RALENTIR LE MOUVEMENT, PAS INVERSER LA TENDANCE
Je retrouvais hier ce propos du député Umberto Battist tenu à un journaliste
du Nouvel Observateur en juillet 1988.
Il y avait quelque chose de prémonitoire dans cette phrase.
A l'époque, ce type de propos relevait du politiquement incorrect (on
pourrait aussi dire du courage politique).
C'est encore la même chose aujourd'hui.
Et pourtant Umberto BATTIST avait raison.
L'histoire lui a donné raison.
Le Val de Sambre n'a cessé de voir baisser sa population pour être
aujourdhui sous le seuil des 100 000 habitants avec un nombre de ménages en
baisse pour la première fois de son histoire.
En 2020, le Val de Sambre comptera 80 000 personnes et ainsi de suite...
Ce n'est pas faire du défaitisme que de l'affirmer.
C'est être lucide et s'appuyer sur cette lucidité pour prendre des décisions
à la lumière de cette réalité.
Je me souviens qu'Umberto BATTIST parlait de " gestion de la décroissance "
à l'époque où d'autres attendaient encore des hauts fourneaux sur leurs
friches et étalaient leurs zones à urbaniser comme s'ils allaient devenir
l'eldorado du rêve pavillonnaire.
Ces zones sont restées vides car la décroissance était déjà là et qu'elle
n'est jamais repartie.
Cela nous a évité, au passage que le bocage soit complètement mité par les
constructions,même si le plus grand prédateur du bocage reste encore
l'agriculture elle-même.
C'est ainsi, la géographie n'est pas figée.
Des territoires peuvent porter le développement à certaines époques et pas à
d'autres.
Le politique, face à cela, doit être humble.
Sa marge de maneuvre existe mais elle est réduite.
Il peut penser l'avenir (c'est même un devoir), il est là aussi pour
panser les plaies des naufragés de la logique effroyable et mondialisée du
profit (ou de la rationalisation industrielle si on veut utiliser les
euphémismes).
Il peut aussi impulser et accompagner des projets de développement.
Car la décroissance n'est pas incompatible avec le développement.
L'histoire peut aussi se retourner, parfoif brutalement.
Après tout, notre développement industriel est né d'une simple mesure
protectionniste au XIXe siècle (un argument vous me direz en faveur des
souverainistes mais l'économie n'était pas mondialisée à ce point !) et
aurait pu ne pas être.
Demain, une problématique environnementale ou sanitaire peut fait imploser
le schéma du développement métropolitain qui repose sur
l'hyper-accessibilité, l'hyper-densité, l'hyper-profit mais aussi
l'hyper-fragilité.
Le schéma du développement héliotropique (ruée vers le soleil) peut lui
aussi se fissurer un jour avec le changement climatique, les problèmes d'eau
ou les risques sismiques.
Même les empires s'écroulent et eux plus souvent que les autres...
Ici, notre territoire, on l'aime tel qu'il est, on essaie d'enrayer la
décroissance et de le gérer au mieux.
C'est certainement moins facile certes que d'être dans un territoire où le
développement se fait spontanément.
Mais c'est tellement plus passionnant.
CAPITALE DE LA CHAUSSETTE

Dans les trois mois qui viennent, le combat électoral se présentera avec une nouvelle architecture puisque l'avocate socialiste Amiel-Donat emmènera une liste d'Union de la Gauche avec les communistes et les souverainistes.
Une autre liste d'opposition (divers gauche-Modem et Verts) sera conduite par l'ancien député socialiste et actuel conseiller général Jean Codognès.
PARTAGE DES REVENUS, REMEDE A LA CRISE
Le modèle libéral considère que cette augmentation des inégalités dynamise
l'économie en permettant aux riches, par leur dépenses et leurs diverses
réductions d'impôts, d'actionner la consommation.
Sauf que ces riches, dont les besoins sont largement satisfaits, choisissent
les placements financiers spéculatifs, contribuant ainsi à faire gonfler la
bulle qui a fini par exploser.
Pour recoller les morceaux, N Sarkosy a choisi d'aggraver les déficits
publics sans toucher aux inégalités alors qu'une politique audacieuse
devrait aboutir à augmenter les impôts des catégories les plus aisées.
Il s'agit d' imposer une contribution fiscale qui soit le reflet des revenus.
(lire à ce sujet l'article de Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des
Inégalités / Le Monde du 16 avril)
LA POLLINISATION DES INTELLIGENCES
L'image est encore empruntée à Daniel Cohn-Bendit, dans son entretien avec Edgar Morin (Nouvel Obs).
Non seulement elle est belle mais de surcroît elle est vraie.
Nos deux intellecutels rappellent qu'en butinant, les abeilles oeuvrent plus à la santé du monde vivant qu'à leur seule subsistance, se remémorant qu'Einstein disait que notre espèce ne survivrait pas cinq ans à la disparition des abeilles.
On ne peut trouver plus bel argumentaire dans le combat pour la bio-diversité.
Extrapolant ce nomadisme de l'abeille et sa mise en réseau avec celles qui forment sa communauté, ils recommandent le décloisonnement des idées car tout ce qui est compartimenté se sclérose.
