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Station mairie (inauguration du Passage de la Place)
Nos pensées vont aujourd’hui vers nos amis ukrainiens qui se battent contre la guerre dont nous ne pensions pas que le visage hideux aurait pu réapparaître en Europe, nous laissant pour unique espérance qu’elle s’achève le plus rapidement possible.
En ce Printemps des poètes qui commence, consacré justement cette année à l'Ephémère, le thème de la fugacité, du passage est pleinement d’actualité.
Un « passage » désignait au Moyen Age un chemin étroit ou un défilé montagneux avant de signifier au XIXe siècle une petite rue, généralement couverte, interdite aux véhicules.
Curieusement, dans le vocabulaire ferroviaire, le terme de passage souterrain fait son apparition en 1824 alors que celui de passage à niveau date de 1868.
J’ai toujours trouvé qu’il y avait quelque chose d’insolite dans ce lieu intermodal où se croisent sans se voir les passagers du TER et les passants qui se rendent à pied au centre bourg ou qui en reviennent.
Le passage souterrain fut inauguré en 1959, après moult prises de position du conseil municipal qui ne voulait pas de la passerelle proposée par la compagnie des Chemins de fer du Nord.
Ce passage se substituait au passage à niveau qui séparait le haut et le bas de la rue de la place et dont la trentaine de commerces (dont trois magasins de cycles) suscitait une effervescence commerciale, image qui peut paraître surprenante aujourd’hui mais encore apte à servir de tremplin à une compréhensible nostalgie.
La suppression du passage à niveau, couplé avec le développement de l’automobile et des zones commerciales, a scellé en une décennie le sort de cette rue et de ce quartier, aujourd’hui le plus précaire de la commune.
Depuis de nombreuses années, ce passage était devenu le point noir de Marpent en termes d’images et de sentiment d’insécurité.
Pourtant, cette liaison piétonne singulière est très utilisée par les parents qui habitent dans le vieux-bourg et sur la rive gauche de la Sambre mais sans moyen de locomotion, pour venir en mairie, faire leurs courses ou accompagner leurs enfants au groupe scolaire ou aux activités de loisirs comme la médiathèque, l’école de musique ou le centre de loisirs.
Et, pour tout dire, je ressens presque comme un acte de repentance que d’avoir œuvrer si tardivement à donner à cette liaison sa nouvelle physionomie.
Le passage nous était si familier que nous en avions oublié sa laideur.
Albert Camus, dans la préface de son petit livre « l’envers et l’endroit », livre une réflexion qui éclaire notre démarche :
« On trouve dans le monde beaucoup d’injustices – écrit –il – mais il en est une dont on ne parle jamais, qui est celle du climat. Lorsque la pauvreté se conjugue avec cette vie sans ciel, ni espoir, qu’en arrivant à l’âge d’homme j’ai découverte dans les horribles faubourgs de nos villes, alors l’injustice dernière, et la plus révoltante, est consommée : il faut tout faire, en effet, pour que ces hommes échappent à la double humiliation de la misère et de la laideur ».
C’est le sens de ce projet, caractéristique de par sa luminosité, son esthétisme et les garanties de sécurité, qui a consisté à transformer ce sordide « passage souterrain » en « passage de la place », en lui donnant toutes les apparences d’une bouche de métro, conçue dans l’esprit « art nouveau » du concepteur du métro parisien, Hector Guimard.
La municipalité a souhaité en effet, par delà cette opération originale et d’un coût tout-à-fait raisonnable, conforter la requalification du centre-bourg, engagée depuis dix ans : rénovation de la mairie, du groupe scolaire, création de la médiathèque, création d’un cabinet de téléconsultation médicale, d’un cabinet paramédical, d’un cabinet infirmier, création d’un local commercial, création de la ruche qui accueille micro entreprises, sécurisation des abords de l’école, création d’une boulangerie qui ouvrira début mai.
