ecologie - dvlpt durable
Un militant exemplaire de l'environnement nous a quittés.
Il aura été jusqu’au bout un inlassable militant de la cause environnementale et un acteur engagé de la sambre-avesnois.
Didier Bourguelle, fondateur d’Environnement Sambre Avesnois, vient de nous quitter, des suites d’une longue maladie.
D’une indépendance à toute épreuve, intègre jusqu’au bout des ongles, ancré sur ses convictions profondes et sincères, Didier était une source d’information précieuse pour les élus.
Toujours discret, il savait nous interpeller sur tous les enjeux écologiques de ce temps.
Malgré la maladie, Didier n’a jamais cessé de militer, d’éplucher les dossiers, de faire circuler les pétitions, d’initier avec ses amis d’ESA des débats de qualité comme celui récemment consacré au devenir de l’abeille.
Sa disparition est une perte profonde pour tous ceux qui partagent son idéal et le meilleur hommage qu’on peut lui rendre, lui qui n’aimait pas les honneurs, c’est de continuer le combat pour la protection de la planète.
Nature au service de l'homme.... et vice versa ?
Intervention dans le cadre du débat sur la transition énergétique et la préparation du Schéma Régional de Développment Durable du Territoire (SRADDT), organisée par le Conseil Régional (Valenciennes/ Les Tertiales).
En quoi l’enjeu de la biodiversité tel qu’il est formulé dans le SRADT, c’est-à-dire le renforcement des continuités écologiques (enjeu commun avec le SRCE) et le renforcement des services fournis par les éco-systèmes (enjeu spécifique du SRADT), nous paraît-il essentiel ?
Retour sur schéma régional TVB :
Axe majeur : Espaces de biodiversité remarquable (« cœurs de nature »), en lien avec les corridors écologiques
Le recul que possède la Région NPDC, de fait de son antériorité dans l’engagement de la TVB, lui permet de constater que valoriser quelques espaces de biodiversité remarquable, même en lien avec les corridors biologiques, ne suffit pas à enrayer l’érosion de la bio-diversité.
La démarche SRADT estime en conséquence qu’il importe d’intervenir à la fois de manière plus globale (prise en compte, au-delà des cœurs de nature et des corridor, de l’ensemble des milieux naturels (mares, forêts, prairies bocagères, zones humides) et de manière plus précise (en cernant les services rendus à l’homme par ces milieux naturels).
Pour le premier aspect, Il est difficile par exemple de penser que l’on a rempli l’objectif si la protection valorisation, d’un coeur de nature n’intègre pas, en amont et de manière plus systémique, la question de la qualité de l’eau ou encore des technique de gestion de cet espace.
Pour le second aspect, le débat renvoie à deux conceptions de la nature avec d’un côté :
- Une conception utilitariste (Rapport de Bernard Chevassus-au-Louis, commandé au Centre d'analyse stratégique, organisme rattaché au Premier ministre, suite au Grenelle de l'environnement) qui tente d’évaluer les services rendus, notamment en approvisionnement en eau, en matière de santé ou encore en matière culturelle. Il s’agit donc d’une évaluation économique non marchande mais néanmoins capable d’apprécier le prix de la perte de biodiversité : j’artificialise 1 hectare de forêt et je fais un chèque de 970 € à la collectivité.
- et d’un autre côté une conception éthique qui craint une marchandisation de la nature et considère que, même si la nature ne rendait aucun service à l’homme, cela ne donne pas le droit à ce dernier de la détruire.
Même si l’abeille ne permettait pas faisait pas économiser 150 milliards d’euros par an, cela justifierait-il pour autant le recours aux pesticides ?
Nous n’allons pas ici ouvrir ce débat mais retenons qu’il existe et que le premier à l’avoir posé, c’est Alexandre Dumas qui, en constatant que les arbres du parc du château de Villers - Cotteret plantés par François 1er ont été abattus et vendus pour 100 000 écus par Louis Philippe alors qu’ils avaient une valeur « inestimable »met pour la première fois en balance la valeur commerciale d’un arbre et sa valeur esthétique, sentimentale ou historique.
En quoi la démarche locale TVB de l’agglomération sambrienne tente t-elle de répondre à cette problématique du SRADT ?
