Logement et précarité énergétique : on avance mais à contre-sens
23 Janvier 2018 , Rédigé par Jean-Marie Allain
Le Comité de pilotage intercommunal de lutte contre l’habitat indigne qui s’est tenu aujourd’hui, sous la présidence de Nathalie Montfort, en présence d’une cinquantaine de participants, majoritairement des techniciens de l’habitat et quelques élus, me confirme dans l’idée que la stratégie développée depuis plusieurs années, si elle s’accompagne d’effets réels en termes de travaux, n’est pas appropriée au territoire.
Entre 2013 et 2017, 478 dossiers «économie d’énergie » ont été financés mais les propriétaires occupants représentent une part écrasante (470 dossiers), les propriétaires bailleurs n’occupant qu’une place symbolique (8 dossiers).
Notons au passage que le rapport énumère sur plusieurs pages les points forts du dispositif mais n’évoque aucun point faible.
Or, le fait que les propriétaires occupants bénéficiaires soient des ménages modestes ne doit pas faire oublier que les locataires du parc locatif privé sont souvent dans la précarité et logés dans un habitat plus que précaire et gourmand en énergie.
Les aides octroyées par l’agglo dans le cadre de cette politique (près de deux millions d’euros) sont donc discutables dans la mesure d’une part où elles ne vont pas vers les logements qui en ont le plus besoin (les chiffres exposés dans le bilan révèlent que le gain énergétique est de 35 % pour les logements locatifs contre 25 % pour ceux des propriétaires occupants) et d’autre part, parce ces propriétaires auraient de toute façon réalisé ces travaux puisque ceux-ci leur sont directement profitables.
Attention, je ne dis pas qu’il faut verser les subventions aux propriétaires bailleurs plutôt qu’aux propriétaires occupants.
Je pense que l’instauration du permis de louer pourrait régler l’essentiel des problèmes en amont. Cela serait d’ailleurs plus juste car nous voyons aujourd’hui des logements dénoncés comme indécents par les locataires alors qu’ils les ont pris dans un état remarquable.
L’argument du coût des moyens humains pour contrôler les logements avant toute mise en location n’est pas recevable car les deux millions d’euros que l’agglo finance au travers des travaux pourraient largement servir à payer ce personnel.
La stratégie développée est donc aux antipodes d’une logique équilibrée, et équitable puisqu’elle pénalise les locataires précaires et réduit le gain potentiel en termes d’économies d’énergie.
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