Le projet ambitionnait de provoquer une véritable mutation de ce lieu sinistre pour en faire un espace accueillant, respectueux de ses habitants et garantissant à ces derniers des conditions de confort et de sécurité qu’ils sont en droit d’attendre d’un lieu public.
La transformation d’un tunnel sinistre où le piéton marchait au pas de course en un passage agréable et lumineux n’est pas un projet grandiose mais une action incontestablement utile, avec même un potentiel de développement culturel comme le montre le métro parisien, où l’art souterrain a déjà démontré qu’il pouvait joindre l’agréable à l’utile.
En témoigne le livre que vient d’écrire, en collaboration avec la RATP, Mme PIEGAT, critique d’art, relatant ses plus belles immersions dans le métro parisien, comme celle de la station Concorde, tapissée en 1989 de 49 000 carreaux reproduisant les 49 000 lettres de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Je pense donc qu’on peut encore l’agrémenter de différentes manières : une fresque d’ambiance extérieure sur les plaques béton qui séparent de la voie ferrée, des emplacements réservés à des expositions picturales, et pourquoi pas une ambiance musicale, bref à y permettre la flânerie, chère à Walter Benjamin dans son travail sur Paris au début du XXe siècle, hautement prémonitoire puisqu’il s’intitule… « le livre des Passages » !
Les entreprises locales sélectionnées ont remarquablement tenu leurs engagements en termes de coût et de qualité de prestations : DUFOSSEZ pour le gros œuvre, PARTNER ELEC pour l’électricité, SPHERE pour le revêtement et la peinture, FERRONNERIE AVESNOISE pour la métallerie.
Qu’il nous soit donc permis de remercier aujourd’hui le concepteur, Pascal Delplanche, notre collègue conseiller délégué aux projets et ancien collaborateur d’architecte, les financeurs, et trois artistes bénévoles de l’AMLC, Marie-Claire Dubois, Michel Casset et Gérard Lavigne pour les lettrages sur céramique.
Sans oublier le service assainissement de l’Agglomération qui nous accompagne pour réguler l’écoulement des eaux de ruissellement en ce point bas de la commune et nos agents techniques, qui ont en charge la propreté de ce lieu.
Sur un budget total HT de 91 184, 18 €, l’Etat, via la DETR, nous a aidés à hauteur de 27 355, 25 € (30%), le Conseil Régional, au titre du Fresat (Fonds Spécial de Relance Et de Solidarité Avec les Territoires), pour un montant identique (30 %), et le Fonds de concours de la Communauté d’Agglomération à hauteur de 18 236,84 € (20 %), soit une part à charge pour la commune de 18 237, 09 €
Aux services de l’Etat, aux conseillers régionaux et aux conseillers communautaires, nous exprimons notre gratitude et leur assurons que ce soutien est un encouragement pour notre équipe à continuer d’œuvrer à la requalification du centre-bourg.
Les maires des petits communes ne sont pas des rustines
Notre projet de parrainage au sort, incompatible avec les consignes du Conseil Constitutionnel, a été abandonné.
L’idée François Bayrou de « banque de parrainages » honore l’homme politique et la république.
La France connait une abstention grandissante à toutes les élections, signe d’une démocratie en recul, pour ne pas dire aux abois.
L’absence de représentation proportionnelle affaiblit déjà fortement la légitimité du Parlement alors que dans le même temps, faute d’être représentés à l’assemblée, les courants minoritaires battent le pavé à la moindre occasion.
Aujourd’hui, la seule et entière légitimité, c’est celle du président, même élu par défaut.
Mais si demain, plusieurs candidats bien placés dans les sondages ne pouvaient se présenter, cela augmenterait l’abstention déjà massive, et poserait un problème de légitimité cette fois du Président .
Le parrainage de ces candidats aurait pu servir, dans l’absolu, à favoriser l’expression démocratique, notamment en permettant la candidature de personnalités qui veulent changer le système de représentation, profondément injuste, dénoncé par François Bayrou depuis des années.
