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Le blog de Jean-Marie Allain

ecologie - dvlpt durable

DEMASQUONS L'ECOLOGIE DE PACOTILLE

27 Janvier 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

J'entendais lors d'une réunion publique l'autre jour qu'on parlait du développement durable.
Soit, voilà une idée qu'elle est belle...
Et dans le même discours, cinq minutes plus tard, voilà que l'orateur annonce fièrement la création d'un terrain de foot synthétique !
Et tout cela sans aucune pirouette intellectuelle.
Comme ces gaillards qui annoncent en se frappant la main droite sur la poitrine qu'il ne boiront plus une goutte d'alcool alors que la bouteille est déjà dans leur main gauche.

Le gazon synthétique, vous parlez de développement durable !
Il est fabriqué avec des énergies fossiles.
Les fabricants sont muets sur le recyclage en fin de fin.
Les accidents (entorses, brûlres)y sont plus fréquents.

Le gazon naturel, outre son pouvoir isolant, offre une sensation nettement supérieure (vous avez déjà fait du ski sur une piste synthétique ?)

L'entretien du gazon naturel est certes plus coûteux (3000 euros par an en plus) mais ce travail est souvent valorisant pour les agents communaux qui soignent leur terrain comme d'autres soignent leur jardin.

Alors, même si le terrain synthétique peut se justifier pour des matches internationaux, arrêtons cette frénésie stupide sur les terrains synthétiques.
C'est tout juste si on ne verra pas bientôt les vendeurs de gazon synthétqiue tenir des stands dans les salons de développement durable !

Excusez du coup de gueule mais je commence aussi par m'irriter lorsque j'entends qu'il y aurait ici et là des délégations importantes à l'agglomération (le développement économique et l'habitat par exemple) comme si la biodiversité ne l'était pas ou l'était moins.
Je refuse de faire de la question environnementale une question secondaire.
Si artificialiser des centaines d'hectares par an pour faire du logement est important, d'autres avec diront que c'est une imbecillité première et une " inconscience qui vire au criminel " pour reprendre l'expression d'Hervé Kempf dans un article du monde ce dimanche 24 janvier.

L'environnement et le développement durable sont trop souvent des alibis de circonstance et des postures démagogiques ou clientèlistes que les écologistes doivent dénoncer ou démasquer.
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L'ultimatum climatique : signez l'appel!

18 Novembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

  •  
  • L'ultimatum climatique, l'appel pour la conférence de Copenhague

ultimatum climatique

Monsieur le Président,

Au mois de décembre de cette année se tiendra à Copenhague le Sommet de l’ONU sur le climat. Confrontés au péril climatique, les dirigeants du monde entier devront parvenir à surmonter leurs divergences d’intérêts de court terme pour se rassembler autour d’un projet politique mondial fondé sur un constat scientifique objectif et ainsi donner une suite au protocole de Kyoto qui soit à la hauteur des enjeux que nous allons devoir tous ensemble affronter dans les décennies à venir. Le résultat de cette conférence dessinera l’avenir climatique de l’humanité. Or comme le rappelait il y a un an le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, « nous sommes au bord d’une catastrophe si nous n’agissons pas ».

Acteurs reconnus de la protection de l’environnement, des droits humains et de la solidarité internationale, conscients des responsabilités qui sont les nôtres, nous avons décidé pour la première fois de parler d’une seule voix pour vous exprimer publiquement notre préoccupation et vous appeler à agir avec ambition et détermination lors de la Conférence de Copenhague. Au regard de l’ultimatum climatique auquel l’humanité est confrontée aujourd’hui, Monsieur le Président, vous aurez rendez-vous avec l’Histoire en décembre 2009.

Le réchauffement du système climatique est sans équivoque. L’activité humaine en est la cause. Ses impacts se font déjà ressentir en différents points du globe, notamment par la multiplication des catastrophes climatiques. Si nous n’agissons pas maintenant, ils seront sans aucun doute encore plus dévastateurs. C’est le constat sans appel de 2 500 scientifiques du monde entier qui ont reçu collectivement le Prix Nobel de la Paix en 2007 pour leurs travaux sur le phénomène des changements climatiques. Depuis, de nouveaux éléments scientifiques montrent, chaque jour, que le climat se dérègle au-delà des prévisions les plus pessimistes, avec des conséquences bien plus précoces que prévues et d’ores et déjà visibles.

