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Le blog de Jean-Marie Allain

AVESNOIS DIOXINE CONFERENCE DE PRESSE DU 4 AVRIL 2011

5 Avril 2011 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #agriculture et alimentation

poules.jpg19 octobre 2010 : La Direction Départementale des Services Vétérinaires procède, via un laboratoire nantais, à une analyse  de routine 12 œufs produits par un élevage de 3000 poules en plein air dans une petite exploitation à Aibes,  tirée au sort.

 Le résultat communiqué le 7 décembre fait apparaître  un indice de dioxine-PCB  (indice OMS-TEQ) non conforme de 8,12 pictogramme / gramme de matière grasse

Rappel : La norme européenne pour les PCDD/F (dioxines) dans les œufs des exploitations commerciales est de 3 pg par gramme (règlement CE N° 2375/2001 du Conseil du 29 novembre 2001) et 6 pg / g pour les TEQ (dioxines et PCB / reglement du CE N°1881/2006 de la commission du 19 décembre 2006).

La DSV demande de ne plus commercialiser les œufs et de confiner les poules en abri durant trois semaines.

Un nouveau contrôle effectué le même jour donne des résultats moins sombres qui permettent à l'agricultrice quelques semaines plus tard, au travers d’un arrêté Préfectoral du 20 décembre 2010, d’être mis sous contrôle , ce qui signifie pouvoir à nouveau commercialiser sa production d’œufs mais pas de volailles et contrôle des œufs tous les 15 jours, contrôle payé en alternance par l'agricultrice et par la Préfecture.

Le 14 janvier 2011, l'agricultrice fait procéder à une analyse (612 €).

Les résultats sont bons.

Le 1er février, la DSV réalise un contrôle et confirme la conformité des résultats (4,60 pour l’indice OMS-TEQ) mais note toutefois une remontée du taux de dioxine et PCB dans les œufs par rapport à décembre.

Devant ces résultats fluctuants, les services de l’Etat émettent alors l’hypothèse d’une «contamination environnementale », c’est –à-dire de la pollution du terrain, et demandent pour que les poules n’aillent plus pâturer sur le terrain, d’empierrer celui-ci ou d’enlever sa couche superficielle

 Le 25 février, l'agriicultrice est contrainte une nouvelle fois de procéder à ses frais à une analyse, réalisée par un laboratoire d’Arras.

Cette fois, le résultat est très mauvais (13,5), entrainant un arrêt de la commercialisation et un confinement des volailles durant trois semaines.

Le 2 mars, la DSV effectue un nouveau contrôle qui est normal pour les œufs (indice OMS-TEQ de 5,6) mais prend 5 poules pour procéder à une analyse des muscles.

Sur ces 5 poules, trois sont contaminées et affichent des niveaux inquiétants en dioxines-PCB (7,54 - 8,64 -32,93)

L'agricultrice doit à nouveau non seulement confiner ses volailles et cesse toute commercialisation avec la société Cocorette le 19 mars.

Elle est par ailleurs tenue de dire ce qu’elle va faire des 3000 poules et des œufs pondus à partir du 19 mars.

Les résultats sont régulièrement communiqués par la DSV à la sous-préfecture.

A ce jour, malgré la gravité de la situation, ces agriculteurs  n’ont plus d’interlocuteurs, si ce n’est ceux qui leur disent de trouver un autre terrain, c’est –à-dire de fermer leur exploitation.

D’autre part, les poules sont contaminées mais aucune analyse n’a été faite sur le lait des vaches qui allaitent des veaux en suite vendus à d’autres exploitants.

Pourquoi sont-ils venus voir le Maire de Marpent ? Tout simplement en faisant des recherches sur internet, ils sont arrivés sur mon blog qui, à plusieurs reprises, a abordé la question des dioxines en avesnois.

Une exploitation agricole est donc en train de mourir sans que cela semble émouvoir grand monde.

Tuer les poules sans savoir si d’autres exploitations sont contaminées reviendrait en quelque sorte à casser le thermomètre sans faire disparaître la fièvre.

Car, rappelons-le, seule cette ’exploitation a été contrôlée de manière aléatoire sur le secteur.

C’est la règle statistique.

Mais, ce qui manque de rigueur dans la présente démarche, c’est que les services de l’Etat appliquent à un milieu vivant les mêmes règles de contrôle que pour des pièces fabriquées en série.
Dans une fabrique de biens, lorsqu’on prélève un échantillon qui se révèle mauvais, on met la série au rebut, on trouve la défaillance et c’est reparti.

Dans un milieu vivant comme celui d’un élevage, cette façon n’est pas scientifique.

Que l’on prenne, en urgence, une décision de précaution comme l’abattage, certes mais il convient aussi, parallèlement et dans le cadre d’une politique de prévention sanitaire, de procéder à une investigation pour trouver la véritable cause de la défaillance.

Or, c’est là où çà se complique car, contrairement à une fabrique de pièces,  les causes liées au contexte environnemental peuvent se trouver en dehors de l’exploitation (présence d’une route, d’une décharge, d’une incinérateur et j’en passe).

Cet exemple illustre par contre que j’ai eu raison il y a un an de protester au SMIAA lorsque les œufs ont été retirés des productions contrôlées sous prétexte que l’agriculteur chez qui nous les prélevions prenait sa retraite ! Comme s’il n’y avait pas de poules pondeuses dans un rayon de 5 kilomètres autour de l’incinérateur.

Ce qui se passe aujourd'hui doit peut-être affecter d’autres élevages, professionnels et domestiques.

Si les œufs de cette exploitation contiennent de la dioxine, pourquoi ceux des basses cours voisines n’en contiendraient pas ?

Nous ne voulons pas ici, sans enquête sérieuse, pointer du doigt l’incinérateur.

Nous exigeons simplement que l’investigation se poursuive.

La situation alarmante en termes de santé publique exige qu’une série de contrôle soit effectuée sur Aibes mais aussi les communes environnantes, sur les animaux de basse-cours mais aussi le lait et les légumes de jardin.

Enfin, je demanderai au SMIAA de réintégrer les œufs dans les produits échantillonnés et si le SMIAA ne trouve pas d’éleveurs, je lui apporterai une poule pondeuse.

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