LA LUTTE CONTRE L’ARTIFICIALISATION DES SOLS
Les débats préalables à l’élaboration du projet de loi sur le climat s’instaurent ici et là.
La lutte contre l’artificialisation figure en bonne place dans ces débats et recevant ce lundi M.Etienne Monin, journaliste de France-infos pour un entretien sur le sujet : https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/climat-a-marpent-d-anciennes-friches-industrielles-sont-requalifiees-en-logements_4291105.html
Je vous communique la trame de mon propos.
LE SOUCI DE PRESERVER LES ESPACES NON BATIS N’EST PAS RECENT, MEME SI LA PROTECTION DE LA BIO-DIVERSITE N’EN ETAIT PAS LE FONDEMENT
On le retrouve déjà dans les documents d’urbanisme de la fin des années soixante. Ce sont les objectifs qui ont changé
Le pays est alors en pleine croissance et le désir des français de réaliser le rêve de la maison à la campagne se traduit par une explosion de l’habitat pavillonnaire qui inquiète d’autant plus les services de l’Etat qu’ils se sont dessaisis, avec la Loi d’Orientation Foncière de 1967, de l’élaboration des documents de planification urbaine comme le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (à l’échelle de l’agglomération) et les Plans d’Occupation des Sols (à l’échelle de la commune).
Les agglomérations vont donc se doter progressivement d’outils techniques au travers des agences d’urbanisme sauf que celles-ci, financées par la collectivité, ne décident rien mais mettent en oeuvre les décisions politiques locales, des décisions souvent en phase avec le désir des habitants que l’on souhaite fixer sur le territoire.
Le risque de l’étalement pavillonnaire est réel et deviendra réalité, malgré les recommandations obsessionnelles de l’Etat qui sensibilise sur les risques induits par ce que l’on appelle alors « le mitage ».
Mais les communes dotées d’une grande superficie et proches de la ville-centre ne résistent pas à la tentation et classent en zones constructibles toutes les parcelles le long des voies.
Je me souviens avoir mené une réflexion prospective pour le compte de l’Etat qui souhaitait mieux appréhender ces incidences : risque de ségrégation spatiale et perturbations du monde agricole (pouvant aller jusqu’à la mort du bétail, empoisonné par le rejet des eaux usées de systèmes de traitement des eaux usées défaillants comme j’ai pu le constater documents du vétérinaire à l’appui).
Tout cela pour dire que les objectifs de protection des espaces naturels à la fin des années soixante existent mais, en dehors de quelques associations comme la FFSPN (Fédération Française des Sociétés de Protection de la Nature, ancêtre de France Nature Environnement), ces objectifs ne sont pas fondés sur la protection de la bio- diversité ou la réduction des gaz à effet de serre mais sur un souci de rationalité économique (c’est par exemple le coût de transport généré par l’étalement urbain qui est visé et en rien la pollution ou les gaz à effet de serre) et un souci de rationalité paysagère (un modèle de la forme urbaine bien ordonnée, non anarchique) mais en aucun cas pour limiter l’artificialisation et préserver la bio- diversité.
CRISE ECONOMIQUE, SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE
La donne va changer au cours des trois décennies qui vont suivre.
D’abord, la crise du pétrole entraîne dan son sillage la crise sidérurgique, puis l’effondrement de pans entiers de notre tissu industriel.
Les communes qui seront touchées par le chômage massif voient s’effondrer leur démographie, surgir les friches industrielles et la précarité sociale et leurs finances plonger dans le rouge.
Ensuite, dans les banlieues, les premières explosions sociales viennent confirmer de manière brutale que la ville étalée est une ville ségrégée.
Enfin, avec la montée en puissance de la problématique environnementale, la bio-diversité et le réchauffement climatique occupent des places de plus en plus importantes.