S’il est encore difficile d’évaluer avec précision l’amplitude des impacts, le danger est en revanche déjà certain. Ecosystèmes ravagés, variabilité climatique extrême, hausse du niveau des océans… : les premières victimes de ces catastrophes en chaîne sont les populations déjà vulnérables en Afrique subsaharienne, en Asie centrale, du Sud Est ou dans de nombreux pays insulaires. La sécurité alimentaire, l’accès à l’eau ou à la terre sont gravement menacés et des centaines de millions de personnes risquent d’être poussées à l’exode, grossissant les rangs de ceux que l’on nomme les « réfugiés climatiques ». Dans un monde de crises, nous craignons que la guerre, l’autoritarisme, les inégalités, la misère  et la souffrance humaine prennent encore un peu plus le pas sur la paix, la dignité humaine et la démocratie.

L’urgence climatique nous commande donc d’agir à la hauteur des périls qui sont devant nous. Nous maîtrisons déjà la plupart des technologies nécessaires pour relever le défi d’un mode de développement qui intègrerait à sa juste mesure l’impératif climatique. De plus, cette rupture avec un modèle de développement hérité d’un passé révolu recèle des opportunités d’économies, d’emplois et d’innovations considérables. Encore faut-il que nous prenions la décision politique de le faire.

Tout d’abord, il faut impérativement parvenir à stopper la croissance des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2015 avant de les faire décroitre. C’est la seule voie pour limiter le réchauffement des températures bien en-dessous de 2°C, seuil au-delà duquel la capacité à s’adapter de nos sociétés et des écosystèmes est menacée. Pour ce faire, Les pays industrialisés, dont la France, doivent s’engager collectivement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici à 2020 par rapport à 1990.

Mais cela ne sera pas suffisant. Les pays en développement doivent, eux aussi, mettre en place les politiques industrielles, énergétiques et agricoles qui limiteront la croissance de leurs émissions avant de les réduire, sans compromettre leur légitime aspiration au développement économique et social. L’accord de Copenhague devra permettre à ces pays d’évoluer vers des modèles sobres en carbone. Il devra aussi leur permettre de s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique.

Pour nombre d’entre eux, en particulier les plus vulnérables, ces actions ne pourront se faire sans le soutien financier et technique des pays industrialisés. Les besoins d’ici à 2020 sont évalués à plus de 100 milliards d’euros par an. C’est moins de 10% des dépenses militaires mondiales.

Responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre aujourd’hui dans l’atmosphère, munis de capacités d’action plus fortes, les pays industrialisés portent la responsabilité morale, légale et économique de mener le combat contre le dérèglement du climat. Monsieur le Président, vous vous devez de prendre la tête de ce combat qui est sans aucun doute l’enjeu de ce siècle. Notre avenir commun dépendra dans deux cents jours des choix politiques qui seront faits.

Serge Orru, WWF-France
Pascal Husting, Greenpeace France
François Danel, Action contre la Faim
Olivier Braunsteffer, Care France
Souhayr Belhassen, FIDH
Nicolas Hulot, Fondation Nicolas Hulot
Anne Bringault, Les amis de la terre
Michel Bruguière, Médecins du Monde
Luc Lamprière, Oxfam France Agir Ici
Sandrine Mathy, Réseau Action Climat
Michel Roy, Secours Catholique


Plus de 300 000 citoyens ont déjà signé l'Appel sur www.copenhague-2009.com
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L'électricité verte, alliée du "tout électrique" ?

9 Novembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

Installer des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes pour produire de l’électricité qui sera revendue à EDF compte tenu du prix attractif d’achat permet en période de pointe de limiter le recours aux centrales charbon très polluantes mais me pose néanmoins un petit problème.

D’abord en bilan carbone, il convient de savoir où sont fabriqués ces panneaux ou ces éoliennes.

Faire venir par camion l’uranium de Sibérie pour une centrale nucléaire n’est pas positif mais il ne faut pas pour autant faire venir des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes de l’étranger si l’on ne veut pas se prendre la même critique.

