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Le blog de Jean-Marie Allain

Culture (administrative) du risque

16 Septembre 2010 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #REFORME DES INSTITUTIONS

Comme chaque année, notre commune a fait réaliser par le Centre de Gestion de la Fonction publique Territoriale le Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels.

Il s’agit d’une mission obligatoire que paie bien entendu la commune.

 

La lecture du rapport d’une trentaine de pages est symptômatique de l'état de notre société et de celui de la culture administrative du risque dans notre pays.

 

Le rapport commence d’abord par la présentation de la méthode, un calcul du risque résiduel qui se mesure en multipliant le niveau de gravité par la fréquence et ensuite par les mesures de prévention.

Au final, et après une visite systématique des locaux communaux, le fonctionnaire missionné consciencieux énumère, par bâtiment, la liste des risques et les préconisations.

 

J’ai été étonné de lire que l’utilisation de la serpillière est une « situation dangereuse » avec un indice de « risque sérieux » (27 sur une échelle de 1 à 48) ) et qu’il fallait fournir des balais plats avec presse d’essorage (il y en a mais du coup on va en racheter !)

 

J’ai appris que les agents ne devaient pas manipuler les seaux à la main mais disposer chacun d’un chariot de service.

Je précise qu’il existe un chariot par étage et que si nous achetons un chariot par agent, cela va faire de l’encombrement dans les couloirs… avec des risques d’accident !

 

Le rapport déplore également que les agents déplacent les tables à la main (il existe un diable pour les chaises !) et demande qu’on les équipe « de moyens de transport permettant de réduire les manutentions », (type chariots élévateurs je suppose).

En réalité, beaucoup de bruit pour rien car ce travail est laissé à la charge de celui qui loue la salle.

 

Pour la salle de cinéma, le rapport note que le nettoyage est rendu difficile en raison des fauteuils fixes et qu’il faut mettre en place «  les outils adaptés à la morphologie des lieux » (sous-entendu débrouillez-vous Mr le maire !)

La salle date de 1954 et je me vois mal en train de déverrouiller les fauteuils toutes les semaines ou d'acheter des balais avec des manches en caoutchouc.

 

La plongée dans cette littérature administrative procure presqu’autant de plaisir qu’un poème à la Prévert.

Mais elle laisse une impression globale assez dépitée.

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