Notre Plan Paysage Trame Verte et Bleue se décompose en 35 actions
Certaines relèvent de Mesures de type « cœur de nature » :
90 ha de zone humides et d’intérêt communautaire en bordure du corridor Sambre (Marpiniaux et Pantegnies) et 6 ha en bord de la Solre, affluent de la Sambre, l’ensemble concentrant un nombre impressionnant d’espèces.
Cette politique permet à ces espaces fragiles de remplir plusieurs services :
- Service d’approvisionnement en eau en jouant un rôle d’éponge filtrante et alimentant la nappe phréatique
Service hydraulique en permettant, en cas de crues, de retenir les eaux et de limiter les risques d’inondation
Service pour les pêcheurs en favorisant, grâce à la régulation maîtrisée du niveau d’eau, la reproduction du brochet
Service écologique bien entendu, en offrant à certaines espèces animales et végétales, des conditions optimales de reproduction et de développement.
Service pédagogique, en offrant aux activités scolaires et péri-scolaires un cadre idéal pour la découverte de la nature et des zones humides
Service sportif, grâce à la fois aux parcours santé, à la présence de la voie verte et aux chemins d’initiation à la marche nordique
Service de loisirs enfin, en permettant aux familles de se promener dans un cadre champêtre
Pour autant, le PPTVB ne se limite pas à protéger et à valoriser ces cœurs de nature.
Il intègre aussi, sur ces sites, la mise en oeuvre de la gestion différenciée, intégrant des chantiers nature avec des groupes de bénévoles ou le centre d’aide par le travail.
Cette gestion douce, déborde par ailleurs aujourd’hui le seul périmètre de ces sites puisque l’agglomération a engagé une action de Formation des agents communaux aux techniques de gestion différenciée des espaces publics couvrant une centaine d’hectares.
Là encore, et grâce à cette gestion alternative, ces espaces publics redeviennent des espaces de verdure propices à la bio- diversité mais en même temps générateurs d’économies pour la collectivité par le moindre temps passé à la tonte, l’absence d’arrosage et le non recours aux produits phytosanitaires.
D’autres actions sur des milieux naturels spécifiques, moins visibles sur la plan spatial et aménagement, permettent d’inscrire ces politiques « cœur de nature » dans une démarche éco-systémique :
- Action de Protection du maillage bocager dans le cadre d’une convention d’entretien de 80 km de haies avec une quinzaine d’agriculteurs, C’est infime au regard des 1000 kilomètres de haies agricoles sur le territoire de l’agglomération mais c’est un premier pas.
L’entretien des haies représente pour beaucoup d’agriculteurs une contrainte de temps, une contrainte financière (entre 0,15 et 0,20 € du mètre linéaire) et une contrainte parfois en termes d’exploitation.
Pourtant, les services rendus par la haie sont multiples :
La haie retient les terres et limite donc l’érosion des sols
La haie favorise la protection et la qualité de l’eau souterraine
La haie représente un abri et un lieu de vie pour la faune et la flore (la haie corridor biologique)
La haie retient l’eau et protège donc contre les inondations
La haie est un écran protecteur contre le vent, les coulées de boue et les congères
La haie amène de l’ombre pour le bétail
La haie est devenue une donnée essentielle du paysage sambre-avesnois, et donc une partie de son patrimoine paysager, de son image et de son identité.
La haie capte les gaz à effet de serre (c’est un puits de carbone) et participe à la lutte contre le réchauffement climatique
La haie donne du bois de chauffage
La haie est aussi un but de loisirs, appréciée des promeneurs pour la cueillette mais aussi des chasseurs parce qu’elle favorise la reproduction du gibier
Septembre 2011, le programme d’entretien de haies est déclaré d’intérêt communautaire et s’inscrit dans le Plan Paysage Trame Verte.
Partenaires :
Le Conseil Général qui finance à 80 % (l’agglomération prenant à sa charge les 20 % restant)
Le PNR qui amène son expertise technique
L’Association de développement Agricole et rural de la Thiérache Hainaut (ADARTH) qui sensibilise les agriculteurs à ce programme
L’Agence d’urbanisme pour la cartographie
- Action de Protection des lieux d’hibernation et de reproduction de la chauve souris, dont on sait les services qu’elle rend en consommant chaque jour des milliers de moustiques que les habitants n’auront pas à exterminer avec de coûteuses et dangereuses bombes de pesticides.
