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Le blog de Jean-Marie Allain
Articles récents

Les petites communes et l'enjeu de la lecture publique

22 Janvier 2024 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Après que l’on nous ait assénés maints discours sur les nouvelles technologies et nous avoir incités à mettre des tablettes et des écrans interactifs dans toutes les classes, il faut aujourd’hui se résoudre l’évidence : la frénésie numérique nous prépare à des cohortes d’ignares comme le démontre Michel Desmurget, directeur de recherche à l’INSERM,  dans la critique de cette « fabrique du crétin digital ».

Déjà, la Suède, pourtant à la pointe de la pédagogie numérique, a tout arrêté devant le constat de la dégringolade du niveau scolaire, qui touche particulièrement la France.

La France n’en est pas encore là mais le virage est amorcé. Tant mieux. Reste à voir maintenant ce qui sera fait concrètement.

Ce qui est sûr, c’est que cela doit nous interroger en tant qu’élus car nous avons souvent sauté dans le train du numérique sans trop toujours nous demander où cela allait nous mener.

Nul doute que les activités menées par les petites communes mènent autour du théâtre (programmation, ateliers), leurs efforts pour maintenir un service de bibliothèque, y créer des animations, l’interdiction des portables dans les centres de loisirs, leur engouement pour la Nuit de la Lecture qui devrait d’ailleurs être plus fréquente à mon goût, sont des leviers pour sortir des ornières du tout numérique, même si le chantier est gigantesque.

Mais, une piste réside aussi probablement dans le croisement des filières et des métiers, très étanches dans la fonction publique territoriale.

Comment par exemple créer des passerelles entre les centres de loisirs et les bibliothèques, qui, bien qu’occupant parfois des salles  différentes mais dans le même bâtiment et quelquefois aux mêmes heures ! travaillent séparément.

A notre échelle, participer au combat pour aider à retrouver le goût de la lecture passe notamment par ce choix de la collaboration entre services, une collaboration qui peut en même temps se révéler être un moyen pour conforter la coopération et les liens entre les agents qui travaillent dans ces lieux où la transversalité n’est pas toujours au rendez-vous.

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Agrément Citéo, trompe - l'oeil pour les collectivités

17 Janvier 2024 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Le tribunal administratif de Lille a récemment annulé le choix la Communauté de Communes du Sud Avesnois (Fourmies) qui avait  abusivement  écarté au profit du groupe SUEZ la candidature de l’entreprise locale Recyclage des Vallées de la famille Flamme.

Il ressort de ce jugement que la sélection d’un centre de tri sous prétexte abusif d’un « agrément CITEO » ou « label CITEO » ne peut pas être un critère d’élimination des entreprises à l’obtention de marchés de tri pour la bonne et simple raison que la loi française ne conditionne par l’octroi des soutiens financiers au recyclage à une telle sélection.

 Il ne faut pas se méprendre sur la portée des appels à projets lancés par CITEO : les centres de tri sélectionnés par CITEO se sont vus accorder uniquement des subventions d’investissement pour la modernisation de leur centre de tri. A contrario, cela signifie que même si les centres de tri non sélectionnés par CITEO ne se voient pas accorder de subventions, ils permettent quand même à leurs clients de bénéficier des soutiens financiers au titre du recyclage s’ils trient les déchets conformément aux standards de recyclage définis dans le cahier des charges des éco-organismes qui s’imposent tant à CITEO, qu’aux personnes publiques qui passent les marchés.

Le prix de tri que Recyclage des vallées a remis à la Communauté de Communes du sud Avesnois (Fourmies) était 30% inférieur à celui de Suez, sans compter, avec l’offre Suez, le surcoût de transport à la charge de la collectivité pour faire 2 allers et 2 retours par semaine jusqu’à Limeil-Brévannes, près d’Orly.

En l’occurrence, lorsqu’une collectivité retient un candidat sous prétexte qu’il est « labellisé » ou « agréé » CITEO et que cela a pour effet de transporter les déchets recyclables à 200 kilomètres du lieu de collecte, alors ce transport impacte les dépenses de la collectivité à hauteur de 400 km aller - retour pour chaque camion avec rejet de plus de 100 kilos de CO2, soit un bilan carbone catastrophique, on peut considérer que la collectivité a été victime (par ignorance, incompétence, naïveté, aveuglement... pour rester dans les euphémismes) d’un effet trompe-l’œil du « label » CITEO, que d’autres pourraient aussi qualifier de miroir aux alouettes ou de poudre de perlimpinpin.