Grâce au travail en réseau et au décloisonnement, les idées se répandent comme les pollens et finissent par germer si elles trouvent un terrain fertile.
Daniel Cohn Bendit prend l'exemple de la Suède où les PME spécialisées dans le solaire sont plus nombreuses que dans le sud de la France.
Cela signifie bien que le mode de fonctionnement d'un système est décisif dans sa capacité à créer de l'initiative et de l'innovation.
Le Modem, en croisant les cultures venues d'horizons politiques différents, incarne bien ce principe du décloisonnement et aboutira, je l'espère, à produire ce miel humaniste dont notre société a perdu la saveur pendant que les guêpes gavées du sucre des idéologies passées continueront à se cogner inlassablement sur les vitres du réel.
REVENU MAXIMAL D'EXISTENCE
Le RMI va bientôt laisser place au RSA...
On ne cesse d'inventer des outils pour les pauvres.
Et si on créait un outil pour les moins pauvres ?
Daniel Cohn-Bendit propose un revenu maximal d'existence.
Voilà une idée géniale et généreuse.
Concrètement , cela pourrait passer par une surtaxe des montants vingt fois supérieurs
au RMI, indique -t-il dans le dernier Nouvel Obs.
Tous les démocrates soucieux de justice et d'équité ne peuvent qu'approuver une telle idée.
COMMISSION BALLADUR : DU POUR ET DU CONTRE
Le rapport de la commission, repris pour partie dans un rapport d¹étape
d¹une mission sénatoriale ainsi que dans le rapport parlementaire
Warsmann, doit déboucher sur un projet de loi-cadre de réforme
des collectivités territoriales qui sera élaboré par le Sénat avant d¹être s
soumis au Parlement.
Le principe est de ne pas toucher à la Constitution, ce qui signifie qu'il
est exclu de supprimer un échelon territorial.
Cela n'interdit pas :
- la fusion volontaire de deux départements ou de deux régions.
- de combler les trous de l'intercommunalité (idée d'intégrer
d'office des communes isolées)
- une taille minimale des intercommunalités (les petites communautés de
communes qui se replient sur une poule aux oeufs d'or comme celles qui
perçoivent la TP d'une centrale nucléaire ont leurs jours qui sont comptés).
Il est également prévu de mettre fin à l'enchevêtrement des compétences
entre le Département et la Région.
Ces collectivités se verraient ainsi retirer leur clause de compétence
générale qui leur permet aujourd'hui, à l'image d'une commune, d'intervenir
sur tout, comme l¹installation du haut débit en haute montagne.
Dans le Nord, c'est assez folklorique aussi avec le comité départemental du tourisme, le comité régional du tourisme , sans compter les agglos qui s'y mettent.
On ne sait plus qui fait quoi...
Les détracteurs estiment que cette suppression de la clause générale
ramènerait le Département et la Région au statut d¹Etablissement Public
Intercommunal alors que contrairement aux élus intercommunaux, ils sont élus
au suffrage universel direct.
A cela, on peut répondre que la possibilité pour les intercommunalités de
prendre une multiplicité de compétences leur donne indirectement une clause
de compétence générale qu’elles n¹ont pas en principe.
Il en va de même avec les fonds de concours qui permettent à une
intercommunalité, depuis la loi de 2004, d¹apporter une subvention sur un
projet d¹investissement communal sans rapport direct avec ses compétences.
Autre proposition : le maire n¹aurait plus qu¹un interlocuteur, le
conseiller territorial, en fait un conseiller général élu sur une
circonscription et chargé à la fois de représenter la circonscription au
département et à la région où il siègera.
L¹élu départemental de circonscription serait en quelque sorte à la Région
ce que l¹élu communal est aujourd¹hui à l¹intercommunalité.
Globalement, le nombre d¹élus serait donc à la baisse . Plutôt une bonne
nouvelle.
Le débat porte surtout sur les modalités d¹élection de ce conseiller
territorial . L¹idée d¹une proportionnelle d¹arrondissement avec parité est
avancée mais les élus ruraux, lucides, y voient le risque d¹une baisse de la
représentation des petites communes au profit des élus des grosses villes.
Ces mêmes élus pointent également le risque d¹une autre proposition, celle
qui consiste à faire des métropoles un département à part entière.
Là encore, ils craignent que cela affaiblisse le reste du territoire.
Même chose pour ces onze métropoles qui prendront les compétences
dévolues aux départements : cela risque de laisser les miettes aux autres
territoires.
La commission a également fait des propositions sur le mode de scrutin aux
élections locales.
Il est de plus en plus probable que l'on va vers la systématicité de la
proportionnelle et vers la fin du panachage pour les communes de plus de 500
habitants, ce qui semble une bonne chose pour en finir avec un système qui
exclut parfois 40 % des électeurs.et avec les vengeances personnelles (raturer le
maire dont la mission première est de savoir dire non).
L'association des maires ruraux demande même que cette règle s'applique à
toutes les communes et pas seulement celles de plus de 500 habitants.
