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Le blog de Jean-Marie Allain
Articles récents

Quand les déchets enflamment la vallée

27 Novembre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

La petite note qui accompagne l'invitation à la prochaine réunion "pédagogique", en présence de Mme la sous-préfète, du député et du directeur de la Préfecture  annonce l'ambiance  : « l’expéditeur n’autorise pas le destinataire à communiquer, diffuser, dupliquer, transférer cette invitation à d’autres personnes physiques ou morales. Toute violation fera l’objet de poursuites ».

Voilà un préambule aux accents comminatoires, voire menaçants qui peut intimider certains mais qui traduit surtout une réelle fébrilité

Pour ma part, j’envoie chaque dimanche soir à mes collègues du conseil mon agenda de la semaine. C’est un choix de transparence depuis 22 ans. S’ils n’ont pas reçu l'invitation, ils savent par conséquent à chaque heure où je suis, avec qui et pourquoi.

L’ordre du jour, je le concède,  laisse néanmoins transparaître une volonté de pédagogie. Tant mieux  et si on peut faire de la pédagogie dans les deux sens et de surcroît dans la transparence, c’est encore mieux.

Ce que demandent en effet une partie d’entre nous, c’est de discuter (et non pas d’avaliser) des tableaux comparatifs,

Tableaux comparatifs des coûts , car nous disposons des éléments qui nous permettent de penser que la facture du tri sera plus chère au Siaved, en raison notamment des coûts de dépollution mais aussi parce que son concurrent RDV est un centre multi-filières qui mutualise des services (formation, DRH, comptabilité, bureau d’études….) pour diminuer les coûts, ce que ne pourra pas faire le Siaved.

Pour calculer le montant annuel du tri chez RDV, l’Agglo  a pris le coût de tri en ECT de 383 € HT/tonne sortante et l’a multiplié par le tonnage entrant de matériaux recyclables hors verre.

La CAMVS, sur cette base, présente un coût de tri pour RDV de 2 517 459 € HT / an.

Or, contractuellement,  le prix de 383  € HT/tonne doit s’appliquer aux matériaux recyclables triés (donc sortants du centre de tri) et hors refus.

Le tonnage à considérer n’est donc pas de 6573 tonnes mais de 4180 tonnes / an. Le prix de tri chez RDV, avec un calcul juste,  serait en réalité de 1 600 940 € HT/an, soit 916 519 € de moins !!!

Cette erreur présente RDV comme plus cher que le SIAVED alors que, ramené à l’habitant, le coût de tri chez RDV serait de 6.39 € HT/an alors qu’il serait dans le meilleur des cas au Siaved , de 11.67 € HT/habitant.

Annuellement, le tri chez RDV serait donc moins cher de 663 171 € HT, voire 750 609 € dans le meilleur des cas !

Par ailleurs,  il n’est pas question dans ce tableau du quai de déchargement à 6 500 000 €, ce à quoi il faudra ajouter les frais de maintenance et de gardiennage  alors qu’avec le scénario RDV, les camions de collecte continueraient de vider les recyclables directement au centre de tri de RDV.

Tout cela, sans compter les coûts de travaux pour dépolluer le site de Douchy qui se répercuteront sur la facture du tri.

Tableaux comparatifs sur le plan social,  prenant en compte l’impact sur les sous - traitants car il sera réel, contrairement à ce qui a été dit à la précédente réunion. Je peux vous donner un exemple : Une PME de 20 personnes : 7 des 20 salariés travaillent pour le centre de tri. Comme c’est le secteur le plus rentable de l’entreprise (marché permanent), si le Centre de tri ferme, c’est l’entreprise qui ferme… sachant qu’elle-aussi fait travailler des sous-traitants. Si on extrapole, cela représente plus de 2 00 emplois sur l’avesnois.

Tableaux comparatifs sur le plan environnemental, et notamment le bilan carbone,  la pollution du site de Douchy, mais aussi sur l’intérêt de préférer, pour des raisons de sécurité, un centre de tri par arrondissement plutôt qu’un seul Mégacentre. Tout simplement parce qu’un centre est toujours très exposé  aux incendies (explosion piles lithium/ Fermeture centre de tri Etang de Berre en janvier 2022 et de celui de Charleville en juillet 2022) et qu’en pareil cas, il n’est pas inutile d’avoir un centre proche pour pouvoir se dépanner.