 Lorsque la collectivité ne tient pas compte dans son examen des offres de ces coûts externes, l’aveuglement peut être à juste titre qualifié de malhonnête.

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Déchets : David peut gagner contre Goliath

13 Janvier 2024 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Notre entreprise locale Flamme -Recyclage des Vallées  vient de gagner un recours précontractuel contre la Communauté de Communes Sud Avesnois (CCSA) , dans le cadre de l’Appel d’Offre Tri qui avait été attribué au centre de tri Suez de Limeil-Brévannes ( Val-de-Marne).

Recyclage des Vallées  était beaucoup mieux placée financièrement, avant déduction des soutiens Citéo.

Mais, la CCSA avait déduit de l’offre Suez les soutiens Citéo et ne les avait pas déduits de  l’offre Recyclage des Vallées.

Leur argument reposait que Suez est labellisé et que Recyclage des Vallées ne l’était pas. Donc la CCSA aurait droit à des soutiens financiers Citéo avec Suez auxquels elle n’aurait pas droit si elle confiait le tri à Flamme-Recyclage des Vallées.

Cette dernière, avec une rare pugnacité, avait plaidé un traitement inéquitable en sa défaveur puisqu’il ne respecte ni l’arrêté ministériel échu au 31/12/23, ni le nouvel arrêté ministériel qui abroge l’ancien, en vigueur depuis le 1er janvier 2024, seule base légale régissant les rapports entre l’État et Citéo.

Le juge a donné raison à Flamme -Recyclage des Vallées, considérant que l’arrêté de 2016 permettait déjà à la collectivité de toucher ses soutiens Citéo en faisant trier par Recyclage des Vallées des matériaux recyclables, y compris en Extension des Consignes de Tri, ce que l’arrêté de 2024 n’a fait que renforcer.

Le juge a donc bien fait la différence entre d’une part un centre de tri ayant obtenu une subvention d’investissement pour investir dans une ligne de tri, qui n’est accordée qu’aux lauréats du concours de Citéo, et d’autre part des soutiens financiers à la tonne triée qui sont constamment dus aux collectivités, que le centre de tri ait obtenu ou pas une aide à l’investissement de Citéo.

Avec ce jugement, Flamme-Recyclage des Vallées a démontré que la « labellisation » ou « l’agrément », retenus comme prétexte par une majorité d’élus de notre territoire pour écarter un entrepreneur local qui refuse d’être le vassal des potentats locaux étaient bel et bien de l’enfumage total.

Ce jugement fera donc jurisprudence et pourrait créer un forme d'effet papillon sur toutes les autres décisions adoptées sur la base du même argument.

Ainsi, c’est cet enfumage, agrémenté notamment de tableaux truqués, qui a donné lieu à la dissolution du Syndicat Mixte de l’Arrondissement d’Avesnes, dissolution contestée par d’autres élus de ce même territoire et aujourd'hui renforcés dans leur conviction qu'ils avaient raison.

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L’ELECTRO - MOBILITE DONNE DES SECOUSSES AUX TERRITOIRES

9 Janvier 2024 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Au motif de produire du foncier industriel pour capter les opportunités d’implantation liées à l’électro-mobilité – elle en est parfaitement légitime avec Maubeuge Construction Automobile – la Sambre a décidé de sacrifier son aérodrome.

Cela peut paraître anecdotique, mais en réalité, le site est majoritairement en zone Agricole au Plan Local d'Urbanisme Intercommunal, en dehors des hangars et des tours de contrôle. Ce qui signifie que plus de 80 ha de terres agricoles risquent d’être sacrifiés au seul motif que la Communauté d’agglomération Maubeuge Val de Sambre en est propriétaire.

Le « lancement » des études a été acté en conseil communautaire avec 15 voix contre et 10 abstentions sur 82 votants… En réalité, de nombreuses études et démarches ont déjà été menées en catimini, à commencer par une candidature au fonds… friche.