- Opération de création ou d’aménagement de 22 mares sur des terrains publics, dans le cadre d’un appel à projet auprès des communes intitulée « 22, v’là les mares », en partenariat avec le PNR et partant du constat que les mares subissent des dégradations organiques (lorsqu’il y a empoissement) mais surtout des dégradations physiques avec leur comblement qui peut être naturel : (eutrophisation par manque d’entretien, atterrissement par piétinement du bétail, par affaissement des berges suite aux rats musqués ou lors de routes à proximité, chutes de feuilles avec la proximité d’arbres) ou volontaire (décharges, remblayées suite au passage de l’élevage à la culture, perte d’usage par crainte sanitaire de l’agriculteur).
Et pourtant, une mare qui n’a plus d’USAGE rend encore de nombreux services : c’est un milieu vivant, riche en bio-diversité qui sert de refuge ou de lieu de vie à une flore et une faune diversifiée (amphibiens notamment), c’est un lieu de stockage des eaux de ruissellement, sans oublier son rôle paysager.
Opération Plantons le décor, qui permet aux particuliers d’acheter pour un prix modeste des espèces locales, service indirectement rendu aux apiculteurs, à l’agriculture et aux propriétaires d’arbres fuitiers.
Conclusion :
Les milieux naturels peuvent ne pas ou ne plus avoir d’usages, ils n’en rendent pas moins de précieux services.
Or, apprécier le service d’un milieu naturel ou d’une espèce, c’est donner d’une certaine manière une valeur économique, donc monétaire à la biodiversité.
Cela permet de pouvoir comparer. Et le calcul économique public permet d'aider les décideurs à le faire.
D’ailleurs, on utilise déjà des prix pour la nature, dans les procès en particulier, afin de calculer une indemnisation versée en réparation de dommages écologiques, comme après une marée noire ou le rejet de produits toxiques.
Dans une opération d’aménagement qui artificialise les sols, il devient impératif d’ajouter, au coût des infrastructures, celui de la perte de bio-diversité.
Mais cela ne doit pas pour autant conduire à tout marchandiser.
Quelle valeur économique attribuer à la "biodiversité remarquable" (parcs naturels nationaux, espèces menacées…), afin d'éviter qu’une capacité à payer puisse engendrer l'instauration d'un droit de détruire ?
C’est parce que la nature rend d’immenses services à l’homme que l’homme se doit d’être au service de la nature.
"Aéroport Notre-Dame des Landes : NON MERCI !"
Participez vous aussi à la pétition "Aéroport Notre-Dame des Landes : NON MERCI !" : http://www.aeroport-nonmerci.fr/
Depuis une semaine, plus de 500 gendarmes sont mobilisés en vue d'expulser les opposants au projet d'aéroport situé à Notre-Dame des Landes (44).
Ce coup de force est inacceptable : Plus de 2000 hectares de terres agricoles et zones humides sont menacés.
►SIGNEZ la pétition pour stopper les expulsions :
http://www.aeroport-nonmerci.fr/
Alors que :
le dérèglement climatique est désormais incontestable,
le prix des carburants ne cesse d’augmenter,
la destruction des écosystèmes s’accélère,
l’artificialisation des terres agricoles se poursuit,
est-il bien raisonnable d’investir plus de 250 millions d’euros d’argent public pour aider une multinationale à saccager notre environnement ?
Lutter contre l'indécence énergétique
La loi sur le logement décent a imposé aux propriétaires bailleurs une liste de travaux sous peine de soustraite leur logement au versement de l’allocation logement.
L’absence d’une simple trappe de ventilation peut avoir un effet redoutable.
Paradoxalement, la CAF ne se s’est jamais émue de verser de l’allocation logement pour des logements qui sont de véritables passoires en termes de consommation d’énergie.
Il en va de même du règlement sanitaire départemental, qui oblige le maire à procéder à des mises en demeure suivies de verbalisation et qui est exclusivement basé, comme son nom l’indique, sur le confort sanitaire.
Notre panoplie législative n’a pas encore fait sa révolution culturelle malgré le Grenelle, qui a pourtant mobilisé beaucoup d’énergies, mais n’a pas rien à trouver à dire sur le sujet.
Certes, il existe des aides incitatives, symptôme d’une culture archaïque de la subvention mais ne parviennent à motiver qu’une petite minorité de bailleurs cherchant à faire de gros travaux dans le cadre d’une logique de défiscalisation.
Le confort sanitaire n’inclue pas hélas la question du confort énergétique.
