JSPM-AREVA : pourquoi j'ai voté NON à l'agglo
27 Novembre 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #EMPLOI ET DVLPT ECONOMIQUE
Voici le texte de mon intervention au conseil communautaire, expliquant pourquoi je n'ai pas voté la subvention de 750 000 euros demandée par Aréva.
Le maire de Rousies, Pierre ROCHE, a également voté contre tandis que Mme Bernadette LEJUSTE, maire de Colleret, s'est abstenue.
Chers collègues,
La Commission permanent de la région a effectivement voté la subvention mais il y a eu des votes contre.
Le bénéfice d'AREVA en 2008 s’élèvant à 589 millions d'euros (soit environ 35 % du budget du Conseil Régional), on peut d’abord se demander si cette multinationale a raisonnablement besoin de l’argent des contribuables pour se développer.
On peut aussi s’interroger sur le comportement de cette entreprise qui, depuis 40 ans, puise abondamment dans les ressources du NIGER, pays qui est l’un des plus gros producteurs mondial d’uranium mais aussi l’un des plus pauvres de la planète et qui figure à la dernière place de l’indicateur de développement humain (éducation,santé, espérance de vie).
La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) révèle que des boues radioactives et d’énormes masses de déchets radioactifs sont stockées à l’air libre et que les taux de contamination des eaux distribuées dans la ville minière où opère Areva, dépassent de 7 à 110 fois les recommandations de l’OMS.
Par ailleurs, les installations d’AREVA de traitement de l’uranium au Niger ont besoin d’électricité, une électricité qui est produite par des centrales au charbon dont les consommations en eau depuis 38 ans ont déjà épuisé 70 % de la nappe, seule ressource en eau de la région…au point que l’économie pastorale et notamment l’élevage extensif des peuplades touaregs est en train de disparaître dans le Nord du Niger.
Comme Lévi-Strauss l’avait fait pour les indiens de la forêt amazonienne, les hydrogéologues alertent le monde sur une catastrophe sociale, environnementale et économique dans cette région où l’état d’exception a été décrété depuis quelque temps.
Produire ici de l’électricité d’origine nucléaire a pour corollaire, là-bas, contaminations radioactives et désertification.
Enfin, le Schéma Régional de Développement Economique propose de placer l’homme au cœur de toutes les ambitions régionales et pose en préambule la question de la finalité de l’intervention publique dans l’économie. Ce Schéma s’appuie sur l’histoire industrielle de la région et en tire les leçons pour inscrire le Nord – Pas de Calais dans une logique de développement durable.
Je pense, comme d’autres élus l’ont exprimé à la Conférence Permanente de la Région, qu’il convient d’appliquer cette démarche et aider de préférence les entreprises de la filière bois ou des énergies renouvelables, plutôt que de soutenir l’industrie nucléaire.
Croyez bien, chers collègues, que voter contre cette proposition n’est pas pour moi chose facile, à la fois en tant que membre du Bureau mais aussi comme maire d’une commune où de nombreux administrés travaillent chez Areva.
Mais si l’élu doit prendre en compte l’intérêt local, il ne peut faire abstraction de ce qui lui apparaît comme un intérêt humain supra-local et doit voter, en dernière instance, en fonction de ce que lui dicte sa conscience.
Je vous remercie de votre compréhension.
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