LA CARTE ET LE TERRITOIRE SAMBRIEN OU LE SYNDROME HOUELLEBECQUIEN DES COMMUNES DITES PERI-URBAINES
Les politiques intercommunales ne reflètent pas la géographie du territoire.
Le Président a été sensible à mon intervention lors du dernier conseil communautaire et je lui sais gré d’avoir donné suite à celle-ci en invitant les élus des communes potentiellement concernées à se retrouver pour échanger sur le sujet.
En effet, l’agglomération a mis en place des politiques spécifiques, à la fois à l’égard des pôles urbains (comme le dispositif « pôle gare ») et des communes rurales (à l’instar du dispositif « petite enfance »).
Or, cette distinction ne reflète pas la réalité géographique de l’agglomération, organisée autour d’une ville centre, de centralités secondaires et de communes péri-urbaines .
Pour la ville-centre, c’’est assez simple : pour l’INSEE, c’est la commune la plus peuplée (donc Maubeuge)ainsi que toutes les communes qui ont une population supérieure à 50 % de celle de la commune la plus peuplée.
Dans la Sambre, aucune commune n’atteint 50 % de la taille de Maubeuge (même si Hautmont est à 48 %).
Il n’y a donc qu’une ville centre mais, qui n’est pas l’épi-centre d’une constellation de communes gravitant tout autour comme on le rencontre dans les agglomérations radio-centriques.
La vallée de la Sambre est en effet une agglomération multipolaire comme il en existe quelques –unes en France dont celle de Rive-de-Giers.
De part et d’autre de la ville-centre existent les centralités secondaires que sont Aulnoye, Jeumont et Hautmont, seconde ville de la vallée mais, première anomalie, absente de la politique des pôles urbains que sont les pôles gare.
Enfin, les autres communes forment le conglomérat des communes péri- urbaines, puisque se situant dans le rayon d’attraction d’un ou plusieurs pôles urbains. On y trouve des communes rurales (moins de 20000 habitants selon l’INSEE), des bourgs (communes de 2000 à 5000 habitants) et même des petites villes (de 5000 à 10 000 habitants).
Nous avons donc bien une carte institutionnelle structurée autour de trois pôles urbains , des communes rurales et des autres communes, qui est en discordance avec la réalité géographique du territoire organisée autour d’une ville centre, de trois pôles urbains et d’un ensemble de communes péri-urbaines.
Cette discordance entre la carte mentale et la réalité territoriale (syndrome de Lévy, pour reprendre la thèse de Michel Lévy, l’auteur de « la carte et le territoire » qui a inspiré Michel Houellebecq) a une explication historique et plutôt géo-politique.
La position charnière stratégique de Vieux-Mesnil entre l’agglo aulnésienne et l’agglo maubeugeoise avait permis aux « ruraux » de créer à l’époque un rapport de forces au point que dans la première communauté de communes, les petites communes obtinrent un traitement spécifique comme la prise en charge des animateurs sportifs dans les écoles ou encore une enveloppe « fonds de concours » alors que les pôles urbains concentraient les projets communautaires et les crédits politiques de la ville.
Les autres communes (disons les communes « moyennes ») se trouvant écartées de ces dispositifs financiers.
Cette différence de traitement a été toutefois partiellement corrigée lors du mandat de Rémi Pauvros, celui-ci ayant consenti, suite aux protestations récurrentes de quelques maires (dont Marpent), à élargir l’enveloppe « fonds de concours » aux communes moyennes… et aux villes.
Ce n’est donc pas la géographie en tant que telle qui a généré la différenciation de traitement mais bien la configuration géo-politique de l’agglomération.
Cette différence de traitement a perduré jusqu’aujourd’hui comme l’atteste la création par l’agglomération d’équipements dédiés à la petite enfance, exclusivement dans les communes rurales de l’ensemble péri-urbain.
Et la commune d’Hautmont, la seconde ville de l’agglomération. auparavant ville centre de la CCSA, s’est retrouvée également oubliée (ou écartée ?) du dispositif « pôle gare » alors qu’elle constitue une véritable centralité secondaire (autour de laquelle gravitent St Rémy du Nord, Neuf Mesnil, Vieux Mesnil, Limont Fontaine, Beaufort, Dourlers).
ET MAINTENANT ?
La catégorie des communes péri-urbaines regroupe donc , sur le plan de la géographie territoriale :
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les communes rurales (mois de 2000),
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les neuf communes moyennes (les bourgs) allant de 2000 habitants (seuil INSEE pour définir une ville) à 5000 habitants (autres seuil choisi par d’autres instances comme l’ONU comme critère de villes en France), soit Bachant , Berlaimont, Boussois, Cousolre, Leval, Marpent, Pont-sur-Sambre, Recquignies et Rousies
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Les petites villes de 5000 à 10 000 habitants.
