ALÉAS CLIMATIQUES : FAUT-IL ENTERRER LES LIGNES ELECTRIQUES ?
28 Janvier 2009 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #SOCIETE
La question s’est posée à la suite de la tornade.
Elle est reposée suite à la tempête dans le sud-ouest.
Suite à la tempête de décembre 1999, un rapport avait été commandé à une équipe d’ingénieurs du Conseil Général des Mines, dit rapport Piketti.
Le rapport affirmait clairement qu’un événement de ce type avait une chance sur quatre de se reproduire dans les 15 à 30 ans à venir.
La réalité dépasse manifestement la probabilité.
L’analyse des dégâts de la tempête de décembre 1999 avait révélé que les lignes édifiées sur la période 58-78 avaient été les plus affectées.
Or, c’est une période où, pour des raisons financières et de forte croissance de la demande, les règles de construction avait été assouplies.
Faut-il enfouir les lignes ?
En 2000, pour la moyenne tension, le taux d’enfouissement était de 30, 5 % contre 85 pour la Belgique, 60 pour l’Allemagne et 45 pour la Grande Bretagne.
Ces pays font également mieux que nous pour la basse tension.
Mais on constate aussi que le niveau d’enfouissement est corrélé avec la densité urbaine, ce qui expliquerait le plus faible taux d’enfouissement en France où le taux d’enfouissement ne progresse que de 1 % par an !
Pour le réseau très haute tension, la sécurisation passe d’abord pour ces ingénieurs par un travail sur les fondations avec un surcoût d’environ 10 %.
La mise en souterrain est beaucoup plus rentable pour la haute et moyenne tension (« seulement » 3 fois plus cher que l’aérien) et pourrait concerner prioritairement les lignes les plus exposées (zones littorales de l’Ouest).
C’est le sens de l’intervention de François Bayrou ces jours derniers.
Quant aux lignes en souterrain basse tension, elles coûtent 10 à 20 fois plus cher que l’aérien et ne sont pas exemptes d’avaries (agressions extérieures lors de travaux par exemple), même si cela n’interdit pas d'enterrer les lignes basse tension les plus vulnérables ou lors de leur renouvellement.
Le financement de cette sécurisation a fait sursauter les médias Qui va payer ?
Il faut savoir que, comme le dit le rapport, les collectivités concédantes (communes regroupées en syndicats d’électricité) disposent de ressources abondantes dans la mesure elles imposent au concessionnaire de rembourser en huit ans la part des ouvrages qu’elles financent à partir de leurs ressources propres (alors que ces ouvrages ont une durée bien plus longue) : c’est la redevance dite R2 des cahiers des charges de concession, versées par EDF, via le FACE (Fonds d’amortissement des charges d’électrification) à ces syndicats … au grand dam de la Cour des comptes qui pointait dans son rapport de 2001 les excédents financiers de ces vieilles intercommunalités, toujours discrètes, consensuelles mais attachées à leurs prérogatives.
Le rapport proposait également la mise en place, comme au Royaume Uni, d’une indemnisation forfaitaire des usagers privés d’électricité en cas de défaillances du réseau.
Après tout, être privé d’électricité c’est comme s’il n’y avait pas de train alors que vous avez payé votre abonnement.
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