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Le blog de Jean-Marie Allain

societe

Le pouvoir est comme le cholestérol

9 Décembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

Le pouvoir est comme le cholestérol ; il ya le bon qui construit et crée
et le mauvais qui consiste seulement à confisquer une part de liberté de l'autre.

Pierre Calame (Mission Impossible / Fondation pour le Progrés de l'Homme)
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Minaret, clocher de l'islam

5 Décembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

J'entendais sur BFM Nicolas Dupont-Aignan dire que les minarets n'ont pas lieu d'être dans une France laïque dans la mesure où c'est un appel à la prière.
Une sorte d'intrusion du religieux sur l'espace public en quelque sorte.
Je partage cette position mais il faut aller jusqu'au bout du raisonnement si on est honnête.
Le tintement de la cloche de l'église est aussi un appel à la prière et l'on ne voit pas au nom de quoi la république laïque admet ce genre de choses.
De la mairie, j'entends tous les jours l'angelus et, même si je trouve le son des cloches plutôt poétique,le fait que ce soit l'angelus me gène beaucoup.
Pourquoi la mairie, après tout, dans la tradition du beffroi, n'aurait-elle pas son clocher, par exemple pour les mariages ?
On comprend mieux peut-être ici le concept de laïcité ouverte très à la mode dans les millieux bobos : cela signifie accepter les cloches et les minarets
Je reste pour ma part fervent de la laïcité stricto sensu.
Cela ne m'empêche nullement d'entretenir d'excellentes relations avec les croyants de toute religion et même occasionnellement, de m'engager avec eux dans des combats communs.

 
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Du réalisme en politique

1 Décembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

L’invocation du réalisme en politique est chose courante pour justifier certaines décisions discutables aux yeux de ceux que l’on tente de disqualifier  sous le nom d’idéalistes.

André Glucksmann, dont je ne suis pas un farouche admirateur, écrit dans le Monde que son ami Nicolas Sarkosy, qui avait annoncé la morale en politique extérieure, invoque le réalisme pour recevoir Vladimir Poutine en espérant vendre des armes … dont on sait qu’elle seront braquées sur les Tchétchènes.

Ce réalisme a courte vue des contrats juteux se retournera contre nos intérêts prévient le philosophe qui invoque le principe d’humanité pour refuser cela  en glissant cette phrase :

« De tels retournements relèvent d’un effet Galileo Galilei, du nom de la pièce de Brecht analysant la mutation d’un intellectuel éclairé en pape autoritaire, lequel finit par livrer le savant à l’inquisition ».

La comparaison est un peu brutale mais après tout réaliste.

Dommage que Glucksmann n’ait pas été aussi visionnaire en 2008, il n’aurait pas appelé à voter Sarkosy.

Et les autres au fait, que feraient –ils ?

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A LA RECHERCHE D’UN HUMANISME LAIQUE ET MODERNE

19 Novembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

 

Derrière les projets politiques et les programmes qui en découlent se dessinent des modes de pensée qui plongent leurs racines dans l’antiquité.

 

L’humanisme comme théorie du juste milieu dans la pensée antique


L’opposition est récurrente entre les tenants de la rupture et ceux qui prônent des ajustements.

Du côté de la rupture, c’est maître Platon qui a le premier incarné
un principe de la vie éthique qui est à rechercher non pas dans l'expérience mais dans la théorie, ce qu’il appelle le " monde des idées ".
Le discours platonicien, construit sur l’axiome rationaliste, débouche sur des postures tranchées, quitte à plier la réalité sociale à ses exigences d’ordonnancement et à nourrir la rupture et le conflit.
La rupture, qu’elle soit prônée par N Sarkosy ou qu’elle se veuille anti-capitaliste sont , en ce sens, des postures idéologiques d’inspiration platonicienne et toujours susceptibles de déboucher sur une société totalitaire.
La république de Platon est d’ailleurs une république anti-démocratique, Platon considérant que la démocratie, c’est la porte ouverte à la démagogie et à la coalition d’intérêts catégoriels contre la justice (l’égalité hommes-femmes est imposée chez Platon).