Sur ce point, E.Macron et V.Pécresse sont sur la même ligne : ils s’opposent à la proportionnelle alors que tous les autres challengers sont en faveur de la proportionnelle.
C’est d’ailleurs leur point commun avec F Bayrou, cela ne vous aura pas échapper.
Ma signature aurait donc pu aller vers à la banque des parrainages, à charge pour elle de l’utiliser de la manière la plus utile et la plus juste qui soit.
Mais, outre le fait que cette initiative trop tardive ne précise pas les modalités d’une répartition juste entre les candidats et place le seuil très haut (10 %), on peut se demander si les maires des petites communes, cibles privilégiées de la banque des parrainages, sont là pour corriger l’iniquité d’un système qui risque d’aboutir au scrutin de la honte (pour reprendre le vocabulaire gouvernemental) et au crash démocratique …mais dont seul le Président, si cela se produit, devra assumer la responsabilité.
Les maires des petites communes ne peuvent être les rustines d’un pneu usé qui risque d’éclater à tout moment.
Le seul responsable, c’est le propriétaire du vélo qui avait tout le temps, depuis cinq ans, de faire une bonne révision.
Le tirage aléatoire illégal ?
J’estimais dommage, avec mon équipe, que le maire n’utilise pas ce pouvoir de permettre à un candidat de pouvoir concourir
Cette décision témoignait de notre désir de favoriser l’expression démocratique.
Les journalistes se suivent en mairie avec les questions clefs :
-Pourquoi le tirage au sort ?
Le parrainage, même s’il ne vaut pas soutien, est très souvent interprété comme tel.
Le tirage au sort nous est apparu comme la meilleure méthode :
-pour parrainer sans soutien
-pour respecter la diversité des opinions au sein de l’équipe
-pour assurer une égalité de tous les candidats
-N’est-ce pas une méthode qui manque de courage d’afficher ses opinions ?
Cette question confirme qu’il y a bien confusion entre parrainage et soutien
Et le maire qui ne parraine personne, c’est courageux ?
-Et si le candidat tiré au sort va à l’encontre de ma sensibilité ?
Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le doit de le dire (adage voltairien).
La question de la Légalité, un seul média se l’est posée, « La Voix du Nord », qui a interrogé le cabinet du 1er Ministre, lequel s’est contenté de répondre qu’il revient à chaque maire de déterminer les modalités de son choix.
Mon premier adjoint, devant tant d’assurance, commence par douter et se colle au travail pour découvrir que le Conseil Constitutionnel invalide les parrainages issus du tirage au sort public, considérant que cette méthode était « incompatible avec la dignité qui sied aux opérations concourant à toute élection ».
On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.
C’est la raison pour laquelle nous mettons fin à la démarche engagée
Et que nous considérions de toute bonne foi comme civique.
Il faut décidément changer cette loi qui, en rendant publics les parrainages et en interdisant le tirage au sort, dissuade de fait les maires des petites communes de s’inscrire dans une démarche favorisant l’expression démocratique.
Présidentielles : le parrainage aléatoire, option pour les petites communes.
Beaucoup d’équipes municipales, comme c’est souvent le cas dans les petites communes, ne se sont pas présentées avec une « étiquette ».C’est notre cas.
Cela ne veut pas dire que ses membres n’ont pas d’affinités ou d’appartenance mais qu’ils ont des sensibilités différentes et que, si chacun reste libre de les exprimer publiquement, l’affichage d'une sensibilité à l’échelle communale serait à la fois inexacte, mais aussi nuisible à la cohérence de l’équipe et à la bonne gestion des affaires publiques.
