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Le blog de Jean-Marie Allain

Services publics dans le rural : les mutés mutins de la PJJ

28 Mars 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #REFORME DES INSTITUTIONS

es Services de la Protection Judiciaire et de la Jeunesse sont, à leur tour, en train de faire les frais de la Loi sur la Réforme Générale des Politiques Publiques… une Réforme qui pêche par sa seule approche comptable et qui oublie la géographie et la spécificité sociologique de certains territoires.

Les Unité Educative de Milieu ouvert (OEMO), services de Protection Judiciaire et de la Jeunesse et donc rattachés au Ministère de la Justice, ont pour mission de mettre en oeuvre les mesures prononcées contre les mineurs délinquants (94,5 % de l’activité) et la protection de l’enfance en danger.

Aujourd’hui, plusieurs services sont menacés dans le Nord, notamment ceux de Douai et Avesnes.

En Avesnois, l’UEMO se situe près du Tribunal de Grande Instance et compte un chef de service, 4 éducateurs, un adjoint administratif et un psychologue à temps partiel. Elle travaille sur mandat des Juges des enfants, juge d’instruction et du Parquet.

Chaque année, environ 300 jeunes font l’objet d’un suivi éducatif.

Depuis plus de 35 ans, compte-tenu de la spécificité de notre arrondissement d’Avesnes, le plus pauvre de France, vaste et aussi peuplé qu’un département comme la Nièvre, le service de la PJJ a créé sur le Val de Sambre, partie urbaine de l’arrondissement,  une Consultation d’Orientation d’Action Educative .

Aujourd’hui, dans le cadre de la Réforme, il est prévu de délocaliser l’UEMO d’Avesnes à Maubeuge, où travaillent 6 éducateurs, une adjointe administrative, un directeur de service et un psychologue à mi-temps (son autre mi-temps est à Avesnes)

Pour quel gain ? L’économie d’un poste d’adjoint administratif.

Or, cette décision ne tient pas compte de plusieurs choses beaucoup plus importantes.

-          L’éloignement du Tribunal sera un handicap pour les familles, souvent très pauvres, dans un arrondissement dont la partie rurale est pénalisée par le coût des transports en commun, par  la faiblesse des moyens de communication, par des temps de parcours extrêmement longs (venant de Fourmies, il faudra compter une journée pour aller à la permanence de Maubeuge).

-          La proximité physique actuelle entre l’UEMO et le Tribunal  permet de bien identifier l’UEMO comme une entité judiciaire d’utilité publique et favorise le cadre solennel nécessaire pour exercer un mandat judiciaire.

-          L’éloignement du service pour les jeunes ruraux sera un handicap pour la mission éducative qui vise à réinsérer le mineur dans son milieu d’origine.

-          Les éducateurs prendront leur service à Maubeuge avant de reprendre la route pour la partie rurale  lorsqu’ils font du domicile, ce qui signifie plus de déplacements et du temps perdu.

-          L’activité en progression du service d’Avesnes (un 3e juge des enfants a d’ailleurs pris ses fonctions en décembre 2009 vu l’importance de l’activité) justifie de surcroît de maintenir l’UEMO près du Tribunal et la Permanence du COAE à Maubeuge.

Il faut dénoncer l’application aveugle d’une Réforme qui enlève toue cohérence à la politique des services publics sur les territoires ruraux et porte atteinte aux intérêts des habitants du monde rural.

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