S'il faut aimer la France...
~~Le débat sur la nation corse faisant suite aux graves évènements de Noël vient compléter le débat autour de la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux coupables d’actes terroristes.
Sans qu’ils aient un lien factuel entre eux, le premier débat peut en effet nous aider à comprendre le second. Il existe deux conceptions de la nation : la conception ethnique (issue de la philosophie allemande) et la conception civique née avec la philosophie des Lumières et la révolution française.
La conception ethnique de la nation considère que les membres d'une nation ont en commun des caractéristiques telles que la langue, les coutumes, la culture alors que la conception civique (chère à Ernest Renan) s’appuie sur l’adhésion et le partage d’un certain nombre de valeurs et sur la volonté collective de vivre ensemble.
Les partisans de la conception ethnique diront que la Belgique est un Etat composé de trois nations tandis que ceux qui adhèrent à la conception civique considèreront qu’il existe bel et bien une nation (ou communauté nationale) belge.
Les allemands mettaient en avant la conception ethnique en revendiquant l’Alsace et la Lorraine tandis que les français argumentaient le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Mais, à l’aune du débat en cours sur la nation (et la nationalité), il est intéressant de remarquer que l’une des différences qu’entraînent ces conceptions de la nation, c’est que dans un cas (la conception ethnique)), on ne sort pas de la communauté nationale (on ne peut renier ni une langue, ni une culture) alors que dans l’autre cas (la conception civique), on peut en sortir puisqu’elle repose sur l’adhésion volontaire à une communauté d’idées.
Or, dans le débat sur la déchéance de la nationalité, ceux qui s’offusquent d’une pareille éventualité (la gauche d’appareils) adhèrent implicitement à la conception ethnique de la nation puisque considérant qu’un membre de la communauté nationale, sous prétexte de bi-nationalité, ne peut sortir (ou être sorti) de cette communauté.
Ainsi donc, et même si personne n’est dupe des « petits calculs » de ceux qui agitent l’épouvantail de la déchéance, il faut bien admettre qu’on cherche la cohérence chez les idéologues de gauche qui d’un côté se réclament d’une conception civique et républicaine et - donc ouverte - de la nation et de l’autre défendent implicitement une conception ethnique et fermée de celle-ci en s’opposant à ce que l’on puisse en exclure ceux qui tournent le dos aux valeurs de la communauté nationale.
L’attachement à la communauté nationale n’est d’ailleurs pas incompatible avec d’autres appartenances, régionale ou locale. L’identité d’un individu se construit comme une poupée gigogne.
C’est le sens de la très belle phrase de Natacha Polony que j’ai souhaitée insérer dans ma carte de vœux : «S’il faut aimer la France, c’est parce que l’appartenance à la communauté nationale est une des identités nécessaires à la construction d’un individu, dans une période où la globalisation détruit les diversités ».
Publicité
L'équité n'est pas soluble dans la neige
~~Depuis plusieurs années, la commune répond favorablement à la demande des enseignants du Collège De Gaulle pour subventionner la classe de neige, au prorata du nombre d’élèves marpentois concernés.
Autrement dit, la subvention communale, de l’ordre de 50 € par enfant, était versée dans la caisse commune qui sert à financer la classe de neige.
Soucieux toutefois de vérifier que les autres communes prenaient part elles aussi à cet effort, j’ ai souhaité l’an dernier recevoir le bilan financier. Or, celui-ci montre que seules les communes de Marpent et de Recquignies mettent la main à la poche, au contraire de Jeumont, Boussois ou encore Vieux-Reng.
En d’autres termes, la subvention des deux communes (Marpent, Recquignies) finance indirectement le coût global de l’opération. Bref, l’inéquité dans toute sa splendeur.
J’avais donc conditionné cette année notre participation à l’engagement des autres communes.
Devant le statut-quo, le conseil a donc décidé de ne plus verser de subvention au Collège De Gaulle mais d’attribuer, pour le même montant, un bon d’achat à Décathlon à chaque élève marpentois concerné.