Rien n’est plus sain, voyez - vous, que le questionnement dans une démocratie.

C’est pourquoi, quand on entend dire par les élus défenseurs du projet Siaved qu’ils ne sont « ni corruptibles , ni achetables », on blesse profondément et injustement  celles et ceux des collègues qui pensent différemment et qui seraient eux corruptibles et achetables !

A ce jour, nous cherchons les arguments crédibles en faveur du Siaved et n’en trouvons aucun : extinction du label Citéo fin décembre 2022, éloignement de la gouvernance, illisibilité tarifaire, désavantage financier, désavantage environnemental, désavantage social : la grille du développement durable est implacable, sans compter que le Siaved, dans le cadre de son marché avec le groupe SUEZ ne peut trier les déchets recyclables collectés sur l’avesnois, sauf à ignorer le cahier des charges initial,  contourner la mise en concurrence et les règles de la commande publique.
Les avocats du Siaved (selon le Pt Lemoine) : «  normalement, çà passe ».Une façon d’exprimer une certaine incertitude et de dire plus exactement« çà passe ou çà casse ».

Permettez - moi d’être perplexe devant une telle réponse.

Il aurait été plus logique et plus simple de nous donner au fil des mois tous les éléments de cette mosaïque afin de travailler plus en amont  à des scénarios alternatifs.

Ainsi, la CAMVS peut avec le SMIAA créer les conditions pour organiser une consultation en vue d’effectuer le tri en ECT des déchets recyclables collectés à l’échelle de l’arrondissement.

En d’autres termes, plutôt que de dissoudre le SMIAA, il convient de lui restituer le solde de notre compétence « Tri » afin qu’il puisse lancer un appel d’offres, éventuellement associé avec ECOVALOR (Valenciennes Métropole et Pays Solesmois) Ecovalor qui est demandeur, et auxquels  les prestataires intéressés pourront répondre.

Je suis persuadé que si les conseillers communautaires décident de  maintenir le SMIAA à cette fin, un autre EPCI de l’avesnois fera de même et si deux EPCI décident de maintenir le SMIAA, les deux autres sont condamnés à rester. C’est la loi.

Cette option a le mérite de préserver des emplois, de faire payer le tri moins cher, d’éviter une ineptie environnementale et de garder une gouvernance de proximité et non plus diluée dans une méga structure où les élus de l’avesnois ne pèseront aucunement.

Il y a 20 vingt ans, nous avons repoussé le projet d’ARF, précurseur  de l’économie circulaire, projet qui s’est finalement réalisé dans l’Aisne avec une quarantaine d’emplois.

L’histoire repasse souvent les mêmes plats mais ne nous oblige pas à refaire les mêmes erreurs.

Nous ne prétendons pas avoir raison sur tout mais attendons des arguments étayés par des données factuelles et non sur des chiffres erronés ou des menaces à peine voilées de Baudoux-Decagny  de chantage à la Teom qui pourraient bien se retourner en boomerang sur le duo de service pour deux raisons.
La première, c’est qu’ils font fi du vote des élus car ce ne sont pas eux qui décideraient mais le conseil communautaire souverain.

La seconde, et parce que le Siaved sera plus cher, si l’Agglo envoie ses déchets à Douchy, les protagonistes du fiasco devront assumer et accepter que l’Agglomération taille dans certaines dépenses comme le fonctionnement du sulfureux PMA, la Kermesse de la bière ou encore mettre en veille l’investissement de la future patinoire de Jeumont.

Personne ne détient la vérité absolue et il est salutaire parfois de laisser tomber ses orgueilleuses certitudes.

« Aussi grands que soient les rois / Ils sont ce que nous sommes / Et peuvent se tromper/  comme les autres hommes » disait notre grand Corneille.

La démocratie  intercommunale, c’est lorsque les élus votent en toute connaissance de cause et pas comme des bancs de poissons.

C’est la divergence qui est fondatrice de la vie, pas le vote au forceps.

Que le débat s’installe enfin, avec franchise et honnêteté.

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Centre de Tri : manque de pédagogie... ou de transparence ?