 A proximité se situe un captage d’eau potable prioritaire, classé Grenelle au vu de la dégradation de la qualité de son eau et représentant 20% des ressources en eau potable de l’arrondissement. Le site n’est raccordé à aucun réseau et n’est accessible que par des chemins ruraux. Dit autrement, il cumule tous les handicaps en termes de logistique et d’impacts environnementaux.

Ce triste spectacle est un effet pervers du Zéro Artificialisation Nette qui va pousser les communes et intercommunalités – qui veulent toutes évidemment leur « gigafactory » avec la vallée de la batterie - à consommer le foncier public dans une grande précipitation, au mépris total de la démarche rationnelle, et notamment d’une analyse multicritères.

 Le cas de la vallée de la Sambre ne doit pas être anecdotique, les vieilles lunes pouvant toujours retrouver de leur brillance pour peu qu’elles soient ripolinées d’industrie verte…  

 La situation devient encore plus ubuesque lorsqu’on sait, selon le site Cartofriches du CEREMA, que tout site, pour faire  l’objet d’une candidature au "Fonds friche", doit être préalablement soumis à la délibération de la collectivité.

Si l’Etat donnait une suite favorable à cette demande, cela signifierait qu’il considère en friche n’importe quel site qu’une collectivité voudrait tartiner… On imagine aisément combien les élus s’y engouffreront quand ils découvriront l’astuce…

A ce compte, s’il prenait l’envie au Maire de Roubaix de ne pas seulement raser l’Alma mais toute sa ville, il lui suffirait de candidater au fonds friche pour 100% du territoire communal soit cartographié comme en friche par le CEREMA.

Espérons que cette honorable organisme garde l’indépendance de la rigueur scientifique qui a fait son utilité.… Nous n’osons pas imaginer que le désengagement de l’Etat, contrebalancé par l’adhésion et le financement des collectivités locales, amène le CEREMA à abdiquer son indépendance et la qualité de son expertise à servir le projet politique local.

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Un projet de Zone économique sur l’aérodrome de la SALMAGNE

20 Décembre 2023 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Un projet de Zone économique sur l’aérodrome de la SALMAGNE

La loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) impose aux élus d’imaginer un autre modèle de développement spatial que celui de l’étalement.

Pour faire court, il est demandé aux élus , à la fois dans ce cadre de l’artificialisation contrôlée et de la demande récurrente de grands terrains aménagés, notamment pour répondre aux besoins nés de l’électrification  du parc automobile, d’engager les études visant à engager la procédure de fermeture de la Salmagne en vue d’y aménager une zone d’activités d'une centaine d' hectares et pouvant générer « 2 à 3000 emplois ».

Soulignons d’abord notre étonnement devant une démarche qui consiste à demander un vote aux conseillers communautaires sur un sujet aussi important sans avoir informé préalablement les élus , ni échanger avec eux dans le cadre des instances communautaires, ni même sans joindre un plan et une note argumentaire en annexe du projet de délibération.

Et admettons la légitime interrogation devant une démarche oubliant la question des friches  industrielles qui représentent pourtant un véritable atout pour la réindustrialisation puisqu’en tant qu’anciennes zones d’activités, elles sont généralement déjà connectées aux réseaux d’eau, d’électricité ainsi qu’aux réseaux routiers et ferroviaires.

La friche de Sambre-et-Meuse en est un exemple puisqu’elle est connectée, via le ferroviaire, à la logistique fluviale par la plate-forme multimodale de Ghlin Baudour, si toutefois on travaille dans une logique d’usine du futur.

Cette réflexion sur le potentiel économique des friches avait pourtant été abordée a Maubeuge même le 4 avril 2023 par l’association « Vallée d’Avenir » de Mme Nathalie Renard dans une journée prémonitoire puisque le rapport de mobilisation pour le foncier industriel remis au gouvernement fin juillet 2023 par le préfet Mouchel-Blaisot confirme une stratégie nationale de mobilisation pour le recyclage du foncier industriel , stratégie déjà inscrite dans le Schéma Régional d'Aménagement, de Développement Durable et d'Egalité des Territoires (SRADDET) qui insiste sur l’importance du report modal sur le fluvial et ferroviaire dans le cadre de la transition énergétique.