Ne pas raconter de salades
~~ "Passez-moi la salade, je vous passerai la rhubarbe" avait prononcé M. Sarkozy le 7 décembre 2015 sur la chaîne de télévision France 2, pour dénoncer les petits arrangements qui se profilaient derrière le fameux " front républicain".
L’erreur n’est pas passée inaperçue mais elle a au moins le mérite de nous replonger dans l’histoire de notre belle langue.
L'expression ancienne est "passe-moi la casse , et je te passerai le séné " si j’en crois un commentaire de "La littérature expliquée » par Des Granges et Charrier chez Hatier page 348…(acheté sur une brocante et précieusement conservé sur mes étagères).
La casse et le séné sont deux plantes purgatives.
Toujours selon cet ouvrage, c'est Edmond Rostand (1897) , dans Cyrano de Bergerac, qui aurait remplacé l'une de ces deux plantes en faisant dire à Cyrano " Et donneur de séné par désir de rhubarbe / avoir son encensoir toujours, dans quelque barbe ?".
Là, ils vont peut-être un peu vite en besogne car l’expression « Passe - moi le séné, je te passerai la rhubarbe"... figurait déjà, selon un lecteur du site l’internaute, dans« Grenoblo malhèrou" , signalé bien connu des érudits grenoblois. (Edit. de 1860 page 63).
La modification de l’expression était donc antérieure à l’écriture De Cyrano qui la reprendra effectivement sous cette forme, peut-être pour les besoins de la rime.
Rappelons que cette expression désigne les petits arrangements entre amis. On comprendra qu’elle ne soit pas passée inaperçue à mes yeux. "Je te donne, tu me donnes… "
Bérimont, l'année du centenaire
~~L’année 2015 s’achève et avec elle l’année du centenaire de la naissance de l'écrivain Luc Bérimont. La commune de Marpent, avec ses petits moyens, lui a rendu hommage en organisant l’exposition « l’ivresse des mots », inaugurée en présence de son épouse Marie-Hélène Fraïssé-Bérimont, du député Rémi Pauvros et de Philippe Dronsart, maire de Ferrière-la-Grande.
Si Luc Bérimont retrace son enfance dans « le Bois Castiau », ses réminiscences sambriennes sont plus rares dans sa poésie.
Raison de plus pour se rappeler du poème dans lequel il évoque la Sambre, le Collège Coutelle, les remparts de Vauban et les usines qui tournent à plein régime.
La Sambre, en bordure à l’hiver
Ourlait nos lits de fêtes froides
Nos onglées tenaient lieu d’alcool
L’éclat des lampes de cinq heures
Nous portait, sortant du Collège
Vers les vieux remparts où le gel
Etendait ses tapis friables
Vauban ! Dans ta furia sombre
Des filles nous prêtaient leurs seins
Compagnes de classe, apprenties
Déjà dépoitraillées par d’autres
Les usines bramaient au loin
Nos bouches cherchaient un chemin
Vers un ventre entr’ouvert à peine
(Convertisseurs tonnant l’acier
Odeurs de femelles en chaleur
Imprégnant de profonds lainages)
C’était l’hiver, le grand jeu blanc
Dont nous pratiquions les Jorasses
Eblouis de domination
Souverains, durs, et sans remords
Or, nul n’a jamais plus compris
Où s’étaient cachés les acteurs
Quand il fallut jouer la pièce
Publicité
De gauche peut-être, républicains sûrement pas !
~~En donnant raison au maire de Marpent contre l’agglomération, qui a volontairement ignorer le Code des Impôts pour le calcul de la Dotation de Solidarité 2014, le Tribunal administratif a considéré, après la Chambre Régionale des Comptes, qu’on ne pouvait pas impunément aggraver les inégalités avec un dispositif censé les réduire et impunément s’asseoir sur le Code des Impôts, c’est-à-dire sur le droit.
