Le TER-GV, pourquoi pas par Bavay ?
Le Président de la région Daniel Percheron est venu hier en Sambre pour débattre de la future éventuelle ligne TER-GV.
Ce débat a été lancé en 2004.Quelques élus imprudents, pressés par les campagnes électorales, avaient annoncé le TER-GV pour 2009 !
Nous n’en sommes encore qu’en réalité au stade des études et celles-ci laissent perplexes.
L’idée d’une nouvelle ligne Lille-Avesnois étant été écartée en raison du coût prohibitif, des ingénieurs nous expliquent que les rectifications de courbes nécessaires, qui se chiffrent en millions d’euros, ne feraient gagner que quelques secondes et sont parfois impossibles sauf à taper dans les quais ou à déplacer les gares comme à Orchies ou Templeuve.
Finalement, il ressort de tout cela que la marge de manœuvre se situe principalement sur les deux tronçons Valenciennes Fourmies et Valenciennes-Jeumont (dont le maire Benjamin Sainthuile, a eu raison de rappeler que la ligne ne s'arrêtait pas à Maubeuge)
La suppression des passages à niveaux permettrait aux trains de circuler plus rapidement et de gagner un temps substantiel (plusieurs minutes) .
Reste à chiffrer tout cela pour en apprécier la pertinence.
C’est finalement M Dupagny, l’animateur de l’association « A fond de train » qui eut la remarque la plus percutante.
Aujourd’hui, les TER cadencés sont deux fois plus nombreux sur la section Valenciennes Lille.
En diminuant leur nombre au profit de directs venant de l'avesnois, on procéde à un juste rééquilibrage et on gagne autant de minutes sans dépenser un euro.
Au-delà du réaménagement équitable des lignes , je reste convaincu que la création d’une ligne entre Maubeuge et Valenciennes en passant par Bavay et Honnaing (Toyota) , parallèlement à la suppression des passages à niveaux sur la section Valenciennes Fourmies était le scénario de bon sens qui faisait gagner aux fourmisiens le temps espéré et aux sambriens 20 minutes sur le trajet Jeumont-Lille et non pas quelques secondes.
Pour des raisons de géo - politique, ce scénario que j’avais défendu avec le maire de Bavay et Jean-Louis Herbeuval il y a dix ans, a été écarté et l’on s’entête comme des guêpes sur une vitre à vouloir remodeler une voie pour 300 ou 400 millions d’euros et au final gagner 5 à 10 minutes au grand maximum.
Maisons des villes, maisons des champs
La lutte contre l’artificialisation des sols préconise une protection accrue des zones agricoles au profit d’une densification des secteurs urbanisés.
Cette règle a tous les aspects de la logique mais, appliquée à la lettre, peut produire des effets discutables.
De nombreux jardins et vergers valent , en biodiversité, les champs de l’agriculture industrielle sur lesquels on cherche en vain les insectes et petits mammifères.
Même les friches industrielles sont parfois devenues des réserves de bio-diversité.
Décider, à partir de là, de privilégier les constructions au cœur des bourgs et des villes plutôt qu’à leurs franges, n’est pas toujours le choix le plus pertinent en matière de développement durable.
C’est donc en sortant du dogmatisme environnemental que l’esprit du Grenelle trouvera tout son sens, pas dans l’application mécanique de quelques principes, aussi séduisants soient-ils.
La gifle qui enflamme le bocage
L’affaire de « la gifle » a fait des remous dans le bocage avesnois.
M.Maurice Boisard, maire de Cousolre, a été condamné à 1000 euros d’amende avec sursis et à 250 euros de dommages et intérêts pour avoir giflé un adolescent qui lui avait manqué de respect.
Ce dernier a de son côté été condamné par le tribunal pour enfants à 250 euros d'amende pour rébellion et outrage.
Il est clair qu’un élu, en tant que dépositaire de l’autorité publique, doit, plus qu’un autre, garder son sang-froid et montrer l’exemple.
La gifle ne peut être la réponse à un manque de respect , ni à une insulte, ni même une menace.
Dans le cas présent, la loi permettait au maire de procéder à un rappel à l’ordre (article L.2212-2-1 du code général des collectivités territoriales tel qu’il résulte de la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance en son article 1).
Pour autant, beaucoup ont été déroutés par la dureté du réquisitoire du procureur à l’égard du maire de Cousolre.