En réalité c’est donc bien le critère démographique qui reste opératoire pour définir dans les politiques de l’agglomération les communes dites « péri-urbaines ».
L’agglomération devrait donc, dans ses dispositifs ciblés, distinguer deux grandes catégories de communes : les pôles urbains et les communes péri-urbaines, quitte, pour cette seconde catégorie, à moduler ou adapter ces dispositifs selon les trois strates qui la composent, à savoir les communes rurales, les bourgs et les petites villes.
Débat communautaire sur la fiscalité
Comme je l’ai souligné en séance, le débat sur la fiscalité était hors sujet parce que largement prématuré, la délibération à prendre n’engageant absolument pas le conseil communautaire sur une modification des taux ou la création d’un nouvel impôt.
L’assemblée s’est emballée un peu vite pour rien. Sujet sensible oblige.
Les non inscrits ont été les premiers à tirer : «Pas de hausse fiscale ! »
Bernard Baudoux, pour les communistes, tombe dans le panneau en expliquant que ce n’est pas parce qu’on baisse la fiscalité que l’emploi repart, avant de traiter les propos des non inscrits de «honteux ».
J’interviens pour souligner qu’il ne sert à rien de diaboliser par des mots excessifs ses contradicteurs et de les stigmatiser verbalement, chacun ayant le droit d’avancer ses arguments dans une démocratie.
Le maire d’Hautmont explique que son groupe s’abstiendra puisqu’il s’est engagé devant ses électeurs à ne pas augmenter la pression fiscale.
En fait, les uns et les autres ont ouvert prématurément les portes d’un débat dans lequel le Président s’est engouffré pour exposer longuement son point de vue qui consiste à ne pas écarter une ventilation différente des impôts sans augmenter la pression fiscale : baisse du foncer bâti pour compenser la mise en place de la TEOM (taxe ordures ménagères) et la Gémapi (taxe prévention des inondations).
Là on l’on peut s’interroger, c’est sur la motivation d’une telle ventilation :
S’agit-il d’obéir aux injonctions du sous-préfet qui exige que ces deux taxes soient réelles (et non à 0 %), ce qui n’est en rien obligatoire, l’instauration de ces taxes restant du domaine de la « possibilité » et non de l’obligation.
Ou de profiter de cette injonction pour préparer les esprits à de nouvelles recettes pour faire face aux nouveaux besoins de financement de l’intercommunalité ?
Si c’était le cas, il est peu probable qu’au final, la pression fiscale n’augmente pas.
Cela dit, nous n’en étions pas là et j’ai voté la délibération, estimant que le moment n’était pas venu pour adopter une attitude d’emblée négative puisque le vote n’a aucune incidence sur la fiscalité.
L’exécutif a tâté le terrain et sait qu’il aura une poignée d’opposants déclarés si la pression fiscale augmente, sans compter ceux qui, asymptomatiques aujourd’hui, pourraient se déclarer porteurs de la colère demain.
La longue marche de Ramazan Ezerguepov
Pour demander la libération des prisonniers politiques russes, le journaliste Kasakh, Ramazan Eserguepov, soutenu par « Reporters Sans Frontières » s’est lancé dans une longue marche, qui le mènera de Paris à Moscou, en passant par Bruxelles, Bonn, Poznan, Varsovie, Kiev, , Minsk , Vilnius, Riga, St Pétersbourg et Moscou.
Comment ne pas être en admiration devant cet homme d’abord pour la cause qu’il mène mais aussi pour l’exploit physique qu’il est train d’accomplir, s’aidant à marcher avec sa canne et les risques qu’il prend ?
En 2017 en effet, ce célèbre défenseur des Droits de l’Homme, qui a passé trois années en prison dan son pays, avait été poignardé au Kazakhstan, alors qu’il devait rencontrer des diplomates européens pour défendre la cause de son homologue emprisonné Janbolat Mamaï.
Ramazan ESERGUEPOV était ce matin de passage à Marpent où le maire l’a accueilli et signé la pétition pour la libération des prisonniers politiques qu’il souhaite remettre à Vladimir Poutine, aux députés de la Douma et aux représentants des organisations citoyennes de la Fédération de Russie.
Port du masque dans les mairies
C'est le décret n° 2020-860 du 10 juillet 2020 qui fixe l’ensemble des règles applicables à ce jour en matière de lutte contre l’épidémie (transports, ERP, écoles, etc.).
Pour mettre en œuvre l’obligation de porter le masque « dans les lieux clos », annoncée par le chef de l’État et le Premier ministre la semaine dernière, il fallait donc modifier ce décret. C’est l’objet du court texte publié samedi, dont la plus grande partie est consacrée aux éventuelles conditions de placement en quarantaine des personnes arrivant de pays étrangers. Une seule petite phrase concerne les masques, sans que cela saute aux yeux : « Au III de l'article 27, les mots : « et S » sont remplacés par les mots : « S, M et, à l'exception des bureaux, W ».
