Quand les poules auront des dents
28 Juin 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #agriculture et alimentation
Réunion du SMIAA ce lundi soir
Le Président est revenu sur le dépassement éphémère de la norme suite à un contrôle inopiné et le retour rapide à la normale, c’est-à-dite en-dessous du seuil fixé par l’arrêté de 2005 à 0,08 nanogramme / m3 (équivalent à moins d’un millionième de milligramme, ou d’un milliardième de gramme. ...)
Seuil non pas défini en raison de critère environnemental ou sanitaire mais, comme la plupart des normes, par un critère technique.
On s’est aperçu en effet qu’une usine qui traitait ses fumées parvenait à cette valeur et pas les autres usines. On a donc choisi ce seuil, non pas parce qu’il était la garantie d’un non impact environnemental ou sanitaire mais parce que c’était ce que l’on mesurait pour les usines qui traitent leurs fumées.
NIVEAUX DE TOXICITE OU SEUIL D’EXPOSITION AUX RISQUES
Les scientifiques divergent.
Pour l’Agence américaine de Protection de l’Environnement, le risque nul n’existe pas.
Pour l’OMS, un effet de seuil existe, la dose journalière admissible pour un individu étant fixée de 1 à 4 picogrammes / kg/ jour (soit de 1 à 4 milliardième de gramme)
LE LAIT ET LES ŒUFS
La norme européenne dans les exploitations commerciales est de 3 pg par gramme de graisse.
Pour l’Académie de Médecine, la valeur- guide pour les produits laitiers est de 1 pg / gr.
Les résultats d’analyse laissent apparaître une différence importante entre le lait (aux alentours de 0,3 pg) et les œufs (on était à plus de 3,8 en 2008).
Pour les oeufs, nous étions donc au-delà du seuil.
Or, le SMIAA a décidé de ne plus faire d’analyse sur les œufs car l’exploitation de M.Mousain ayant cessé, il n’y aurait pas d’autres possibilités de faire des relevés sur l’aire de dispersion car « les agriculteurs n’ont plus de poules ! »
C’est dommage car les œufs concentrent plus facilement la dioxine que le lait, comme les poules (qui ont tendance, après avoir consommer l’herbe, à ingérer des matières du sol) la concentrent plus facilement que les bovins (qui eux se limitent à brouter l’herbe),
mais est-ce une raison pour ne plus s’intéresser aux œufs ?
N’est-ce pas comme si on cassait le thermomètre pour supprimer la fièvre ?
Peut-on passer sous silence que des dizaines de poulaillers de particuliers sont disséminés sur l’aire de dispersion des fumées de l’UIOM et que ces particuliers, même s’ils ne sont pas soumis aux normes, consomment ou vendent leurs œufs ?
S'agissant des mesures sur les produits animaux, rien ne devrait s'opposer - si l'on retient les critères de l'étude de l'INVS - à ce que l'on prenne des oeufs d'un élevage familial, (si possible dans la zone 3 de Rousies…) qui présente les plus fortes probabilités de retombées de dioxine.
Certes me répond le SMIAA mais autant on sait ce que les agriculteurs donnent à leur bétail (du fourrage) autant ce n’est pas le cas pour les propriétaires de poules.
N'est-on pas capable de trouver des volontaires ?
N’y aurait-il pas lieu tout au moins de leur faire certaines recommandations, par exemple favoriser la croissance en herbe, c’est-à-dire ne pas dépasser une certaine densité de poules au m2 ?
Faut-il attendre que les bovins pondent des œufs ou que les poules aient des dents ?
L'ambiance était plutôt détendue ce lundi soir (on allait pas se brouiller pour des oeufs) même si cette question des oeufs m'a laissé sur ma faim.
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