Incivilités
Interview donné au journal " Atlantico".
-Le maire d’Arronville est visé par une plainte après avoir secoué un adolescent de 15 ans qui l’aurait insulté. Etait-il dans son rôle ou devrait-il avoir un comportement irréprochable face aux jeunes délinquants ?
Je ne peux que répondre à tire personnel et non au nom de mon association des maires ruraux.
Le maire incarne la loi et doit donc la respecter scrupuleusement.
Si je peux me sentir solidaire d’un maire qui « craque » et lui apporter mon soutien moral, et regretter le laxisme à l’égard de certains comportements délinquants , je ne peux cautionner pour autant la réprimande physique puisque c’est contraire à la loi.-En février, un élu du Nord a a été condamné à 1000 € d’amende avec sursis et 250 € de dommages et intérêt pour avoir giflé un ado qui l’avait insulté et menacé. Ce genre d’affaire est-il en augmentation ?
Pas à ma connaissance.
Que peuvent faire les maires face à la protection importante des mineurs par la justice ? Ont-ils le sentiment de ne pas être entendus ou d'être doublement victimes (de l'insécurité et de la justice) ?
Les maires ont peu de marge de manœuvre.
J’ai sollicité pour ma part un agrément depuis trois mois pour procéder au rappel à l’ordre.
Je n’ai à ce jour aucun retour. Mais cette procédure sera-t-elle maintenue par le gouvernement ?Les premières victimes de l’insécurité et de la justice ne sont tant les maires que ceux de nos administrés qui subissent les préjudices matériels et moraux de cette petite délinquance, et plus globalement les contribuables qui paient les dégâts d’actes stupides.
Les maires s’exposent il est vrai à des risques permanents de violence verbale et physique mais quand on s’engage dans un mandat municipal, on sait qu’il y a ce type de situations à gérer.L’incivilité et l’insécurité touche de plus en plus les petits villages et le monde rural. Que peuvent faire les maires face à ce phénomène ?
Je ne sais pas si statistiquement l’incivilité progresse plus dans le rural mais elle existe aussi dans le rural et cela développe le sentiment d’insécurité chez nos concitoyens du monde rural qui se sont longtemps crus à l’écart d’une pathologie sociale longtemps perçue comme urbaine.
Face à cela, nous devons favoriser les actions qui développent le lien social et les dynamiques fédératrices.
Par exemple, nous avons, dans ma commune, créer une brigade vermeil de bénévoles (accrédités par le maire) qui répondent aux demandes des personnes âgées seules et dépendantes. Et nous mettons également un point d’honneur à ce que les manifestations festives ne soient pas excluantes pour les jeunes qui n’ont pas tous les mêmes moyens.Dans nos marchés publics, nous incluons systématiquement la clause d’insertion pour offrir à des jeunes la possibilité d’accéder par ce biais au marché du travail.
Nous avons également un animateur jeunes et un cyber-centre.
Cela ne m’empêche pas de faire des rondes (à pied, à vélo, en voiture) à la tombée de la nuit dans les lieux sensibles et de prendre ma « casquette » de garde-champêtre.
Les élus doivent parler avec les jeunes et, lorsque ceux-ci sont dans une posture blâmable, envoyer dans un premier temps, des signes de dialogue.
Mais cela ne règle pas tout et les incivilités demeurent, souvent liées chez les jeunes au problème de l’alcool dont la consommation sur la voie publique bénéficie d’une trop grande tolérance.
Il y a aussi des incivilités chez de très jeunes enfants, scolarisés en primaire (insultes et violences par exemple).Dans ce cas, c’est l’avertissement et en cas de récidive, la sanction qui se traduit par l’exclusion (du bus scolaire, de la cantine), n’en déplaise aux parents qui, dans la plupart des cas, vont protester ou essayer de faire pression en saisissant les médias.
Mais attention à ne tomber dans l’amalgame qui assimile les jeunes et les incivilités.
Ces dernières touchent toutes les catégories de population, même s’il est vrai que les incivilités les plus lourdes comme les dégradations de biens publics sont plus souvent le fait de bandes de jeunes.
Favoritisme immobilier
Un nombre important d’investisseurs rachètent des maisons pour les transformer en appartements ou petits logements.
Il n’est pas rare de voir six ou sept boîtes aux lettres sur le mur de la même habitation.
Cette augmentation du nombre d’occupants entraîne toujours une augmentation du nombre de véhicules… mais pas du nombre de places de stationnement.