Explication : l’article 27 du décret du 10 juillet est relatif aux règles régissant les ERP (établissements recevant du public). Dans sa version initiale, il prescrit le port du masque obligatoire dans sept types d’ERP : L, X, PA, V, Y et S, c’est-à-dire : salles d’audition, de spectacle, de conférence, cinémas, salle polyvalentes (L) ; établissements sportifs clos, patinoires, manèges, piscines couvertes (X) ; établissements de plein air (PA) ; lieux de culte (V) ; musées (Y) ; et bibliothèques (S).
Le décret de samedi ajoute donc à ces lieux où le port du masque est obligatoire : les « magasins et centres commerciaux » (M) et les « administrations et banques » (type W sauf les bureaux). Il est donc notamment à retenir que le masque est désormais obligatoire dans toutes les mairies, qui appartiennent au type W : certes mais pour quelle raison avoir attendu si longtemps ?
Code électoral : réponse de M le Député Di Pompéo
Trois remarques
Cousolre compte plus de 1000 habitants (2270 selon l’INSEE 2017)
Il n’y a eu qu’un seul tour à Cousolre
Il ne faut pas parler de la liste d’opposition mais d’une des deux listes d’opposition (Les listes de Brigitte HEUCLIN et d’Albert JALLAY s’opposaient à celle de Maurice BOISART).
La satellisation des péri-urbains
J’ai fait le choix, en accord avec mes collègues de la majorité municipale, d’intégrer le groupe des communes indépendantes à l'Agglomération.
Ce groupe s’est vu octroyer deux postes de Vice-Président , ruralité et tourisme (contre trois dans le précédent mandat).
Je n’ai postulé, au sein de notre groupe, à aucun de ces postes, souhaitant garder le recul suffisant pour exercer en toute indépendance ma liberté de jugement (et de vote).
Je siégerai à la commission voirie - assainissement comme dans le précédent mandat.
La composition de l’exécutif de la communauté d’agglomération est le fruit d’un savant dosage de sensibilités politiques mais en y regardant de plus près,
on constate qu’il n’en est pas de même en ce qui concerne la représentation entre les strates démographiques.
L’Agglomération compte :
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7 villes (communes de plus de 5000 habitants) totalisant environ 85 000 habitants et comptant 9 vice-présidents
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27 communes rurales (moins de 2000 habitants) totalisant environ 10 000 habitant et affichant 6 vice-présidences
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9 communes péri-urbaines (entre 2000 et 5000 habitants, soit Bachant , Berlaimont, Boussois, Cousolre, Leval, Marpent, Pont-sur-Sambre, Recquignies et Rousies) regroupant environ 20 000 habitants et .. aucun vice-président !
Plusieurs de ces communes avaient déjà dans le passé soulevé le problème de leur insuffisante prise en compte dans les politiques de l’agglomération.
Nul doute que la nomination de conseillers délégués parmi ces 9 communes viendra atténuer cette bizarrerie et calmer les ardeurs des évincés.
Il n’en reste pas moins que l’absence totale de ces communes péri- urbaines au sein de l’exécutif interroge.
Le marquage discutable des candidats étrangers
Dans la commune de Cousolre (Nord), le maire sortant est réélu alors que la liste d’opposition comptabilise deux fois plus de suffrages.
Cette liste arithmétiquement victorieuse a tout simplement oublié de mentionner sur le bulletin de vote que deux de ses candidats étaient, belge pour l’un et allemand pour l’autre.
Les bulletins de cette liste ont donc été comptabilisés comme nuls en vertu de l’article R117-4 du Code électoral qui stipule que dans les communes de 1 000 habitants et plus, les bulletins de vote doivent comporter pour tout candidat ressortissant d'un Etat membre de l'Union européenne autre que la France, l'indication de sa nationalité
Le Tribunal administratif, puisqu’il y a eu recours, appréciera si cet oubli est plus grave que les manquements formulés par la liste d’opposition à l’encontre de la liste du maire sortant.
Mais ce qui laisse perplexe dans cette histoire, c’est le fait d’imposer à un contribuable éligible l’obligation d’indiquer sa nationalité sur le bulletin de vote… et pourquoi pas un badge sur le veston tant qu’on y est ?
Ces contribuables ne sont pas des citoyens nationaux mais sont des citoyens à part entière dans la cité (puisqu’ils peuvent y voter et s’y faire élire) et il n’y a aucune raison de leur infliger ce « marquage » distinctif si ce n’est pour les désigner aux yeux des électrices et des électeurs comme « les étrangers » de la liste.
