Une alternative au projet Salmagne
/image%2F1572440%2F20250119%2Fob_33e371_agc.jpg)
« Parc industriel Vallée d’Avenir ».
Le projet de tirer un trait sur l’aérodrome de la Salmagne pour y aménager 80 hectares de zone industrielle s’appuie sur le constat que l’Agglomération ne disposerait pas d’un terrain suffisamment vaste pour créer ce type de zone et y accueillir, le cas échéant, une « Gigafactory ».
Ce constat nous impose de hiérarchiser dans la durée la requalification des nombreuses friches existantes, en vue de mailler les Zones d’Activités Economiques (ZAE) sur l’agglomération et de garantir un développement équilibré de notre territoire.
Ce schéma doit inclure toutes les variétés de site, certains présentant des propriétés spécifiques, par exemple en termes de desserte (réseau THT, embranchement ferroviaire ou routier), en termes de localisation (insertion urbaine, éloignement pour entreprises classées Seveso) ou encore en termes de surface.
Sur ce point, il convient de s’intéresser avec lucidité à celles qui disposent du plus important potentiel foncier et permettrait d’accueillir le cas échéant mais pas exclusivement, une éventuelle « Gigafactory » : à proximité, il y a un site , c’est celui dit « site AGC » sur Boussois-Assevent.
Le potentiel foncier de ce site est tout aussi conséquent : Sur les 76 hectares d’emprise industrielle existante, pas moins de 46 hectares disponibles sont comptabilisés comme Zone d’Activités Economiques par les services de la CAMVS. On y trouve la friche Desvres (propriété CAMVS), la friche Graham Packaging (propriété CAMVS), les anciens Bureaux de Desvres (propriété de Desvres) et le foncier libre de la verrerie AGC.
Les deux friches appartenant à l’Agglomération totalisent 20 hectares sachant qu’ AGC n’occupe qu’une petite partie du reste et, sans compromettre le projet de site de production d’hydrogène vert, et pourrait se délester sans aucun problème d’une quinzaine d’hectares de terrains disponibles
Tous les réseaux existent : 4 Pipelines dont GRT Gaz et 3 d’Air Liquide (Oxygène, Hydrogène, Azote), réseau Très Haute Tension, réseau ferré opérationnel, desserte routière par la deux fois deux voies et réseau fluvial.
Ce sont des caractéristiques semblables qui viennent de permettre d’implanter à Saint-Saulve, sur une partie de la friche Vallourec de 50 hectares, l’usine de cathodes pour les batteries électriques du groupe Axens (500 emplois).
Il est donc possible de mobiliser rapidement 35 hectares de foncier disponible pour réaliser un Parc industriel de 76 hectares comprenant AGC et un plateau de terrains « clefs en main » pour des entreprises, Gigafactory et autres, et pourquoi pas, articulées autour de la future unité de production d’hydrogène vert.
L’emprise du site se trouvant en contrebas de la commune de Boussois, on peut y construire aisément pour les bureaux, des bâtiments à plusieurs niveaux pour densifier le nombre d’emplois et parvenir à créer 2000 emplois sur l’ensemble du Parc.
Le cahier des charges pourrait prévoir que chaque mètre carré de toiture des bâtiments du Parc devra être doté de panneaux photovoltaïques, afin de couvrir une partie des besoins d’AGC pour produire de l’hydrogène vert.
Ces perspectives foncières tiennent compte du rebond toujours espéré dans le cadre du projet VOLTA que le groupe AGC mène conjointement avec le groupe Saint-Gobain. La première phase de ce projet, dite VOLTA 1 est en phase d’industrialisation en Tchéquie avec un four de 100 tonnes.
Le VOLTA 2, avec un four de 700 tonnes, est quant à lui projeté sur Boussois et nous devrions en savoir plus mi-février lors d’une rencontre entre les responsables des deux groupes.
Il est clair que ce projet, s’il se concrétisait, serait l’élément phare du futur Parc.
Mais, dans l’hypothèse malheureuse où cette unité de production ne verrait pas le jour, a-t-on aujourd’hui la garantie qu’AGC ne se désengagerait pas totalement du site ? Non, auquel cas il y aurait une surface quasi-immédiatement disponible et viabilisée de 76 hectares.
Compte-tenu du contexte actuel, cette hypothèse non réjouissante n’est pas à exclure. C’est en tout cas le rôle, même le devoir des élus, de se projeter dans la durée.
Quel que soit le devenir du projet VOLTA, la requalification a déjà été bien engagée par AGC mais, à certains endroits, reste il est vrai à finaliser par la collectivité dans le cadre de sa compétence.
Le site, déjà classé entièrement en zone industrielle, contrairement à l’aérodrome classé en zone agricole, est également connecté à tous les modes de transport et ne nécessite aucune artificialisation : il s’agirait d’une reconversion remarquable, n’impactant aucunement l’aérodrome de la Salmagne, ni les terres agricoles.
Avec ce projet de Parc industriel, qui pourrait être une des composantes de la dynamique « Vallée d’Avenir », promue par Nathalie RENARD, spécialiste en business développement, l’agglomération dispose d’un atout exceptionnel qui peut réunir tous les acteurs locaux autour d’une alternative exemplaire.