On a l’impression que le conflit qui a opposé un maire et une famille s’est progressivement déplacé pour finalement opposer le Procureur à la corporation des maires dont la mobilisation, inappropriée de mon point de vue, a pu apparaître comme une volonté de la part des maires de bénéficier d’un statut protégé et de faire pression sur l’instance judiciaire pour se mettre au-dessus des lois et finalement irriter le Procureur , au point de donner à cette affaire une résonance disproportionnée.
Le vieux réflexe de la manif et du rapport de forces (en période pré-électorale, on peut trouver des motifs tous les matins) ont été perçus comme une provocation par le Procureur et se sont retournés contre le maire.
On peut comprendre l’erreur du maire qui est humaine et méritait à ce titre un soutien de ses collègues, ce qu’il était possible de faire sans manifestation ostensible de soutien (je lui ai pour ma part adressé un courrier en ce sens et notre association des Maires Ruraux, l’AMRF, paiera l’amende).
Cette affaire repose une nouvelle fois la question du comportement de certains jeunes et de la responsabilité parentale, question que nous vivons quotidiennement dans nos communes.
Les comportements extrêmes sont fréquents.
D’un côté, des parents qui laissent leurs enfants traîner dans la rue à toute heure et sans aucune surveillance et, de l’autre, des parents qui n’acceptent pas la moindre sanction à l’égard de leur enfant.
Dans le premier cas, c’est une forme de maltraitance mais dans le second, est-ce une méthode éducative que de prendre systématiquement la défense de son enfant, quand bien même il a commis une faute ? Ceux-là méritent, à coup sûr, un bonnet d'âne.
Les parents, les enseignants, les élus, les responsables associatifs devraient partager les mêmes préoccupations : donner à l’enfant les repères nécessaires à son éducation et à son épanouissement en vue, le moment venu, de lui permettre une bonne insertion sociale et professionnelle.
L’atonie démographique se confirme en avesnois
Au premier janvier 2012, la population officielle de l’arrondissement d’Avesnes est de 234 131 habitants.
Ce chiffre confirme la baisse annoncée par l’INSEE depuis des années et qui a vu passer l’avesnois de 250 632 habitants en 1982 à 234 131, soit moins 16 501 personnes (l’équivalent d’une ville comme Hautmont).Une baisse de 6,58 % en trente ans.
Oser le parrainage
Il faut éviter que l’élection se réduise à un choix restreint entre l’un des grands partis installés localement et nationalement, ce qui serait un rétrécissement de l’espace démocratique qui ne pourrait qu’avoir un effet désastreux en terme de participation et de crédibilité de la présidence.
Il convient au contraire d’augmenter et de diversifier l’offre politique si l’on souhaite que les citoyens se rendent aux urnes.
QUI PARRAINER ?
Il est naturel de parrainer le candidat pour lequel on manifeste une certaine empathie (Ce sera Bayrou en ce qui me concerne, mais j'attends de lire son programme pour savoir si je vote pour lui).
L’autre option, c’est le tirage au sort.
COMMENT EXPLIQUER LA RETICENCE DES MAIRES ?
Les maires des villes sont souvent cartés politiquement et amenés, ce qui semble normal, à garder leur signature pour le candidat de leur parti.
Le potentiel de signatures se trouve donc dans les petites communes.
Mais les maires éprouvent une double crainte de représailles, par rapport aux décideurs et par rapport à leurs électeurs.
De mon point de vue, c’est une double erreur :
1°) D’abord parce qu’un élu de la république ne peut fonctionner avec la peur au ventre ou un pistolet sur la tempe (ce fut la grandeur d’un homme comme P Mendes-France que de refuser cette logique de la peur)
2°) Ensuite parce que les maires qui hésitent à parrainer sous estiment d’une part, les convictions républicaines de la grande majorité des responsables politiques
Et d’autre part, l’intelligence et la capacité de leurs électeurs à faire le distinguo entre une élection locale et une élection nationale.
REFORMER LA LOI serait bien entendu souhaitable : soit respecter l’anonymat, soit baisser le nombre de signatures à 300 au lieu de 500.
Faut-il exporter l'eau de l'avesnois ?
L’avesnois est une région riche en eau de très bonne qualité.
Noréade, régie départementale de l’Eau créée par le SIDEN-SIAN, va réaliser un investissement de 55 millions d’euros pour alimenter en eau tout le département et notamment la métropole à partir du forage de la forêt de Mormal.
Là où d’aucuns parlent de solidarité territoriale, d’autres évoquent le fonctionnement du marché et la perspective d’engranger des recettes comme d’autres régions du globe le font avec le gaz ou le pétrole.
L’enjeu est néanmoins de taille car rien ne prouve qu’une telle exploitation intensive de la nappe phréatique ne va pas, par contrecoup, faire baisser ailleurs le niveau de la nappe.