En effet, dans la mesure où une telle transformation ne change pas la destination résidentielle du bâtiment, l’investisseur n’est pas soumis à la moindre autorisation d’urbanisme alors qu’un constructeur qui réalise 6 studios neufs doit prévoir au moins six places de parking.
Cette anomalie dans le Code l’Urbanisme génère, on l’imagine, une inégalité de traitement entre les investisseurs et des sur-occupations du domaine public routier.
Le moulin de Marpent retrouve ses ailes
Une agitation fébrile régnait ce 4 juillet au matin aux alentours du moulin de la Parapette, construit au début du XVIII e siècle.
Il y avait du monde pour assister à l’évènement tant attendu, la pose des ailes.
On pouvait voir parmi la petite foule amassée au pied de l’édifice les bénévoles de la Fête du moulin, les habitants de la cité Léo Lagrange et quelques personnalités telles la Présidente de la Fédération Nationale des Amis des moulins, venue de Normandie, un représentant de l’ARAM (l’Association Régionale des Amis des moulins) et plusieurs administrateurs du Crédit Agricole, un des premiers sponsors du projet.
Tout ce petit monde amoureux d’Eole a pu assister, avec émerveillement, à l’impressionnante et délicate opération du levage du toit et de sa pose au sommet de l’édifice, opération aussi stressante que l’atterrissage d’un Airbus si l’en croit les applaudissements de soulagement une fois la mission achevée.
Puis, ce fut dans un silence toujours aussi solennel que l’abbé Drapier, fidèle à la tradition de la meunerie, vint bénir les ailes et lancer quelques paroles d’encouragement et d’espoir.
La seconde partie du travail consista à poser les ailes Berton, du nom de son inventeur qui ne laissa qu’un seul exemplaire dans le Nord Pas-de-Calais mais essaima la Vendée de son système ingénieux d’ailes rétractables, alternatives aux ailes à voile des moulins du Nord.
Le moulin, qui a dorénavant retrouvé ses allures d’antan, n’avait plus qu’à attendre qu’on lui fasse la Fête, le 13 et 14 juillet .Pour son dixième anniversaire (puisque c’est la 10e Fête du moulin), les visiteurs ne pouvaient pas rêver d’un plus beau cadeau.
Les Portes des Marpiniaux
Ce site est l’un des deux sites d’intérêt communautaire, identifiés dans le cadre du Plan Paysage Trame Verte et Bleue de la Communauté d’Agglomération Maubeuge Val de Sambre.
Le second site, vaste de 36 hectares, est celui de Pantegnies, à Pont sur Sambre,
La trame Vert et Bleue, ce fut d’abord, dans les années 90, un maillage régional des corridors biologiques que le Grenelle de l’Environnement a ensuite généralisé à l’ensemble de l’hexagone au travers des Schémas Régionaux de Cohérence Ecologique.
L’Agglomération a ensuite décliné ce maillage régional dans une étude diagnostic qui a débouché sur le Plan Paysage Trame Verte et Bleue , un Plan de 35 actions dont la vocation essentielle vise la protection et la valorisation des milieux naturels, comme les zones humides et les espaces boisés, avec le souci d’ouvrir une partie de ces espaces à des pratiques de loisirs et de détente.
Les marais des Marpiniaux, qui séparent les communes de Boussois et Marpent, ont donné leur nom à notre commune dont le préfixe « mar » d’origine germanique, désigne l’eau à l’image d’autres noms de communes comme Maroilles ou encore Maresches.
Le site des Portes des Marpiniaux a une histoire chargée et de très nombreuses familles marpentoises et beuxéidiennes comptent un ou plusieurs parents ayant travaillé sur le site.
Après la fermeture définitive de l’usine en 1979, le site devient une friche qui sera revendue à Sertiru pour ferraillage tandis qu’une partie est acquise sur Boussois rive gauche pour une activité de casse automobile et une autre, composée d’entrepôts sur Marpent rive droite à des fins de location industrielle.
Sur le reste, la nature va progressivement reprendre ses droits au fil des décennies, créant une opportunité de création d’un club de tir à l’arc dans ce bâtiment.
En 2002, la mairie de Boussois rachète à Sertiru, devenu entretemps Netrel, les terrains situés sur son territoire, Marpent fait la même chose avec la partie rive gauche,où se trouvait autrefois l’aciérie, et la CCVS la partie rive droite, ancienne emprise des ateliers de mécanique.
