Les poubelles aux poubelles ?
8 Juillet 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE
Le ramassage sélectif des déchets ménagers fut une formidable avancée culturelle et environnementale.
L’effort des collectivités locales, conjugué avec la compréhension et le civisme des ménages, a permis de trier et de recycler une partie des déchets qui, sans cela, auraient été incinérés ou mis en décharge.
On peut toutefois se demander si une nouvelle révolution n’est pas encore à venir.
Le ramassage sélectif coûte cher, très cher et, chose unique en France, chez nous il est même gratuit puisque n’existe ni taxe, ni redevance.
Outre le prix très élevé que la collectivité ne pourra indéfiniment supporter, sauf à obérer ses capacités d’investissement sur d’autres politiques, il faut constater que le procédé actuel présente aussi d’autres limites, en particulier cette prolifération de poubelles sur les trottoirs (ou sur la chaussée lorsque les trottoirs sont étroits), que l’on retrouve de temps en temps parfois renversées à même la rue, le lendemain d’une nuit agitée par le vent.
On pourrait aussi parler de cet encombrement qui gène la visibilité des automobilistes ou de ces ménages qui n’ont pas la possibilité matérielle de rentrer la poubelle dans une cour arrière.
Pour toutes ces raisons, je ne pense pas que la mise en place d’un service payant serait la solution.
La taxe est une option injuste puisque basée sur la valeur foncière et donc identique quel que soit le volume ramassé.
La redevance, proportionnelle au volume, est plus équitable mais son mode perception présente des risques pour la collectivité qui doit créer un service de recouvrement alors que la taxe est mise en œuvre par le receveur des finances.
La solution du futur ne serait-elle pas l’abandon progressif de notre poubelle, fut-elle à roulettes et la fin des rippers (prononcer « rippeurs »), anglicisme qui fait plus moderne qu’éboueurs mais qui n’a pas changé les gestes ?
La solution ne serait-elle pas l’apport volontaire pour tous et pour tout, quitte à procéder de manière progressive ?
Dans une agglomération, on peut économiser 5 à 6 millions d’euros par an uniquement en mettant en place l’apport volontaire pour le verre.
Remarquons que nos amis belges, qui ont gardé un réseau important de brassseries de proximité, peuvent se permettre de faire un apport volontaire de verre à recycler !
Certes, on va penser aux personnes âgées dépendantes et seules.
Mais déjà aujourd’hui, ce n’est pas elle qui sort la poubelle mais un voisin, un parent,une aide-ménagère…
La dépendance créer du lien social, c’est au moins son intérêt.
Cette même personne devrait emmener les déchets au container le plus proche dans le quartier.
Dans le pire des cas, les ambassadeurs de tri chargés de sensibiliser et de contrôler le tri sélectif pourraient trouver là un formidable moyen de reconversion professionnelle.
Quant aux containers, implantés dans chaque quartier, le plus souvent sous terre,ils peuvent être intégrés dans de petits espaces publics de qualité paysagère et devenir, comme l’étaient nos lavoirs au XIXe siècle ou pourraient l’être parfois les déchetteries, des lieux de convivialité, où l’on rencontre et discute avec les autres.
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