Ainsi mis bout à bout, les problèmes de l’emploi, du malaise social et de la préoccupation écologique vont forger l’ossature d’un nouveau concept, celui du développement durable (conciliant ces trois aspects , économique, social et environnemental) qui deviendra pour les uns comme le concept rédempteur d’un mode de croissance qui tient à se pérenniser à se moralisant et pour les autres un mode de développement alternatif reposant sur une croissance décarbonnée. voire pour quelques-uns la décroissance.
DU DEVELOPPEMENT DURABLE CHOISI AU DEVELOPPEMENT DURABLE CONTRAINT
Après les élections municipales de 2001, des maires tentent de traduire ces nouveaux enjeux dans leur document d’urbanisme.
Ils élaborent ou révisent leur Plan d’Occupation des Sols en réduisant de manière drastique la surface des fameuses zones à urbaniser.
Leur motivation principale, c’est la protection des espaces naturels pour préserver la bio-diversité mais aussi la protection des exploitations agricoles et la rationalité économique vu sous l’angle du coût des réseaux certes mais aussi de la pollution.
Cette réduction des surfaces des zones à urbaniser crée parfois de l’amertume auprès de certains propriétaires, mais ces élus font le pari qu’il est possible de maintenir un dynamisme démographique sans faire de l’étalement urbain.
Leur marge de manoeuvre est d’autant plus étroite que leur commune est d’une faible superficie, qu’elle compte plusieurs exploitations agricoles ou qu’une partie de la surface est classée en zone inondable.
Mais le choix politique qu’ils ont fait ne va pas tarder à être imposé.
Dans la foulée de la loi SRU (décembre 2000) et de la loi ALUR (2014), la lutte contre l’artificialisation n’est plus un choix mais devient la ligne de conduite imposée aux communes avec les orientations du SCOT (Schéma de COhérence Territoriale) et le zonage imposé par un PLU devenu intercommunal, et qui définit également une densité de logements, notamment dans les zones d’Opérations d’Aménagement Programmé.
Les propriétaires, à leur niveau, se voient fixer pour leur parcelle un coefficient maximal d’artificialisation.
DES NOUVELLES CONTRAINTES MAIS SANS NOUVEAUX OUTILS
La ligne de démarcation réduisant les capacités de construction (parfois de manière redoutable), la stratégie des communes va reposer sur un triptyque : le recyclage foncier (suite la résorption d’une friche industrielle ou d’une friche habitat), le comblement des interstices (qui consiste à implanter des logements sur des parcelles encore libres dans le tissu urbain) et la lutte contre la vacance.
Mais toutes ces actions passent par un préalable qui est rarement au rendez-vous : la mise sur le marché du foncier ou de l’habitat vacant. Or, malheureusement, les outils pour (re)mettre ces biens sur le marché sont désormais souvent obsolètes.
-la taxe sur le foncier non bâti (loi Gayssot-Besson), séduisante sur le papier, a la brutalité d’un bazooka pour exterminer les mouches puisqu’elle consiste à taxer sans discernement l’intégralité des parcelles constructibles alors qu’elle ne devrait viser que les parcelles en déshérence ou stratégiquement prioritaires.
-la taxe d’habitation sur les logements vacants n’est pas assez incitative et devrait être progressive et sans dérogation (des propriétaires obtiennent des exonérations des services fiscaux sous prétexte que le logement n’est pas louable en l’état).
- la procédure d’abandon manifeste qui permet d’exproprier (trois ans de procédure) n’est pas possible si le logement, bien que vide depuis vingt ans, ne présente pas de signe extérieur de dégradation.
- le bail à réhabilitation, qui permet de prendre un logement vide pour le réhabiliter et le louer avant de le restituer au propriétaire, suppose d’avoir des opérateurs qualifiés sur le terrain mais ceux-ci sont rarissimes.
- la procédure des biens en déshérence (si absence d’héritiers connus) est extrêmement longue (une dizaine d’années).
Bref, une fois le bien mis sur le marché, nous sommes au milieu du gué puisque les contraintes de densité peuvent s’avérer dissuasives et inciter le candidat à se replier sur une commune où la densité imposée est moindre.