Le premier argument pour évacuer le sujet des friches, c’est leur superficie eu égard à la problématique des « gigafactories », sous jacente à cette délibération.C’est passer sous silence l’absence totale de diagnostic sur le potentiel foncier que représentent les friches sur notre territoire.

Le second argument affirme que le coût de la dépollution est trop élevé. Pourtant, la dépollution n’est pas toujours financièrement  insurmontable comme en atteste l’excellente reconversion  de la friche DESVRES à Louvroil par le Centre de Tri Recyclage des Vallées, un exemple national de par la qualité de la reconversion entièrement financée par l’entreprise.

Et s’il est vrai que la dépollution coûte cher, outre qu’en cas de maîtrise d’ouvrage  publique, il existe tant au niveau de l’Etat que de l’Union Européenne les fonds prévus pour le recyclage foncier et la dépollution, cela coûte de toute façon moins cher que de continuer à consommer des terres agricoles au péril de la santé humaine et des écosystèmes.
Affirmer à ce stade que la réalisation d’une telle zone semble une nécessité est une gageure dans la mesure où elle côtoierait l’aire de captage franco-belge du forage d’eau potable de Vieux-Reng - Lameries dont on sait qu’il alimente le pôle Est de l’Agglomération mais  la qualité de l’eau est fragile au point que les belges ont préféré fermé le leur.

La circonspection se confirme à la lecture du projet de délibération qui donne l'impression que la Salmagne est déjà classée en zone industrielle au PLUi et que le choix du changement d’usage serait presque une simple formalité.

Pourtant, si l’on excepte les hangars côté avions et côté parachutistes classées en zone économique, l'aérodrome est principalement classé en zone Agricole au PLUi.

On parle donc bien d’artificialisation de terres agricoles pour une superficie qui équivaudrait, pour ce seul site, à consommer ce que prévoyait la CAMVS sur toute  la durée du SCOT (2017-2029 - de mémoire), document qui devrait donc être revisité car il s'agit d'un projet d'Arrondissement, tout comme les  PLU concernés  après enquête publique.

Comparativement, sur les 10  gigafactories identifiées en France, les 4 sorties de terre ou en projet en Région   ne sont pas dans ce cas de figure puisqu’elles ciblent du foncier déjà classé en zone à vocation économique.

Même si on accepte de ne pas se focaliser sur l’électromobilité, la délibération  étant suffisamment évasive pour l’admettre, les risques d’échec des méga-zones bien desservies existent près de chez nous.

GEOTHERMIA, parc d’activités de 50 hectares livré en 2017, alimenté par la géothermie situé à la sortie de Mons, connecté à l’autoroute où passent 86.000 véhicules par jour, à 30 min de Bruxelles n’a attiré qu’une seule entreprise en 6 ans pour moins de 9 hectares, à deux pas de l'aérogare de Gosselies, non loin de la friche de 90 ha de Caterpillar.

On ne peut qu’être étonné devant les chiffes d’emplois annoncés sans aucune donnée factuelle à l’appui et lorsqu'on sait que la robotique et l'intelligence artificielle vont drastiquement diminuer la présence humaine au pied des machines.

Dans sa rédaction actuelle, le projet de délibération demeure très évasif sur le type d’activités attendues et laisse davantage exprimer un sentiment de frustration et une réplique précipitée à la prise de conscience tardive qu’il importe pour un territoire du proposer une offre diversifiée de foncier industriel.

A ce stade, il n’est certes guère pertinent de refuser le principe de la création d’une grande zone d’activités mais d’en contester la méthode de gestation et l’étroitesse de vue sur laquelle elle débouche et de solliciter à ce titre un report du vote.

Il n’est en effet pas cohérent de se prononcer sur le principe d’une fermeture éventuelle de l’aérodrome sans disposer d’une part d’un schéma intercommunal du potentiel foncier à vocation économique, sujets que ni le SCOT, ni le Projet de Territoire, ni le PLUI, n’ont réellement anticipés, contrairement à ce qui s’est passé il y a 50 ans avec la zone de Grévaux -  les - Guides, inscrite au Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme et qui accueillera MCA.

La décision rationnelle ne peut se prendre dans la précipitation et ne peut s’appuyer ni sur la séduction, ni sur la persuasion mais uniquement sur la démonstration avec comme base de travail, l’élaboration  d’une grille des sites potentiels identifiant leurs atouts et inconvénients pour les départager selon l’accessibilité routière, ferroviaire, les atouts logistiques, le soutien des acteurs locaux, les enjeux environnementaux, et le niveau d’investissement nécessaire.