Du côté de l’ajustement, c’est Aristote, l’élève de Platon, qui fait figure de référent pour tous les partisans d’une éthique fondée sur le juste milieu et qui défend l'idée selon laquelle, la vertu est toujours  à mi-chemin entre deux contraires, l'un par excès, l'autre par défaut.
Par exemple, le courage est le juste milieu entre la témérité  et la lâcheté.
De même la libéralité est un juste milieu entre la prodigalité  et l'avarice.

Ainsi l'homme juste est celui qui en toute chose sait discerner la voie moyenne et agir selon la mesure.
Il agira " comme il faut, quand il faut et où il le faut ", bref avec sagesse.
C’est dans le juste milieu que se trouve la vertu (in medio stat virtus), l’excès en tout est un mal.

Ethique fondée sur l’expérience (réaliste et empiriste) plutôt que sur les a priori dogmatiques, la théorie du juste milieu est élaborée par Aristote dans son Ethique à Nicomaque.

La théorie aristotélicienne du juste milieu (l'éthique de la médiété pour reprendre l’expression d'Aristote) fut remise au goût du jour par Saint-Thomas, qui a christianisé en quelque sorte la pensée d'Aristote une pensée dont on conviendra qu’elle recouvre bien la philosophie du Modem.

 

L’humanisme de la Renaissance

 

Sous l’impulsion du philosophe italien Pétrarque (XIVe siècle), on assiste, au XVe et XVIe siècle, à un retour aux valeurs de l’antiquité et à un renouvellement de la pensée avec Erasme, Rabelais et Montaigne.
Ces valeurs, quelles sont-elles ? Le pacifisme, le cosmopolitisme (voyage et ouverture à l’autre) – la suprématie des impératifs moraux sur les considérations politiques (clause de conscience) – l’importance de l’instruction qui doit viser des valeurs morales plus que l’érudition –

 

L’humanisme des Lumières

 

Les philosophes des Lumières intègrent les apports du raisonnement rationnel (Descartes / 17e) et de la pensée scientifique pour insister sur le respect de la dignité de l’être humain avec la dénonciation des préjugés dans la recherche de la vérité, le respect de la liberté de religion, la condamnation des violences faites à l’homme (torture, esclavage) et le rejet du fanatisme. 


Après la révolution française, la pensée républicaine voit s’opposer en son sein  les dogmatiques et les humanistes.

Vincent Peillon nous le rappelle dans son récent ouvrage.

Un  certain nombre de penseurs sont marqués par des aspirations spirituelles, parfois empreintes de religiosité.
Ils sont fortement attachés à la Déclaration des Droits de l’Homme, comme le député Edgar Quinet, comme Victor Hugo, ou encore Ferdinand Buisson l’un des fondateurs de la Ligue des Droits de l’Homme, le philosophe spiritualiste Charles Renouvier, le philosophe et ministre Jules Simon, le philosophe mais aussi diplomate à ses heures Henri Bergson, et bien entendu Jean Jaurès.

Quinet reprochait ainsi aux socialistes de son temps d’abandonner le terrain des superstructures et de laisser le champ libre à l’église, préoccupation que l’on retrouvera plus tard chez l’italien marxiste Gramsci.

Cette rivalité entre les conceptions de la République va imprégner la famille socialiste française, confrontée entre une tradition marxiste révolutionnaire, matérialiste et adepte des concepts de lutte de classes et de dictature du prolétariat et une tradition réformatrice, issue de la Deuxième République (1848-1851), fraternitaire,autogestionnaire, aux accents plus idéalistes et incarnée par Saint-Simon, Fourier, Proudhon,le fondateur des Ateliers Nationaux Louis Blanc, le ministre radical Ledru-Rollin….

Si la première conception a dominé la seconde, cela s'explique, aux yeux de l’auteur, par la violence de la critique de Marx qui attribue l'échec de la révolution de 1848 à son caractère utopiste, critique confortée par les libéraux de l'époque, Alexis de Tocqueville en tête.

Le rassemblement dans la SFIO en 1905 des partisans collectivistes de Guesde et des réformistes autour d’Aristide Briand et de Jean Jaures (qui avait été élu sous une étiquette modérée député du Tarn) illustre à cet égard ,au nom de l'unité, la soumission des réformistes à la phraséologie insurrectionnelle... pour le plus grand bonheur des libéraux.
Je précise que Jaures devra même consentir à accepter la censure à l’encontre des autres sensibilités socialistes, ce qui provoquera la colère de Charles Péguy qui décidera de créer son journal « la vérité ».