Ceci a pour effet de recréer de la ségrégation socio-spatiale sans oublier l’effet collatéral inflationniste puisque la règle de densité transforme les terrains déjà construits sur une grande parcelle en véritable rente !
Il sera donc de plus en plus compliqué pour les communes de se développer, d’autant plus que les constructions neuves ne sont pas synonymes de croissance démographique : elles suffisent parfois à satisfaire à peine les besoins en logements résultant des divorces. Or, un ménage qui se sépare, c’est le besoin d’un logement supplémentaire, cela ne fait pas monter la courbe démographique.
La lutte louable contre l’artificialisation des sols pourrait bien, si le législateur renonce à adapter les outils, se retourner contre ses objectifs et devenir une arme de la décroissance démographique et de la ségrégation socio-spatiale.
Quand la fibre se termine en sac de noeuds
Il arrive fréquemment que des propriétaires privés, notamment pour les bailleurs qui n’habitent pas la région, soient contactés par leur locataire pour un raccordement au réseau fibre.
Ces propriétaires donnent leur accord et, en visite sur les lieux, découvrent un paysage auquel il ne s’attendaient pas : 6 ou 7 fibres partent du boitier PBO (Point de Branchement Optique) malencontreusement installé au centre de la façade et cheminent sur celle-ci avant de rejoindre en aérien d’autres habitations.
Si les ligne EDF, France Télécom et fibre SFR partent d’un même point d’ancrage, elles aboutissent parfois à 3 endroits différents sur la façade de l’immeuble à desservir, créant un préjudice visuel.
Le Technicien SFR appelé sur place constate alors que la fibre installée par son sous - traitant aurait dû emprunter le même cheminement que la ligne France Télécom et donc, ne pas créer un énième survol de l’arrière de la propriété... ou que le boîtier BPO aurait pu être placé de manière moins voyante ...ou encore que le cheminement des fibres, installées à des hauteurs différentes, pouvait être regroupé et amélioré en le disposant sous une goulotte plus esthétique.
Très souvent, l’implantation des réseaux réseau fibre sur les immeubles s’est faite de manière non professionnelle, avec des sous-traitants de passage.
Trop souvent, les propriétaires découvrent que « le mal est fait » et qu’il devient très difficile de mettre en œuvre les actions nécessaires pour optimiser l’esthétique sans altérer la technologie fibre et les impératifs de maintenance associés.
Si l’opérateur fibre dispose d’un droit à s’amarrer sur les immeubles, on peut regretter que le dialogue en amont n’ait pas été inscrit par l’agglo dans la convention du déploiement du réseau fibre.
Cela aurait pu contribuer à ce que les façades des immeubles de nos communes, ne subissent une dévalorisation esthétique et par conséquent aussi financière.
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CONFERENCE TERRITORIALE DES COMMUNES PERI-URBAINES
POUR LA CREATION D’UNE CONFERENCE TERRITORIALE
DES COMMUNES PERI-URBAINES
En complément de la précédente note de cadrage sur les communes péri-urbaines, je vous livre ici, faisant suite à la réunion des communes concernées ce lundi 19 janvier 2020 à Colleret, quelques remarques sur la singularité de ces communes péri-urbaines (CPU).
La première caractéristique de ces communes, c’est leur histoire.
Des villages happés par l’épopée industrielle des cent glorieuses et dont le développement foudroyant ne s’est pas réalisé par l’étalement des pôles urbains mais par leur puissance industrielle au point que l’on peut les qualifier de « villages industriels ».
La seconde caractéristique de ces communes, c’est leur localisation en bord de Sambre ou sur l’un de ses affluents (la Flamenne pour Feignies et la Solre pour Ferrière-la-Grande).
Autrement dit, ces « villages industriels » partageaient avec les « villes-pôles » davantage de choses qu’avec les communes rurales, plus à l’écart de la rivière (donc du développement) et dont le seul lien avec l’industrie reposait sur leur fonction de réservoir de main d’œuvre.