L’ensemble représente une trentaine d’hectares dont 18 ha de boisement.
En 2005, après engagement des deux communes à céder le foncier à l’agglomération, L’Etablissement Public Foncier prend en charge l’instruction de ce dossier pour la remise à zéro du site, opération financée à 100 % par l’Etat, la Région et l’Union Européenne.
Cette action va permettre de démolir les derniers bâtiments, de confiner la pollution et d’extraire les cuves, déchets et autres scories qui défiaient nos velléités de réappropriation, tout en creusant quelques mares et en balisant par des barrières bois les limites des principaux espaces.
En 2006, L’agglo adopte le PPTV et en 2007 prend la compétence « valorisation et gestion des espaces naturels d’HK Porter et de Pantegnies ».
Le cabinet Alfa réalise en 2008 un diagnostic confirmant la richesse du site et l’incroyable paradoxe d’une mutation qui a consisté à faire naître un cœur de nature sur un ancien site industriel, là où, justement, les milieux naturels n’avaient alors pas droit au chapitre.
- Une faune riche : 66 espèces d’oiseaux, 18 espèces de libellules, 165 espèces de papillons, 9 espèces de sauterelles, 7 espèces de mammifères protégés nationalement comme le hérisson d’Europe et 6 espèces de chauve-souris, 6 espèces d’amphibiens protégés nationalement.
- Une flore exceptionnellement diversifiée : 365 espèces de plantes, 27 espèces végétales patrimoniales et 7 espèces végétales protégées nationalement comme la fameuse pyrole à feuilles rondes qui a donné son nom à l’un des deux parcours santé.
Le Cabinet propose un plan de gestion préconisant la restauration des milieux humides.
En Juillet 2009, dans le cadre de l’appel à projets lancé par le Conseil Régional et de l’Etat sur la TVB pour la période 2007-2013, l’agglomération dépose le dossier des Marpiniaux.
Ce projet affiche l’ambition de concilier un objectif écologique (préserver et valoriser la biodiversité du site), un objectif hydraulique (développer le potentiel de stockage des crues), un objectif piscicole (favoriser la reproduction des brochets) et un objectif social en intégrant la question de l’accueil du public, le tout dans une démarche de concertation exemplaire avec nos partenaires : les représentants de VNF, la Fédération de Pêche, l’ONEMA, le PNR, l’agence de l’Eau et la DREAL .
Sans oublier les riverains et les usagers du site, en particulier les archers et les chasseurs de gibiers d’eau représentés au comité de pilotage.
Les travaux ont consisté, sous la maîtrise d’œuvre du cabinet OSMOSE, en travaux hydrauliques, en travaux de restauration des milieux naturels et en travaux d’ouverture au public.
Les travaux hydrauliques menés par l’entreprise Lebleu, ont consisté en des actions de curage, reprofilage et mise en connexion des fossés, de la Sambre et de la zone humide, celle-ci s’étant vu agrandie d’une zone d’étalement pour recueillir et stocker les eaux de crues, et dotée d’une vanne pour maîtriser le niveau d’eau de manière à permettre aux brochets de regagner la rivière après la période de reproduction.
Pour ces travaux, la clause d’insertion prévue pour les marchés publics a permis de confier des heures de travail à un chercheur d’emploi recruté par Réussir en Sambre.
Les travaux de restauration des milieux naturels avaient eux pour objectif de limiter la colonisation du site par les saules afin de créer des effets de lisière favorables au développement de la flore.
Ils ont été mis en œuvre par l’entreprise Régnier et par les chantiers nature de bénévoles de l’association Les Blongios, et ont consisté principalement en opérations d’élagage, de dessouchage, en des actions de curage et élargissement de mares nécessaires au développement des amphibiens, en opérations de fauchage de la végétation envahissante, fauche dite « exportatrice » puisque les produits sont évacués du site.
Enfin, les travaux d’ouverture au public menés par l’entreprise Francial sont venus compléter les aménagements de la voie verte et du parcours santé et se sont traduits par la pose de clôture et de mobilier, et la création d’un ponton bois équipé de panneaux d’orientation, de quoi inviter le promeneur à faire une halte pour s’adonner à quelque rêverie au pied du marais et pourquoi pas à prolonger cette évasion dans l’imaginaire en pénétrant dans les espaces boisés alentours à la recherche des quelques mares discrètes mais oh combien mystérieuses de calme et de poésie.
