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Le blog de Jean-Marie Allain

DISSIPER LE BROUILLARD DES PLANS CLIMATS

16 Décembre 2008 , Rédigé par Jean-Marie Allain Publié dans #ECOLOGIE - DVLPT DURABLE

L'Europe, les régions, les agglomérations, les communes s'engagent dans des plans climats. Et l'on ne peut que s'en réjouir tant il est vrai qu'il est temps de mettre un frein au réchauffement climatique par le rejet des gaz à effet de serre. La difficulté pour les collectivités locales n'en reste pas mois de taille puisqu'il convient de mesurer dans un premier temps l'ampleur des rejets (au travers d'un bilan carbone) avant de se donner des objectifs de réduction. Plusieurs remarques méritent cependant d'être faites avant de se lancer dans calculs trompeurs. Tout d'abord, parmi les gaz à effet de serre (GES), il importe de bien distinguer ceux qui relèvent du territoire (dont les sources de rejet peuvent être maîtrisés) et ceux qui ne sont pas maîtrisables, au risque de ne jamais atteindre les objectifs fixés. Par exemple, si une agglomération se trouve à proximité d'un aéroport international, ses efforts pour diminuer les GES seront utiles mais les résultats infiniment atténués par un facteur extérieur qu'elle ne maîtrise pas. Ensuite, il est risqué de ne mesurer que les GES. A titre d'exemple, une collectivité pourrait limiter la vitesse à 30 km / heure dans le centre-ville. Cela aboutira certes à faire baisser le niveau de GES mais fera en même temps augmenter les rejets de matières en suspension dangereuses pour les habitants du centre-ville. Ce que l'on aura gagner en niveau de GES sera annulé par les effets sur la santé. D'où l'intérêt d'avoir une approche multi-critères et pas seulement sous l'angle exclusif des GES. Enfin, la baisse du niveau de rejet des GES peut traduire tout simplement une baisse de l'activité économique locale, une baisse démographique ou, plus grave, cacher un effort de la collectivité dans d'autres domaines. A titre d'exemple, si une collectivité s'emploie à faire diminuer le nombre de logements vides, elle ramène une population dans des logements qui seront chauffés, dont les occupants seront peut-être motorisés et dont les enfants supplémentaires nécessiteront peut-être une ouverture d'une classe supplémentaire qu'il faudra aussi chauffer. Autrement dit, le bilan environnemental s'en trouvera pénalisé alors que la collectivité pourra présenter un bilan social exemplaire. Tout cela pour dire que la mesure des GES n'est qu'un des éléments de l'efficacité des politiques publiques de développement durable et que ce dernier, au-delà des critiques que l'on peut parfois lui faire, a au moins le mérite de ne pas réduire l'évaluation de ces politiques publiques à leur seul aspect environnemental.
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