Ensuite, comme l’électricité ne peut se stocker, on encourage sa consommation quand il y en a trop. De fait, toute production d’énergie électrique dite verte, qu’elle soit d’origine hydraulique, photovoltaïque ou éolienne,  tantôt participe à cette surproduction passagère et conforte le modèle nucléocrate et les comportements « tout électrique » qu'il génère, tantôt, parce qu’elle permet en période de pointe d'éviter un recours plus massif aux kilowatts d’origine nucléaire qu'il faudrait produire ou le recours au charbon, elle joue le rôle d’une alternative (d'une béquille ?) qui permet à la production électrique nucléaire de faire face aux soubresauts de la demande formatée pour consommer toujours davantage de kilowatts.


C'est la raison pour laquelle le choix du solaire thermique me semble par principe plus sympathique que le solaire photvoltaïque qui,de plus en plus à s'apparenter à un placement financier plus qu'à un geste environnemental.
A terme, l’idéal  est bien entendu de pouvoir se passer totalement du nucléaire grâce à une baisse drastique de la consommation d’énergie (bâtiments basse consommation) et au recours massif aux énergies renouvelables .Est-ce encore possible ? On veut y croire.

Mais dans l’attente, force est d’admettre que l’énergie électrique, quel que soit son mode de production, aurait dû être soumise à la taxe carbone.

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Les fuites de carbone

4 Novembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

C'est l'illustration que la bonne idée peut avoir des effets inverses à ceux qui sont recherchés.

" Une taxe qui réduit la consommation de pétrole sur un territoire provoque une diminution de son prix mondial et encourage ainsi un accroissement de la consommation des nations qui n'ont pas institué un tel impôt !"

Dans le mêmr ordre d'idée, si la taxe est faible, elle n'a pas d'effet mais si elle est forte, elle peut conduire des entreprises à se délocaliser pour aller dans un pays où elle n'existe pas et où elles pourront polluer à bon marché.

(Jean Tirole, Prix Nobel d'éconmie 2007, dans "le Monde "du 3 novembre).

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Les communes pénalisées par la TAXE CARBONE

6 Octobre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

Alors qu’il est prévu d’attribuer une compensation aux ménages pour annuler sur le budget familial l'impact de la taxe carbone, il n’est pas prévu de compenser les communes qui devront donc payer plus cher leur énergie.
Il eût pourtant été juste de compenser, ne serait-ce que pour les communes qui font l’effort de prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique comme nous venons de le faire au conseil municipal (exonération de 50 % du foncier bâti pour les travaux d'économie d'énergie).

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L’incivique Tour de France

21 Septembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

J’adore le cyclisme et bien entendu le Tour de France.

Mais je n’ai jamais compris, ni admis que les coureurs jettent sur le bas côté de la route mallettes, bidons et autres outils de la panoplie du parfait coureur cycliste.

Cette offense à la nature est faite devant des millions de téléspectateurs dont de très jeunes enfants qui  retiendront inconsciemment qu’on peut jeter impunément ses déchets sur les routes de nos villes et campagnes.

Il y a une semaine, j’ai interpellé un jeune automobiliste (et footballeur!) qui balançait un sachet géant contenant les emballages d’un fast-food bien connu.

Convoqué en mairie, je me suis permis de lui rappeler quelques règles élémentaires de l’éco-citoyenneté.

Il  a été à l’écoute mais je doute que mon humble propos moralisateur puisse contrebalancer le poids d’une image télévisuelle, celle du Tour de France, dont l’incidence reste un contre-modèle éducatif.

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L'impôt vert, faux-nez d'une politique d'inégalités

9 Septembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

Nicolas HULOT, dont je continue a soutenir la démarche, se trompe néanmoins lorsqu’il prend pour modèle la Suède et la taxe carbone à 100 euros progressive dans le temps.

 

La Suède n’est pas la France, les inégalités sociales y sont infiniment moindres.

Ce qui se fait en Suède n’est pas transposable en France, le pays le plus inégalitaire d’Europe.

