Les hommes d'argile
~~« Les hommes d’argile » : Excellent film projeté ce jeudi soir en avant-première à Maubeuge, en présence du réalisateur Mourad Boucif et de plusieurs acteurs devant une salle très fournie.
L’histoire de ces jeunes marocains, pour certains recrutés de force en dans l’armée française en 1940 et qui abandonnent une vie basée sur la communion avec la nature pour le monde cruel de la guerre. Une guerre qui ne les concerne pas d'ailleurs mais dont ils finiront par intégrer la finalité, celle de la lutte contre le nazisme.
Film au langage poétique dense, écarlate, sensible, rehaussé par des images superbes et un texte savoureusement imagé.
C’était un honneur pour notre territoire de recevoir ce réalisateur et un regret de ne pas y voir plus d’élus et de responsables institutionnels de notre Val de Sambre, dont l’histoire est tellement liée à ces hommes dont beaucoup sont morts alors qu’ils « venaient juste d’apprendre à vivre » et dont certains sont enterrés ici même.
Sans tomber dans la victimisation, ni dans la culpabilisation, le film n’en appelle pas moins à méditer sur notre histoire coloniale et ses incidences jusque dans notre quotidien aujourd’hui.
Merci Nasser Achour et à son association « place publique » pour cette très belle soirée. Pour celles et ceux qui souhaiteraient le voir, prière de se tourner vers la Belgique car le réalisateur n’a pas encore de distributeur commercial en France. Allez-savoir pourquoi !
Délibération pour l'accueil d'une famille de réfugiés
~~Considérant que nous ne pouvons rester insensibles à la situation des familles de réfugiés de la guerre en Syrie qui vivent dans l’horreur,
Considérant que nous devons entendre l’appel des sinistrés, leur tendre la main et leur venir en aide comme d’autres sont venus en aide à nos parents lors de l’exode de la seconde guerre mondiale,
Considérant qu’il nous appartient aujourd’hui d’accueillir sur notre commune une famille n’ayant d’autre possibilité que de fuir la tragédie de la guerre.
La commune de Marpent se porte volontaire pour accueillir une famille de réfugiés syriens.
Bien entendu, à la générosité du geste doivent correspondre des moyens : la commune mettra à disposition de cette famille un logement, notre CCAS apportera son aide et la population sera invitée à témoigner de sa solidarité avec la famille accueillie.
Notre solidarité ainsi déployée se veut exemplaire. Nous voulons, par ce choix, honorer la fraternité inscrite sur le fronton des édifices de la République.
Au vu de ces éléments, le conseil approuve le projet d’accueil et mandate le maire pour se rapprocher des services de l’Etat et en définir plus précisément les modalités.
L'illusion de la concurrence libre et non faussée
~~L’Union Européenne offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée. Cette phrase totem des derniers Traités de l’Union Européenne sonne comme l’aveu ingénu qu’une concurrence libre pourrait être faussée !
Car, en effet, la concurrence est toujours faussée : par le climat, par les salaires, par le différentiel des coûts de production, par les subventions par les politiques fiscales, par les ententes etc…
Et lorsque les libre - échangistes avancent que le marché doit être soumis au contrôle et à l’arbitrage des autorités publiques afin de s’assurer que les règles du marché soient équilibrées, on ne voit pas pourquoi la compression du coût du travail ou les délocalisations ne seraient pas condamnables au même titre que les abus de position dominante ou les subventions.
Au nom de quoi le choix de ces garde-fous serait-il plus légitime ?
Le fait d’employer des salariés sans salaire minimum garanti, ou de sous-traiter une partie de la production dans des pays où l’on fait travailler des enfants n’équivaut-il pas aussi à fausser les règles du marché ?
Au nom de quoi une entente serait-elle un excès faussant la libre concurrence et pas le fait de sous-traiter dans des pays à bas salaires ?
Les porteurs de ce concept de « concurrence libre et non faussée » partent du principe qu’il existe un type idéal du marché, le marché équilibré, qu’il convient absolument de préserver.
Ce qui est promu et sanctuarisé finalement par l’Union européenne, ce n’est pas simplement une économie de marché mais une espace économique dont la concurrence est le seul instrument.
Cette sacralisation de la concurrence idéale et parfaite repose sur la croyance (idéologique) qu’il est possible d’atteindre ainsi un optimum de croissance et de répartition des richesses.
Or, parce que la concurrence est toujours faussée par quelque chose, on comprend que ce concept, avant d’être un dogme, est d’abord une illusion.
Prêcher pour sa paroisse
~~« Il faut arrêter de prêcher pour sa paroisse » lance avec une pudeur de violette Bernard Baudoux pour mieux justifier son inéquitable dotation de « solidarité » communautaire.
C’est l’art de retourner les choses.
