainsi alors que tant de questions restent posées.
« Le doute, après tout, est un hommage rendu à l’espoir » écrivait Lautréamont.
Les EHPAD et la "pharmacompétition"
Depuis son ouverture, la commune de Marpent et l’EHPAD entretiennent d’excellentes relations : nous fournissons ponctuellement une aide logistique en bancs, tables, pagodes, nous avons financé il y a deux ans un concert des jeunes de l’harmonie, nous offrons chaque année un petit cadeau de Noël aux résidents…
Je dois hélas aujourd’hui constater que cet EHPAD, contrairement à mes espérances, n’apporte rien à la commune mais de surcroit lui crée un préjudice dans la conjoncture actuelle des officines françaises.
La pharmacie de la commune se voit en effet amputée de l’intégralité de sa patientèle qui arrive dans l’EHPAD au profit d’une pharmacie de la commune voisine.
Certes, il est précisé, dans le document d'entrée de plus de 70 pages, que le patient a « la possibilité de conserver le libre choix de sa pharmacie ET la faculté de demander par écrit que son approvisionnement soit assuré par l’officine de son choix ».
Mais, outre que la formulation n’est pas lue oralement par le personnel de l’EHPAD, la formulation de cette phrase est ambivalente.
Le fait de placer un « ET » à la place d’un « OU » implique que la famille doit faire un courrier et que la réponse orale ne suffit pas.
En effet, le document qui est présenté aux proches est trompeur puisqu’il indique en titre « DEMANDE DE PRISE EN CHARGE DES MEDICAMENTS » et non « CHOIX DE LA PHARMACIE ».
Le fait de ne pas présenter clairement la possibilité de garder sa pharmacie amène les familles à entériner le choix par l'EHPAD de conventionner avec une pharmacie d’une autre commune.
Cette pratique, qui ne doit pas se limiter à la commune, ni à cette enseigne, est non seulement désobligeante à l’égard de la pharmacie de Marpent, elle l’est aussi à l’égard de la municipalité qui a pour devoir de défendre les intérêts de sa pharmacie.
Pourtant, il suffirait de modifier l’intitulé de cette page et :
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de demander simplement à la famille de mentionner le nom de la pharmacie habituelle du patient pour les personnes qui arrivent chez vous et provenant d’un rayon de moins de 3 kilomètres,
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avant de poser ces questions : Quelle est votre pharmacie ? Souhaitez-vous continuer à être fourni par votre pharmacie ? ou par une pharmacie d’une autre commune proche ?
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On peut comprendre aisément que le maire de la commune où est implanté l’EHPAD souhaite un conventionnement avec la pharmacie de sa commune et une clarification dans les modalités de présentation aux patients du choix du pharmacien, surtout dans un contexte national de fragilisation des officines.