Je vois quotidiennement des logements, rachetés par des bailleurs qui les découpent en studios, installent un point douche et un radiateur électrique et relouent à plus de 500 euros par mois, profitant de la solvabilisation des locataires par le biais des aides de la CAF.
Ces mêmes locataires se tourneront ensuite vers le Conseil Général et la commune pour avoir des aides pour payer les factures d’électricité.
Autrement dit, la loi sur l’indécence, si elle a représente un progrès en termes de confort sanitaire, continue néanmoins à alimenter un système pervers dont profitent certains bailleurs peu scrupuleux et qui coûte cher en argent public.
Notre législation a besoin d’évoluer.
Le confort sanitaire doit s’élargir au confort énergétique et le règlement sanitaire départemental doit se compléter d’un volet isolation du logement.
Cela ne coûterait rien en dépenses publiques.
Les Portes des Marpiniaux
Ce site est l’un des deux sites d’intérêt communautaire, identifiés dans le cadre du Plan Paysage Trame Verte et Bleue de la Communauté d’Agglomération Maubeuge Val de Sambre.
Le second site, vaste de 36 hectares, est celui de Pantegnies, à Pont sur Sambre,
La trame Vert et Bleue, ce fut d’abord, dans les années 90, un maillage régional des corridors biologiques que le Grenelle de l’Environnement a ensuite généralisé à l’ensemble de l’hexagone au travers des Schémas Régionaux de Cohérence Ecologique.
L’Agglomération a ensuite décliné ce maillage régional dans une étude diagnostic qui a débouché sur le Plan Paysage Trame Verte et Bleue , un Plan de 35 actions dont la vocation essentielle vise la protection et la valorisation des milieux naturels, comme les zones humides et les espaces boisés, avec le souci d’ouvrir une partie de ces espaces à des pratiques de loisirs et de détente.
Les marais des Marpiniaux, qui séparent les communes de Boussois et Marpent, ont donné leur nom à notre commune dont le préfixe « mar » d’origine germanique, désigne l’eau à l’image d’autres noms de communes comme Maroilles ou encore Maresches.
Le site des Portes des Marpiniaux a une histoire chargée et de très nombreuses familles marpentoises et beuxéidiennes comptent un ou plusieurs parents ayant travaillé sur le site.
Après la fermeture définitive de l’usine en 1979, le site devient une friche qui sera revendue à Sertiru pour ferraillage tandis qu’une partie est acquise sur Boussois rive gauche pour une activité de casse automobile et une autre, composée d’entrepôts sur Marpent rive droite à des fins de location industrielle.
Sur le reste, la nature va progressivement reprendre ses droits au fil des décennies, créant une opportunité de création d’un club de tir à l’arc dans ce bâtiment.
En 2002, la mairie de Boussois rachète à Sertiru, devenu entretemps Netrel, les terrains situés sur son territoire, Marpent fait la même chose avec la partie rive gauche,où se trouvait autrefois l’aciérie, et la CCVS la partie rive droite, ancienne emprise des ateliers de mécanique.
L’ensemble représente une trentaine d’hectares dont 18 ha de boisement.
En 2005, après engagement des deux communes à céder le foncier à l’agglomération, L’Etablissement Public Foncier prend en charge l’instruction de ce dossier pour la remise à zéro du site, opération financée à 100 % par l’Etat, la Région et l’Union Européenne.
Cette action va permettre de démolir les derniers bâtiments, de confiner la pollution et d’extraire les cuves, déchets et autres scories qui défiaient nos velléités de réappropriation, tout en creusant quelques mares et en balisant par des barrières bois les limites des principaux espaces.
En 2006, L’agglo adopte le PPTV et en 2007 prend la compétence « valorisation et gestion des espaces naturels d’HK Porter et de Pantegnies ».
Le cabinet Alfa réalise en 2008 un diagnostic confirmant la richesse du site et l’incroyable paradoxe d’une mutation qui a consisté à faire naître un cœur de nature sur un ancien site industriel, là où, justement, les milieux naturels n’avaient alors pas droit au chapitre.
- Une faune riche : 66 espèces d’oiseaux, 18 espèces de libellules, 165 espèces de papillons, 9 espèces de sauterelles, 7 espèces de mammifères protégés nationalement comme le hérisson d’Europe et 6 espèces de chauve-souris, 6 espèces d’amphibiens protégés nationalement.