L’aérodrome de la Salmagne représente avec le Parc zoologique, un patrimoine vivant et l’un des équipements qui participent, de par sa singularité, à l’image positive de l’agglomération et de son attractivité.

Raison suffisante pour prendre le temps de réfléchir avant de délibérer.
La CAMVS étant propriétaire du foncier, elle gagne déjà deux à trois ans sur les territoires concurrente.

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La passion et le désintéressement doivent demeurer les raisons de l’engagement des maires

20 Novembre 2023 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Selon le Cevipof, une majorité de maires ferait de la revalorisation des indemnités un enjeu prioritaire pour favoriser leur engagement dans la perspective des élections municipales de 2026.

Je me frotte les yeux et j’essaie de mesurer l’écart entre ce qui je lis et ce que je vis. Beaucoup d’élus se sont engagés  comme moi dans l’action municipale, après une longue vie associative où cette notion matérielle était absente et le reste encore aujourd’hui, en dehors de certains clubs sportifs qui ne font pas honneur au sport amateur.

J’avais été durant plusieurs années animateur bénévole dans ma commune qui avait bénéficié d’un « 1000 club » mais qui n’était pas utilisé.

J’ai ensuite créé une structure associative « Loisirs et Culture » qui existe toujours

Puis, parallèlement à ma vie professionnelle, j’ai mis en place en 1990 , dans la foulée de la loi Besson, l’association  « Habitat Pour Tous »» qui a développé le bail à réhabilitation » avec des propriétaires privés et ouvert un foyer d’accueil d’urgence .Cette association, où j’étais bénévole, comptait plus de 20 salariés, une véritable entreprise qui dégageait un bon chiffre d’affaires et des bénéfices réinjectés dans la structure : bref, l’embryon de ce que l’on appelle aujourd’hui l’économie sociale et solidaire.

Durant ces décennies d’engagement je n’ai jamais perçu un centime et je ne suis jamais posé la question. Comme je n’avais aucune idée du montant des indemnités lorsque je me suis embarqué dans l’aventure des municipales.

L’enjeu était alors pour moi de mettre fin à une dérive népotiste d’une équipe qui avait franchi la limite de l’acceptable.

J’avoue par conséquent ne pas comprendre cette notion de « juste indemnisation » eu égard au temps consacré par le maire.

Personnellement, je fonctionne sans secrétaire de mairie depuis plusieurs années, je travaille plus de 10 heures par jour, 7 jours sur 7, je suis joignable 24 h 24 au téléphone par les habitants , je prends deux semaines de vacances par an (tout en restant joignable par les habitants)… c’est une astreinte à laquelle je consens volontiers parce c’est un choix, que font d’ailleurs aussi nombre de responsables associatifs sans jamais percevoir « une juste indemnisation ».

Ce que je regrette, ce n’est pas le montant de l’indemnité, c’est le manque de reconnaissance de l’Etat qui voisine parfois avec le mépris, un mépris que j’ai profondément ressenti au début de ce quatrième mandat.

Nous venions de transformer un passage souterrain sordide en lumineuse bouche de métro. Pour préparer l’inauguration, l’Etat nous a imposés une série de remarques pittoresques pour modifier le carton d’invitation, la commune avait mis le nom de la sous-préfète sur la plaque inaugurale, et finalement, cette dame n’est pas venue, «  retenue par des obligations  de dernière minute » certes mais et sans prendre la peine de me donner un coup de fil ou de venir à une date ultérieure.

Le principal enjeu à mes yeux, ce n’est pas le montant des indemnités, c’est le rétablissement de l’équité entre les maires issus du public et ceux du privé.

Les premiers bénéficient de facilités (congés, mise en disponibilité, absences autorisées explicitement ou implicitement…) que les autres n’ont pas. Voilà le premier scandale démocratique. L’Etat doit garantir le maintien des revenus des maires lorsqu'ils cessent leur activité, dans la limite d’un plafond bien entendu et, pour ceux qui travaillaient dans le privé, le droit à sa réintégration en fin de mandat.