Le coût des travaux s’est élevé à 208 000 euros HT, financé à 50 % par l’Union Européenne et 30 % par le Conseil Régional, soit 20 % par l’AMVS, ce à quoi il convient d’ajouter les 10 000 euros pour les deux parcours santé, l’un de 450 m, l’autre de 900 m, financés par le budget trame Verte de l’agglomération.
Le site des Portes des Marpiniaux a été sélectionné en 2011 par le Ministère avec 14 autres réalisations nationales dans le cadre du Grand Prix des zones humides en milieu urbanisé.
La contiguïté de la Véloroute - Voie Verte permet à de nombreux promeneurs de découvrir le site sur lequel des manifestations diverses sont par ailleurs organisées à différentes occasions : tirs à l’arc préhistorique avec le club des Archers, les foulées de Noël avec MSL-ESA59, sorties guidées avec le CPIE, chantiers nature avec l’association les Blongios, nom d’un petit héron qui fréquente les zones humides.
La dernière phase du projet concernera la question des accès dans la mesure où la réflexion menée dans le cadre de la valorisation a fait apparaître la nécessité d’une modification des accès au site, l’entrée côté Boussois devenant l’entrée principale et remise en état pour les véhicules motorisés, celle de Marpent étant réservée pour créer un axe de circulations douce.
L’aménagement a pris un peu de retard en raison d’un problème d’écoulement des eaux pluviales à régler préalablement, les canalisations actuelles traversant ces voiries étant celles de l’entreprise et dans un état dégradé qui impose de rechercher des solutions alternatives. Tout ceci est en bonne voie.
L’action menée sur les Marpiniaux, si elle est la première engagée par l’AMVS, intercommunalité pilote en ce domaine, ne sera pas la dernière car l ’enjeu de la biodiversité ne fera que s’amplifier, à la fois du fait des menaces venant d’une part du changement climatique et d’autre part de la fragmentation des espaces résultant des différents travaux d’aménagement.
Et l’on sait que l’homme ne peut vivre sans bio-diversité car il a besoin des milieux naturels pour des tas de raisons : hydraulique, production d’oxygène, recyclage des matières organiques, épuration de l’eau et de l’air, lutte contre l’érosion, pollinisation, recherche médicale, et recherche agricole car la nature garde secrètement toutes les souches sauvages de nos espèces végétales au cas où nous en aurions besoin.
Pour bien comprendre l’intérêt d’un site comme celui des Marpiniaux , il nous faut embrasser le territoire dans sa globalité et voir dans notre rivière la colonne vertébrale le long de laquelle s’égrènent des milieux naturels d’une grande richesse, des milieux qui en sont pas isolés les uns des autres mais entièrement solidaires entre eux.
Au-delà de leurs fonctions écologiques, hydrauliques et sociales, ces espaces de nature peuvent constituer le socle sur lequel l’agglomération vient faire corps avec son territoire, peut trouver de la cohérence spatiale dans son développement en rendant la lecture de nos paysages plus aisée et donc plus forte sur le plan affectif.
Si la rue de l’aciérie ne nous ouvre pas encore les portes du paradis, elles nous amène déjà aux Portes des Marpiniaux que les communes de Boussois et de Marpent laisseront grandes ouvertes pour accueillir celles et ceux qui souhaitent s’enivrer à loisir des charmes de ce site dont l’agglomération et ses habitants peuvent être fiers.
Soutien à Jean-Luc Pérat
La campagne des législatives continue.
Jean-Luc Pérat a réuni son Comité de soutien ce soir au 13 mail de la Sambre à Maubeuge.
J'avoue avoir eu beaucoup de plaisir à croiser dans ce comité de vieux amis comme Philippe Tabary ou Frédéric Boso qui ne m'en voudra pas si j'utilise son cliché !
Le code (électoral), rien que le code...
Dans le formulaire du procès-verbal que reçoivent les communes du Ministère, il est indiqué que n’entrent pas en compte dans les suffrages exprimés « les bulletins manuscrits ».
Or, l’article R 104 du Code électoral admet comme valables les bulletins manuscrits s’ils comportent le nom du candidat pour lequel l’électeur désire voter, suivi du nom du remplaçant désigné par ce candidat sur sa déclaration de candidature.
De même, dans le guide pratique des bureaux de vote qu’ont reçu les mairies, il est indiqué que l’électeur signe sur le registre et introduit son enveloppe dans l’urne.
Or, cette pratique est de nature à conduire à l’annulation du scrutin (jurisprudence du Conseil d’Etat du 29 décembre 1989).
