Staline au pays des shaddoks
20 Avril 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #développment durable
Et Fadela Amara, naguère pétulante, semble désormais bien mélancolique.
Il faut dire qu’au total, l’échec est sévère : dans les quartiers concernés par la “politique de la ville”, le chômage reste imperturbablement le double de celui du pays – pire pour les moins de 26 ans : 40 % de sans-emploi.
Et depuis 30 ans, l’insécurité empire sans cesse dans ces quartiers
Désastreuse, la “politique de la ville”est aussi ruineuse : elle a coûté quelque 50 milliards d’euros de 1989 à 2002 – et de 2003 à 2012, le plan Borloo lui consacre encore 40 milliards supplémentaires.
Où va cet argent ? Quand on sait que la gare numérique à Jeumont a mobilisé les crédits politique de la ville, on comprend que l'argent destiné aux quartier sensibles est détourné de sa véritable vocation, tout cela avec l'assentiment des services administratifs officiels.
En 2002, la Cour des comptes note que de massives subventions sont distribuées à l’aveuglette à 15 000 associations, dont souvent on ignore tout – dans une absence de contrôle telle que la Cour dénonce durement une «machine sans compteur ».
La “politique de la ville”, telle qu’elle est conçue aujourd’hui ne peut qu’échouer du fait même qu’elle constitue le désolant fantôme, l’affreux remake de l’agriculture soviétique.
Hélas, la comparaison n’est pas polémique.Regardons plutôt.Un gouffre financier, on l’a vu.Une forte rigidité idéologique, cela saute aux yeux.
Ajoutons-y lourdeur et byzantinisme. La “politique de la ville” s’exprime en une soupe d’alphabet de sigles abscons (HVS, DSQ, DIV, LOV, DSU, GPU, ZFU, GPV, CUCS,CIV,CNV,ACSE, ainsi de suite) et en un indéchiffrable jargon (« Les ZUS comprennent les ZRU qui elles-mêmes englobent les ZFU ») : Staline au pays des Shadoks.
Sur les 751 zones urbaines sensible s’abat depuis 1973 une grêle de plans, pactes et programmes.
Nul, droite ou gauche, n’a jamais fait qu’ajouter couche sur couche à ce ruineux millefeuille bureaucratique, nuisible à l’objet même de ladite politique : paix sociale, tranquillité des habitants, retour des emplois.
Acharnement thérapeutique, gâtisme administratif : dans l’actuel système, ni Mme Amara, malgré son dynamisme,ni personne n’y pourra rien. Il faut un Gorbatchev (qui fut sous Tchernenko ministre de l’Agriculture de l’URSS) pour mettre à plat la désastreuse “politique de la ville”, la désincarcérer de l’archaïque idéologie qui l’englue et la paralyse ; et pour enfin la réformer de fond en comble selon trois phases simples et claires : pacification, confiance, retour à la norme et au travail.
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