 

A la recherche d’un humanisme moderne

 

En juin 1936, l’Institut International de Coopération Intellectuelle, à la demande de la Société des Nations, a réuni à Budapest des savants, des philosophes et des écrivains parmi lesquels Paul Valéry et Thomas Mann pour réfléchir à ce que pourrait être l’humanisme moderne.

 

Au fil des entretiens, on discerne l’émergence de quelques idées fortes.

 

-    Sens de la responsabilité morale dans la recherche (le progrès technique n’étant pas synonyme de progrès moral)

-         Respect de la personne humaine et de son libre arbitre

-         Respect de la diversité humaine

-         Recherche d’une communauté spirituelle des êtres humains, voie de l’entente internationale

-         Retour à une conception modeste du bonheur, n’en déplaisent aux orgueilleux délires

-         Recherche de la justice et de l’équité

-         Objectivité et impartialité dans les jugements

-         Esprit de tolérance et d’équilibre

-         Apprendre à se dominer plutôt qu’à dominer les autres

-         Sens de l’engagement désintéressé

-     Sortir de sa sphère privée ou professionnelle pour se frotter aux autres et s’enfouir dans le quotidien des gens

-         Recherche d’une certaine sagesse, douceur et sérénité (contraire du fanatisme)

-         Respect du Passé, des traditions et des symboles

-         Privilégier le Beau et la vision poétique, porteuse de sagesse

-         Responsabilité éducative envers tous les citoyens, en particulier pour éviter la soumission au matérialisme

 

  Toutes ces idées s’appuyaient on s’en doute à la fois sur ce qui se préparait en Allemagne et sur ce qui se passait dans l’empire soviétique.

 

Reconnaissons de ce point de vue au trotskysme cette grande lucidité et ce grand courage d’avoir dès le début condamné les dérives d’un système qui, au nom de l’émancipation, allait accoucher de la dictature.

 

En France, Il faudra attendre au début des années cinquante Albert Camus pour initier la recherche d’un nouvel humanisme laïque et non marxiste.

 

A  André Jeanson, qui reprochait au grand écrivain d'avoir osé imaginer, dans son livre "l'Homme révolté ", qu'il puisse y avoir, une tradition révolutionnaire non marxiste, refusant les goulags, Albert Camus répondait :

" Je commence à être un peu fatigué de me voir, et de voir surtout de vieux militants qui n'ont jamais rien refusé des luttes de leur temps, recevoir sans trêves leurs leçons d'efficacité de la part de censeurs qui n'ont jamais placé que leur fauteuil dans le sens de l'histoire "

Puis, Edgar Morin, exclu du PCF en 1951 pour résistance au stalinisme,  publie en 1965 un ouvrage intitulé " Introduction à une politique de l'homme " dans lequel il explique qu’être humaniste, ce n'est pas croire à la bonté originelle de l'être humain mais considérer que la réflexion sur l'homme, sur ses bons et mauvais côtés, doit sinon prévaloir, du moins accompagner toute autre approche, fut-elle macro-économique.

Or, la limite de la pensée socialiste, c'est justement de considérer qu'il suffit de changer le mode de production pour créer un nouveau monde. Qu'il suffit en un mot de nationaliser les outils de production pour accoucher d'une société meilleure ... comme si la bonté naturelle des hommes faisait systématiquement progresser l'histoire du bon côté.

Mais le jaillissement de la barbarie au coeur de la société occidentale (avec le nazisme et le stalinisme) nous oblige à reconnaître que l'action des hommes (et donc leur part de folie et d'irrationnel) prévaut sur le déterminisme des systèmes.
Marx, enfermé dans une vision messianique du prolétariat, ne s'est jamais posé la question de savoir pourquoi la rareté des biens avait provoqué la guerre ou l'exploitation plutôt que la solidarité.

C'est cette conception partielle, atrophiée de l'homme qui a transformé la théorie socialiste en un dogme.

Sans jeter aux oubliettes les apports de la grille analytique qui permet de décrypter les mécanismes de l’exploitation et de la domination, il n'est jamais trop tard pour replacer l'homme à sa véritable place, c'est-à-dire à sa juste place, en harmonie avec la nature, et pas une nature asservie à l'homme.
Ce serait en effet une autre forme de dérive, bien connue dans nos sociétés occidentales productivistes.