C’est bien l’inverse qu’il convient de faire (mettre l’enveloppe dans l’urne et signer), tout simplement parce qu’il est toujours possible de signer avec un témoin si l’électeur refuse de signer alors que si l’électeur signe et part avec son enveloppe, il y aura au moment du dépouillement une discordance entre le nombre de signatures et le nombre d’enveloppes.
Le vote rural " extrême" scelle l'échec du modèle métropolitain
Au lendemain du premier tour, j’ai essayé de comprendre les raisons pouvant expliquer que le vote Front National, là où il dépassait 30 % dans notre arrondissement, concernait à deux ou trois exceptions, des communes rurales.
Et puis, pure coïncidence, un de mes anciens stagiaires passe en mairie la semaine suivante pour me faire cadeau d’un livre signé Christophe Guilly, géographe, auteur de «Fractures françaises », publié chez François Bourin .
Et la lecture de cet ouvrage, pourtant publié en 2010, dans un chapitre consacré à "la France périphérique", éclaire soudainement mon questionnement.
L’auteur explique que nombre de populations modestes rebutées par le prix du foncier et le multiculturalisme des zones urbaines ont été amenées depuis deux décennies à adopter le modèle déployé par les classes moyennes dans les décennies précédentes, et de vivre dans les communes rurales ou péri-urbaines où elles sont parfois devenues majoritaires.
Ces déplacements, dans l'Avesnois, ont entretenu la croissance démographique des villages et contribué au tassement de la population des villes.
Ils ont dans le même temps contribué à la recomposition du paysage politique entre ceux (majoritairement urbains) qui plébiscitent la mondialisation libérale et ceux (majoritairement péri-urbains et ruraux) qui la subissent.
En effet, le petit salariat privé de la France pavillonnaire rurale et péri-urbaine subit plus fortement les effets de la mondialisation qui bénéficient prioritairement aux métropoles et aux villes, pourvues en emplois de cadres et de professions intermédiaires.
Alors que la ville industrielle présentait un visage diversifié et intégrait les couches populaires, le modèle métropolitain, par le profil des emplois qu’il offre et par le coût du logement et du foncier, rejette ces catégories à la périphérie.
Cette domination économique de la métropole, et dans une certaine mesure de la ville, se double d’une domination politique comme en atteste le choix des organisations politiques à propulser (aux élections régionales notamment) ceux issus de la métropole et dans une moindre mesure des villes, et d’une domination culturelle, comme le révèlent les programmations très élitistes.
De ce fait, ce salariat modeste s’est éloigné des lieux de pouvoir politique et économique que sont les villes qui, dans le même temps, voyaient leur population stagner ou baisser.
Or, aujourd’hui, les néo-ruraux prennent de plein fouet l’augmentation du prix des carburants dont on sait qu’il continuera à augmenter, au fur et à mesure de sa raréfaction.
Les ruraux prennent aussi de plein fouet la rareté de l’offre locative sociale en milieu rural, contraints pour les plus âgés de rester dans des demeures surdimensionnées et coûteuses ou, pour les plus jeunes, de se rabattre sur le parc locatif privé aux loyers souvent très élevés.
Les jeunes y sont également éloignés des grandes écoles, ignorés des interventions territorialisées comme les dispositifs « politique de la ville », handicapés par le plus faible maillage associatif et social, éloignés des emplois qu’offre la métropole, pénalisés par l’offre plus faible d’emplois pour les femmes, handicapés par le coût de la mobilité induite par l’éloignement
Ils subissent une double relégation, spatiale et culturelle et ont le sentiment d’être abandonnés. Leurs maires aussi parfois d’ailleurs ! … aigris de voir que des dispositifs comme les ZEP ou les politiques de la ville leur passent sous le nez, alors qu’ils sont mis en oeuvre sur les villes voisines qui, pourtant, n’affichent pas un taux de chômage plus élevé !
Les plus pessimistes diront que la question sociale des banlieues se double de la question sociale du rural, les plus optimistes que la question sociale se déplace des banlieues vers le rural, que la ruralité se paupérise en quelque sorte.
On pourrait aussi en conclure que l’explosion du vote extrême dans les territoires ruraux et péri-urbains scelle l’échec d’un modèle métropolitain plébiscité par les élites (voir les taux de vote dits « bobos ») et violemment discriminatoire pour les catégories populaires.
Présidentielle, quel vote pour la planète ?