Or, si elles partageaient des choses avec les villes (l’industrie, la rivière..), ces communes péri-urbaines, après le choc des mutations industrielles, en « partagent aussi aujourd’hui les problématiques sans avoir pour autant les moyens » de les traiter pour reprendre l’expression de Marjorie Mahieux, maire d’Assevent.
Ces problématiques communes, toutes liées entre elles, quelles sont –elles ?
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Le fléchissement démographique
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Les friches industrielles
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L’habitat dégradé
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L’importante précarité sociale
En d’autres termes, les PCU sont de la même famille que les communes pôles : ce n’est que la taille qui change alors que les commune rurales relèvent d’une autre catégorie.
Si l’on voulait prendre une image colorée et champêtre, l’on dirait que la PCU est à la ville ce que la nectarine est à la pêche tandis que la communes rurale est à la PCU ce que la pomme, fruits à pépins, est aux deux autres.
En ce sens, placer le groupe de travail des PCU sous l’égide d’un élu délégué à la ruralité, comme c’est le cas actuellement, est en discordance avec cette réalité historique et géographique.
La création d’une Conférence Territoriale des PCU serait beaucoup plus conforme à la réalité.
Si la politique des friches industrielles est relativement homogène sur le territoire de l’agglomération, force est de constater que, pour l’habitat et la précarité, les villes pôles bénéficient de dispositifs spécifiques (politique de la ville, dispositifs pôle gare notamment, ZAC d’intérêt communautaire)..), créant une inégalité de traitement et ressenties à juste titre par la plupart des communes péri- urbaines comme « inéquitables ».
Le rétablissement de l’ équité passe, selon moi, par plusieurs pistes :
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Majoration du fonds de concours majoré (porté à 300 000 € ?) des communes péri-urbaines
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Réservation d’une enveloppe dédiée aux CPU lors de la Création du fonds d’intervention foncière pour mettre en oeuvre la politique communautaire d’équilibre social dans l’habitat
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Création de projets d’intérêt communautaires à partir d’un seuil de logements à définir (20 pour les ruraux, 40 pour les PCU et 70 pour les pôles par exemple…)
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Création d’une Conférence Territoriale des communes péri-urbaines
JLS, comme "Jardinières Laser Steel"
Suite à la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid 19, le Conseil Départemental du Nord a lancé un appel à projets auprès des communes de moins de 5000 habitants dans le cadre du plan de relance.
L’objectif visait à s’inscrire dans le Plan de relance de l’économieet à faire profiter les entreprises locales pour soutenir l’emploi sur les territoires.
Les communes n’avaient que quelques jours pour déposer leur dossier.
Philippe Arcicasa, conseiller municipal délégué, a pensé que le projet de fleurissement de la commune par la mise en place de bacs à fleurs et de jardinières représentait une opportunité à saisir.
Le projet a consisté à proposer de faire fabriquer 42 bacs, 32 jardinières suspendues et un totem représentant le moulin par « Laser Steel », une entreprise de la commune spécialisée dans le découpage laser, avec l’idée que cette commande pourrait en générer d’autres, en particulier de la part de communes du territoire.
Le Conseil Départemental vient de valider le projet et d’accorder une subvention de 26 798 €, correspondant à 50 % du montant hors taxes du projet.
Deux faces opposées du bac porteront l’inscription « Marpent » découpée au laser tandis que les deux autres faces seront ornées du blason communal sur deux faces opposées.
Cette aide départementale tombe à point nommé car elle permet, en ces temps difficiles, de donner un coup de pouce à une entreprise locale tout en confortant la commune dans sa velléité de rejoindre la dynamique des «villes et villages fleuris ».
Commissions, çà se bouscule et tant mieux
Lors du dernier conseil municipal, une élue de l’opposition regrettait que la composition des commissions ne prenait pas suffisamment en compte les compétences des uns et des autres.