La tradition humaniste, qu'elle s'inspire de la tradition judéo-chrétienne ou de la Renaissance, garde jusque-là cette particularité de mettre l'homme au centre de tout et surtout au-dessus de tout, ce qui l'a amené d'abord à tracer une frontière entre lui-même et les autres espèces vivantes, ensuite à reporter cette frontière au sein de l'espèce humaine où il  y aurait des fractions de l'humanité plus civilisées que d'autres (colonialisme) ou plus dignes de vivre que d'autres (fascisme).
C'est cet humanisme dévergondé qu'a très tôt dénoncé Claude Lévi-Strauss (qui se verra pour cette raison parfois reproché à tort son anti-humanisme) auquel il opposait le principe d'humilité : l'homme doit d'abord respecter toutes les formes de vie (animale, végétale) en dehors de la sienne et se mettre à l'abri du risque de ne pas respecter toutes les formes de vie au sein de l'humanité même.
 

Plus récemment, Vincent Peillon a choisi d’extirper ce refoulement des limbes de l’histoire et de renouer avec un débat étouffé plus que tranché. C’est ce qui lui faire dire que la Révolution n’est pas terminée et qu’il est plus que temps, à l’heure de l’évanescence du marxisme dogmatique dans le monde (mais pas tout - à - fait dissipé au PS si j’en crois la rhétorique redécouverte récemment chez certains de ses petits camarades) d’imaginer une République fraternelle, tournant le dos au sectarisme et aux oppositions stériles.

La république humaniste est une république fraternelle


Si Vincent Peillon se sent proche de la tradition spiritualiste et en particulier celle d’Edgar Quinet, c’est parce qu’il est convaincu que la République

« humanitaire » ou fraternelle doit aussi reposer sur une foi commune en l’humanité de chaque personne, par delà toutes les différences, en un mot reposer sur le principe de laïcité, cette dernière apparaissant de ce fait comme le coeur spirituel, la religion de la république démocratique et sociale (la laïcité , c’est le bien le respect des religions, pas le refus de celles-ci) et l'école comme l'outil assurant jusque là les fonctions dévolues à la religion.
Peillon souligne que c'est bien la vision de Jaures et que l'école, en ce sens, a le devoir d'une instruction morale plutôt que civique.

Les trois termes de la devise républicaine sont en ce sens indissociables. La liberté ne signifie rien si l'Etat n'offre pas, au travers d'une politique de justice fiscale et d'éducation (l'égalité des chances), à ceux qui sont le plus démunis par leurs origines sociales les moyens de sortir de leurs conditions. La liberté sans l'égalité est un mensonge, l'égalité sans la liberté est une caserne constate Vincent Peillon, reprenant en cela les propos du socialiste libertaire russe Bakounine qui disait déjà " la liberté sans l'égalité n'est que privilège, l'égalité sans liberté n'est que despotisme"

Quant à la fraternité, " l'impensé de la tradition politique française " selon Vincent Peillon, c'est pourtant la finalité même de la République, sa transcendance, celle du vivre ensemble, intérêt supérieur aux intérêts individuels et que l'école a pour tâche de préparer.

Si l’idéalisme est une vision intellectuelle, l’humanisme est une disposition, une posture éthique dans la vie de tous les jours.

Ce bref rappel n’est pas inutile dans un con texte où les constructions idéologiques qui ont longtemps dominé le monde (socialisme et libéralisme) se fissurent à vive allure.

« Si notre projet doit être humaniste, sans concessions, il devra s'imposer en dépit du capitalisme, et s'il le faut contre lui.
Le capitalisme est inégalitaire par essence et l'humanisme est égalitaire par vocation ».

François Bayrou (Entretien au journal Le Monde / 5 et 6 avril 2009)

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Une artiste fantastique

29 Octobre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

L’artiste Nicole Coorens, installée rue de la mairie à Marpent, figure désormais dans le Larousse Drouot des artistes côtés.

Née en Belgique en 1958, Nicole Coorens a commencé sa formation aux arts graphiques à l'Académie des Beaux Arts de Charleroi.