 

D'autre part, les consommateurs n’ont pas à payer le résultat de l’imprévoyance des pouvoirs publics qui n’ont pas voulu réguler les prix du foncier (la loi du marché produit l’étalement péri-urbain) , ni anticiper sur la reconversion de l’industrie automobile.

 

Ils ont seulement eu le courage de mettre la pression sur les normes de logement.

Il faut dire que là, on met directement la pression sur les habitants, c’est autre chose que de s’attaquer aux constructeurs automobiles.

 

Dans le contexte environnemental que nous connaissons depuis plusieurs décennies, il aurait été logique, plutôt que de privatiser Renault, de nationaliser l’industrie automobile comme Mendes France avait proposé la nationalisation de l’industrie du bâtiment après la guerre.

 

C’eût été le moyen pour réfléchir sur la longue durée, sans attendre d’être au pied du mur et de demander au consommateur de payer.

D'autant plus que cette taxe n'aura aucun effet sur le transit international de produits  de consommation courante.
Impact de la taxe carbone sur le coût de transport des prunes du Chili ou des fraises d'Espagne ? aucun.

Enfin, si la taxe carbone est redistribuée intéralement aux ménages modestes, et pondérée selon la distance domicile-travail, on peut s'attendre à une usige à gaz.
Son coût de gestion pourrait bien être disproportionnée avec son impact : en effet, psychologiquement, celui qui va retoucher tout ou partie de son impôt, n'aura pas de raison de changer quoi que soit à son comportement.
Quant aux autres, ceux qui ne retoucheront rien parce qu'ayant des revenus  trop élévés, ils auront les moyens de ne rien changer.
Il restera les salariés moyens, imposables sans être pour autant  fortunés.
Ils seront les grands perdants de ce nouvel impôt parce qu'ils n'auront pas forcément les moyens de faire autrement que d'habiter loin de la ville ou de prendre leur véhicule pour aller au travail.

Aujourd’hui, avant de mettre en place la taxe carbone, nous avons besoin :

 

-         d’engager une politique de réduction des inégalités (revenu maximal) alors que notre gouvernement a fait l’inverse,

-         de nationaliser l’industrie automobile (ou de réglementer plus sévèrement les normes des véhicules produits) ;

 

A ces deux conditions, on peut se rallier à la taxe carbone pour peu qu’elle soit votée à l’échelle européenne.

 

Une autre attitude serait un ralliement à la pensée unique de Nicolas Sarkosy qui a compris qu’il pouvait rajouter de l’impôt, pourvu de le peindre en vert.
C'est ce que sont en train  de faire les écolos tendance " bobos " et ceux des socialistes qui, en voulant surfer sur le bon score d'Europe Ecologie, en ont oublié les intérêts des couches les plus modestes, quitte à rajouter maintenant à chaque fin de phrase qu'il y aura redistribution de la taxe aux plus faibles.
Ceux-là croient Sarkosy mais tombent dans le panneau comme ils l'avaient déjà fait avec la vignette et la CSG.

Aucune politique saine contre le réchauffement climatique ne sera possible sans que l'on pose la question des inégalités.

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LA TAXE CARBONE , TAXE CANADA DRY ?

1 Septembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

- C'est une taxe louable en apparence mais en réalité un prétexte pour

combler le déficit abyssal de l'Etat

- C'est une façon en apparence de freiner les rejets de CO2 mais dans la

réalité cela revient à instaurer un droit à polluer : au nom de quoi ?

- C'est une décision apparemment courageuse mais moins courageuse que

celle qui consisterait à interdire la fabrication ou la

commercialisation des grosses cylindrées et l'interdiction de louer des

logements passoires.

- C'est une recette fiscale en apparence honnête mais en réalité un

moyen pour ne pas supprimer le bouclier fiscal accordé aux plus riches

- C'est en apparence une décision incontournable, mais en réalité une

façon de ne pas réinstaller le réseau ferré secondaire là où il a été

démantelé : certes, le sentier Emeraude, c'est sympa mais l'autorail,

c'était sympa aussi et entre Cousolre et Maubeuge, qu'attend-on pour

relancer l'autorail du XXIe siècle ?

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Eco-quartiers : l'incohérence nous guette !

