Eric Pastika nous a quittés
C’est avec surprise et peine que j’ai appris le décès d’Eric Pastyka ce matin.
Avec son allure enjouée, il gardait le contact avec quelques anciens camarades et compagnons de route.
Je le voyais de temps en temps en mairie où nous confrontions nos points de vue, notamment sur les analyses de JP Chevènement (son mentor en politique) et sur l’actualité intercommunale pour laquelle il continuait à manifester un grand intérêt.
Issu tous les deux du mouvement de jeunesse « lambertiste », nos chemins s’étaient ensuite séparés (sans que nous perdions notre amitié réciproque) pour converger plus récemment autour de la problématique du souverainisme.
Et les deux vieux militants ne se quittaient jamais sans avoir partagé leur immense bonheur d’être grand-père.
Faut-il instaurer la gratuité des cantines ?
L’engagement de Jean-Luc Mélenchon à mettre en place la gratuité dans les cantines scolaires ne peut laisser les maires indifférents.
Nous savons que le prix de la cantine peut être dissuasif pour certaines familles et c’est la raison pour laquelle les municipalités ne répercutent pas intégralement le coût du service sur le prix du repas.
A tel point qu’un papa au chômage dont l’enfant hyperactif pose des problèmes le midi et à qui je proposais de reprendre l’enfant pour qu’il puisse passer un moment au calme avec lui me répondait d’ailleurs récemment : « non, je préfère le laisser, cela me coûte moins cher »
La règle, en effet, c’est souvent de ne pas intégrer le coût du personnel, ce qui ferait doubler le prix des repas, cette charge étant alors supportée par l’ensemble des contribuables.
C’est le principe d’un service public équitable.
Lorsque les communes font le choix de la gratuité totale, elles font payer les services par les contribuables mais cela n’est pas sans poser un problème : le contribuable de la commune doit-il payer pour les enfants domiciliés sur d’autres communes, sachant qu’assurer la gratuité pour la majorité et la refuser pour quelques-uns serait les stigmatiser…
Mais le problème essentiel que soulève à mon sens cette généreuse proposition, c’est qu’elle passe à côté de la question essentielle.
J’ai pour habitude depuis plusieurs années d’être deux fois par semaine à la cantine (une collègue prend deux autres jours) pour appuyer les agents, veiller à ce que tout se passe bien et surtout à nous assurer que les enfants mangent correctement.
Or, le constat, c’est que lorsque avez quarante enfants de maternelle à table, les deux ou trois agents qui doivent servir, couper la viande, déposer les assiettes, remplir les verres, stimuler les enfants sont vite débordés.
Impossible pour le personnel d’accompagner les enfants et de leur donner à manger…Et la commune, sauf à mettre un agent pour quatre enfants (ce n’est pas de trop) et donc à faire exploser les prix ou les impôts, se trouve désarmée.
Certaines écoles privées où se côtoient le premier degré et le collège peuvent inviter des collégiens à aider les petits pour manger en contrepartie de la gratuité du repas.
Mais cela est impossible lorsque le restaurant scolaire n’accueille que des maternelles et des primaires.
C’est pourquoi j’ai fait le choix d'être présent deux fois par semaine, tout simplement pour donner à manger aux quelques enfants qui, sans cela, ne mangent pas.
J’avoue que c’est d’ailleurs à chaque fois un grand moment de bonheur car les bambins sont heureux de voir « monsieur le maire » lui posant parfois des questions curieuses du style « c’est toi qui allume les lumières le soir ? « (dixit).
La gratuité ne réglerait en rien le problème. Ce n’est pas que le repas est gratuit ou payant que l’enfant mange. C’est d’abord parce qu’un adulte l’accompagne. Or, la gratuité ne donnera pas de personnel supplémentaire.
Confrérie ou confrairie ?
« Une nouvelle terrine pour la confrairie » de la terrine de foie de porc.
C’est en lisant l’article de ce lundi dans la Voix du Nord que je sursaute .Réflexe probablement lié à mon jeunesse durant laquelle j’ai écrit et publié mon premier ouvrage sur la confrérie des charitables de Saint-Eloi.
Pourquoi « confrairie » et pas « confrérie » ?
Le terme de « confrairie » au était en usage au XVIIe siècle mais ne l’est plus depuis belle lurette.
La langue a aussi sa logique. Une confrérie rassemble des membres qui se comportent comme des frères pour former une véritable communauté.
Préférer « confrairie » à « confrérie », c’est compliquer inutilement les choses et surtout propager une orthographe inexacte.