- Une flore exceptionnellement diversifiée : 365 espèces de plantes, 27 espèces végétales patrimoniales et 7 espèces végétales protégées nationalement comme la fameuse pyrole à feuilles rondes qui a donné son nom à l’un des deux parcours santé.
Le Cabinet propose un plan de gestion préconisant la restauration des milieux humides.
En Juillet 2009, dans le cadre de l’appel à projets lancé par le Conseil Régional et de l’Etat sur la TVB pour la période 2007-2013, l’agglomération dépose le dossier des Marpiniaux.
Ce projet affiche l’ambition de concilier un objectif écologique (préserver et valoriser la biodiversité du site), un objectif hydraulique (développer le potentiel de stockage des crues), un objectif piscicole (favoriser la reproduction des brochets) et un objectif social en intégrant la question de l’accueil du public, le tout dans une démarche de concertation exemplaire avec nos partenaires : les représentants de VNF, la Fédération de Pêche, l’ONEMA, le PNR, l’agence de l’Eau et la DREAL .
Sans oublier les riverains et les usagers du site, en particulier les archers et les chasseurs de gibiers d’eau représentés au comité de pilotage.
Les travaux ont consisté, sous la maîtrise d’œuvre du cabinet OSMOSE, en travaux hydrauliques, en travaux de restauration des milieux naturels et en travaux d’ouverture au public.
Les travaux hydrauliques menés par l’entreprise Lebleu, ont consisté en des actions de curage, reprofilage et mise en connexion des fossés, de la Sambre et de la zone humide, celle-ci s’étant vu agrandie d’une zone d’étalement pour recueillir et stocker les eaux de crues, et dotée d’une vanne pour maîtriser le niveau d’eau de manière à permettre aux brochets de regagner la rivière après la période de reproduction.
Pour ces travaux, la clause d’insertion prévue pour les marchés publics a permis de confier des heures de travail à un chercheur d’emploi recruté par Réussir en Sambre.
Les travaux de restauration des milieux naturels avaient eux pour objectif de limiter la colonisation du site par les saules afin de créer des effets de lisière favorables au développement de la flore.
Ils ont été mis en œuvre par l’entreprise Régnier et par les chantiers nature de bénévoles de l’association Les Blongios, et ont consisté principalement en opérations d’élagage, de dessouchage, en des actions de curage et élargissement de mares nécessaires au développement des amphibiens, en opérations de fauchage de la végétation envahissante, fauche dite « exportatrice » puisque les produits sont évacués du site.
Enfin, les travaux d’ouverture au public menés par l’entreprise Francial sont venus compléter les aménagements de la voie verte et du parcours santé et se sont traduits par la pose de clôture et de mobilier, et la création d’un ponton bois équipé de panneaux d’orientation, de quoi inviter le promeneur à faire une halte pour s’adonner à quelque rêverie au pied du marais et pourquoi pas à prolonger cette évasion dans l’imaginaire en pénétrant dans les espaces boisés alentours à la recherche des quelques mares discrètes mais oh combien mystérieuses de calme et de poésie.
Le coût des travaux s’est élevé à 208 000 euros HT, financé à 50 % par l’Union Européenne et 30 % par le Conseil Régional, soit 20 % par l’AMVS, ce à quoi il convient d’ajouter les 10 000 euros pour les deux parcours santé, l’un de 450 m, l’autre de 900 m, financés par le budget trame Verte de l’agglomération.
Le site des Portes des Marpiniaux a été sélectionné en 2011 par le Ministère avec 14 autres réalisations nationales dans le cadre du Grand Prix des zones humides en milieu urbanisé.
La contiguïté de la Véloroute - Voie Verte permet à de nombreux promeneurs de découvrir le site sur lequel des manifestations diverses sont par ailleurs organisées à différentes occasions : tirs à l’arc préhistorique avec le club des Archers, les foulées de Noël avec MSL-ESA59, sorties guidées avec le CPIE, chantiers nature avec l’association les Blongios, nom d’un petit héron qui fréquente les zones humides.
La dernière phase du projet concernera la question des accès dans la mesure où la réflexion menée dans le cadre de la valorisation a fait apparaître la nécessité d’une modification des accès au site, l’entrée côté Boussois devenant l’entrée principale et remise en état pour les véhicules motorisés, celle de Marpent étant réservée pour créer un axe de circulations douce.