Je lui répondais qu’au contraire, il fallait que dans une commission, il y ait des membres qui ne soient pas des spécialistes de la question.
Si vous mettez tous les enseignants dans la commission »Ecole » et tous les professionnels de santé dans la commission « Santé », c’est le plus sûr moyen de reproduire un mode de pensée formatée qui tourne le dos à l’innovation et la créativité.
Un reportage dans le numéro de « Paris Match » cette semaine vient illustrer mes dires.
Emmanuel Chiva, le directeur de l’Agence de l’Innovation de Défense (AID) a recruté son équipe, avec le soutien attentif du Ministère des armées, des auteurs de bande dessinée de science - fiction pour réfléchir aux conflits du futur.
Loin d’être une blague pour fin de repas de fêtes de fin d’année, ce choix se fonde sur le constat de M.Chiva, qu’en accueillant des personnes d’un profil différent, on suscite les questions dérangeantes qui vont installer une complémentarité des points de vue et produire de la créativité.
A l’appui de son raisonnement, il rappelle que le concept de dissuasion nucléaire n’a pas été inventé par les militaires mais par Robert Heinlein, un auteur de science fiction.
Les exemples de ce type fourmillent et sont bien connus des responsables de management dans les entreprises innovantes.
Nous faisons au quotidien l’expérience dans notre municipalité que la confrontation entre les professionnels d’un secteur et des élus complètement extérieurs à leur problématique bouscule les idées reçues et devient une source intarissable d’innovation.
Action économique, des détails statutaires quoi ont leur importance
Lors du dernier Conseil communautaire, une délibération nous était soumise, relative à la démolition de deux immeubles, rue d’Erquelinnes à Jeumont.
Délibération a priori anodine mais, comme disait Nietzsche « le diable se niche dans les détails ».
Les questions posées au travers de cette délibération étaient en effet plus importantes qu’il n’y paraît.
De quoi s’agit-il ?
De l’acquisition de plusieurs immeubles rue d’Erquelinnes (objet d’une précédente délibération) et de leur démolition au titre de la compétence "développement économique".
Or, les statuts de l’Agglo, qui définissent les actions de développement économie d’intérêt communautaire, excluent toute possibilité d’acheter et de détruire des biens immobiliers, fut-ce pour un intérêt économique qui, dans le cas présent, n’est d’ailleurs pas évoqué dans la délibération.
Cette distorsion entre ce que les statuts donnent comme possibilité de faire et les choix effectivement retenus, on la retrouve aussi lorsque l’agglo, au titre de la desserte des zones industrielles, refait sur ses fonds propres certaines voies communales qui desservent des zones industrielles privées alors que, là encore, les statuts ne le prévoient pas pour des zones non classées d’intérêt communautaire.
J’ai voté cette délibération car je ne conteste pas la pertinence et le bien-fondé des actions évoquées, mais j'ai souhaité que la commission s’attèle à la nécessaire et urgente adaptation de la définition de l’intérêt communautaire afin de prendre des décisions en conformité avec les règles de droit qui sont les nôtres.
Message considéré comme "constructif" par le Président et " pertinent" par le vice-président. Je croise les doigts.
Sécurité routière : le syndrome du réverbère
La délibération du dernier Conseil Communautaire prévoyait de retenir comme actions subventionnables au tire du produit des amendes de police :
-la pose de radars pédagogiques et la pause de feux intelligents sous réserve, comme je l’ai demandé, de la légalisation de ces derniers
-la fourniture et la pose de panneaux de police lumineux
-les ralentisseurs avec leur signalisation
Personnellement, je regrette que la délibération ne prévoie pas de mobiliser le produit des amendes de police pour le mobilier de sécurisation des pistes cyclables et des trottoirs aux abords des écoles.
Je pense que cette délibération, identique à celle du mandat précédent, reste héritière d’une approche de la sécurité qui passe exclusivement par la réduction de la vitesse et oublie une autre dimension de la sécurité qui est le stationnement.