Il faut rapidement abroger cet article absurde du Code électoral.
MCA...à la recherche des causes du mal
L’implantation de l’usine Chausson à Maubeuge en 1971 pour produire les R15 et R17 faisait figure de réponse au désarroi d’un bassin de la Sambre effondré après la cris de la sidérurgie.
La montée en puissance de l’usine, devenue Maubeuge Construction Automobile, se fera principalement autour de la fabrication du Kangoo , véritable fierté du territoire.
Masques réutilisables de la Région
Les 6950 masques jetables fournis par la Région des Hauts de France sont arrivés !
Ce volume ne correspond pas cependant à l’annonce de la dotation de 5 masques jetables par habitant en attendant les masques réutilisables.
La Région ayant manifestement sous estimé le nombre qui allait remonter des communes, fait donc le calcul suivant :
Vous prenez le nombre d’habitants de la commune basé sur la référence INSEE, soit 2779 habitants.
Sur ce nombre, vous retirez 10 % correspondant aux enfants de moins de 6 ans ne portant pas de masque. On en est à 2501 habitants.
Vous obtenez un nombre d’habitants auquel vous appliquez un ratio de 90 % puisque certaines personnes n’utiliseront pas de masques pour diverses raisons. On en est à 2251 habitants.
Nous avons reçu 6950 masques jetables à attribuer.
A raison de 5 masques par personne, cela nous donne 1390 habitants qui seront dotés de ces masques jetables.
Ces habitants dotés de masques jetables viennent en déduction du nombre global de la dotation calculée par la Région : 2251 – 1390 = 861
La Région va donc nous envoyer 861 masques réutilisables au lieu des 2251 besoins identifiés.
Notre atelier de confection n'en prend que plus d'intérêt !
Confection de masques : ce qui restera dans nos mémoires
Ce qui frappait en pénétrant dans la salle des salles Fêtes, c’est d’abord ce bruit, moins brutal que celui des machines à écrire, un bruit de fines rafales momentanées qui , mises bout à bout, créait un fond sonore des plus agréables, digne source d’inspiration pour un compositeur comme Christophe, emporté par le Covid 19, qui aimait rappeler être en émerveillement en écoutant le moteur d’une machine laver lorsqu’il était encore dans l’électro- ménager.
Une douzaine de postes de travail formait un véritable atelier de confection qui disposait même d’un secteur « réparation » entre les mains expertes de Philippe, aussi talentueux avec ses machines à coudre qu’avec son saxo ténor.
Au cœur du dispositif, Corinne, l’initiatrice du projet, avec ses deux collègues de la maternelle, Sheila et Valérie.
A côté de ses trois « masquetaires », s’affairaient des collègues venus les rejoindre, soit pour la découpe (Laëtitia, Martine, Loïc), soir pour coudre (Françoise), et des conseillers municipaux fraîchement élus (Claudine au repassage et Pascal à la découpe, Mélanie et Angélique à la couture après avoir fait l’acquisition de leur machine !).
On trouvait aussi dans cette équipe formant une petite communauté, une couturière originaire de Marpent, Suzanne, en halte sur la commune, le temps du confinement, qui amèna, aidé par son mari, son expérience et ses conseils.
Comme souvent dans une fabrique, l’atelier était doté d’un "magasin", animé par Alda qui, entre deux découpes avec Yvette, réceptionnait et triait les dons de tissus, en préparait pour les couturières à domicile, assemblait les découpes pour l’atelier, réceptionnait et assurait le rangement des masques terminés.
De son côté, Ludovic, chef d’orchestre reconverti en manager, assurait la gestion informatique des commandes, procédait avec Alda et Pascal à l’étiquetage et à l’ensachage avant de coordonner la distribution au domicile des marpentois.
Autour de cette communauté aussi laborieuse qu’un nid de fourmis gravitait une constellation d’autres bénévoles, les uns en charge de la découpe, les autres attelés à leur machine à coudre avant de venir livrer leur production à l’atelier.
Hier soir, celui-ci a fermé ses portes, après que les couturières aient confectionné quelques tabliers pour les enfants de la maternelle.
Les membres se sont séparés avec le sentiment du devoir accompli et avec une pointe de tristesse un peu comme on se quitte à la fin d’une vie collective de plusieurs semaines.
Car, au - delà de l’action solidaire et de la prouesse technique (3223 masques ont été confectionnés du 8 avril au 7 mai , dont 1713 distribués à ce jour aux habitants ), c’est l’expérience humaine qui restera aussi gravée dans les mémoires, celle qui a réuni des gens qui se sont découverts sous un autre angle que celui auquel ils étaient habitués et qui a indiscutablement renforcé les liens entre eux.
Photo Philippe PETIT (photographe de Paris-Match)