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Le blog de Jean-Marie Allain

L'illusion de la concurrence libre et non faussée

28 Octobre 2015 , Rédigé par Jean-Marie Allain

~~L’Union Européenne offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée. Cette phrase totem des derniers Traités de l’Union Européenne sonne comme l’aveu ingénu qu’une concurrence libre pourrait être faussée !

Car, en effet, la concurrence est toujours faussée : par le climat, par les salaires, par le différentiel des coûts de production, par les subventions par les politiques fiscales, par les ententes etc…

Et lorsque les libre - échangistes avancent que le marché doit être soumis au contrôle et à l’arbitrage des autorités publiques afin de s’assurer que les règles du marché soient équilibrées, on ne voit pas pourquoi la compression du coût du travail ou les délocalisations ne seraient pas condamnables au même titre que les abus de position dominante ou les subventions.

Au nom de quoi le choix de ces garde-fous serait-il plus légitime ?

Le fait d’employer des salariés sans salaire minimum garanti, ou de sous-traiter une partie de la production dans des pays où l’on fait travailler des enfants n’équivaut-il pas aussi à fausser les règles du marché ?

Au nom de quoi une entente serait-elle un excès faussant la libre concurrence et pas le fait de sous-traiter dans des pays à bas salaires ?

Les porteurs de ce concept de « concurrence libre et non faussée » partent du principe qu’il existe un type idéal du marché, le marché équilibré, qu’il convient absolument de préserver.

Ce qui est promu et sanctuarisé finalement par l’Union européenne, ce n’est pas simplement une économie de marché mais une espace économique dont la concurrence est le seul instrument.

Cette sacralisation de la concurrence idéale et parfaite repose sur la croyance (idéologique) qu’il est possible d’atteindre ainsi un optimum de croissance et de répartition des richesses.

Or, parce que la concurrence est toujours faussée par quelque chose, on comprend que ce concept, avant d’être un dogme, est d’abord une illusion.

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Prêcher pour sa paroisse

5 Octobre 2015 , Rédigé par Jean-Marie Allain

~~« Il faut arrêter de prêcher pour sa paroisse » lance avec une pudeur de violette Bernard Baudoux pour mieux justifier son inéquitable dotation de « solidarité » communautaire.

C’est l’art de retourner les choses.

Le maire de Marpent ne prêche pas pour sa paroisse, il s’offusque que les maires des communes riches aient mis en place un système qui leur donne un avantage sur les communes pauvres.

Et faire financer la couverture de sa rue piétonne avec l’argent du 1 % transport : c’est pas prêcher pour sa paroisse ?

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Question décente sur l'indécence

2 Octobre 2015 , Rédigé par Jean-Marie Allain

~~L’agglomération a choisi de signer une convention avec la CAF dans le cadre de la lutte contre les logements indécents. Chaque demande d’allocation logement sera donc signalée par la CAF à l’agglomération afin que cette dernière réalise un contrôle de décence, confié au CAL-PACT.

Au vu de la visite, des travaux seront éventuellement prescrits par la CAF (agglo et mairies n’ayant aucune compétence sur le sujet de l’indécence) L’allocation sera durant ce temps consignée par la CAF Si les travaux ne sont pas réalisés au bout de 18 mois, l’allocation sera perdue pour le propriétaire (mais aussi du même coup pour le locataire !).

Cette délibération m’a interpellé pour plusieurs raisons :

1°) En demandant à un tiers (en l’occurrence l’agglo) de faire réaliser la visite, la CAF externalise une de ses missions sans contrepartie financière : l’agglo paie les visites du Cal-Pact mais ne perçoit rien de la CAF.

2°) L’obligation de la décence aboutit à contraindre des bailleurs de bonne foi à faire des travaux divers comme installer une rampe à l’escalier qui monte au grenier… même si les occupants ne vont plus au grenier !

C’est d’ailleurs pour ces raisons que la commune de Marpent a résilié sa convention avec la CAF et que je suis abstenu au moment du vote. Je considère que le maire ne rester sur sa compétence exclusive qui est le respect du règlement sanitaire départemental (et pas l’indécence)

Ce qui pose une dernière question à laquelle d’ailleurs l’agglomération n’a pas pu m’apporter de réponse hier soir : les conventions communales avec la CAF ne viennent-elles pas faire doublon avec celle de l’agglomération ?

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Dotation de Solidarité, toujours aussi inéquitable

2 Octobre 2015 , Rédigé par Jean-Marie Allain

~~ - CONSTAT : L’agglomération fait intervenir les deux critères imposés par la loi, (le Potentiel fiscal et la population) et un troisième (logements sociaux), tout aussi légal, et, en plus des trois critères annoncés, rajoute un coefficient d’ajustement de 2 %.

- Le 1er problème, c’est que ce coefficient d’ajustement s’applique sur des montants eux-mêmes discutables puisque tributaires d’une DSC initialement construite pour inciter les communes riches à rejoindre l’agglomération et donc privilégiant ces dernières au détriment des plus pauvres. Cela est certes légal mais contraire au principe de solidarité affiché à la page 17 du projet de territoire de l’agglo. On nous dit que ce calcul est un héritage de l’histoire, que cela a toujours été comme ça, mais cet argument est le même que celui qu’utilisait la royauté pour justifier ses privilèges avant 1789. Rousseau, dans son « Discours sur l’Origine et le Fondement des inégalités parmi les hommes », appelait cette inégalité « inégalité morale, ou politique, parce qu’elle dépend d’une sorte de convention qui consiste dans les différents privilèges, dont quelques-uns jouissent au préjudice des autres ».

- Le second problème, c’est que ce coefficient n’est pas un critère et n’est pas prévu par la loi qui limite le calcul de la DSC à l’application exclusive des critères.

- Enfin, plus grave encore, l’agglomération utilise bien les critères prévus par la loi mais ne les applique pas pour la totalité des communes.

En effet, les communes venant d’une intercommunalité sans DSC se voient attribuer une dotation forfaitaire de 7395 euros, quel que soit le potentiel fiscal, quelle que soit la population et quel que soit le nombre de logements sociaux.

- Ce mode de calcul instaure une DSC à deux vitesses sur le même périmètre communautaire, ce qui non seulement atteint le sommet du « confusionisme » mais par ailleurs n’est pas conforme à la loi.

L’agglomération n’a donc pas changé d’un iota par rapport à l’an passé. L’injustice reste toujours aussi criante et la liberté prise avec les textes est toujours aussi discutable.

« Errare Humanum est, perseverare diabolicum ».

Mandaté par le conseil municipal unanime, je suis seul à voter contre. La délibération sera donc une nouvelle fois soumise au Tribunal Administratif.

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