C’est un réflexe analogue à ce que l’on appelle le syndrome du « réverbère ».
Or, lorsque les communes mettent des potelets aux abords des écoles, ce n’est pas pour faire beau mais c’est pour dissuader le stationnement sur les trottoirs et au final, pour épargner des vies humaines.
L’obstacle n’est pas financier puisque l’enveloppe disponible au titre des amendes police, c’est en moyenne 360 000 € par an.
Les services de l’agglomération reconnaissent le caractère restrictif du texte et m’ont fait savoir qu’il serait retravaillé en commission de manière à intégrer cette préoccupation.
Electricité, les dinosaures dans la tempête
La presse se fait écho depuis quelques jours de la perte de 100000 à 150000 clients par mois par le fournisseur historique d’électricité, EDF.
Sans vouloir généraliser ce qui s’est passé sur notre commune, on peut trouver quand même tristement drôle la façon d’avoir été considéré par l’historique énergéticien national, dans le cadre de notre consultation imposée par la fin des tarifs réglementés pour les professionnels au 1er janvier 2021.
- Intégration de notre Appel d’Offres sur les plateforme du CdG 59 (Centre de Gestion) et BOAMP (Bulletin Officiel d’Annonces des Marchés Publics)
- Sollicitation directe par courriel des 5 plus grands fournisseurs d’électricité du territoire national, y compris EDF qui me retourne un accusé de réception de mon courriel
- Rappel par courriel des 5 plus grands fournisseurs d’électricité du territoire national, y compris EDF qui me retourne un accusé de réception de mon courriel
- Réponses avant les délais prescrits de 4 fournisseurs TOTAL DIRECT ENERGIE (Fournisseur actuel du gaz)ENGIE - IBERDROLA (Fournisseur Espagnol) - VATENFALL (Fournisseur Suédois) mais pas EDF !!
- 1er appel téléphonique au service commercial d’EDF quelques heures avant l’échéance de réception des appels d’offres (20 mn de monologue d’attente d’un répondeur)
- 2ème appel téléphonique au service commercial d’EDF quelques heures après l’échéance de réception des appels d’offres : Une interlocutrice m’informe que mes courriels se sont égarés dans les méandres administratives et informatiques du service commercial mais que ma demande sera traitée très rapidement.
- Plus de 24 heures plus tard, appel du service commercial d’EDF me confirmant la prise en charge de ma demande avec garantie de transmission de l’offre le lendemain avant midi
- 18 heures plus tard, appel du service commercial d’EDF me sollicitant pour des informations sur les offres concurrentes
- 14h08 (et non midi …) réception de l’offre d’EDF.
Le conseil n’ a donc pas analysé pas cette offre transmise hors délai par souci d’équité envers les candidats qui ont respecté les règles de la commande publique.
Rappel : EDF avait été sollicité de la même façon il y a quelques semaines pour le marché du gaz mais nous n'avions jamais pu avoir de contact direct (téléphonique ou par courriel) avec le service commercial.
Après étude comparative des différentes offres reçues, le conseil retient TOTAL DIRECT ENERGIE : Montant pour 3 ans Hors TVA : 82 257,90 €uros (96 841,20 € TTC).
Cette histoire ressemble à celle de la disparition des dinosaures : plus l'espèce est grosse, moins elle est réactive au changement.
Sécurité aux abords des écoles
Un projet de délibération du prochain conseil communautaire propose de réserver le produit des amendes de police à des aménagements de sécurisation, en priorité aux abords des établissements scolaires.
Parmi ces aménagements, la délibération prévoit de retenir :
La pose de radars pédagogiques et la pause de feux intelligents sous réserve, comme je l’ai demandé, de la légalisation de ces derniers.
La fourniture et la pose de panneaux de police lumineux.
Les ralentisseurs avec leur signalisation.