19 Novembre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

On peut avoir  le sentiment, en lisant la presse locale , que tous «  les élus »  tirent sur l’entreprise Flamme, ce qui est loin d’être le cas. Ces couvertures médiatiques ne reflètent pas la réalité, beaucoup plus équilibrée qu’il n’y parait.

Et l’annulation du conseil communautaire par B.Baudoux, qui n’est pas un perdreau de l’année, n’est pas liée selon moi à l’agitation qui régnait ce soir là mais à un  comptage rapide pas forcément gagnant.

La légitime combativité de Flamme les honore, quoiqu’en disent les élus qui veulent les diaboliser parce qu’ils veulent faire valoir LE droit (pas LEUR droit) et qu’ils refusent de courber l’échine devant les montages scabreux de leurs détracteurs..

Ce sont ces élus qui se déshonorent, allant jusqu’à se considérer comme « non achetables et non corruptibles », autrement dit à l’inverse de celles et ceux comme nous  qui ne pensons pas comme eux.

Le dicton populaire « c’est l’hôpital qui se moque de la charité » a encore de beaux jours devant lui.

Avec ces personnages, bien qu’agnostique, j’ai fini par faire mienne cette maxime de l’Evangile selon Matthieu (10/16) : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups, soyez donc rusés comme des serpents ».

 Lorsque B.Baudoux reconnait qu’il a manqué de « pédagogie », c’est sous entendre que certains ont du mal à comprendre et que çà irait mieux après un petit cours sur les déchets. Il aurait dû employer le mot « transparence » à la place de « pédagogie ».

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Augmentation du versement Transport

24 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Le vote, le 14 octobre, du dernier conseil syndical du Syndicat Mixte des Transports Urbains de la Sambre (SMTUS) est symptomatique du fonctionnement de notre territoire.

Le SMTUS, qui s’en étonnera ?, se trouve dans une situation financière critique pour un tas de raisons, mais principalement du fait de l’accroissement de ses coûts d’exploitation.
Mais il faut bien distinguer au sein de cette augmentation, les dépenses obligatoires (l’élargissement au forceps des intercommunalités a eu pour effet d’augmenter le nombre de communes rurales générant des coûts d’exploitation plus lourds sur ces communes auparavant desservies par les lignes interurbaines  du Département, puis de la Région) et les dépenses qui reposent sur des choix politiques, parfois utiles comme la mise en place de navettes dans les centre- villes (pour dissuader le recours à la voiture), le transport à la demande (pour les communes rurales) mais parfois discutables comme les investissements dans les pôles d’échange multimodaux qui, en réalité, ont financé de manière détournée des aménagements urbains et non la politique de transport : l’exemple le plus scandaleux étant le financement par le SMTUS de la couverture de la rue piétonne d’Aulnoye – Aymeries, avec l’aval des élus gauche droite réunis.

Instrumentalisé par des élus urbains qui veulent se servir sur la bête (tantôt sur le SMTUS, tantôt sur l’Agglo), le SMTUS est une cigale qui a tant dépensé sans compter qu’il se trouve aujourd’hui bien démuni et a besoin de la fourmi « entreprise » pour se sortir de l’impasse.

Les entreprises privées et publiques de 10 salariés et plus verront donc leur versement transport passer de 1,8 à 2 % de leur masse salariale, sauf La Longueville qui bénéficie d’un régime spécial et discutable du fait de sa non appartenance à l’agglomération.
Les communes vont donc passer à la caisse mais aussi le centre hospitalier (plus gros contributeur public), pourtant en difficultés et ponctionné jusqu’à l’os par ceux qui défilent sans complexe derrière les banderoles « Sauvons l’hôpital », en attendant de défiler pour AGC, qui n’a pas encore la tête sous l’eau mais presque.

Comment ne pas s’ étonner, lorsqu’on voit les élus monter sur leurs grands chevaux au cours de la réunion et rentrer dans le rang pour voter l’augmentation avant de partir, veste et pantalon retournés avec ostentation.

Comment ne pas se sentir mal à l’aise lorsqu’on apprend qu’il a fallu que les présidents de groupe  se retrouvent trois jours avant dans un restaurant pour décider de convaincre leurs délégués  au SMTUS qui, malgré leurs critiques nombreuses, ont voté le doigt sur la couture du pantalon.

Au point que Jean DURIEUX , le président sortant, admette « ce n’est pas de ma faute si les données ne reviennent pas en réunion de groupe… il y a un défaut de démocratie dans vos groupes ».