Le paradoxe dans cette histoire, c’est que des élus dits "de gauche" ont voté une règle contraire à leurs valeurs de lutte contre les inégalités et, de surcroît, violé en toute connaissance de cause, les lois de la République.
A la suite de ces petits écarts, ils n'ont manqué pas de toupet en agitant la banderole du Front républicain. Un individu qui viole consciemment la loi s’appelle un malfrat. Comment appeler un élu qui fait la même chose ?
Après tout, ils sont peut-être de gauche (mais alors je dois réviser mes classiques de la littérature prolétarienne) mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne sont pas républicains !
SAUVER LA SERIM !
~~ Entreprise de sous-traitance de mécanique de précision, créée dans les années 80 par le marpentois Jean-Claude Philippe et travaillant pour différents donneurs d’ordre comme Aréva, Bombardier, Jeumont Electric, l’entreprise SERIM a fermé ses portes il y a une semaine maintenant.
Depuis juillet 2014, la situation de l’entreprise était devenue très difficile (passage progressif de 20 à 13 salariés). En août, , l’entreprise est placée en redressement judiciaire, sous contrôle d’un administrateur Maître Patrick Declerck de Douai.
Septembre : le tribunal propose à la vente l’actif de la SERIM (donc sans le passif) Olivier HEGO, un technicien bien connu dans le monde de la mécanique dépose une offre de rachat, maintenant la totalité du personnel (13 emplois) mais cette offre est concurrencée par une proposition de M.Pascal COCHET qui, en décalage par rapport à l’annonce officielle de la vente de l’actif, propose de racheter les parts sociales (donc l’actif et le passif).
Le 5 octobre, Le Tribunal, estimant probablement que cette seconde solution est la moins mauvaise pour M PHILIPPE, se dispense de l’audience et opte pour le scénario COCHET qu’il fixe opérationnel au 5 janvier 2016 avec, en attendant, un accompagnement de M COCHET… qui, peut-être après avoir réfléchi sur l’audace de son offre, disparaîtra des écrans radar!
Décembre : la situation devient intenable (pour payer les salaires), le dossier passe entre les mains du liquidateur Maître Julien Marlière avec séance du Tribunal fixée le lundi 14 décembre, en présence du commissaire-priseur.
Monsieur et Madame HEGOT sont toujours partants pour reprendre l’actif mais le risque, si la liquidation judiciaire est prononcée, c’est que les machines soient vendues séparément à des professionnels « acheteurs revendeurs » sans oublier le bâtiment partie intégrante de l’actif (puisqu’il n’a pas été acheté via une SCI).
Ce serait la fin de la SERIM malgré l’existence d’un repreneur sérieux et fiable.
Le Maire de Marpent, informé du proche dénouement, se rapproche le vendredi 11 décembre d’Olivier Hégo et, à sa demande, transmet une lettre au Président du Tribunal de commerce pour que soit évitée la solution de la vente dissociée. Ce lundi 14 décembre, le maire se rend au Tribunal en compagnie de Mme Hégot. Dans un premier, il leur est dit que la séance a lieu à huit clos mais que la demande pour assister à l’audience sera transmise au Président du Tribunal Une heure plus tard, le Tribunal invite le gérant de la Sérim, accompagné de deux salariés, à entrer dans la salle… de même que le maire de Marpent et Mme Hégo.
Tous se retrouvent devant l’administrateur judiciaire, le liquidateur judiciaire et le procureur et le Président du Tribunal. L’administrateur rappelle l’histoire de l’épisode Cochet qui a amené l’entreprise dans une situation irréversible, sans aucune trésorerie et le liquidateur confirme que les salaires ne peuvent plus être payés.
Le maire, invité à prendre la parole par le Président, le remercie pour avoir accepté sa présence et explique qu’il est là à la fois par solidarité avec le fondateur de la Sérim et son personnel mais aussi pour éviter une vente dissociée aux enchères des machines qui hypothéquerait le plan du repreneur qui l’accompagne.