En même temps, elle étudie la peinture à l'atelier de Freddy Denis, peintre et décorateur, spécialiste en trompe l'oeil depuis sept générations.
Ensuite , elle participe à des stages de formation en encadrement et restauration d'encadrement chez Salgaro, encadreur et restaurateur papier pour les musées d'Orsay et de Mariemont en Belgique.
Depuis 2006, elle vit à Marpent et accueille les visiteurs toujours avec le  sourire.
Dans ses tableaux, matières et couleurs prennent une part importante, tout comme son sens du détail,
lorsqu'elle aborde les thèmes animaliers et humains sous l’angle du fantastique.

 

Le Larousse « Drouot artistes côtés » est accessible sur internet.

 

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Le pschitt annoncé de la politique de la ville

27 Octobre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

L'écart ne se réduit pas entre les courbes du chômage dans les quartiers classés en politique de la ville et la moyenne des zones urbaines.
Cela semble alarmer la puissance publique.
Ce n'est pourtant pas une surprise.
Fadela Amara reprend le refrain bien connu : " si nous n'avions rien fait, ce serait pire".
Mais, comme disait Lénine, les faits sont têtus.. et les chiffres aussi.

La politique de la ville est déjà un scandale dans son découpage.
Maire d'une commune où le chômage touche 23 % des actifs, je suis consterné de voir que des communes où le taux de chômage est plus faible (et avec des ressources proportionnellement plus importantes) glane des millions d'euros au point parfois d'en gaspiller allègrement.

J'ai vu aussi, dans mon travail de sociologue, des quartiers repris en politique de la ville alors que les indicateurs préconisaient l'inverse mais le poids de certains élus a plus de d'influence qu'une nuée de techniciens, eussent-ils leur casquette Etat sur la tête.
On a voulu la décentralisation, on prend aussi ses défauts avec !

La politique de la ville n'est pas une usine à gaz, c'est un ensemble d'usines à gaz,
probablement le plus grand gaspillage d'argent public depuis que la république existe.
Les opérations ANRU ont amplifié cetrte dérive, incitant les communes à casser le maximum et à se lancer dans des projets pharaoniques sans se soucier des besoins locaux.

C'est enfin un dispositif extrêmement discriminatoire qui, sous prétexte de booster les quartiers en difficultés des villes, pénalise les bourgs et communes de petite taille alors qu'elles ont parfois plus de ménages précaires.
Seule la Région du Nord a eu une politique correcte et a continué à soutenir ces communes pendant que l'Etat se désengageait.
Il faut abolir le zonage et revenir à l'échelle de la commune, quelle que soit sa taille, en tenant compte les véritables indicateurs d'exclusion (ce que j'appelle un indice de précarité) et les ressources de la commune.
C'est le seul moyen d'en finir avec le tonneau des Danaïdes.

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La Poste, statut public ou service public ?

18 Octobre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

La campagne pour garder le statut public de la poste bat son plein.
Mais la poste est-elle encore un service public ?
La semaine dernière, un couple de retraités se rend à la poste de notre village pour envoyer un petit colis pour une naissance.
Le paquet est correctement enveloppé et ficelé mais sera refusé par la poste qui exige que le cadeau soit envoyé dans un paquet normalisé... et vendu par la poste 11 euros.
Ce type de pratique illustre que l'organisme peut avoir un statut public mais fonctionner sans se soucier des règles du service public.
La Poste a d'abord pour mission de faire du chifre d'affaires et de vendre quitte à ce que l'intérêt des plus faibles soit malmené.
Le débat sur le statut public ou non de la poste est donc un faux débat.
En France, c'est bien EDF avec son statut public 100 % public qui à l'époque s'est lancé dans le programme nucléaire.
Un statut public sans que les usagers aient leur mot à dire dans le Conseil d'Administration aboutit à faire une politique qui ne respecte pas toujours l'intérêt des usagers.

Bref, le statut public n'est pas garant du service public.

Les autogestionnaires le disaient déjà dans les années soixante-dix.

Cela reste vrai aujourd'hui.
Alors OK pour garder un statut public mais à n'importe quelle condition.

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Droit au logement, où est le juste milieu ?

14 Octobre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

Le maire socaliste d'Argenteuil s'est vu accuser de discrimination au sujet d'un refus d'attribution de logement pour des questions de mixité sociale.
La siuation est plus complexe qu'il n'y paraît et, on va le voir, pose les limites de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain.