La revalorisation des indemnités ne réglera pas cette injustice entre le public et le privé. La passion et le désintéressement doivent demeurer les raisons exclusives de notre engagement.

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Accessibilité commerces

16 Novembre 2023 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Le constat : Faute de moyens, près d’un million d’établissements recevant du public (ERP) en France ne seraient pas à jour de leurs obligations en matière d’accueil de personnes à mobilité réduite.

Les aides : Afin d’accélérer le processus de mise en conformité, un « fonds territorial d’accessibilité », spécifique aux ERP privés de 5e catégorie et doté d’une enveloppe de 300 millions d’euros sur 5 ans, a été mis en place par l’Etat afin d’accompagner financièrement jusqu’en 2028 ces établissements dans la réalisation des travaux de mise en accessibilité.

A compter du 2 novembre 2023, et jusqu’au 31 décembre 2028, le fonds territorial d’accessibilité (FTA) permettra à l’Etat de subventionner à hauteur de 50% les dépenses de travaux et d’équipements de mise en conformité des établissements recevant du public.

Précision : seront prioritairement éligibles les territoires des collectivités qui recevront des épreuves des Jeux Olympiques. De quoi faire les briller les yeux des visiteurs étrangers.
Pour les autres, on verra par la suite.

Cela fait penser au film « Octobre » d’Eisenstein lorsque certains quartiers de Léningrad furent plongés dans le noir pour permettre à l'équipe de tournage d'avoir une tension électrique suffisante pour l'éclairage. 

Quand le paon fait la roue, il se découvre le derrière écrivait Apollinaire 

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Sénatoriales ; scrutin indécent et ringard

24 Septembre 2023 , Rédigé par Jean-Marie Allain

En serviteurs de l'Etat, les grands électeurs se sont déplacés ce matin en Préfecture du Nord pour départager les 16 listes de candidats.

Cette modalité de vote en « présentiel », qui génère des milliers déplacements, a quelque chose de complètement indécent et ringard à l’heure où l’Etat nous serine la priorité de la lutte contre le réchauffement climatique.

Même si le covoiturage est encouragé par le biais d’une prime de 25 € par personne, il n’en reste pas moins que ces modalités sont particulièrement discutables.
Outre le gaspillage d’énergie et le rejet de CO2, il faut aussi prendre en compte son aspect chronophage pour les élus et les aléas climatiques : peu de chaleur ce matin mais des élus éprouvant pour certains des difficultés à attendre deux heures sur le trottoir (l’un d’eux a été emmené par les pompiers) sans oser imaginer ce qui se passerait en cas de fortes pluies ou d’orages violents….

Alors que l’Etat impose aux communes l’obligation de dématérialiser de plus en plus de services, on se demande pourquoi il ne met pas en place le vote numérique ou par correspondance.

Cela éviterait aussi à certaine têtes de listes de faire le pantin à l’entrée des bureaux de vote, espérant ainsi glaner quelques voix de dernière minute, considérant probablement que l’élu local est un benêt qui vote pour le dernier qui leur aura serré la main.

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Le don du sang et ce qu'il en advient...

25 Août 2023 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Lors d'un entretien ce matin avec  un journaliste du magazine « Factuel » qui prépare un article sur la question du manque ou pas de donneurs de sang dans nos communes, je n'avais pas pas d'exemple précis en tête, si ce n'est une anecdote toute personnelle mais qui semblait rejoindre son souci d'aborder le sujet sous l'angle plus élargi de la rationalité de la gestion des stocks de sang.

Je lui ai donc confié ce souvenir  personnel que je ne résiste pas à l’envie de vous communiquer

Lors de son premier accouchement, mon épouse, infirmière en maternité gynécologie, a subi l’injonction bienveillante de son chef de service, gynécologue, pour recevoir  une transfusion.
Mon épouse, par principe de précaution (une transfusion n’est pas un acte banal) , a refusé, sachant que son hémoglobine retrouverait son niveau normal au bout de quelques semaines.

Son  patron paternaliste lui a lancé  « tu as de la chance de ne pas être ma fille ! » 

Quelques années plus tard, éclatait le scandale du sang contaminé…

 

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Apport volontaire du verre

21 Août 2023 , Rédigé par Jean-Marie Allain

Promenade à Colleret ce dimanche matin 

 

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