Mme Hégot confirme en effet que le projet de reprise du couple, validée par la banque, garde toute son actualité. Le Procureur explique qu’étant donné la situation exsangue de la trésorerie, la prononciation de la liquidation est incontournable et urgente si l’on veut que les sommes dues aux salariés soient versées par l’AGS (Association pour la gestion du régime d’assurance des créances des salariés). Mais que, par contre, le scénario de reprise «en bloc » garde toute sa place pour peu que M et Mme Hégo déposent rapidement auprès du liquidateur, dans le cadre d’une vente de gré à gré, leur projet de reprise qui concernerait donc cette fois le bâtiment, le fonds ce commerce et les machines, à charge pour le couple de ré – embaucher progressivement le personnel indépendamment de ce plan.
La décision du Tribunal est mise en délibéré et sera connue dans les jours qui viennent. En vue de constituer dossier de reprise, une réunion ce mardi 15 décembre à l’agglomération, à l’initiative de Mme Hégo a rassemblé autour d’elle, M Saliou (service économique de l’agglo), un représentant de l’UIMM, un représentant d’initiative Sambre Avesnois et le maire de Marpent.
Le couac des trottoirs
~~Les élus de Marpent et les riverains ont été surpris de voir entreprendre un renouvellement de 150 mètres de trottoirs rue Delmotte, trottoirs dont l’état général n’était pas excellent certes, mais loin d’être alarmants.
En réalité, les services de l’agglomération se sont trompés de dossier et n’ont pas tenu compte de la demande plus ancienne et plus importante du projet de création de trottoirs également rue Delmotte mais à en un autre endroit (virage de Rocq).
Alors que cette ancienne demande a fait l’objet de plusieurs courriers officiels, de délibérations et avait été adressée au service programmation – investissement voirie, l’autre demande ne concernait que la réparation du revêtement à l’ancien emplacement de l’abri-bus et avait été adressée par télécopie au service entretien de l’agglomération.
Dans un courrier au Président de l’agglomération, annexé de l’ensemble des pièces afférentes à ce dossier, le maire de Marpent exprime son souhait, pour éviter ce genre de déboires à l’avenir, avant chaque investissement sur la voirie, que le projet fasse l’objet d’une réunion en mairie et d’une validation.
Dans le cas présent, les élus se retrouvent devant des travaux qu’ils n’ont pas demandé (et que la commune ne pourra donc payer) et attendent toujours la réalisation, depuis 2013, d’autres travaux plus urgents puisqu’il s’agit de canaliser les eaux de ruissellement dans des caniveaux pour éviter les inondations des habitations situées en contre-bas de la rue Delmotte.
L’AGGLO CONDAMNEE A REFAIRE SES CALCULS
~~Fin 2014, le maire de Marpent, au nom de la commune, a saisi le Tribunal Administratif pour faire annuler une délibération de l’agglomération relative au calcul de la dotation de solidarité communautaire. Ce calcul nous paraissait inéquitable et non conforme au Code des impôts qui exige de prendre prioritairement en compte pour ce calcul le potentiel fiscal et la taille de la commune.
Le Tribunal Administratif de Lille vient de nommer raison au maire de Marpent et d’annuler la délibération litigieuse, contraire à l’article 1609 – 9 - C du Code des Impôts.
L’agglomération est tenue, dans le cadre de la dotation 2016, de ventiler les montants de manière à récupérer les sommes indûment versées aux communes riches pour les reverser aux communes pauvres.
Pour information, l’agglomération n’ a pas changé son mode de calcul en 2015 et le maire de Marpent a de nouveau saisi le Tribunal pour faire fin à ce qu’il est convenu d’appeler une interprétation laxiste et anti- républicaine de la loi.
Publicité
/image%2F1572440%2F20151130%2Fob_f2f656_doc731.jpg)