En dépit des efforts législatifs et réglementaires, le débat sur la finalité et l’intérêt de la diversité sociale n’est pas clos loin de là, ne serait-ce qu’à lire les approches des spécialistes en sciences humaines sur la question.

On constate, au travers des nombreux ouvrages et articles qui traitent de ce sujet, qu’il se dégage deux visions, deux modèles, un modèle « républicain » et un modèle « communautaire ».

 

-         Le modèle républicain, héritier de la pensée aristotélicienne ( prône le brassage et l’équilibre comme condition de la fraternité et de la cohésion sociale

Il est au coeur des politiques publiques depuis des décennies :

« C’est dans la fusion de classes que se scellera entre les habitants de la ville une nouvelle fraternité  notait une directive du Ministère de l’Equipement datée de 1946 !

Toute concentration spécifique de populations partageant les mêmes caractéristiques est suspecte :

 

o       – Elle engendre la stigmatisation,

o       – Elle entérine le droit des riches à s’enfermer dans des enclos réservés , les « gates communities »

o       – Elle rompt les solidarités complémentaires de voisinage 
 

       -         Le modèle communautaire, d’inspiration anglo-saxonne,      admet          la concentration au nom de plusieurs choses :

 

o       – Elle facilite le travail des intervenants sociaux (l’aide aux mères, l’accompagnement scolaire etc…)

o       – Elle favorise le sentiment d’appartenance au quartier (sans démontrer toutefois que ce sentiment favorise ensuite le sentiment d’appartenance à la ville)

o       – Elle suspecte le modèle républicain de se servir de la diversité pour diluer la pauvreté, mettre les pauvres ou les minorités ethniques à l’écart pour servir l’attractivité territoriale  et cacher l’échec d’une politique d’intégration professionnelle

o       – Elle distingue la communauté du ghetto, ce dernier n’étant que la forme subie de la concentration

o       – Elle affirme que la proximité spatiale n’a jamais réduit la distance sociale et qu'elle peut même l’aggraver (problème de la cohabitation liée à la désynchronisation des temporalités urbaines).

« la solitude et la promiscuité sont les deux contraires les plus identiques au monde » écrivait le poète belge Louis Scutenaire 

o       – Elle prétend que la concentration n’exclue pas de trouver dans les équipements et les espaces publics des opportunités, si pas de brassage, en tout cas de co-habitation sociale.

o       - Elle se méfie d’une diversité qui, en rapprochant les riches et les pauvres, peut susciter un mimétisme ravageur sur le plan des comportements d’achat

o       – Elle invoque la demande sociale qui, personne ne peut le contester, tourne le dos à la diversité.

 

La confrontation de ces deux modèles amène à poser deux questions :

-         Comment concilier le devoir de la fraternité sociale (sans l'imposer de manière autoritaire) avec le droit républicain de choisir son lieu de résidence (cf le débat d'Argentueil)?

-         Comment la diversité peut-elle être crédible lorsque les pouvoirs publics s’avèrent impuissants à enrayer les regroupements affinitaires des plus aisés ?

 

Une chose est sûre : la ségrégation ne fait que refléter spatialement et architecturalement le statut socio-professionnel.

-         Au Moyen-âge, le maître et son compagnon vivaient dans la même habitation mais à des étages différents (on parlait de ségrégation verticale)

-         Au XIXe siècle et durant la période industrielle, la ségrégation est devenue horizontale mais restait confinée et circonscrite au quartier.

-         Le classement social s’opérait par la localisation dans le quartier,taille de la parcelle, le mode de regroupement des logements (patron au château ou dans la maison de maître, logements individuels pour les ingénieurs, en recul de la voie, avec une frontalité soignée et une pièce de réception, logements des contremaîtres sous forme de maisons en bandes mais avec détails différents sur les façades, maisons des employés regroupées dans des unités de deux et maisons des ouvriers dans de unités de quatre…).

La juxtaposition des catégories socio-professionnelles dans les cités minières avec leurs maisons dotées d’un jardin sur le devant avait aussi l’avantage de faciliter la surveillance !

 

Ce qui a changé, c’est la nature de la ségrégation :

        Alors qu’autrefois le statut social passait par les signes, il se traduit aujourd’hui par la distance.