25 Août 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

On parle de projets d’éco-quartiers ici et là dans la Sambre. J’avoue avoir du mal à comprendre, en dehors de l’effet de mode, comment on peut concilier de tels projets avec des politiques locales qui défendent les hypermarchés (fondamentalement contradictoires avec les éco-quartiers) ou se désintéressent du parc ancien dont on sait qu’il est une passoire géante sur le plan énergétique. Le label éco-quartier ne devrait être attribué qu'au regard d'une politique globale de la commune et sur la base d'une multiplicité d'indicateurs.
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Le développement, recette du bonheur ?

19 Août 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

Le PIB, jugé trop tributaire de l’économie productiviste,  laisse de plus en plus la place à l’indice du développement humain (IDH), censé mesurer le développement d’un pays.

 Cet IDH reste malheureusement encore trop tributaire d’une certaine conception économiste du monde puisque le PIB compte pour un tiers dans son calcul, à côté de l’éducation et de la longévité.

Les tribus autosuffisantes qui vivent en harmonie avec la nature ont peu de chances d’avoir un bon IDH alors que leur empreinte écologique est exemplaire.

Inversement, un pays comme l’Islande qui comptait peu de chômage et une forte croissance se trouvait en tête du classement … jusqu’au jour où son système bancaire s’est effondré.

Comme quoi le développement peut laisser perplexe, au même titre que les calculs savants de nos économistes qui ont toutefois la pudeur de ne pas utiliser leurs outils pour mesurer le niveau de développement de certaines sociétés qui ne partagent pas cette échelle de représentation.

Ce sont les ancêtres de ces développeurs  qui avaient taxé ces sociétés de « sociétés primitives », pensant que l’histoire ne pouvait être qu’une longue marche vers la lumière (les chrétiens), la science (Auguste Comte) vers la justice et l’égalité (Marx), parfois même vers la morale (Teilhard de Chardin).

Ils se ravisèrent par la suite, grâce aux découvertes des anthropologues, paradoxalement débarqués avec les colons mais, contrairement à eux, motivés non pas à soumettre l’autre à notre modèle (de spiritualité ou de richesse matérielle) mais à mieux le comprendre, dans toute sa culture et sa complexité. Merci Lévi-Strauss !

Et c’est alors que l’on comprend que cet indice de développement humain n’est rien d’autre qu’un impérialisme conceptuel qui voudrait laisser penser qu'en dehors du développement, il n'y a que le sous-développement et le mal-développement.

Pour les quelques peuples qui ont échappé à l'emprise ou à l'influence de la culture matérialiste, en voie de mondialisation, ce terme n'a tout simplement aucun sens.

La longévité ? Certes les conditions d’ hygiène de vie (et en partie les progrès de la médecine) ont allongé l’espérance de vie mais le quatrième âge qu’a produit notre fin de vingtième siècle, contraint de prendre le chemin des établissements gériatriques en raison de la dispersion familiale, est-il plus à envier qu’un troisième âge qui ne connaîtra pas toujours le quatrième mais par contre pleinement intégré au groupe social et profondément chéri et respecté, dans la tradition du patriarche, à des années lumière de notre société où la mort sociale précède la mort biologique ?

L’éducation ?  A en croire l’accroissement considérable des délits commis par des mineurs, il n’est pas sûr que notre système éducatif soit aussi performant qu’on le dit. Et s’il s’agit de mesurer le niveau d’éducation par les diplômes ou le savoir académique, on oublie que c’est parce que nos outils conceptuels ne sont pas conçus pour mesurer l’ampleur et la richesse des connaissances empiriques de ces sociétés traditionnelles.

En ce sens, le soutien à la lutte des peuples indigènes pour préserver leur territoire, indissociable de leur culture, va de pair avec la lutte contre le réchauffement climatique.

C’est même un combat plus désintéressé et donc encore plus noble si l’on considère que la lutte contre le réchauffement constitue un rassemblement hétéroclite de citoyens de bonne foi, soucieux des générations futures, et d’autres qui s’inquiètent de ne plus pouvoir mener à bien comme ils le voudraient la grande expédition vers l’opulence matérielle et les profits faramineux qui constituent leur raison d’être.

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