A force de vouloir produire trop, on finit par produire des choses qui nous empoisonnent.
14 Mai 2011 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #agriculture et alimentation
Invité au Manège ce samedi par le Rotary Club pour participer, dans le cadre d’une Conférence de District, à une table ronde avec le conférencier Philippe
Exploitant agricole en Sologne, Fondateur du label de l’Agriculture Biologique, expert auprès de Bruxellles, membre de multiples instances de concertation sur l’agriculture, conseiller de Nicolas hulot … , pensez-bien que je n’ai pas hésité une seconde…
J’avais lu lors de la sa parution en 1986, son ouvrage « le krach alimentaire : nous redeviendrons paysans » publié aux Editions Le Rocher, deux fois réédité depuis, un best-seller de l’agriculture raisonnée.
Philippe Desbroseses soulignait (déjà) dans ce livre le désastre de l’agriculture productiviste, reprenant en quelque sorte les thèses d’Ivan Illich sur la contre-productivité.
A force de vouloir produire trop, on finit par produire des choses qui nous empoisonnent.
C’est la fragilité et l’absurdité des systèmes hyper-centralisés qui était dénoncée et qui fait disparaître tous les quarts d’heure une exploitation agricole pour un résultat, au final, lamentable.
Je n’ai pas manqué de souligner combien cette règle de la grande exploitation ressemblait au postulat qui formule que l’intercommunalité à plus grande échelle serait plus utile à nos concitoyens, personne n’ayant démontré à ce jour que grande échelle rimait avec efficacité et économie.
Desbrosses est un précurseur, un visionnaire et un grand humaniste.
C’est lui qui a remis à l’honneur sur son exploitation, il y a plus de trente ans, le lupin, une légumineuse qui peut remplacer, dans l’alimentation animale, le tourteau de soja pour un coût trois fois moindre et une efficacité au moins équivalente.
C’est lui qui, à l’époque, prédit que les lobbies agricoles vont essayer de nous vendre la filière bio-éthanol, qui consiste à acheter du pétrole pour le reconvertir en engrais pesticides afin de produire intensivement du blé.. que l’on va reconvertir en carburant.
C’est lui qui, avec ironie, dressait le tableau de cette ménagère qui devait, grâce à l’eau courante, en « finir avec la corvée d’eau « comme disait la publicité et qui se retrouve , sortant du supermarché, ployée sous le fardeau d’un caba à provisions… remploi de bouteilles d’eau.
C’est enfin encore lui qui, dans le cadre du Grenelle, a fait acter l’obligation de fournir 20 % de bio dans les cantines scolaires d’ici 2015.
C’est un point qui mérite débat car le produit bio, s’il faut le faire venir de l’extérieur (et même de l’étranger puisque la France est déficitaire sur ce type de produits), car cela va générer des déplacements (donc des gaz à effet de serre) mais aussi des augmentations de tarifs que devront supporter les communes et les familles.
D’où la démarche cohérente de Philippe Desbrosses d’exiger un rééquilibrage des aides publiques consacrées à l’agriculture (premier poste de l’Union Europénne) vers les exploitations de l’agriculture bio ou vers les collectivités locales qui s’engagent à respecter l’objectif du Grenelle.
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