Cela étant, ces élus n’ont sont pas moins conscients que si chaque maire se réfugie derrière cette diversité pour refuser un parrainage, ce n’est guère favoriser l’expression de la démocratie mais au contraire contribuer au maintien d’un système censitaire dans lequel seuls les candidats qui peuvent s’appuyer sur des organisations historiquement implantées dans les territoires disposeraient du privilège de pouvoir obtenir leur parrainage.
Ce système tend inéluctablement à sa propre reproduction, à l’image des mécanismes de sélection qui favorisent la reproduction des élites ou des classes sociales.
C’est la raison pour laquelle, en concertation avec mes collègues, nous avons décidé d’accorder un parrainage de la manière la plus indépendante qui soit : le parrainage aléatoire (ou tirage au sort)
Si toutes les communes sans étiquette adoptaient cette règle, la plupart des candidats qui peinent à collecter leurs parrainages pourraient se présenter.
Les communes peuvent débattre pour savoir s’il convient de tirer parmi les candidats au vu des intentions de vote (3 % par exemple) ou l’ensemble des candidats déclarés ou encore parmi les candidats ayant fait la démarche de solliciter un parrainage, option retenue à ce jour au sein de notre équipe.
Ce parrainage aléatoire est une modalité de choix qui s’avère, en la circonstance, profondément républicain puisqu’il permet à la LIBERTE de pensée de s’exprimer selon une méthode qui met les candidats à la signature à EGALITE (même probabilité d’être choisi) et dans un esprit de FRATERNITE puisque la sélection se joue uniquement sur le tirage au sort, sans aucune discrimination à l’égard des uns ou des autres .
Nous prévoyons d’organiser cette sélection lors de la première semaine de février, d’autres demandes que celles actuellement en notre possession (9) pouvant encore nous être adressées.
RECENSEMENT : la courbe s'est inversée !
Rappelons que Marpent a connu une baisse continue de sa population : plus de 3155 habitants au recensement de 1975, 2825 en 1982, 2717 en 1990, 2649 en 1999, 2636 en 2008
une baisse continue…
Depuis 2001, nous nous sommes retroussés les manches et ces efforts ont payé puisque le recensement de 2018 comptabilisait 2728 habitants.
La courbe s’est donc inversée mais les prémices de la rechute sont visibles : 2701 habitants au 1er janvier 2022.
L’immobilisme nous ramènerait rapidement à la case départ avec les risques de fermeture de certains services et commerces.
Ce n’est donc pas le moment de s’endormir. Nous en reparlerons.
Le Général avançait masqué
A celles ceux qui ont envie de mieux comprendre les coulisses de la guerre d’Algérie, je recommande vivement le livre de Franz - Olivier GIESBERT « Histoire intime de la Ve République : Le Sursaut » - (nrf /Gallimard).
L’auteur n’ avait que 5 ans lorsque débutèrent les évènements franco-algériens qui allaient, en réalité, devenir une guerre quelques années plus tard.
Il vivra viscéralement cette tragédie, mais l’âge et le travail d’écriture lui permettent aujourd’hui d’objectiver ce qu’il ressentit à l’époque, à savoir que la réalité est rarement noire ou blanche mais plus souvent un mélange des deux et que, comme il le rappelle en tête d’un chapitre, « en politique, comme dans la haute finance, la duplicité est considérée comme une vertu » (Bakounine)
Deux constats m’ont particulièrement marqués dans son brillant ouvrage.
D’une part, la prégnance ancienne chez de Gaulle du sentiment qu’il fallait en finir avec l’Algérie parce que ce pays serait « un boulet » pour la France comme le disait napoléon III, tant sur plan démographique que culturel, l’indépendance permettant de même de faire accéder les algériens à la dignité d’homme libres et d’autre part, l’existence, a contrario, chez un certain nombre de partisans de l’Algérie Française, qu’un projet de fraternisation et de société multiculturelle était possible.
Giesbert démontre au fil des pages que l’art du Général, ce sera d’avancer masqué, en feignant de partager dans un premier temps les vues des militaires partisans de l’Algérie Française pour mieux accéder au pouvoir… avant de leur tourner le dos pour mettre en place le référendum sur l’autodétermination, objectif qui était le sien depuis le départ.