Le maire de Marpent ne prêche pas pour sa paroisse, il s’offusque que les maires des communes riches aient mis en place un système qui leur donne un avantage sur les communes pauvres.
Et faire financer la couverture de sa rue piétonne avec l’argent du 1 % transport : c’est pas prêcher pour sa paroisse ?
Question décente sur l'indécence
~~L’agglomération a choisi de signer une convention avec la CAF dans le cadre de la lutte contre les logements indécents. Chaque demande d’allocation logement sera donc signalée par la CAF à l’agglomération afin que cette dernière réalise un contrôle de décence, confié au CAL-PACT.
Au vu de la visite, des travaux seront éventuellement prescrits par la CAF (agglo et mairies n’ayant aucune compétence sur le sujet de l’indécence) L’allocation sera durant ce temps consignée par la CAF Si les travaux ne sont pas réalisés au bout de 18 mois, l’allocation sera perdue pour le propriétaire (mais aussi du même coup pour le locataire !).
Cette délibération m’a interpellé pour plusieurs raisons :
1°) En demandant à un tiers (en l’occurrence l’agglo) de faire réaliser la visite, la CAF externalise une de ses missions sans contrepartie financière : l’agglo paie les visites du Cal-Pact mais ne perçoit rien de la CAF.
2°) L’obligation de la décence aboutit à contraindre des bailleurs de bonne foi à faire des travaux divers comme installer une rampe à l’escalier qui monte au grenier… même si les occupants ne vont plus au grenier !
C’est d’ailleurs pour ces raisons que la commune de Marpent a résilié sa convention avec la CAF et que je suis abstenu au moment du vote. Je considère que le maire ne rester sur sa compétence exclusive qui est le respect du règlement sanitaire départemental (et pas l’indécence)
Ce qui pose une dernière question à laquelle d’ailleurs l’agglomération n’a pas pu m’apporter de réponse hier soir : les conventions communales avec la CAF ne viennent-elles pas faire doublon avec celle de l’agglomération ?
Dotation de Solidarité, toujours aussi inéquitable
~~ - CONSTAT : L’agglomération fait intervenir les deux critères imposés par la loi, (le Potentiel fiscal et la population) et un troisième (logements sociaux), tout aussi légal, et, en plus des trois critères annoncés, rajoute un coefficient d’ajustement de 2 %.
- Le 1er problème, c’est que ce coefficient d’ajustement s’applique sur des montants eux-mêmes discutables puisque tributaires d’une DSC initialement construite pour inciter les communes riches à rejoindre l’agglomération et donc privilégiant ces dernières au détriment des plus pauvres. Cela est certes légal mais contraire au principe de solidarité affiché à la page 17 du projet de territoire de l’agglo. On nous dit que ce calcul est un héritage de l’histoire, que cela a toujours été comme ça, mais cet argument est le même que celui qu’utilisait la royauté pour justifier ses privilèges avant 1789. Rousseau, dans son « Discours sur l’Origine et le Fondement des inégalités parmi les hommes », appelait cette inégalité « inégalité morale, ou politique, parce qu’elle dépend d’une sorte de convention qui consiste dans les différents privilèges, dont quelques-uns jouissent au préjudice des autres ».
- Le second problème, c’est que ce coefficient n’est pas un critère et n’est pas prévu par la loi qui limite le calcul de la DSC à l’application exclusive des critères.
- Enfin, plus grave encore, l’agglomération utilise bien les critères prévus par la loi mais ne les applique pas pour la totalité des communes.
En effet, les communes venant d’une intercommunalité sans DSC se voient attribuer une dotation forfaitaire de 7395 euros, quel que soit le potentiel fiscal, quelle que soit la population et quel que soit le nombre de logements sociaux.
- Ce mode de calcul instaure une DSC à deux vitesses sur le même périmètre communautaire, ce qui non seulement atteint le sommet du « confusionisme » mais par ailleurs n’est pas conforme à la loi.
L’agglomération n’a donc pas changé d’un iota par rapport à l’an passé. L’injustice reste toujours aussi criante et la liberté prise avec les textes est toujours aussi discutable.
« Errare Humanum est, perseverare diabolicum ».
Mandaté par le conseil municipal unanime, je suis seul à voter contre. La délibération sera donc une nouvelle fois soumise au Tribunal Administratif.
Des élus marpentois reçus en Albanie
~~COMPTE-RENDU DE LA VISITE EXPLORATOIRE DE JUMELAGE ENTRE MARPENT ET POLIÇAN (ALBANIE)
Considérant que la commune de Marpent n’étant actuellement pas jumelée
Considérant que l’Union Européenne invite les communes à s’engager dans la coopération décentralisée au travers de jumelages
Considérant que l’Europe peut apporter sa contribution financière à de tels échanges, y compris avec des pays candidats non membres de l’Union
Le maire de Marpent a souhaité engager une démarche de coopération décentralisée avec une commue d’un pays candidat à l’entrée dans l’Union européenne, en l’occurrence l’Albanie. Pourquoi ce choix ? Pays souffrant parfois d’une mauvaise image, ou méconnu malgré sa proximité, l’Albanie est pourtant un pays de grande culture qui ne demande qu’à s’ouvrir aux autres et dont l’hospitalité est exemplaire.