Dominique DELCROIX, droit dans ses bottes, pointe le paradoxe qui consiste à faire financer par les entreprises 80 % du budget du SMTUS et n’avoir aucune action pour favoriser le transport bus vers ces mêmes entreprises et souligne l’immobilisme du SMTUS qui n’a pas encore mis en place le comité de pilotage du PDU près de quatre après son adoption, n’a jamais publié le bilan des actions mises en œuvre, si ce n’est un schéma directeur cyclable qui n’a rien d’opérationnel.

Le Président de « Droit au vélo » ne s’est pas dégonflé : il a voté –seul - contre l’augmentation. Vote courageux et profondément juste.

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La cacophonie sur l'éclairage public

13 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Le débat sur l'éclairage public arrive  au moment où les ménages sont contraints de se plier au changement d’horaire, et sur la base de raisonnements qui ne prennent pas en considération les pratiques de ces ménages, au point que ce changement fait débat entre les scientifiques. Il est bon de souligner que si tout le monde, avec l’heure d’hiver,  allume son logement  à 18 h, voire un peu avant, ceux qui allument le matin de bonne heure sont principalement  une partie des actifs, catégorie non majoritaire en France.

Personne ne doute, en cette période d’explosion des coûts de l’électricité, de l’intérêt de l’extinction de l’éclairage public sur tout ou partie de la nuit.

L’extinction de l’éclairage public signifie une gestion économe des deniers publics et un plus grand respect pour la faune et la flore par la moindre pollution lumineuse, sans prendre de risque pour la sécurité aux dires des forces de police qui constatent qu'il n'y a pas plus d'infractions sur les zones non éclairées que les zones éclairées. L'obscurité serait même le meilleur des couvre-feux.

Elle n’en soulève pas moins trois questions.

Concernant le sujet des économies, on peut se demander pourquoi avoir attendu si longtemps.

Je me souviens et toujours m'étonne qu'au courrier envoyé à l'Agglomération il y a une dizaine d'années pour connaître le montant qui aurait été économisé sur la commune si elle procédait à l'extinction de l'éclairage la nuit, soit resté sans réponse.

Ensuite, la responsabilité pénale du maire  en cas d’accident dont la cause serait imputée à un défaut d’éclairage public (Conseil d’Etat, 2 mai 1990, n° 58827) ne doit pas être occultée.

Enfin, se pose la question de la coordination intercommunale.

Signe de la cacophonie ambiante, alors que l’Agglomération propose une extinction immédiate de l’éclairage de 23 h à 5 h dans les communes rurales et les communes péri- urbaines (séminaire des élus du 4 octobre 2022), les communes urbaines annoncent dans la presse une amplitude plus réduite (de minuit à 5 heures), voire semblent hésiter sur l’extinction totale de l’éclairage au prétexte que ces communes comptent des secteurs sensibles et ont besoin de vidéo surveillance.

On remarquera que ce discours contredit celui des forces de police évoqué ci-dessus.

Mais, à supposer qu'il soit vrai, nos communes, bien que plus petites, ont aussi des secteurs sensibles ou des secteurs dans lesquels règne un sentiment d’insécurité, comme en témoigne ce message reçu le jeudi 6 octobre d’une habitante de la Résidence Mendes-France

Bonjour monsieur le Maire.  Excusez -moi de vous déranger.  Mais je commence à m'inquiéter . J'ai entendu des dires que ma rue, c’ est à dire rue Pierre Mendes France, sera bientôt éteinte la nuit. Plus d'autres rues également. Que vous fassiez cela dans des rues sans risque,ok, mais pas la nôtre.  En résidents cette rue le long de la voix ferrée . Si c est éteint. Je ne me sentirais plus du tout en sécurité !!! J aurait trop peur . Dites moi vos dires svp merci.  Salutations distinguées

On se trouve même face à des situations baroques.
Le fait que des maires peuvent prendre un arrêté qui affecte directement la commune voisine. C’est le cas par exemple de l’arrêté de mon collègue de Recquignies, en date du 13 septembre 2022, oubliant que le transformateur alimentant une partie de la commune de Marpent, coupe l’éclairage public dans deux rue de la commune, rue Victor Hugo et rue Victor Hugo prolongée, alors que le pouvoir de police du maire ne peut dépasser les limites de sa commune.