La droite gaulliste, majoritairement coloniale (Michel Debré, Léon Delbecque, Alexandre Sanguinetti…), s’inscrit dans la tradition de Tocqueville qui justifiait en 1840 la colonisation au nom d’une visée émancipatrice à l’image d’un Jacques Soustelle, ethnologue de gauche devenu gaulliste après son ralliement aux Forces Françaises Libres. Cette droite considère que l’objectif est bien l’intégration des Algériens à la citoyenneté française, ce qui passe par la réconciliation et la nécessité de retrouver la confiance.
De Gaulle ne partage nullement cette vision, persuadé dès 1945 qu’il « convient de limiter l’afflux des méditerranéens et des orientaux qui ont , depuis un siècle, profondément modifié la population française », confiant en privé qu’il défend pour cette raison l’indépendance, même si, pour s’attirer le soutien de ses cadres et de l’armée, il se déclare partisan de l’Algérie Française, s’appuyant pour ce faire sur ses deux bras armés que sont le Général Jacques Massu et Raoul Salan, commandant supérieur interarmées de l’Algérie.
Ce sont eux qui seront à la manoeuvre pour organiser le coup d’Etat à Alger le 13 mai 1958, faisant planer une extension de l’opération sur l’hexagone, et poussant le Président du Conseil, René Coty, à remettre les clefs du pouvoir le 29 mai au Général de Gaulle, lequel forme un gouvernement avec Guy Mollet, le responsable socialiste de la SFIO.
Le Général est élu le 21 décembre 1958 au suffrage universel indirect (ensemble de grands électeurs). Une fois élu, il change de posture et parle d’auto-détermination. préparant les esprits au référendum sur l’indépendance.
De Gaulle reste persuadé qu’il faut se débarrasser de l’Algérie, la France n’étant pas capable, selon lui, d’absorber économiquement et culturellement le déferlement migratoire de millions de français musulmans.
Outre l’appauvrissement sur l’hexagone que provoquerait le coût du maintien de notre présence en Algérie, l’ assimilation n’est pour lui qu’une chimère, un « attrape couillon » comme il dit.
Il faut donc quitter l’Algérie, dût- il y avoir comme au prix à payer pour ce départ la création d’un Etat islamo-marxiste, policier et corrompu.
Les pieds noirs manifestent le 24 janvier 1961.De Gaulle n’exclue pas de faire tirer sur la foule.
Les gaullistes partisans de l’Algérie Française se sentent trahis devant une telle duplicité et le font savoir. Massu est démis de ses fonctions et Salan demande sa mise à la retraite.
Mais la rancœur est profonde chez ceux qui ne supportent pas que l’on ait envoyé des soldats à la mort pour un scénario aussi machiavélique.
S’estimant abusés par De Gaulle, quatre généraux (Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller) tentent un putch à Alger le 21 avril 1961, tentative avortée au bout de quelques jours en raison du faible soutien des militaires que de Gaulle avait exhorté à la désobéissance et de la forte mobilisation d’union nationale organisée à Paris.
Challe est emprisonné mais les insurgés (gaullistes radicalisés et extrême droite) vont s’organiser autour d’Edmond Jouhaud et de Raoul Salan, tous les deux en fuite, en créant l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS), responsable d’une série d’attentats.
En octobre, de Gaulle souhaite en finir au plus vite et enfonce le clou au conseil des ministres : « c’est une fiction de considérer ces gens là comme des français pareils aux autres ».
Il signe les accords d’Evian le 18 mars 1962 mais tout n’est pas terminé.
Le 26 mars, l’armée tire à Alger sur une manifestation pacifique organisée par les partisans de l’Algérie Française : 80 morts. Les attentats de l’OAS et du FLN perdurent des deux côtés de la Méditerranée.
