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Le blog de Jean-Marie Allain

Désert médical la Sambre ?

3 Novembre 2014 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Désert Médical la Sambre ?

Pas partout.

Regardez la zone franche ! une hyper-concentration de professions médicales et para-médicales.

La zone franche a contribué au désert médical.

Pour notre consolation, relisons Yvan Illich.

Némésis médicale

Némésis médicale  (sur site des décroisseurs berrichons)

 

L'expropriation de la santé

Dans cet essai, écrit en 1975, Ivan Illich décrit comment l'entreprise médicale s'est imposée comme un incontournable dans notre société. Pour lui, la critique de la médicalisation et du système dans lequel elle s'impose n'est qu'un exemple parmi d'autres de l'institution industrielle. Néanmoins, le sujet de la médecine et donc de la santé est en lui même un sujet beaucoup plus sensible que la réflexion sur d'autres systèmes comme par exemple l'éducation ou les transports.

 Tout d'abord, Illich fait tomber quelques "mythes" qui lui font dire que "l'entreprise médicale est devenue un danger majeur :

 1. Les sociétés nanties d'un système médical très coûteux sont impuissantes à augmenter l'espérance de vie, sauf dans la période prénatale.

 2. L'ensemble des actes médicaux est impuissant a réduire la morbidité globale.

 3. Les actes médicaux et les programmes d'action sanitaire sont devenus les sources d'une nouvelle maladie : la maladie iatrogène. C'est-à-dire toutes les conséquences néfastes engendrées par les soins professionnels dans leur ensemble. Cela constitue pour Illich l'épidémie la plus importante qui soit et cependant la moins reconnue.

 4. Les mesures prises pour neutraliser la maladie iatrogène continueront à avoir un effet paradoxal, elles rendront cette maladie médicalement incurable encore plus insidieuse.

 Toutes ces affirmations sont démontrées point par point avec un usage très important d'articles scientifiques et de références variées. Pour chaque grande maladie qui a touché l'Europe, il montre que la médecine s'est fait la réputation d'avoir résolu ces fléaux alors que celle-ci est non fondée. L'exemple de la tuberculose est frappant. Il a fallu en effet attendre la seconde guerre mondiale pour qu'il y ait enfin une étiologie de cette maladie. A cette époque, la mortalité dûe a cette maladie avait déjà énormément chuté. Ainsi, sans action médicale mais une amélioration du mode de vie et l'hygiène, cette maladie avait reculé.

 Ensuite, Illich aborde la « iatrogenèse sociale ». Le rapport de l'individu par rapport à sa santé a profondément changé depuis un demi-siècle. La déresponsabilisation de l'individu devenu patient est totale. Il n'est d'ailleurs pas censé avoir la capacité de recouvrer la santé de lui-même. Les savoirs traditionnels ont été ridiculisés par la médecine moderne. L'individu est ainsi entièrement dépendant et désarmé face aux techniques mythifiées de la médecine. D'un autre côté, à présent, celle ci fait partie intégrante de la culture populaire : le fait que les gens aient besoins de soins médicaux de routine tout simplement parce qu'ils sont en gestation, ou ont tel âge, etc. On en arrive à une consommation thérapeutique quasi permanente.

 Le propos d'Illich n'est pas de rejeter toutes les pratiques médicales. Il prend en effet bien soin de souligner qu'une énorme majorité des diagnostics et des interventions thérapeutiques qui, statistiquement, servent plus le patient qu'ils ne lui nuisent ont en commun deux caractéristiques : ils sont peu coûteux, et peuvent être aisément appliqués de façon autonome au sein de la cellule familiale.

 Cette remarque est la principale solution donnée par Illich pour sortir du système morbide dans lequel nous sommes à présent.

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