Le conseil communautaire n’étant pas, compte-tenu des temps limités d’intervention, un lieu d’échanges approfondis, Bernard Baudoux me connait suffisamment pour savoir que je suis disponible pour discuter avec lui et avec d’autres de ce projet « vallée d’avenir ».
Notre agglomération ne doit pas commettre la faute irrémissible dont le territoire se souviendrait durant des décennies.
Je suis persuadé que ce projet pourrait sans difficultés remplacer celui de La Salmagne dans les sites identifiés au titre de l’appel à projets « site clefs main France 2030 » et être retenu par le PACTE 3.
Salmagne, pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
Une zone d’activités économiques au lieu et place de l’aérodrome ? On a du mal à comprendre qu’au nom du « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN), l’Agglomération nous propose de bétonner une zone classée agricole !
Si cela n’a pas interpellé les services qui ont instruit ce dossier, c’est en raison d’une absence d’une réflexion globale de leur part sur la réalité du territoire, d’un manque d’investigation sur le terrain et de l’acceptation à l’aveugle de la présentation erronée, voire mensongère de l’Agglomération.
Nous payons aussi, dans cette histoire, l’indigence de la réflexion prospective de la gouvernance de l’Agglomération depuis plusieurs décennies sur la question du recyclage des friches industrielles.
Pourtant, ce n’est pas faute de les avoir interpellés. Il y après d’un demi-siècle, j’écrivais dans la revue « Urbanisme » un article intitulé « La réhabilitation des friches industrielles du Bassin de la Sambre : une volonté politique », précisant que le choix d’un site par rapport à un autre devait prendre en compte « l’utilité sociale maximale », à savoir intégrer les paramètres d’environnement, de déplacement, d’équipements de quartier…
Plus récemment, en 2023, la dernière rencontre de l’association « Vallée d’ Avenir » à Maubeuge traitait encore de ce sujet avec les acteurs de l’économie locale sans que l’on y ait vu un élu responsable de l’Agglomération en dehors du mot d’accueil du maire de Maubeuge, qui s’en est allé dans la foulée.
Lors de ma participation à une table-ronde à cette journée, j’ai expliqué que les politiques publiques n’ont, durant toutes ces années, abordé la question des friches que sous l’angle de la requalification environnementale parce que cette option, celle de la facilité, était celle qui mobilisait le plus de subventions de la part des financeurs, notamment de l’Europe.
A Marpent, nous n’avons pas échappé à la règle de la requalification environnementale avec la friche HK Porter, portée par l’Agglomération et financée à 100 % en 2002 par l’Etat, l’Europe et la Région alors qu’un repositionnement d’une partie de cette friche vers la vocation économique, je pense à sa partie non inondable, aurait eu pour effet de baisser la subvention certes à 70 % mais gardait tout son sens.
Cette politique de la requalification environnementale intégrale a conforté la désindustrialisation de la vallée au profit du bétonnage des plateaux agricoles et conforté par la même occasion le déclin des modes de transport marchandises les plus écologiques, le ferroviaire et le fluvial.
La rareté actuelle de terrains provenant de friches recyclées susceptibles d’accueillir des entreprises en est la résultante et explique que, pour répondre à une demande potentielle, le président de l’Agglo se précipite sur l’immense terrain public que représente, sur le plateau nord-est, la Salmagne, quitte à s’asseoir sur ce que cet équipement représente en termes d'usages, de lien affectif avec le territoire, de patrimoine, d’emplois et de potentiel de développement, et à indiquer dans le dossier qu’il s’agit d’un « ancien aérodrome », assertion bien entendu mensongère.
Il est tout de même paradoxal que le recyclage d’une friche en fond de vallée pour une vocation économique ait été celui de l’exemplaire reconversion de la friche Vallourec, d’initiative privée, au travers de l’entreprise Flamme, décidément en pointe sur beaucoup de choses.
Cela prouve, à ceux qui en douteraient encore, qu’une partie de nos friches peuvent retrouver une vocation économique et redevenir des lieux de création d’emplois.
Le premier outil consiste à disposer d’un schéma intercommunal de reconquête des friches de manière à répertorier les types de reconversion à la lumière de plusieurs paramètres et de formaliser un échéancier avec les priorités.
Je suis las de répéter ces propos, mais comme à l’Agglomération, la règle est de vous écouter poliment et de passer à autre chose, le mieux est encore de l’écrire ou de s’adresser directement à la presse.
Clamer que la dépollution coûte cher est vrai, mais si ce travail s’était étalé dans la durée, les coûts auraient été plus facilement supportables, d’autant plus qu’il existe des aides européennes en la matière.
Protoxyde d’azote, le gaz hilarant ne fait pas rire tout le monde.
Il y a quatre ou cinq ans, des parties de nos espaces publics ou des jardins de particuliers ont commencé à être jonchés de cartouches de protoxyde d’azote, gaz hilarant mais qui ne fait pas rire tout le monde.
/image%2F1572440%2F20250104%2Fob_6b0f09_protoxyde-d-azote.jpg)