PENSER GLOBAL, MANGER LOCAL ?
18 Août 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE
Ceux qui ont la chance de pouvoir changer d'horizon l'été partent souvent pleins de bonnes intentions comme par exemple manger local, pour injecter un peu d'argent dans l'économie locale en échange du plaisir de l'authenticité...
Or, on constate que l'économie de marché, c'est-à-dire le principe de l'offre et la demande, génère de l'incohérence sur le plan environnemental.
Ayant passé deux jours sur notre littoral , j'ai pu une nouvelle fois constater que le poisson et les coquillages sont plus chers là où on les
pêche qu'à plusieurs centaines de kilomètres de là.
Les crevettes grises sont moins chères à Maubeuge et Hirson qu'à Boulogne ou Etaples.
Il en est de même des fromages : la tomme de Bergues (ou celle de Cambrai) est plus chère que le saint Nectaire !
Bref, plus on génère du CO2, moins c'est cher pour le consommateur.... Je n'ai donc pas échappé à la question existentielle : quand devrais-je manger des crevettes ?
Près de la mer , au nom du développement local ... au risque de conforter la tension sur la demande et donc les prix ? Ou loin de la mer parce que le prix est plus attractif au risque de renforcer le réchauffement climatique ?
Finalement, je me suis acheté un haveneau et j'ai pêché mes crevettes en moins de temps qu'il n'en aurait fallu pour faire la queue chez le
poissonnier.
Quant au fromage, dont on dit qu'il fait la saveur de chacune de nos régions, la meilleure façon de le découvrir, c'est de l'acheter là où il
n'est pas fabriqué.
J'ai donc apprécié le Saint Nectaire et je goûterai la tomme de Bergues lorsque j'irai dans le Massif Central. Avec un peu de chance, elle sera meilleur marché.
Ei s'il n'y en a pas, je sortirai mon maroilles de la glacière !
On pourrait penser que la taxe carbone va régler cette incohérence si elle ne se résumait à un droit à polluer pour ceux qui en ont les
moyens, comme si la nature pouvait se négocier en termes monétaires.
Une chose ressort de ce paradoxe : l'économie de marché, même sous l'habillage du développement local, n'est pas compatible avec le
développement durable.
L'avenir se jouera entre cette économie de marché à paillettes vertes, avatar du capitalisme, et la transformation radicale de notre
organisation sociale
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