Le maire de Marpent y ayant séjourné en 1971 connaissait un peu le pays et s’est rapproché de l’ambassade de France en Albanie.
L’ambassadeur, M. Bernard Fitoussi, a manifesté une chaleureuse réactivité face à ce projet et a confié à M Didier Guilbert, premier conseiller de l’ambassade, le soin de nous accompagner dans la démarche et de nous identifier une commune partenaire, en l’occurrence la ville de Poliçan, commune située dans le centre du pays, au sud de Tirana.
Une rencontre de travail entre M Guilbert et le maire de Poliçan confirme le vif intérêt de ce dernier pour engager une démarche de jumelage. Une visite exploratoire de deux élus de Marpent, le maire Jean-Marie Allain et Mme Alda Delplanche, conseillère déléguée à la culture et au jumelage, accompagnés de leurs conjoints respectifs, a eu lieu les 8 et 9 septembre. (Pour information, les élus ont pris en charge tous les frais liés à ce déplacement).
La délégation a rencontré en mairie le maire de Poliçan, M Adriatik Zotkaj qui a présenté les compétences du maire à la lumière du cadre institutionnel albanais récemment marqué par une importante réforme territoriale semblable à celle qu’a connu la Belgique il y a plusieurs décennies : regroupement de communes au sein d’une même entité. Poliçan, qui comptait 6000 habitants, est ainsi devenue une commune de 20 000 habitants.
Le maire de Marpent, de son côté, a replacé les grandes caractéristiques de sa commune dans le cadre géographique régional, départemental et intercommunal.
Les élus ont ensuite rejoint le Centre Culturel de la commune où les attendaient 130 personnes, de diverses tranches d’âge et représentant les forces vices de la cité
Le maire de Poliçan a exprimé son adhésion totale à la démarche de coopération et présenté ,au travers d’une vidéo-projection, les grandes lignes de son projet communal articulé autour de trois axes : - la reconversion d’un ancien site militaire de 80 hectares, le lieu où étaient fabriqués les munitions de l’armée. - La plantation d’arbres fruitiers sur les collines de la ville en vue d’une exploitation économique - L’organisation d’une filière d’exportation des produits bio fournis par les petits paysans répartis sur tout le territoire de Poliçan.
Après l’intervention de M Guilbert, renouvelant le soutien de l’ambassade de France à ce partenariat, le maire de Marpent a présenté sa commune, soulignant la problématique commune des friches et offrant sa collaboration sur le projet relatif aux produits bio, projet pouvant , le cas échéant, se concrétiser comme d’autres– comme l’évoquait le conseiller de l’ambassade- par une co-production franco-albanaise.
La rencontre a confirmé la motivation réciproque des deux maires, Jean-Marie Allain et Adriatik Zotkaj, qui ont signé un protocole d’amitié. En soirée, plusieurs centaines de personnes étaient présentes sur la place du village où les élus découvraient les produits des différents producteurs bio, au son du groupe folklorique du Centre culturel de Poliçan.
L’ambassadeur de France, M Bernard Fitoussi, a également tenu à recevoir la délégation française, en présence du maire de Poliçan et du député de sa circonscription, Eduard Shalsi.
Prochain rendez-vous : la réception d’une délégation albanaise à Marpent (date à fixer par nos amis albanais) et le dépôt d’un dossier en mars auprès de l’Europe pour l’organisation d’une rencontre à Poliçan en 2016 avec une vingtaine de jeunes marpentois âgés de 18 à 25 ans (bacheliers professionnels, sans emploi, étudiants), engagés dans les associations de la commune et dont le thème sera choisi en commun en novembre, après la présentation de l’Agenda politique de l’Europe.
Mais, l’on peut d’ores et déjà penser, au vu du contenu du programme intitulé « L’Europe des citoyens », document cadre pour l’appel à projet de jumelages, que ce thème concernera « les jeunes et la citoyenneté active », autrement dit l’implication volontaire de la jeunesse dans des actions tournées vers le service et le bien public.
Pour Marpent, ce choix de la jeunesse se fonde sur plusieurs constats : - Notre commune propose aujourd’hui une offre intéressante de services pour la petite enfance, pour les séniors, alors qu’une tranche de la population est un peu « oubliée » - Le voyage, parce qu’il facilite l’ouverture aux autres cultures, a d’autant plus d’intérêt que la personne est jeune. - L’Europe privilégie son soutien aux projets concernant une population jeune.