Jouhaux est finalement arrêté et condamné à mort tandis que Salan, lui aussi arrêté, est condamné à perpétuité, excellemment défendu par Maître Tixier-Vignancourt qui transforme le procès en celui de Gaulle, provoquant la fureur de ce dernier.
Impitoyable, le général rejette la demande en grâce de Jouhaux malgré les insistances de Foyer, Malraux, Pompidou et Giscard d’Estaing.
La Cour de cassation ajourne néanmoins la mise à la mort laissant le temps aux deux prisonniers d’abjurer l’OAS de cesser ses combats.
Le premier obtiendra la grâce présidentielle en 1962, le second sera amnistié en 1968.
Qu’à cela ne tienne, De Gaulle ne s’opposera pas aux exécutions de ses anciens soutiens comme Degeldre ou Thiry, l’ingénieur militaire auteur de l’attentat du Petit-Clamart.
Les insubordinations militaires par contre se multiplient, certains comme le Général Larminat, Président du haut Tribunal Militaire et Compagnon de la Libération, préférant se suicider.
Le 8 avril 1962, le référendum en métropole obtient 90 % de oui, suivi d’un second référendum le 1er juillet 1962 en Algérie.
La France reconnait l’indépendance le 3 juillet 1962, laissant non réglée la question des harkis er des pieds noirs.
A la question qu’il avait posée à de Gaulle à l’issue d’un déjeuner, Albert Camus avait eu cette réponse laconique : « ils auront le sort qu’ils auront mérité ».
Tel était le général, décrit par Giesbert au fil du livre comme cynique, impitoyable, machiavélique, sournois, menteur, insensible, manœuvrier, sans vergogne.. mais lucide et visionnaire, c'est indiscutable.
Tout sauf naïf le général, moins naïf que certains généraux comme Massu, le grognard, partisan de l’Algérie Française mais resté gaulliste en toutes circonstances comme en témoigne cet échange légendaire :
« Alors Massu, toujours aussi con ? » « Toujours gaulliste mon Général ».
Quand le père d'Alix fréquentait l'école d'Erquelinnes
L’année qui s’achève aura été celle de la célébration du centenaire de la naissance de Jacques MARTIN (1921-2010), créateur du personnage d’ALIX, esclave gaulois affranchi des romains et devenu émissaire de César, et ancien collaborateur d’Hergé avec lequel il partage le dogme de « la ligne claire » pour reprendre les termes de l’Ecole de Bruxelles.
Saluons, à cet égard, le très bel article d’Olivier Delcroix dans « le Figaro » de ce vendredi.
Beaucoup d’historiens spécialistes de l’Antiquité et de latinistes, au premier rang desquels l’académicien Erik Orsenna, ne cachent pas l’influence décisive que cet auteur joua sur leur attirance pour cette période de l'histoire.
Ses ouvrages ont parfois soulevé quelques vagues comme "La Griffe Noire" et " Les Légions perdues" , en période de la guerre d'Algérie , qui furent interdits d'exposition en France pour incitation à la haine et à la violence.
Jacques Martin explique que c'est Goscinny qui a « sorti de l'ombre » ces deux albums : « Il est allé gueuler dans un ministère, taper sur la table pour débloquer la situation ! Je dois ça à Goscinny ! ».
Auteur de 70 albums vendus à 12 millions d’exemplaires et traduits dans seize langues, Jacques MARTIN fit des études à l’Ecole des Arts et Métiers d’Erquelinnes.
Raison de plus pour lui rendre hommage dans nos médiathèques !
(Photo d’albums empruntables à la médiathèque « L’Oiseau-lyre »)
La maltraitance animale au menu des repas de réveillon
La loi de lutte contre la maltraitance animale et pour conforter les liens entre les animaux et les hommes a été promulguée le 30 novembre 2021.
En quoi cette loi intéresse les maires ?