L’aménagement a pris un peu de retard en raison d’un problème d’écoulement des eaux pluviales à régler préalablement, les canalisations actuelles traversant ces voiries étant celles de l’entreprise et dans un état dégradé qui impose de rechercher des solutions alternatives. Tout ceci est en bonne voie.
L’action menée sur les Marpiniaux, si elle est la première engagée par l’AMVS, intercommunalité pilote en ce domaine, ne sera pas la dernière car l ’enjeu de la biodiversité ne fera que s’amplifier, à la fois du fait des menaces venant d’une part du changement climatique et d’autre part de la fragmentation des espaces résultant des différents travaux d’aménagement.
Et l’on sait que l’homme ne peut vivre sans bio-diversité car il a besoin des milieux naturels pour des tas de raisons : hydraulique, production d’oxygène, recyclage des matières organiques, épuration de l’eau et de l’air, lutte contre l’érosion, pollinisation, recherche médicale, et recherche agricole car la nature garde secrètement toutes les souches sauvages de nos espèces végétales au cas où nous en aurions besoin.
Pour bien comprendre l’intérêt d’un site comme celui des Marpiniaux , il nous faut embrasser le territoire dans sa globalité et voir dans notre rivière la colonne vertébrale le long de laquelle s’égrènent des milieux naturels d’une grande richesse, des milieux qui en sont pas isolés les uns des autres mais entièrement solidaires entre eux.
Au-delà de leurs fonctions écologiques, hydrauliques et sociales, ces espaces de nature peuvent constituer le socle sur lequel l’agglomération vient faire corps avec son territoire, peut trouver de la cohérence spatiale dans son développement en rendant la lecture de nos paysages plus aisée et donc plus forte sur le plan affectif.
Si la rue de l’aciérie ne nous ouvre pas encore les portes du paradis, elles nous amène déjà aux Portes des Marpiniaux que les communes de Boussois et de Marpent laisseront grandes ouvertes pour accueillir celles et ceux qui souhaitent s’enivrer à loisir des charmes de ce site dont l’agglomération et ses habitants peuvent être fiers.
Présidentielle, quel vote pour la planète ?
Le quotidien Le Monde a eu la bonne idée de questionner les candidats à l’élection présidentielle sur l’environnement, thème oublié de la campagne.
1) Sur la question du référendum concernant le nucléaire, seul Nicolas Dupont-Aignan et Mélenchon approuvent. Il est vrai que ce dernier n’avait pas d’autre choix.
Dire non au référendum, c’était s’aligner sur la position des Verts et se couper de ses alliés, majoritairement pro-nucléaires.
Le refus du référendum semble pourtant la position la plus raisonnable car l’on ne voit pas pourquoi les français de 2012 pourraient décider de l’avenir énergétique de ceux de 2050.
Dans ce registre, il appartient, après un grand débat national, citoyen, puis parlementaire, que l’exécutif prenne ses responsabilités.
2) Tous les candidats conçoivent l’abandon des subventions aux énergies fossiles sauf Marine Le Pen. Quant à N.Sarkosy. Il s’interroge et attend probablement le Grenelle 3.
3) Le maintien de la taxe carbone pour les compagnies aériennes est accepté par tous, sauf par le candidat du NPA, qui considère peut-être (sur le mode de raisonnement qui a amené l’extrême gauche à ne pas voter la taxe Tobin) que la limitation drastique du transport aérien est préférable à sa taxation.
4) Tous, sauf le FN, sont d’accord pour que la Trame Verte et Bleue devienne opposable à tout projet d’infrastructure. Heureusement que le grand quotidien du soir a posé la question car, sur ce point, les pratiques sur le terrain laisser subsister quelques doutes.
5) Tous sont d’accord pour maintenir l’interdiction de la culture des OGM, maintenir l’interdiction de la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste, réduire de 50% l’usage des pesticides (sauf le NPA… qui est peut-être plus ambitieux ?).
6) Le péage urbain dans les villes de plus de 300 000 habitants ?
Bayrou, Sarkosy et Hollande sont pour. Pourtant, cela risque de donner un droit à ceux qui ont les moyens de polluer davantage.
L’interdiction peut être sélective mais l’argent ne doit pas être le moyen de cette sélection. On pourrait imaginer que les voitures les moins polluantes soient reconnaissables avec un « écolabel » et qu’elles seules puissent pénétrer dans ces grandes villes.