Ayant fait valoir auprès de l’Agglomération que nous étions en pleine réflexion, et que nous n’avions pas donné notre accord, l’éclairage public a été remis en service sur les deux rues concernées et la commune de Recquignies.

La problématique de l’éclairage public exige en effet que tout le monde joue le jeu, dans le cadre d’une véritable  coordination intercommunale.

La solidarité ne consiste pas à demander aux petites communes d’éteindre l’éclairage et en même temps de leur faire payer celui des villes.

Concrètement, les communes qui souhaitent ne pas s’aligner sur l’extinction totale, doivent cartographier les secteurs qui resteront éclairés et les communiquer aux autres communes.

Au vu de ces cartes, le plan d’éclairage comportant les amplitudes horaires harmonisées, pourrait faire l’objet d’une validation de principe par le Conseil communautaire, à charge pour les maires de s’y conformer ou pas.

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Pour des Assises Citoyennes de la Santé

13 Octobre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

L’appel à manifester transmis par l’Agglomération manque singulièrement de clarté : désertification médicale, sauvetage de l’hôpital…C’est une manif fourre-tout.

Son élaboration n’a pas associé les élus, encore moins les maires. Cette mise à l’écart est d’autant plus regrettable  que nous avons tenu un conseil communautaire il y a dix jours et une Conférence des maires il y a une semaine sans que cet appel soit mis à l’ordre du jour.

Ce « bug » mis à part, parlons du fond.

Manque 300 places de parking,  absence de bureaux pour les services,  absence d'internat...
Nos belles âmes  ne veulent pas voir ce dont témoigne ce fiasco, à savoir un manque de suivi du projet par l'Etat et les élus en responsabilité.

C'est donc un enchaînement de fautes qui explique cette situation ubuesque : faute de l'Etat qui a passé une commande incomplète ou trop imprécise,  faute de l'architecte qui n'a pas sonné l'alerte, faute du maire qui a signé  le permis de construire.

Le simplisme incantatoire de ce tract joue sur le réflexe pavlovien des "sauveurs"  à  l'égard d'une menace sur des sujets tellement sacralisés qu'il n'y aurait pas lieu d'en avoir une présentation objective,  a fortiori d'en débattre.
Bref, nos responsables politiques qui enfourchent leur nouveau cheval de bataille auraient pu échanger avec les maires et les citoyens avant d’imprimer un tract et de nous demander, sans rire, de le distribuer dans les foyers.

Un sujet aussi important que la santé exigerait de dépasser le niveau émotionnel et de travailler sans précipitation dans la rationalité  et l'ordonnancement de la pensée.

L’organisation des Assises Citoyennes de la Santé sur notre territoire ne serait pas un luxe.

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Opération de Revitalisation du Territoire

30 Septembre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Il est nous était demandé au dernier conseil communautaire de valider un projet qui concerne  la dynamisation des centre villes et des centres bourgs pour améliorer l’attractivité du territoire, au travers principalement de la question commerciale (dispense d’exploitation commerciale) et la celle de l’habitat (réinvestissement dans l’ancien par la fiscalisation notamment, lutte contre la vacance, valorisation du patrimoine logement par l’aide au ravalement de façades par exemple)

Ce projet concerne donc l’ensemble des communes de l’Agglomération et à ce titre suppose un vote du conseil communautaire.

Mais ce qui est étonnant, c’est que les communes autres que celles des trois villes concernées (Maubeuge, Aulnoye et Jeumont), n’ont pas été associées au projet, bien que celui-ci s’inscrive dans une démarche de solidarité intercommunale.

Pourtant, les fonctions urbaines ne sont pas l’apanage exclusif des villes centres, chaque commune remplissant à son niveau et à son échelle ces fonctions, qu’elles soient commerciales, résidentielles ou de services.

La convention cadre parle bien d’ailleurs -page 4-  de dévitalisation de l’aire urbaine dans son ensemble et du souhait de la CAMVS – je cite -  de « soutenir massivement les actions des centres entreprises par ses communes membres » et de s’inscrire dans les ORT de la loi ELAN reposant – je cite page 6 – «  sur un projet global de l’intercommunalité, sa ville centre et toute autre commune volontaire de l’ECI ».