L'identification obligatoire de tous les chats et les chiens domestiques (actuellement seuls les chiens nés après le 6 janvier 1999 et les chats nés après le 1er janvier 2012 sont concernés) apparaît comme une bonne chose dans la mesure où actuellement, parmi les chats errants que les municipalités stérilisent à leurs frais, on trouve un certain nombre de chats non pucés mais qui peuvent avoir un propriétaire, lequel, lorsque le chat sera était remis en liberté, pouvait se satisfaire d’avoir fait supporter à la commune le coût de l’identification et de la stérilisation.
Les dispositions sur les fourrières sont revues. Les communes pourront confier cette mission à des associations disposant d’un refuge.
Cela se pratique depuis longtemps dans le cadre de convention d’objectifs (subvention associative) ou sous forme de délégation de service public (après mise en concurrence).
L’obligation pour le maire de faire stériliser les chats errants sur sa commune, prévue par le texte initial, a été remplacée par une expérimentation sur cinq ans d'une action coordonnée contre la prolifération de chats errants par l'État et les collectivités locales volontaires.
Cette disposition interpelle puisque, selon l’article L 211-27 du Code Rural, les chats « errants », à l’initiative du maire, peuvent être stérilisés et identifiés puis relâchés sur les lieux où ils ont été capturé . On ne saisait pas très bien la valeur ajoutée d’une convention avec l’Etat.
Actuellement , notre commune met des cages à disposition des administrés pour piéger ces chats errants afin de les faire stériliser par la vétérinaire local, avec l’aide financière de la Fondation B.Bardot.Une convention de partenariat avec la SPA permet également d’accréditer ses agents pour procéder, si besoin, à l’enlèvement de ces chats.
L’interdiction d'ici 2028 de la détention et du spectacle d'animaux sauvages dans les cirques itinérants (et d'ici 2023 l’acquisition et la reproduction de ces animaux). Si les cirques ne trouvent pas de solution d’accueil, des solutions devront être proposées (parcs zoologiques ?) pour recueillir ces animaux. S'il n’en existe pas, un décret devra permettre aux cirques de les conserver.
Ce qui promet encore quelques années de débat dans les communes où la demande de stationnement des cirques est récurrente.
C’est un enjeu économique et culturel.
Plusieurs milliers de cirques existent en France, faisant vivre autant de familles. La visite d’une ménagerie représente souvent un tiers de leur chiffre d’affaires me disait il y a quelques années, Raoul Gibault, le directeur du grand cirque « Médrano ».
Force est de constater qu’en empêchant les cirques de détenir des animaux « sauvages », la loi les prive de leur outil de travail et de ce qui a contribué (avec les clowns) à la singularité de la culture circassienne.
Aujourd’hui, on interdit les lions, demain ce sera les chevaux… et après demain, pourquoi pas les carassins dorés… On aura quand même du mal à croire que le spectacle d’animaux sauvages serait une maltraitance alors que la corrida, la chasse à courre et les combats de coqs, toujours autorisés, relèveraient de la chorégraphie ! Le législateur fait parfois preuve de mauvaise foi.
Tout en comprenant les motivations des militants de la cause animaliste quant au refus d’extraire un animal sauvage de son milieu naturel, n’était-il pas plus opportun de trouver un compromis et d’autoriser ces cirques à perpétuer leur savoir faire et leur culture en acceptant la détention d’animaux issus de la reproduction en parc zoologique ou au sein des cirques eux-mêmes ?
Il serait plus utile de créer des commissions de contrôle inopiné du bien être animal avec des membres qualifiés pour sanctionner tout acte de maltraitance.
Décidément, l’actualité vient mettre la maltraitance animale au coeur des débats.
La récente décision de la municipalité de Lyon, suivant en cela celles d’autres villes gérées par les écologistes, de bannir le foie gras des buffets officiels, est un acte militant.