Le journaliste n’y est pour rien, il a repris l’intitulé exact de l’association des amis de la terrine de foie de porc.
Mais à une époque où on se lamente de la baisse du niveau en français, il est inopportun d’écrire comme des cochons.
Todd, Mélenchon et Dupont-Aignan
Emmanuel Todd se livre sans détours et avec la franchise qu’on lui connait dans le JDD.
Un par un les candidats sont écartés par ses jugements féroces mais justes.
Au final, il en reste deux qui ont sa sympathie : Mélenchon et Dupont-Aignan.
Mais, il ne peut voter Mélenchon qui veut sortir de l’Otan alors que pour échapper à la toute-puissance de l’Allemagne, ce n’est pas le moment pour lui de dénigrer les américains dont le président n’aurait pas que des défauts.
Quant à Dupont-Aignan, Todd dit que « sa constance patriotique force l’admiration et il a une netteté comme personne qui manque à Mélenchon ».
Alors où est le problème ? « Il est de droite et je suis de gauche » confie Todd « mais j’adorerais que les électeurs de droite, touchés par la grâce patriotique et sociale, votent en masse pour Nicolas Dupont-Aignan ! ».
Or, il n’en manque pas des électeurs de gauche qui voteront Dupont-Aignan, non pas parce que la gauche et droite n’existent plus mais parce qu’il existe des moments où le choix des idées et des hommes doit prévaloir sur les affinités idéologiques.
J’ajoute, puisque Todd aime la clarté, que l’une des césures à mes yeux entre ces deux brillants candidats concerne la problématique des frontières et donc par conséquent la question de la gestion migratoire, trop imprégnée à mon sens d’angélisme révolutionnaire chez Mélenchon, héritier de l’internationalisme prolétarien dans sa volonté d’accueillir tous ceux qui le souhaitent, là où Nicolas Dupont-Aignan déroule des propositions réalistes fermes mais toujours humanistes et pas si éloignées qu’on le croit d’une pensée de gauche qui a toujours dénoncé dans la présence d’une surpopulation de main d’œuvre à bon marché (« l’homme par la femme, l’adulte par l’adolescent et l’enfant, un Yankee par trois chinois » dixit Marx « le Capital/ 7e section / livre XXV) une arme des industriels pour tirer les salaires à la baisse.
CNI : les bugs qui donnent le blues...
Depuis début mars, les petites communes se sont vues retirer la réception des demandes de carte d’identité nationale au profit des communes pourvues par l’Etat d’un dispositif de recueil d’empreintes numériques., Jeumont dans notre cas.
Outre que les habitants des petites communes ont encore perdu un service de proximité, le problème se complique lorsque la machine tombe en panne comme c’est le cas depuis une semaine.
Les usagers vont en mairie de Jeumont et reviennent en mairie de Marpent pour déposer leur demande mais impossible désormais pour nous de répondre.
Il y a des bugs qui donnent le blues…
Hommage aux déportés civils de Moeuvres
On a tendance à l’oublier mais les déportations civiles ont eu lieu durant la première guerre mondiale pour accomplir des tâches que les allemands ne voulaient pas faire.
Ces civils, belges et français, se retrouvaient ainsi sur des chantiers avec des prisonniers de guerre.
En novembre 1916, 2500 civils dont plusieurs centaines de sambriens sont envoyés en travail obligatoire à Moeuvres, près de Cambrai, pour y creuser les tranchées des soldats allemands faisant partie de la ligne de front Lens – Chemin des Dames.
80 marpentois en font partie, 120 jeumontois également, d’autres venant des communes avoisinantes.
Le travail pénible, les privations de nourriture, les brimades font de ce chantier un véritable enfer dans lequel 16 marpentois vont laisser leur vie.
A l’occasion de la commémoration des évènements 1914-1918, l’association Moeuvres Historique, présidée par Mme Karine Déprez et M.Gérard Sétan, maire commune de Moeuvres, ont organisé deux jours de célébration les 18 et 19 mars, comportant notamment l’inauguration d’une stèle en souvenir de ces déportés.
Le maire de Marpent, accompagné de son épouse ainsi que Claude Ménissez, maire de Colleret, ont participé à cette cérémonie au cours de laquelle les deux élus ont été a été invités à prendre la parole, après s’être recueillis devant la stèle.
Les sénateurs Jacques Legendre et Delphine bataille, de même que l’historien maubeugeois Jean-Claude Decamps, participaient à cette commémoration.
Ethique religieuse et répartition des dividendes