Car la nappe ne se réalimente pas en quelques jours mais sur des années.
Cette crainte avait déjà été exprimée à propos de Poweo dont le pompage de l’eau d’un forage sambrien pourrait avoir des répercussions sur le niveau de la nappe ailleurs.
L’autre question qui peut se poser est la suivante : alimenter la métropole, n’est-ce pas conforter celle-ci dans un mode de développement peu respectueux de l’environnement ?
Car si la métropole n’avait pas artificialisé à outrance, à coups de bétonnage intensifs, ses espaces verts, elle aurait préservé ses champs captants et ne serait pas aujourd’hui confrontée au défi d’alimentation de sa population en eau potable.
Surexploitée, la nappe phréatique de la métropole est moins abondante et polluée.
Cela n’empêche guère la même métropole de prévoir des infrastructures routières qui risquent d’achever le processus.
Tout cela illustre que la métropolisation suit une logique de développement non durable et fait planer la menace d’un pillage des ressources de l’avesnois.
Ce serait une forme de « métrospoliation ».
Avancer l’argument financier pour notre territoire est recevable à condition que l’exploitation de l’eau n’aboutisse pas, au final, à dilapider notre richesse et à nous appauvrir sur le plan environnemental.
D’autant plus que rien ne garantit que les recettes engendrées par cette vente de l’eau de l’avesnois reviennent ensuite au territoire puisque le SIDEN couvre le département du Nord.
Les habitants de notre arrondissement doivent donc faire preuve de grande vigilance par rapport à ce projet.
Intercommunalité, l'incohérence persiste
Vote sur le Schéma Départemental
39 POUR / 8 CONTRE / 2 BLANCS
En AVESNOIS : De 12 Communautés de commes et d'agglo, on passe à 3, De 27 Syndicats de communes, on passe à 9.
Même s’il faut bien admettre l’esprit de dialogue et de concertation qui a régné au sein de la CDCI, rappelons que les petites communes y sont sous-représentées et que l’Etat ne s’est pas privé pour montrer que c’est lui qui fixait les règles du jeu.
Ainsi, lorsque l'un de nos collègues invoque la souveraineté communale, se voit-il rétorquer d’emblée par le Préfet : « il n’y qu’une seule souveraineté Monsieur, la nationale » ». Fermez le ban les petits gars….
Résultat : le schéma est adopté à une large majorité (39 pour, 8 contre, 2 abstentions).
Autrement dit, 20 % des élus de la CDCI ne valident pas pour autant le schéma.
Un certain nombre d'élus aurait dû avoir des comptes à rendre à la base, sur le terrain mais un collègue a pris la précaution de demander un vote à bulletin secret.
J'ai pour ma part voté contre.
Depuis le début, je me suis donné deux principes de référence : d’une part l’intercommunalité consentie et d’autre part la cohérence territoriale (encouragée par l’article 35 de la loi).
Or, la méthode adoptée par l’Etat (du moins dans le Nord), méthode d’assemblage et de fusion d’EPCI (écartant toute possibilité pour une commune de rejoindre tel ou tel EPCI, fusse au nom de la cohérence territoriale), aboutit à contredire ces deux objectifs :
- L’intercommunalité est imposée dans le grand Pévèle où les élus n’ont pas réussi à s’entendre dans les délais et doivent se mordre les doigts de ne pas avoir délibéré pour demander le maintien de leur EPCI (comme l’a fait pour la Communauté de Communes de la Haute Deûle).
- L’incohérence territoriale persiste dans la mesure où le périmètre des EPCI existants n’est pas toujours, c’est le moins qu’on puisse dire, conforme au bassin de vie (voir le Bavaisis où les communes appartenant au bassin de vie de la Sambre ont été maintenues en dehors de l’agglo de Maubeuge), montrant par là-même que la notion de cohérence n’était qu’un prétexte de l’Etat pour diminuer le nombre d’EPCI.
Je passe sur le gigantisme de certains périmètres, loin d'être un gage d'économies financières et loin d'être un gage davantage de démocratie locale
Il reste maintenant aux communes qui souhaitent quitter un EPCI pour en rejoindre un autre à solliciter des ajustements de périmètres dans le cadre du droit commun, c’est-à-dire à obtenir l’accord d’une majorité de communes de leur intercommunalité et celui de la CDCI.C'est loin d'être acquis pour le Bavaisis où j'ai le présentiment que le quercitain pourrait consentir à lâcher La Longueville mais rien de plus.. au risque de pérenniser l'incohérence territoriale.