Ce qui est étonnant , c’est que la loi contre la maltraitance animale a laissé ce sujet du gavage forcé de côté pour mieux cibler les cirques.
Point n’est pourtant besoin d’avoir lu Bourdieu pour comprendre qu’un tel « oubli » renvoie au concept de « culture de classe » (celle du foie gras et de la chasse à courre d’un côté, celle du cirque forain de l’autre).
Ce qui me choque le plus dans cette histoire, c’est que ces municipalités admettent finalement que jusqu’alors, elles servaient du foie gras... au frais des contribuables.
Les petites communes, dans leur immense majorité, sont de ce point de vue un exemple : lorsqu’elles organisent un buffet lors des rares cérémonies qu’elles organisent (celle des voeux du maire par exemple), elle proposent bien souvent des productions fabriquées et servies par l’équipe municipale comme les chouquettes ou les galettes de la nouvelle année…
Rappelons néanmoins pour les communes qui resteraient attachées à la préservation d’une filière d’emploi, qu’il est toujours possible de proposer du foie non issu du gavage et même du foie bio !
Dans ce domaine, comme pour les animaux de cirque, il est ainsi possible de ne pas tomber dans l’animalisme intégriste et de préserver le patrimoine culturel et l’emploi.
GEMAPI et curage des ruisseaux
Echanges insuffisants en amont de cette séance plénière, uniquement abordés sous le prisme de la fiscalité mais pas de son contenu qui aurait mérité, à elle seule, une conférence des maires.
Cette nouvelle compétence donne à une autorité publique unique, la Communauté d’agglomération, le soin de gérer et de concilier la gestion des milieux aquatiques et la prévention des risques d’inondations,
Sauf que la petite musique que j’entends, c’est que le curage des ruisseaux ne relèverait pas de la compétence Gémapi mais des propriétaires riverains.
Certes, la loi Gémapi ne retire pas aux riverains le devoir d’entretenir des ruisseaux… mais elle ne leur octroie pas le droit d’y réaliser des travaux type curages et traitement des boues, modification des berges, barrages, etc. ayant un impact sur le milieu aquatique ou sur la sécurité publique.
Cela était auparavant de la compétence facultative de l’Agglo (cf.la Solre) avant de devenir une compétence obligatoire le 9 février 2017, par la délibération du conseil communautaire adoptant la compétence obligatoire Gémapi.
C’est d’ailleurs à ce titre, je suppose que l’Agglo a récemment réalisé l’aménagement du fond du lit de la Hante.Mais quid des autres cours d’eau, y compris des ruisseaux ?
Bref, une taxe pourquoi pas… mais nous avons besoin de clarté et d’un projet détaillé du contenu de la compétence Gémapi déclinée sur le territoire.
En contrepartie des recettes qui seront perçues, nous avons besoin de connaître les études et les actions prévues en 2022 : je lis 469 000 € collectés en 2022 et 200 000 € d’études à mener alors qu’il y a urgence à mener certaines actions notamment à curer des ruisseaux qui ne l’ont pas été depuis plus d’une décennie.
En d’autres termes, la Gémapi ne se limite pas à l’inscription d’une recette supplémentaire mais suppose un budget faisant apparaître :
Dans les dépenses , une estimation des dépenses d’études et d’aménagement et dans les recettes : le produit la taxe mais aussi les aides de l’Union Européenne et celles de la Région et du Département puisque, même si ces instances ne peuvent plus directement intervenir dans ce champ, elles peuvent accompagner financièrement des opérations en vertu de leur compétence d’appui au développement des territoires ruraux pour les départements ou d’aménagement durable des territoires pour les régions.
Enfin sur un niveau opérationnel, l’agglomération est-elle en capacité d'exercer en interne la compétence GEMAPI ou au contraire doit-elle la confier, par transfert de compétence ou délégation de compétence, à une structures spécialisée : un syndicat mixte ? Un établissement public d'aménagement et de gestion des eaux (EPAGE) ?