J'ai fait part au président de la commission de mon regret que la délibération ne prévoit pas de mobiliser le produit des amendes de police sur la sécurisation des trottoirs aux abords des écoles (potelets, barrières) dans une distance maximale (par exemple de 100 mètres) et la sécurisation des pistes cyclables à l’intérieur du périmètre au sein duquel les collégiens, parce qu’ils résident trop près de l’établissement, ne bénéficient pas du transport bus gratuit et utilisent donc leur vélo.
Pour ce second point, l’agglo renvoie sur le SMTUS (sauf que le SMTUS ne perçoit pas le produit des amendes de police) et pour le premier point (potelets et barrières), il m’a été répondu que l’agglo ne pouvait intervenir parce que potelets et barrières sont scellés sur le trottoir et que ceux-ci sont sortis de la compétence agglo.
Mais, là où le raisonnement m’échappe, c’est que la pose des panneaux évoqués dans la délibération (que ce soit pour les radars, les feux ou la signalisation) sont eux aussi scellés sur le trottoir !!
Alors, pour quelle raison refuser une concession de bon sens sur un sujet qui touche à la sécurité ?
Je souhaite donc rajouter dans la liste des travaux subventionnables « la pose de potelets ou barrières dans la limite de 100 mètres de l’entrée de l’établissement scolaire » ainsi que « la sécurisation des pistes cyclables le long des voies d’intérêt communautaire dans un rayon de deux kilomètres des collèges ».
J'essaie d'utiliser d'autres canaux pour faire entendre ce point de vue que je partage avec d'autres élus.
Si le projet peut encore évoluer, tant mieux, cela évite de dépôt d’un amendement. Affaire à suivre.
Le malaise des accessoires...de voirie
Beaucoup de maires de notre agglomération sont en train de prendre conscience de la portée de leur vote de décembre 2019, portée qu’ils n’avaient pas mesurée dans le tourbillon des délibérations…
Vous appelez l’agglo pour des nids de poule dans une impasse … ce n’est plus l’agglo mais la commune.
Vous appelez l’agglo pour colmater une brèche sur un trottoir… … ce n’est plus l’agglo mais la commune.
Et ainsi de suite…
En effet, par cette délibération de décembre 2019, le Conseil Communautaire a décidé de rétrocéder aux communes « les accessoires de voirie » tels les trottoirs et les impasses.
Or, le découpage de la compétence voirie, s’il est pratiqué par beaucoup d’agglomérations, n’est pas légal si l’on en croit la nombreuse jurisprudence du Conseil d’Etat sur cette question.
Nous n’en sommes pas là.
Si l’Agglo joue le jeu, à savoir l’équité, ce dont je ne doute pas, cela me convient.
Si elle propose d’abroger la délibération c’est encore mieux.
Mais ce qui suscite aujourd’hui un malaise, c’est le fait d’avoir mis en œuvre le nouveau système sans passer par la Commission Locale de Transfert de Charges (CLECT) comme l’exige la loi.
En effet, l’agglomération avait des charges annuelles pour entretenir ces trottoirs et ces impasses. Le montant de ces charges doit donc être maintenant reversé aux communes, après avis de la CLECT.
Il va donc falloir faire vite pour rattraper les choses, à savoir reprendre le calcul du transfert des charges depuis le … 1 er janvier 2020.
Mais je reste persuadé (et nombre de techniciens de l’agglo partagent cet avis) que ce découpage entre la chaussée et ses accessoires ne tient pas debout sur le plan technique : exemple : lorsqu’une commune veut faire un élargissement de trottoir pour les PMR, elle devra empiéter sur la chaussée et passer une convention (d'occupation, d'achat ?) à l’agglo. Idem si l'agglomération, a contrario, veut élargir la chaussée pour réaliser une piste cyclable : …l’usine à gaz en continu.
Si l'agglo voulait faire des économies, la restitution de certaines voies aurait été probablement plus compliquée mais plus logique…