Le quotidien Le Monde a eu la bonne idée de questionner les candidats à l’élection présidentielle sur l’environnement, thème oublié de la campagne.
1) Sur la question du référendum concernant le nucléaire, seul Nicolas Dupont-Aignan et Mélenchon approuvent. Il est vrai que ce dernier n’avait pas d’autre choix.
Dire non au référendum, c’était s’aligner sur la position des Verts et se couper de ses alliés, majoritairement pro-nucléaires.
Le refus du référendum semble pourtant la position la plus raisonnable car l’on ne voit pas pourquoi les français de 2012 pourraient décider de l’avenir énergétique de ceux de 2050.
Dans ce registre, il appartient, après un grand débat national, citoyen, puis parlementaire, que l’exécutif prenne ses responsabilités.
2) Tous les candidats conçoivent l’abandon des subventions aux énergies fossiles sauf Marine Le Pen. Quant à N.Sarkosy. Il s’interroge et attend probablement le Grenelle 3.
3) Le maintien de la taxe carbone pour les compagnies aériennes est accepté par tous, sauf par le candidat du NPA, qui considère peut-être (sur le mode de raisonnement qui a amené l’extrême gauche à ne pas voter la taxe Tobin) que la limitation drastique du transport aérien est préférable à sa taxation.
4) Tous, sauf le FN, sont d’accord pour que la Trame Verte et Bleue devienne opposable à tout projet d’infrastructure. Heureusement que le grand quotidien du soir a posé la question car, sur ce point, les pratiques sur le terrain laisser subsister quelques doutes.
5) Tous sont d’accord pour maintenir l’interdiction de la culture des OGM, maintenir l’interdiction de la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste, réduire de 50% l’usage des pesticides (sauf le NPA… qui est peut-être plus ambitieux ?).
6) Le péage urbain dans les villes de plus de 300 000 habitants ?
Bayrou, Sarkosy et Hollande sont pour. Pourtant, cela risque de donner un droit à ceux qui ont les moyens de polluer davantage.
L’interdiction peut être sélective mais l’argent ne doit pas être le moyen de cette sélection. On pourrait imaginer que les voitures les moins polluantes soient reconnaissables avec un « écolabel » et qu’elles seules puissent pénétrer dans ces grandes villes.
7) La réduction coercitive de la taille des élevages en Bretagne pour lutter contre la prolifération des algues vertes est acceptée par le NPA, Mélenchon et Eva Joly. Les autres refusent, soit parce qu’ils défendent un modèle de l’agriculture intensive… à moins qu’ils ne considèrent que cette limitation ne doit pas se limiter à la Bretagne ?
8) Enfin, l’extension de l’aéroport de Notre Dame des Landes est refusé par tous (ouf !) ...sauf par Sarkosy et Hollande, proche du maire de Nantes.
Il reste, au final, pas mal d’interrogations et l’on se met à rêver d’une campagne dans laquelle Hulot aurait apporté beaucoup dans la remise en cause du modèle économique responsable de tous ces désastres tout en transgressant les clivages idéologiques entretenus par les appareils.
Législatives : mon choix pour Jean-Luc Pérat et Josiane Suleck
Désormais « politiquement apatride » pour reprendre l’expression de Daniel Cohn-Bendit, j'ai choisi, pour les prochaines législatives, d’apporter mon soutien à Jean-Luc Pérat pour plusieurs raisons.
1)Une candidature d’un élu sortant, quand il a fait correctement son travail, est toujours une candidature légitime.
2)Une candidature « divers gauche », c’est-à-dire en dehors des appareils, est le gage d’une indépendance salutaire.
Ces deux premières raisons m'avaient amené à participer à la liste de gauche indépendante d'Ivan Renar aux sénatoriales (qui n'était pas comme j'ai pu le lire dans la presse une liste "communiste dissidente" mais une liste de gauche indépendante et citoyenne).
Jean-Luc Pérat avait d’ailleurs montré, dans le cadre de son mandat, qu’il était capable, au nom de la laïcité, de prendre du recul par rapport aux consignes (au moment de la loi contre le port du voile par exemple qu’il avait votée)
3)Le choix de la suppléante, dont je connais l’intégrité et le souci d’indépendance, assure un équilibre géographique entre le monde urbain et le monde rural de notre arrondissement.
4)Jean-Luc Pérat et Josiane Suleck sont des élus qui ont une conscience écologique et seront les candidats porteurs des valeurs du développement durable.