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Le blog de Jean-Marie Allain

N'attendons pas de pouvoir planter du riesling sur les coteaux sambriens

29 Octobre 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

alsace.JPGLe récent au Colloque organisé à la Cité de la Villette sur les Plans Climat par l’ADEME était opportun ( à un moment où les négociations internationales renvoient une image assez morne) et a manifestement requinqué les 490 participants qui étaient à 99, 9 %, il faut le dire, des convaincus….

Lorsque l’animateur a demandé à l’assistance s’il y avait des maires, jai compris que j’étais le seul maire (mais pas le seul élu néanmoins) , j’étais pas peu fier d’être là…représentant à vrai dire l’agglomération.

 

Mes impressions

 

1°) Niche écologique contre niche fiscale :

 

Les habitants, dans leur vie quotidienne, rejettent 50 % des gaz à effet de serre et doivent donc se sentir pleinement responsables dans la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Il existe à ce titre des aides publiques pour les économies d’énergie ou les équipements de production d’énergie alternative.

 

La lutte contre les déficits publics pourrait bien, paradoxalement, mettre fin à ces aides incitatives.

 

La réduction des déficits publics ne doit pas devenir la bête noire de la lutte contre le réchauffement climatique et inversement.

Il serait juste que les aides pour les économies d’énergie soient maintenues, la question de la production d’énergie alternative étant moins urgente et plus discutable.

 

2°) La transversalité appelle une forme nouvelle de gouvernance :

 

Pour qu’un Plan Climat réussisse, il convient d’en finir avec l’organisation pyramidale de notre système d’organisation (celle qui permet à chaque chef de service d’asseoir ses prérogatives sur son pré - carré) au profit d’un fonctionnement transversal.

C’est ce dont il avait déjà été question avec les politiques de la ville, et qui s’étaient heurtées à ces cloisonnements bien français au point que l’Etat dû imposer en 2001 les GIP pour sortir la politique de la ville du giron des intercommunalités, alternative qui a manifestement échoué puisque, l’Etat ayant du mal à tenir ses engagements financiers,, la dissolution des derniers GIP est à l’ordre du jour, les intercommunalités souhaitant reprendre de manière légitime la maîtrise de la politique de la ville.

Les Plans Climat connaîtront –ils le même destin ?

Cela sera fonction de la volonté politique locale.

L’exemple de l’Alsace est à cet égard remarquable.

Faut dire que s'ils se bougent pas, c'est nous qui allons bientôt planter de la vigne et vendre le Riesling.

Plus sérieusement, nou devons admettre  que la réalité est aussi culturelle, que les Verts allemands ne sont pas loin et que la culture de cette région a toujours été propice à l’écologie.
L’exposé passionné et convaincant de Jo Spiegel, Président de la communauté d’Agglomération de Mulhouse Sud Alsace, en a décoiffé plus d’un.

Pour lui, le Plan Climat n’est pas un OVNI dans l’océan des dispositifs, c’est une autre façon de fonctionner sur le territoire (ce qu’il appelle l’alter-territorialisation).
Par exemple, pas de budget spécifique mais une approche transversale de toutes les décisions budgétaires  (chaque choix communal et intercommunal est décrypté à la lumière de l’impératif climatique).

Afficher des actions Plan Climat relève par conséquent du gadget si au quotidien le mode de prise des décisions ne change pas (c’est un peu comme ces communes qui font un écoquartier sans encourager les économies d’énergie sur le parc ancien).

 

Localement, nous avons entre 15 et 20 ans à rattraper.

Pas de quoi baisser les bras mais de quoi retrousser ses manches.

Planter du riesling sur les coteaux sambriens, cela aurait un côté sympathique mais nous aiderait surtout à noyer notre remords.

 

3°) Les temporalités sont un obstacle supplémentaire :

 

Les élus ont un raisonnement sur le court terme (leur mandat) alors que la question climatique s’inscrit dans la longue durée.

Pour sortir de cette antinomie, le Plan Climat doit proposer des mesures d’évaluation annuelles.

 

4°) Paradoxalement, c’est le niveau international (Kyoto) qui a alerté l’opinion mondiale.

Alors qu’aujourd’hui les Etats piétinent et tergiversent et c’est le local qui « se bouge »

 

5°) Sans la société civile, point de salut :

 

Puisque les habitants contribuent pour moitié au réchauffement, rien ne peut se faire sans eux et sans ceux qui les représentent.

Or, les élus ne sont pas les seuls.

Il y a les associations.

A Mulhouse, elles sont présentes dans le conseil participatif , de même que des habitants tirés au sort.

Et le Plan Climat a été signé par les communes, par des associations et par des organes de presse.

Ailleurs, mais toujours en Alsace, celles et ceux qui s’associent au Plan se voient remettre un badge.

C’est excellent pour la communication et en même temps une façon de les responsabiliser davantage.

 

 

 

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