Si l’on était encore dubitatif à ce stade, la convention rajoute, (toujours page 6) que «  l’agglomération est particulièrement concernée par la problématique de revitalisation des centres-bourgs et des centres villes ».

Les opportunités offertes par un tel cadre juridique, on le comprend aisément, auraient justifié la tenue d’un séminaire réunissant les maires de toutes les communes.

Le 28 avril, j’avais envoyé ce courriel à la CAMVS.

Monsieur le Président, cher Benjamin,

L’article A 95 de la loi 3DS permet dorénavant d’étendre les opérations de revitalisation de territoire (ORT)  dans une ou plusieurs communes d’un EPCI sans que la ville-centre en fasse partie, sous réserve de présenter une situation de discontinuité territoriale ou d’éloignement par rapport à la ville-centre et d’identifier en son sein une ou des villes présentant des caractéristiques de centralité.

Il semblerait par conséquent que des communes péri- urbaines, les grandes oubliées de la loi ELAN, et qui, de par leur histoire de bourgs industriels possèdent des caractéristiques de centralité, puissent être éligibles aux ORT.

Je souhaite que la CAMVS puisse débattre de cette opportunité et réunisse à cette fin les communes péri- urbaines de l’Agglomération de manière à examiner les modalités pour déposer un dossier sous l’égide de la CAMVS.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, cher Benjamin, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Aujourd’hui, le document cadre reçu dans les annexes, après avoir énoncé, dans les dix pages introductives, les grandes phrases sur le projet global et la nécessaire solidarité intercommunale, ne concerne plus dans les cent pages qui suivent, que les deux communes venant s’ajouter à Maubeuge.

Les autres (Hautmont, Louvroil, les communes péri- urbaines et les communes rurales) sont passées aux oubliettes, posant au passage une question importante :

Si ces trois communes bénéficient, outre de la plupart des équipements structurants d’intérêt communautaire,  des dispositifs PNRU, OPAH-RU, Pôle Gare, il eut été logique que les autres, pour une fois, puissent être associées à ce projet sur la base de leurs problématiques spécifiques et dans le respect de la cohésion globale.

Arnaud Decagny, dans sa réponse, a justifié la non prise en compte d’Hautmont et Louvroil par le fait que ces deux communes avaient fait le choix du commerce périphérique.

Je lui ai répondu que toutes les communes n’avaient pas fait ce choix.  

Et puisque l’attractivité du territoire et le bien vivre de ses habitants sont des démarches globales et non sélectives, s’il est bien de mettre des moyens dans ces trois centre villes, est-il cohérent, dans le même temps, d’ignorer les autres centres villes et les centres bourgs des communes péri- urbaines et même rurales ?

L’aménagement du territoire se doit d’être équitable au risque de voir s’approfondir les fractures entre les villes et les communes périphériques.

Le Président Baudoux s’est engagé à faire un courrier aux services de l’Etat pour organiser une réunion avec les communes « oubliées » et examiner les moyens possibles qui pourraient être mis en place.

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Après avoir ouï...

27 Septembre 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Je vois que dans les délibérations , il est parfois écrit « après avoir ouï ».Il convient de préciser que cette expression est devenue archaïque, incompréhensible pour de nombreux jeunes et, comme le droit, volontairement loin du peuple…
Rares sont les communes qui l’utilisent encore.

Sans renier notre belle vielle langue française, Il est plus logique d’écrire « après avoir entendu… »

Inversement, sur le même sujet, j’ai vu au Val Joly ce dimanche des panneaux « parcours no - kill ».Ces anglicismes, entérinés par des arrêtés préfectoraux, me  font bondir dans la mesure où l'

 on pourrait tout aussi bien dire, en français, « relâchons le poisson » ou «  toute prise est remise à l’eau ».

Si un contrevenant contestait un PV sous prétexte qu’il ne comprend pas l’anglais, ne gagnerait-il pas  son recours  J ?

 

 

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stigmatisation des mal logés

22 Août 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Il arrive qu’un maire obéisse à une injonction  de l’Etat mais trahisse aussi en même temps sa conscience.

Cela m’est arrivé ce 19 août 2022 lorsque j’ai scotché sur la porte d’un foyer marpentois un arrêté préfectoral du 5 août stipulant que ce logement représente un danger imminent pour la santé ou la sécurité des occupants.