7) La réduction coercitive de la taille des élevages en Bretagne pour lutter contre la prolifération des algues vertes est acceptée par le NPA, Mélenchon et Eva Joly. Les autres refusent, soit parce qu’ils défendent un modèle de l’agriculture intensive… à moins qu’ils ne considèrent que cette limitation ne doit pas se limiter à la Bretagne ?
8) Enfin, l’extension de l’aéroport de Notre Dame des Landes est refusé par tous (ouf !) ...sauf par Sarkosy et Hollande, proche du maire de Nantes.
Il reste, au final, pas mal d’interrogations et l’on se met à rêver d’une campagne dans laquelle Hulot aurait apporté beaucoup dans la remise en cause du modèle économique responsable de tous ces désastres tout en transgressant les clivages idéologiques entretenus par les appareils.
Maisons des villes, maisons des champs
La lutte contre l’artificialisation des sols préconise une protection accrue des zones agricoles au profit d’une densification des secteurs urbanisés.
Cette règle a tous les aspects de la logique mais, appliquée à la lettre, peut produire des effets discutables.
De nombreux jardins et vergers valent , en biodiversité, les champs de l’agriculture industrielle sur lesquels on cherche en vain les insectes et petits mammifères.
Même les friches industrielles sont parfois devenues des réserves de bio-diversité.
Décider, à partir de là, de privilégier les constructions au cœur des bourgs et des villes plutôt qu’à leurs franges, n’est pas toujours le choix le plus pertinent en matière de développement durable.
C’est donc en sortant du dogmatisme environnemental que l’esprit du Grenelle trouvera tout son sens, pas dans l’application mécanique de quelques principes, aussi séduisants soient-ils.
Méthanisation, où en est-on ?
Une réflexion est en cours au niveau de l’agglomération pour examiner la faisabilité d’une unité de méthanisation.
Le principe d’une telle unité, c’est d’amener des déchets fermentescibles dans une unité où la fermentation va dégager du bio-gaz, principalement utilisé dans des installations de combustion aux fins de production d’électricité, ou transformé en bio-méthane pouvant être injecté dans le réseau de gaz naturel, le digestat étant réutilisé ensuite comme produit d’épandage agricole.
Le gisement potentiel de déchets fermentescibles dans un périmètre de 30 kilomètres de Maubeuge n’est pas négligeable : 150 000 tonnes.
Par contre, l’origine de ces déchets est majoritairement agricole (120 000 tonnes), l’agglomération n’amenant que 12 000 tonnes (déchets verts des collectivités et boues de la station principalement) auxquelles pourraient s’ajouter 3500 tonnes provenant des poubelles des particuliers, sous réserve d’une réorganisation totale et coûteuse de la collecte sélective.
L’empreinte carbone d’un tel scénario n’apparaît a priori pas bonne.
L’essentiel des déchets (du fumier en réalité) transiterait sur les routes dans des norias de camions avant d’arriver sur le territoire de l’AMVS.
Tout cela demande réflexion.
La méthanisation collective est envisageable sur un périmètre étroit à forte densité de population, ce n’est pas notre cas.
L’élimination des déchets agricoles n’est , de surcroît, pas de notre compétence.
La réflexion, à ce stade, m'incite à penser que la méthanisation en avesnois pourrait s’organiser à partir d’un modèle conçu autour d’un maillage d’unités de méthanisation regroupant un groupe d’exploitations (un peu sur le modèle des coopératives viticoles) permettant d’éviter que le bilan carbone des déplacements n’annule l ‘intérêt de ce choix d’élimination des déchets.
L’échelle de la future carte intercommunale pourrait faciliter cette mise en place.
Mais c’est au monde agricole ou à ses représentants de s’organiser.
Pour l’agglomération, on peut imaginer qu’une petite unité (20 000 tonnes) soit installée près du centre de tri, quitte à réorganiser la collecte auprès des ménages (un bac supplémentaire).
Cela va demander une plus grande exigence de tri et va coûter de l’argent : nouvelles poubelles notamment sans oublier que parallèlement, en diminuant l'apport à l'incinérateur, on fera monter le prix du tonnage incinéré...
Mais, de toute façon, la réglementation européenne va nous l’imposer.
Quand la posture anti-Grenelle devient une imposture
M Thierry Levent, président de l'association Houdain Environnement diffuse actuellement un texte qui se veut accablant pour l’écologie. Ce texte appelle plusieurs remarques.