La parité serait également généralisée.
L¹élection municipale serait aussi le moment pour les citoyens de choisir,
en votant pour une liste, d¹envoyer également les premiers de liste siéger à
l¹intercommunalité.
C¹est une façon de rappeler aux électeurs l¹enjeu intercommunal de
l¹élection municipale.
Le mandat intercommunal serait donc comptabilisé dans la règle sur le cumul
des mandats (ouf !).
Les exécutifs intercommunaux seraient réduits d¹un tiers tandis que les
intercommunalités qui se transformeraient, après référendum, en « commune
nouvelle » obtiendraient une dotation alléchante.
Sambreville est peut-être pour demain.
Dans ce projet de réforme, il est prévu de réviser les taxes foncières des
impôts directs locaux.
Le foncier bâti amènerait des ressources supplémentaires aux communes suite
à la mise en place d¹une nouvelle méthode d¹évaluation patrimoniale, basée
sur la véritable valeur locative tenant compte du marché immobilier, en
remplacement de l¹obsolète et inéquitable évaluation de 1970.
Reste la question de la taxe professionnelle qui tend à occulter tout le
reste.
L¹essentiel n¹est-il pas d¹asseoir la recette fiscale sur un bouquet
d¹impôts de manière à ne pas rendre le territoire trop tributaire d¹un seul
impôt, ce qui pourrait le fragiliser ?
Dans ce bouquet d¹impôts, à côté d¹une taxation sur les établissements
exceptionnels et la taxe sur la valeur ajoutée des entreprises, il est prévu
de revaloriser là encore la valeur du foncier bâti et d¹ajouter diverses
dotations budgétaires (comme celle issue du transfert de la taxe
supplémentaire sur les conventions d¹assurance).
Après les lois de Gaston Deferre et celle de Jean-Pierre Raffarin
Cette loi, si elle est voit le jour, serait le véritable acte III de la
décentralisation.
Raison de plus pour suivre son cheminement dans les mois qui viennent.
Les TER se calment...
période printemps-été.
C'et donc qu'on avance un peu sur ce dossier
Les riverains ont pu constater que les mécaniciens remettent en route
instantanément.
Tout n'est pas pour autant fini.
L'automne sera donc à Marpent l'ouverture de la chasse ....au bruit.
ENTENDS-TU LES CORBEAUX SUR NOS PLAINES ?
Le bruit des corbeaux est indéniable dans certains quartiers, surtout en cette période de nidification.
Quand on sait que les jeunes quittent le nid fin juin, c'est pénible.
Et encore plus pénible quand on sait que les oiseaux continuent de fréquenter régulièrement les nids jusqu'au mois de septembre...
Les plaintes des habitants sont nombreuses.
Consultée par nos soins, la DDASS nous confirme qu'il ne s'agit pas d'un bruit de voisinage.
Un bruit de voisinage existe lorsqu'il y a un responsable répréhensible.
La loi vise essentiellement les bruits émis par les activités humaines et les animaux domestiques.
Malgré la grande littérature sur le bruit dans notre pays, il n'y a rien sur le bruit des animaux sauvages.
S'ils se trouvaient sur un terrain communal, la commune pourrait mandater la société de chasse qui fait intervenir des tireurs de la Fédération.
Si les corbeaux se trouvent dans un espace privé.
le propriétaire n'est pas responsable des corbeaux qui investissent son terrain et la commune ne peut l'obliger à élaguer ses arbres que si ceux-ci surplombent le domaine public, ce qui n'est pas toujours le cas.
Les voisins concernés pourraient saisir le tribunal pour que les arbres qui surplombent les jardins soient élagués mais il resterait les autres arbres qui accueilleraient toujours autant de corbeaux.
Convaincre le propriétaire de détruire les oiseaux serait inutile puisque qu'une directive européenne (79/409) concernant les oiseaux sauvages place le corbeau freux sous protection (parce qu'il détruit nombre d'insectes nuisibles, campagnols et taupes)
et interdit la destruction des nids en dehors de règles strictes.
Il convient donc de se tourner vers les chasseurs qui peuvent ,
dans certaines conditions, tirer le corbeau freux.
L'arrêté préfectoral du 16 juin 2008 autorise les sociétés de chasse, après avis du maire, et du lieutenant de louveterie,à demander à des tireurs de la Fédération d'intervenir,
entre le 1er et le 31 mars (ou le 10 juin dans les cultures sensibles).
Cet arrêté inclut également le pigeon ramier mais ce point,
a été attaqué au Tribunal Administratif par l'Association Ornithologique du Nord et annulé (pour le volet pigeon ramier)
Par ailleurs, des campagnes de destruction sont organisées chaque année par les fédérations départementales de chasse, dans le cadre d'un arrêté municipal.
Entre-temps, il reste possible de piéger les corbeaux en installant un parc à corbeaux, sous le contrôle d'un garde-piégeur agréé.
Mais on peut aussi se demander si le changement constaté dans les modes de culture, en particulier l'abandon du patûrage au profit des céréales, n'est pas l'une des raisons qui explique cette prolifération de corbeaux.