L’article 6 de cet arrêté stipule que celui-ci est affiché en mairie ainsi que sur la façade du bâtiment, le maire devant attesté avoir procédé à ces deux notifications.

En cette période estivale, je n’avais pas d’agent disponible et j’ai donc procédé moi-même à cet affichage, après d’ailleurs avoir présenté  ma mission aux occupants.
Mais je ne vous cache pas qu’au retour, l’esprit engourdi de honte, j’ai ressenti un malaise par rapport l’incongruité de ce geste qui n’a rien de banal.

Je me suis dit «  quel sens cela peut-il y avoir d’afficher sur la porte du logement un tel arrêté alors que c’est au propriétaire de faire les travaux, et pas aux locataires » ?

Cela ne revient-il pas, nonobstant les règles du RGPD, à désigner au public une population déjà fragilisée par une procédure qui entre dans leur intimité, voire à dissuader les amis et les voisins d’y pénétrer, alors qu’il existe sûrement d’autres solutions moins brutales ?

En affichant l’arrêté, j’avais le sentiment que j’étais au logement du coupable alors que le propriétaire ne fait pas l’objet d’une telle mesure, quelque peu stigmatisante.

Les articles L 511-19 et L 521-1 à L 521-4 du Code de la Construction s’intitulent pourtant «  Protection de l’Occupant » alors que celui-ci se trouve désigné aux yeux du public (comme dans toute l’histoire de l’affichage sur les façades) comme celui qui porte en lui  « le mal-logement » pour reprendre la formule de l’Abbé Pierre, susceptibles aussi de véhiculer les microbes et autres pathologies propres à l’insalubrité.

Je souhaitais faire part de ce malaise dans la mesure où les articles en question ne précisent nulle part que l’arrêté doit être affiché sur la façade du logement des occupants et j’imagine par conséquent qu’il pourrait peut-être en être autrement.

J’ai fait part au Préfet du Nord de cette situation.

Lors du dernier comité du CODERST à Valenciennes, les services de l'ARS, informés de cette démarche, ont tout simplement suggéré qu'en pareille situation, le maire fasse une photo et enlève l'affiche aussitôt ! Une bizarrerie dont l'administration française a le secret.

 

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La désertification policière

10 Août 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

La disparition de tout responsable au commissariat de Jeumont n’est pas sans poser un problème pour les communes du secteur.

De fait, le commissariat est devenu une antenne de celui de Maubeuge.

Lorsque nous appelons le commissariat, l’équipe de nuit est très fréquemment sur Maubeuge.

Même si je conçois que l’on puisse mutualiser les moyens pour rechercher de l’efficacité sans accroître les coûts, la mutualisation  ne doit pas être le prétexte pour rhabiller Pierre en déshabillant Paul.

Même les contacts avec les moyens de communication numérique s’avèrent  peu probants : pas d’adresse mail opérationnelle, on nous demande d’envoyer des fax !

Les maires en sont réduits, dans l’urgence, à se débrouiller seuls.

Récemment, ayant  été prévenu par un voisin à 23 h 25, j’ai intercepté à 23 h 30  deux cambrioleurs en train démonter la gouttière de l’église et exigé que le zinc soit déchargé de la voiture, ce qui a été fait. Mon rapport a été transmis au Procureur.

Le maire a certes le pouvoir de police mais doit-il pour autant devenir un « shérif » ?

J’ai saisi notre député afin qu’il puisse au plus vite intervenir auprès du Ministère pour que le « commissariat » de Jeumont soit doté d’un responsable et d’une équipe d’intervention qui puisse intervenir dans les quinze minutes pour des actes de flagrant délit, ce qui suppose que cette équipe ne soit pas préemptée par la ville-centre.

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Poutine et la conception du bonheur

26 Juillet 2022 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Vladimir Poutine ne supporte visiblement pas que le cordon  "sanitaire" autour de la Russie soit entaché d'une démocratie.

On peut encore le concevoir d'un point de vue rationnel. Mais pourquoi cependant un désir aussi meurtrier que le sien?

Albert Camus explique cela dans la bouche de Caligula : "J'exerce le pouvoir délirant du destructeur, auprès de quoi celui du créateur paraît une singerie. C'est cela être heureux. C'est cela le bonheur".

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