Les seuls incinérateurs qui ne rejettent pas de dioxine sont ceux qui n’existent pas
27 Avril 2011 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE
Parmi les 1800 substances chimiques dont la toxicité n’a jamais été évaluée, un incinérateur d’une capacité de 100 000 tonnes par an, même aux normes de l’arrêté du 20 septembre 2002, rejette des métaux lourds et de la dioxine, l’une des douze substances mentionnées dans la convention de Stockholm comme les plus dangereuses de notre environnement planétaire.
Invoquer les contrôles prévus par la loi (deux contrôles annuels), c’est oublier que les préavis de contrôle permettent à l’exploitant de sélectionner par avance les produits de combustion.
Invoquer que les dioxines sont détruites au-delà de 800 degrés, c’est occulter qu’elles se reconstituent lorsque le flux gazeux revient entre 275°C et 450°C, ce qui se passe dans les échangeurs de chaleur nécessaires à la valorisation énergétique (ce qui fait dire à mon collègue maire de Manspach, professeur des sciences de la Vie et de la Terre, que « la valorisation énergétique de l’incinération est par essence une déclaration cynique d’infraction préméditée, au sens de la convention de Stockholm » cf son ouvrage « Déchets Ménagers, le jardin des impostures » chez L’Harmattan, recommandé par Sylvie Fontaine,responsable du jardin de Maroilles et que je remercie au passage).
Invoquer que l’exposition aux dioxines se fait à des concentrations infimes, c’est oublier que le mécanisme d’action des dioxines ne connait aucun effet de seuil , c’est oublier que les normes américaines sont fois plus basses et que, sur le plan sanitaire, le seule dose admissible est la norme zéro.
Il n’y a pas d’incinérateur propre.
La dioxine, en effet, est à l’origine de différentes pathologies cancéreuses, et en mesure de modifier les potentialités génétiques et de transmettre à la descendance des anomalies irréversibles.
Au vu des risques, il serait logique que l’exploitant propose aux populations vivant dans un rayon de 30 kilomètres tous les dix ans une analyse graisseuse à sa charge.
Mais l’enjeu sanitaire ne se limite pas à ce périmètre de proximité puisque la contamination se fait par la consommation d’aliments qui peuvent provenir, sans qu’on le sache, de ce même périmètre.
Autrement dit, le contribuable paie une fois l’emballage et ensuite paie pour s’en débarrasser (sans oublier le transport et ses nuisances), et de surcroît paie pour exposer sa santé.
Notre Communauté d’Agglomération va engager un programme de lutte pour la réduction des déchets.
Certes, un tel objectif renvoie d’emblée au problème de la réduction à la source, celle des fabricants.
Mais cela est de la responsabilité des pouvoirs publics.
En amont, cela n’exonère pas les collectivités de leur responsabilité.
Ainsi, les habitants de l’Intercommunalité de la Porte d’Alsace, grâce au tri et au compostage individuel, ont réduit leurs déchets ménagers de 400 à 103 kg/habitant et par an.
Pour arriver à ce résultat, la Communauté de Communes alsacienne a mis en place le système de « la pesée embarquée », mode de collecte qui consiste, au moyen d’ »une puce intégrée à la poubelle, et indirectement à rétribuer le bénévolat de l’écocitoyenneté du tri.
On peut aussi organiser la collecte des bio-déchets pour alimenter une unité de méthanisation.
Mais personnellement, je pense que le compostage domestique (qui peut intelligemment se compléter avec le recyclage vers les animaux domestiques) est le meilleur système d’élimination des bio-déchets (environ 80 kg par an et par habitant) car la méthanisation, comme tout système collectif, n’est pas exempt de nuisances.
D’abord, elle suppose la mise en place d’un service de ramassage générateur de coût important et de pollution par le transport.
Par ailleurs, lors de leur stockage et sous l’action conjuguée de l’eau de pluie et de la fermentation naturelle, les déchets produisent une fraction liquide appelée « lixiviats ». Riches en matière organique et en éléments traces, ces lixiviats ne peuvent être rejetés directement dans le milieu naturel et doivent être soigneusement collectés et traités.
Quand on sait qu’un incinérateur ne fonctionne bien que s’il est rempli jusquà la gueule ( l’incinérateur a besoin du suremballage pour augmenter son potentiel calorifique !), on se dit que la lutte pour la réduction des déchets (validée par un programme de l’agglomération) va contraindre l’incinérateur du SMIAA à importer massivement des déchets de Belgique.
Bref, l’AMVS aura réglé un problème comptable (moins de dépenses au SMIAA) mais le territoire restera avec un problème sanitaire et mais aussi économique.
Car l’incinération coûte très cher, trop cher pour vaporiser de l’eau (les déchets de nos poubelles contiennent 80 % d’eau).
La gabégie matière imposée par l’incinération n’a plus sa place dans un monde de préservation des ressources .
L’incinération vit son crépuscule.
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