On est passé d’une ségrégation associée à une ségrégation dissociée.

L’histoire de la ville est celle de la recherche du marquage social et d’une mise à distance permanente entre les riches et les pauvres, ignorant la fable du porc-épic de Shopenauer qui regrettait que les hommes s’entêtent à s éloigner alors que quand les porc-épics ont froid, ils se rapprochent mais comme en se rapprochant, ils se piquent, alors ils s’éloignent à nouveau pour trouver le juste milieu.


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Pompiers, des dépenses qui flambent

1 Septembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

Depuis 2001, les pompiers ne dépendent plus des communes mais du Service Départemental d’Incendie et de Secours, un établissement public autonome dans lequel siègent des représentants du Conseil Général (ils sont majoritaires), et des élus de communes et des intercommunalités.

 

Sous l’égide du député UMP du Var Georges Ginesta, le rapport spécial sur la sécurité civile pour la loi de finances 2009 est à la fois accablant et alarmant.

 

Depuis 2001, les dépenses des SDIS ont augmenté de 45,8 % alors que leurs interventions n’augmentaient que de 8,4 %.

Les dépenses des SDIS correspondent à 79 euros par habitant et par an.

Chaque composante ( Département et collectivités locales) doit payer la contribution que lui présente le SDIS.

Marpent, avec ses 2600 habitants, payait en 2008 45 000 euros pour le SDIS…

 

Mais si la dépense pour cette contribution est obligatoire, rappelons toutefois que c’est bien le conseil d’administration (donc des élus) qui vote le budget du SDIS !

 

Comment expliquer cette inflation des dépenses ?

 

-         Remise à niveau du matériel et des casernes certes,

-         Embauche (au niveau national) de 10 000 sapeurs pompiers professionnels (disproportionnée eu égard à l’évolution des interventions)

-         Baisse du nombre de gardes obligatoires : de 135 à 95 ou  90 par an

-         Déconnexion entre celui qui amène la recette et celui qui la dépense (c’est ce que j’appelle « le symptôme Sécu »).

 

De surcroît, depuis peu, les communes transfèrent à leurs intercommunalités la compétence contribution incendie mais ce transfert, s’il a un intérêt local (on augmente le coefficient d’intégration fiscale, donc la dotation de l’Etat à l’intercommunalité), risque d’atténuer psychologiquement l’impact de la contribution.

Un conseil municipal directement responsable devant l’électeur est en effet généralement plus sourcilleux de la dépense qu’une intercommunalité élue au second degré.

 

L’idée qui est dans l’air depuis quelque temps, c’est de scinder l’impôt départemental en deux colonnes (Département et SDIS) pour montrer au contribuable ce que cela coûte.

 

Mais comme cela ne suffira pas à comprimer les dépenses, il faut trouver d’autres pistes :

 

-         Optimiser les dépenses d’investissement en mutualisant entre centres, voire entre deux départements (centres de formation par exemple).

-         Eviter les doublons avec les SAMU

-         Revoir les modalités d’intervention des sapeurs pompiers

-         (j’ai moi-même constaté récemment, lors d’un match de foot sur la commune une situation curieuse : un problème à la cheville d’un joueur, le club appelle les pompiers qui arrivent en camion. Dix minutes plus tard, un autre petit problème et le club doit appeler un second camion car il semblerait qu’on ne peut pas soigner deux joueurs dans le même camion !)

 

Il convient aussi que les élus qui siègent dans les SDIS retrouvent un peu de courage politique, reprennent la main et cessent d’avaliser des budgets inutilement boursouflés.

Cela s’est fait dans certains départements où l’évolution annuelle des dépenses, grâce à un bon contrôle de gestion, a été diminuée par quatre, sans réduire la qualité de service.

Le Conseil Général d’Indre et Loire, présidé par  Mme Claude Roiron (PS) est, de ce point de vue, un exemple à suivre.

 

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Madonna, Madonne des Roms

1 Septembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE

Madonna huée à Bucarest pour avoir, lors d'un concert, fait monter sur la scène 
un groupe de musiciens roms et pour avoir tenu des propos contre la discrimination.

T'en fais pas Madonna, tu as perdu quelques fans mais tu en a gagnés d'autres.

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