Désertification médicale et inégalités, ce n'est pas la même chose
14 Novembre 2014 , Rédigé par Jean-Marie Allain
Force est de constater que les collectivités locales sont encore une fois la béquille d’un Etat défaillant, incapable d’assurer une offre médicale équilibrée sur notre territoire.
Il faut en effet rappeler que l’accès aux soins est une prérogative de l’État qui pourrait assouplir le numérus clausus et contractualiser avec les nouveaux médecins à exercer au moins deux ans dans des zones déficitaires en contrepartie du coût de la formation pris en charge par l’Etat dans les universités.
Faute d’une réelle volonté de l’Etat de structurer une offre de santé harmonieuse et efficace auprès de tous les Français, les déserts médicaux persistent, alors que l’assurance maladie verse pourtant annuellement à chaque médecin installé en zone déficitaire une prime aux alentours de 30 000 €.
Les espaces publics consacrés à la santé, par-delà leurs différentes appellations, se développent, sur l’initiative de nos collectivités, qui s’endettent pour répondre à des obligations qui ne sont pas les leurs.
Nous sommes dans la même situation qu’avec la sécurité puisque des communes engloutissent des dépenses de fonctionnement dans un champ de compétence qui relève de l’Etat.
Intellectuellement d’ailleurs, c’est assez surprenant de voir des élus s’offusquer que des collectivités créent des polices municipalespubliques et être prêts dans le même temps à financer une aide à l’installation de professions médicales privées comme si la sécurité et l’accès aux soins n’étaient pas des compétences régaliennes.
Il s’agit donc bien d’un choix politique de se substituer à la défaillance de l’Etat.
Certes, face à l’urgence, et face à la situation de concurrence ainsi créée entre les territoires, on peut imaginer un partenariat entre Etat et collectivités pour lutter contre la désertification médicale.
Alors, tant qu’à faire, autant profiter de cette lutte pour corriger les inégalités au sein même de notre territoire, c’est-à-dire en s’entourant de toutes les précautions possibles pour réduire les inégalités intra-agglomération, comme par exemple, le respect des orientations du SROS, la réservation des aides aux profesionnels qui s'installent (en excluant ceux qui se délocalisent) encore l’exclusion du champ des aides du paradis fiscal que représente la zone franche urbaine, nouvel eldorado des professions médicales et para-médicales, qui est venu aggraver la désertification sur les autres communes du Val de Sambre.
C’est avec cette préoccupation de correction des inégalités au sein même de notre agglomération que nous voterons cette délibération, dans l’attente du programme pluri-annuel déclinant les différentes actions.
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