Femmes cultivées, hommes décérébrés ?
Une intéressante Conférence de M.Claude Poissenot, professeur à l’IUT de Nancy-Charlemagne (Université de Lorraine), ce jeudi 12 janvier 2012 à la médiathèque Pierre Briatte a rassemblé des responsables de bibliothèque du Hainaut-Cambrésis et quelques élus d’élus.
Les chiffres sur la lecture sont accablants, tout le monde le sait.
Face à ce désastre culturel, le conférencier développe une vision de la conception et de l’animation qui s’oppose à la vision traditionnelle et descendante qui, forte de ses présupposés, tente d’adopter une offre pour éduquer le citoyen et dont la caricature en est le bibliobus, assimilée à une camionnette de missionnaires cherchant à sortir les analphabètes de leur inculture.
Ailleurs, une commune a également lancé le livre en liberté : pas de bibliothèque mais des livres partout, dans les commerces, à la mairie, dans les bus etc..
Une autre commune va installer sa bibliothèque dans le hall d’un supermarché !
Bref, la culture court après le lecteur…
Mais cette vision ascendante est vouée à l’échec pour Poissenot si elle ne ’appuie pas sur le désir que l’usager consommateur exprime et que l’équipement finalement doit satisfaire, quitte à introduire un rayon « jardinage », des Cd grand public et des jeux vidéo dans les temps du livre et de la culture.
Pour lui, la lecture et le jeu vidéo relèvent de la même démarche : le rapport à l’imaginaire. Pas de raison de faire la différence avec le lecteur d’un roman.
Les deux doivent donc trouver leur place dans une bibliothèque.
Le conférencier précise que le déclin de la lecture touche essentiellement les hommes, premiers consommateurs il est vrai de jeux vidéo alors que les femmes maintiennent leur niveau dans la pratique des livres.
Si j’en crois le public présent à cette conférence, majoritairement des bibliothécaires femmes, le profil des professionnels reflète celui des lecteurs.
" La femme est l'avenir de l'homme" chantait Jean ferrat.
Vive 2012, et que vivent et se développent les coopératives !
L'ONU a décrété 2012 " année internationale de la coopérative".
Rappelons la définition qu'en donnait Proudhon :
La compagnie a pour règles : que tout individu employé dans l'association... a un droit indivis dans la propriété de la compagnie; que les fonctions sont électives, et les règlements soumis à l'adoption des associés ; que tout associé participe aux bénéfices comme aux charges de la compagnie, dans la proportion de ses services; que chacun est libre de quitter à volonté l'association ... » .
Pierre-Joseph PROUDHON
Théorie de la propriété
Si j’ai souhaité m'associer à l'année internationale de l'ONU, c’est parce que la commune, bien que née un siècle avant la coopérative, partage avec cette dernière plusieurs points :
- On peut choisir d’habiter sa commune comme on choisit d’être ou non coopérateur
- On souscrit financièrement dans sa commune au travers de ses impôts comme on souscrit au capital d’une coopérative
- On mandate une équipe révocable dans sa commune comme on élit un responsable révocable de la coopérative.
- Les administrés ou les concitoyens de la commune, comme les coopérateurs, sont copropriétaires et co-responsables d’un bien commun qu'il nous importe de protéger.
A une époque où la notion du bien commun tend à se dissoudre dans les esprits, l'initiative de l'ONU est une opportunité pour en rappeler le sens, dans
la sphère productive comme dans la cité.
Le post-totalitarisme aujourd'hui
A lire l’article que Jacques Rupnik, directeur de recherches à Sciences Po, consacre dans le Monde du 23 décembre, à Vaclav Havel et en très bel hommage à ce dernier, le post-totalitarisme ne repose pas sur la terreur de masse mais sur la soumission et la résignation des esprits au mensonge et à la démagogie d’un pouvoir hégémonique, omnipotent, hypertrophié qui veut, blindé de ses certitudes, mettre la société sous contrôle ou sous anesthésie, entraîne des dysfonctionnements profonds.
L’incapacité d’un tel pouvoir à laisser se développer les initiatives l’amène à se scléroser et, à terme, le condamne à l’ostracisme et le condamne tout court.
A relire cet article, je me dis que l’auteur pourrait aussi remplacer le mot société par le celui de territoire ou d’entreprise.
Plus les esprits sont « cadenassés » sur un territoire ou dans une entreprise, moins celui-ci ou celle-ci a des chances d’être un terreau d’initiatives et d’innovation et moins ses chances de développement sont importantes.