Il reproche aux Plans Climat de coûter des millions d’euros qui seraient bien utiles pour satisfaire des besoins dans le Tiers-Monde.
Beaucoup d’actions inscrites dans les plans climat ne coûtent rien (encourager le vélo ou le train plutôt que la voiture coûte globalement moins cher à la collectivité) ou si elle coûtent en investissement (économies d’énergie dans l’habitat), c’est pour économiser en fonctionnement ensuite. Il est donc malhabile, voire malhonnête de scinder l’investissement et le fonctionnement.
La transition démographique est en voie d’achèvement : on vit plus longtemps, la fécondité repart, les victimes des évènements météorologiques extrêmes diminuent…
On vit certes plus longtemps mais pas plus longtemps en bonne santé hélas.
D’autre part, Les cancers sont la première cause de mortalité prématurée avant l’âge de 65 ans, essentiellement due aux conditions de vie sans oublier (merci Ivan Illich) les mortalités par suite d’erreurs de diagnostic ou de traitement anti-cancer qui ne sont hélas pas comptabilisées séparément.
Pour l’OMS, 25 % des maladies sont liées à des expositions environnementales.
La fécondité s’est redressée mais on ne demande pas à ce qu’elle reparte de plus belle (une démographie forte est synonyme d’une forte demande en énergie !)
Les victimes des catastrophes naturelles sont certes moins nombreuses mais les victimes des catastrophes dites naturelles, en réalité créées par l’homme (comme en Vendée) sont toujours trop nombreuses.
Les pesticides ne seraient pas responsables d’un problème de santé publique.
Mais le texte ne parle pas des effets sur l’eau, sur la terre et sur la bio-diversité dont la raréfaction est mise en doute, faute de données empiriques !
C’est faire fi des milliers de diagnostics et tableaux de bord qui sont gérés par une multitude d’organismes spécialisés.
Rien que dans le Nord, la disparition d’une quinzaine d’espèces de papillons ces vingt dernières années est constatée par des données empiriques.
Le texte promeut les OGM, estimant que rien ne permet aujourd’hui de dire qu’ils sont nocifs pour la santé publique.
Certes, mais rien ne permet de dire le contraire et l’on sait d’autre part que leur dissémination dans l’atmosphère menace la spécificité des filières de production alimentaire.
On nous parle d’efficacité de l’agriculture et des progrès accomplis quant à l’utilisation de pesticides.
Certes, près de la moitié seulement ! des fruits et légumes en contiennent des traces
Concernant l’eau, les avancées sont incontestables pour les eaux de surface mais démenties pour l’eau souterraine.
Si l’eau de la Sambre a retrouvé une qualité acceptable mais les eaux de la nappe phréatique atteignent un seuil critique pour les nitrates et le dépasse par endroits.
La diatribe se tourne ensuite sur le réchauffement climatique, bien entendu « Allègrement » mis en doute et considéré, s’il se confirmait, comme une mutation somme toute parmi d’autres, oubliant que l’interrogation légitime vient du fait qu’habituellement un changement d’ère climatique se produit sur des milliers d’années, par sur un siècle.
Le texte se termine par une réhabilitation de l’optimisme (qui n’est pas ringard) et la confiance (aveugle ou pas) au progrès.
Moi, je continue à lui préférer la formule de Gramsci : « le pessimisme de la raison, l’optimisme de la volonté ».
Il est pour le moins paradoxal qu’une association dont la vocation est la protection de l’environnement fasse à ce point l’éloge du productivisme effréné.
On se demande si ces pourfendeurs de l’écologie ne s’en servent pas comme un drapeau quand cela peut arranger leur propre environnement.
On tombe alors dans l’instrumentalisation la plus totale.
D’aucuns désigneraient cette posture comme une imposture.
Nettoyage des berges de la Sambre
A l'appel de l'association Marpent Eau Nature, présidée notre jeune et dynamique marpentois Jérémy Williez, un groupe de bénévoles s'est retrouvé ce samedi pour ramasser ou pêcher les détritus sur la Sambre et ses abords.
Tous les sacs ont ensuite été déposés à la déchèterie de Jeumont.
Cette sortie estivale fut aussi l'occasion de découvrir sur notre commune quelques décorations sympathiques et pittoresques au bord de l'eau.